“Qui nous fera voir le bonheur ?
Fais lever sur nous Seigneur la lumière de ta Face !”(Ps 4)
Témoignage de Louis-Marie Boivineau
Je l’ai tant et tant appelé, ce bonheur connu dans l’enfance, malgré la pauvreté.
Et puis mes péchés, des injustices, trois agressions par un prêtre, et une ensuite au service militaire, en 1974-75, le firent disparaître.
Onze ans de dépression chronique avec tentations suicidaires, suivirent ma sortie prématurée de l’école d’infirmiers et du grand séminaire.
Une lueur toutefois dans le tunnel de ces 11 années : l’effusion de l’Esprit reçue le 25 janvier 1984, à domicile. Ce fut une effusion de miséricorde et un appel à une vie toute pour Dieu, le début d’une vie entièrement nouvelle. Je pris même des photos sur les différents changements en ma vie, l’avant et l’après !
Certes, il me fallut encore des années pour me remettre debout avec l’aide de deux professionnels, avec l’aide du pardon, de l’amitié avec des pauvres, de SDF, ainsi que de l’adoration et de la prière.
Jusqu’au jour béni de septembre 1992 qui vit la guérison de ma dépression lors d’un rassemblement Renouveau à Pontmain avec le Père Tardif. Quelle joie de sentir un sourire commencer à revenir sur mon visage, de pouvoir à nouveau contribuer à aider les autres, de goûter la paix au travail, de recommencer à chantonner, à avoir de l’humour !
J’ai connu bien des échecs, des épreuves, même depuis 1992 ! C’est comme si le Seigneur voulait me faire vivre avec Lui, tout ce que auparavant j’avais vécu sans Lui.
J’ai compris que la clé du bonheur est de mettre Dieu à la première place, chaque jour, qu’elle que soit la complexité ou l’urgence des situations.
Certes, ce n’est qu’en 2014 que cessèrent mes rendez-vous avec des professionnels du soin. Mais, j’en suis arrivé progressivement à pratiquer une “règle de vie” : Eucharistie, adoration, chapelet chaque jour, laudes et vêpres, groupe de prière du Renouveau chaque semaine, un peu de jeûne, et … plus du tout de télé, donnée à un pauvre.
Avoir écrit mon “histoire sainte” m’a aidé à marcher vers le bonheur.
Même dans ces longues années si pénibles, où je L’ai abandonné, renié, Dieu était déjà là. Mon roc secret, hormis la vie quotidienne avec Dieu, c’est le souvenir de deux rencontres personnelles, très fortes, bouleversantes , imprévues, avec le Seigneur (dont une à une école de prière du Père Jean Fournier). Mon bonheur est de tenter de faire celui de Dieu et celui de mes frères.
Suite à des appels ultérieurs de Dieu, je suis devenu laïc consacré en 1986, et membre engagé du Carmel séculier, en 1988. Et, plus récemment, membre de la Fraternité Pentecôte diocésaine. Tout en écrivant des livres religieux, une dizaine, aux éditions Parole et Silence.
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