Témoins de la Résurrection

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Témoins de la Résurrection

(Par Marie-Hélène Martin, du Pôle Communication de FP)

Retrouvons l’audace des premiers témoins de la résurrection du Christ pour la proclamer avec la même puissance et la même assurance.

« Une grande puissance marquait le témoignage rendu par les apôtres à la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était à l’oeuvre chez eux tous. » (Actes 4, 33)

« Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! » Si nous étions en terre orthodoxe, c’est par ces mots qu’en ce temps pascal nous nous saluerions, au lieu de nous dire : « bonjour, comment ça va ? » Mais parce que ces mots sont des mots, ils sont eux-mêmes menacés par l’usure de la répétition, et courent le risque de la banalité. Est-ce que nous sommes capables de les entendre, et de les dire, avec leur vigueur première ? avec ce qu’ils ont de proprement extra-ordinaire ? Est-ce que nous sommes capables d’imaginer les toutes premières fois où ils ont été prononcés, par les premiers témoins, devant des auditoires incrédules : « ce Jésus que vous avez fait crucifier, Dieu l’a ressuscité des morts ? »

La première annonce.

Que l’Esprit Saint supplée à la faiblesse de notre imagination, à la paresse de notre entendement ! qu’il nous réveille de deux mille ans d’engourdissement dans les habitudes, et qu’il nous transporte dans cette Jérusalem où la première communauté des disciples de Jésus commence tout juste à oser le dire. Les voilà devenus « apôtres », sidérant tout le monde par la « puissance » de leur proclamation : Jésus est ressuscité !

Pierre, ce pêcheur illettré (4, 13), en est à son troisième discours : il s’est exprimé devant la foule des Juifs de tout pays rassemblés pour la fête – et ils eurent « le cœur transpercé » ; il s’est exprimé devant les fils d’Israël qui se pressent à la porte du Temple (mais déjà au bord de la cour des païens, au portique de Salomon), et qui viennent de voir un infirme guéri ; et convoqué par les autorités religieuses du Sanhédrin, il s’est expliqué de ce miracle qui venait de se produire. Il semble très loin, le temps où la peur de partager le mauvais sort fait à son Maître l’a conduit à un triple reniement… Désormais il n’a plus peur de rien. Qu’un infirme l’interpelle, ou que des inquisiteurs commencent à le « cuisiner », tout est prétexte à annoncer le « kérygme », et son « assurance » stupéfie tout le monde. La perplexité des juges est à son comble, puisque l’infirme guéri à la Belle Porte est là, et bien là, que cela est indéniable, que la foule a tout vu et tout entendu ! et c’est seulement par crainte de cette foule que le Sanhédrin va, pour cette fois au moins, élargir Pierre et Jean sans les inquiéter davantage.

C’est l’Esprit Saint qui conduit tout.

On comprend que, de nouveau réunis, les apôtres se mettent en prière, et louent le Seigneur pour le don de son Esprit. Ils redisent les paroles du premier testament (le début du 2e psaume) et les mettent en relation avec ce qu’ils vivent ; car l’Ecriture est la clef de lecture de ce qu’ils vivent au présent : sa dimension prophétique devient une évidence à la lumière des événements. Puis ils prient « pour que se produisent des guérisons, des signes et des prodiges par le Nom de Jésus », afin qu’ils soient capables d’annoncer « avec assurance la Parole de Dieu » (4, 30-31). Et le Seigneur répond à leur prière, ils ont aussitôt droit à une nouvelle effusion de l’Esprit dont les fruits se manifestent dans toute la communauté : grande puissance dans le témoignage ! grande grâce chez eux tous !

Et nous aujourd’hui ?

Pour beaucoup de chrétiens, et pour nous mêmes quand nous laissons s’éteindre en nous le feu de l’Esprit, je crains qu’on ne voie dans tout cela qu’une belle histoire d’il y a deux mille ans. Mais si réellement nous nous sommes laissé renouveler par l’Esprit, comment ne pas revendiquer pour nous mêmes cette « grande puissance », cette « grande grâce » (charis), cette « assurance » des premiers apôtres ? [1] Et quand je dis « pour nous mêmes », ce n’est pas pour nos satisfactions d’amour-propre, mais dans le sens où il nous revient de propager à notre tour cette bonne nouvelle du salut, de communiquer la grâce reçue, de contribuer à édifier l’Eglise, Corps du Christ ressuscité !

Rendre compte de notre espérance

Car nous aussi, nous avons à rendre témoignage à la résurrection du Christ. Comme Pierre, nous sommes interpellés par des malades et des infirmes (au propre et au figuré), à qui nous devons dire que le Nom de Jésus est seul capable de les « affermir » (3, 16). Comme Pierre, nous sommes appelés à justifier devant des enquêteurs suspicieux et sceptiques, ou bien jaloux de leurs certitudes, notre foi en ce Jésus mis en croix, mort et ressuscité, parce que nous avons reconnu qu’il n’y a « aucun salut ailleurs qu’en Lui » (4, 12). Comme Pierre, nous sommes parfois exposés devant des badauds, devant ces masses versatiles qui demandent à voir du nouveau, du sensationnel… Alors nous n’allons peut-être pas tester notre « puissance » en cherchant à opérer des signes aussi flagrants que la guérison d’un impotent ; mais qui d’entre nous, dans la vie charismatique, n’a pas fait l’expérience d’un « petit miracle » qui a changé son existence ? Donnons à voir ces signes, souvent discrets, mais qui confirment l’efficacité de la Parole, aujourd’hui comme il y a deux mille ans !

Alors réunissons-nous pour prier ; louons le Seigneur, créateur du ciel et de la terre ; relisons sa Parole ; et avant de nous quitter, demandons avec l’audace des apôtres cette liberté de parole qu’aucune peur ne brime plus, et cette force de son Esprit, pour que nous osions aujourd’hui, non pas répéter une formule, mais proclamer :

“Christ est ressuscité ! il est VRAIMENT ressuscité !”

 

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