Exercer les charismes avec puissance

“EXERCER LES CHARISMES AVEC PUISSANCE”

Enseignement donné par Frère Daniel-Marie, lors de la session 2023 à ND du Laus

(Transcrit par Marie-Hélène Martin)

 

C’est dans le combat spirituel que l’on découvre l’importance des charismes.

La première chose essentielle, redites-le avec moi :

ma vie est magnifique, parce que Jésus a toujours été avec moi. Saint Esprit tu ne m’as jamais lâché, Père du Ciel tu es vraiment mon papa, et Marie, je sais que tu as toujours été là aussi. Et je suis appelé à devenir saint dans l’assemblée des saints.

Tout ce que tu as vécu te sert,

et c’est une chose dont je voudrais que tu puisses te rappeler : dans quels moments particuliers Dieu m’a parlé, et ce sur quoi aujourd’hui je peux appuyer ma vie ? Même des choses que j’ai peut-être un peu oubliées, laissées de côté.

Mais aujourd’hui, ça me sert tellement souvent de penser aux paroles que le Père m’a adressées[1]. Ou aux paroles que je trouve en ouvrant la Bible, des paroles que j’aime tellement, p. ex. dans Job 25, 2 : « c’est un roi redoutable celui qui fait régner la paix dans les hauteurs.[2] » Quand je sais qu’il y a la paix dans les hauteurs de Dieu, je sais que je peux calmer la tempête. Fais mémoire de ces paroles, creuse ton cœur pour retrouver ces paroles, les réaffirmer. Placarde-les sur les murs de ta chambre ! Conscientise ces moments, ces rencontres, ces paroles.

 

Ce sont deux femmes qui m’ont initié à l’exercice des charismes, le charisme de prophétie, pour discerner dans les cœurs. Elles m’ont appris à prier pour les gens. Elles m’appellent un jour pour prier pour une personne qui avait de graves problèmes psycho-spirituels ; elles m’appellent en tant que prêtre, mais je demande : qu’est-ce que je dois faire ? Eh bien, tu mets tes mains au-dessus de sa tête. Mais qu’est-ce que je dois dire ?

Eh bien, tu dis : Père du Ciel, au nom de Jésus, fais descendre ton Esprit Saint . Voilà, ça a commencé comme ça… Vous savez, on rit, mais c’est très bête : nous les prêtres, on ne nous a pas appris à faire ça. On sait des tas de trucs, on a des têtes comme ça, mais on ne nous a pas appris à descendre dans le concret du combat spirituel. Peut-être que tu en sais déjà beaucoup plus que certains prêtres !

Parce qu’aujourd’hui, le Seigneur appelle tout le monde à prier pour les autres ; Marc 16,16 : « voici les signes qui accompagneront tous ceux qui auront cru en Mon Nom… » Tous ceux qui croiront ! Est-ce que tu crois au nom de Jésus ? Alors tu es capable de pratiquer tous les charismes. Est-ce que la Parole de Dieu ment ? Non. La Parole de Dieu est actuelle, et elle est vraie.

Et donc je commence à découvrir ça, à entrer dans le charisme de prophétie ;

qu’est-ce que c’est que les charismes ? Jusqu’ à l’âge de 30 ans, Jésus n’a fait aucun miracle ; dans les évangiles apocryphes, on raconte des petits miracles (p. ex. il faisait des hirondelles en terre cuite, il soufflait dessus et les faisait voler) mais ça c’est bon pour amuser les enfants. Mais pendant 30 ans il a planté des clous, scié, raboté… Il travaille. Dans cette pâte humaine, dans sa vie quotidienne, avec Marie, il apprend l’obéissance, le travail, l’amour familial, les factures… Il est dans l’obéissance avec son Père, et on peut imaginer que chaque jour, il disait à son Père : papa, je commence quand ? À 12 ans, il est prêt, déjà ! papa, je commence quand ? Et en même temps il y avait une grande paix à l’intérieur de lui. Parce que ce n’était pas une impatience malsaine, ni un désir d’auto-réalisation, ni d’orgueil, ni de vanité.

 

C’est vraiment un amour pour chacun d’entre nous : c’est pour ça qu’il voulait commencer. Et lorsqu’à 30 ans, il entre dans le Jourdain, pour être baptisé en même temps que les pécheurs, pour manifester qu’il se met au rang des pécheurs, alors là le cœur du Père craque, au point qu’on l’entend :

« celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » L’onction du Saint Esprit se déverse sur le Fils, sur sa partie humaine – il est Dieu : dans sa partie divine il n’en pas besoin ; mais dans sa partie humaine, il a besoin d’être activé, pour recevoir la puissance, et c’est seulement à partir de ce moment-là qu’il va exercer les charismes, c’est-à-dire les dons spirituels, de prophétie, de guérison, de délivrance, de miracle, de discernement des esprits, etc.

 

Et pour nous, c’est pareil. Par notre baptême, nous recevons la sainteté : allez, en route ! Mais nous avons aussi besoin d’être activés dans notre dimension psycho-spirituelle pour nous aussi pouvoir exercer les charismes (voir I Co 12-14) ; aussi bien les charismes de puissance (délivrance, prophétie, parole de connaissance) que d’autres, discernement des esprits, chant en langues, interprétation des langues… Tout ça, ce sont les instruments dont Jésus va se servir pour évangéliser.

Avant son baptême, il n’a pas de puissance. Il est Dieu, personne ne lui enlève ça, mais il n’a pas de puissance. L’Esprit Saint , quand tu l’as reçu, te donne la puissance, à la confirmation – mais personne ne te l’a dit, parce que l’Église elle-même l’a oublié, depuis le IVe s. Jésus évangélise « avec autorité et puissance » : l’autorité, c’est le mandat que Dieu donne, et la puissance, c’est la force.

 

Quand tu as été confirmé, tu as reçu cet envoi : « mon petit, tu vas aller missionner », et tu t’es dit : bon, on fait quoi ? On ne t’a pas mis le désir de le faire, parce qu’on t’a donné comme référence Is 11, 1 : là où on trouve les qualités du Messie (« sur lui reposera l’Esprit… »). Mais ça, tu l’as déjà reçu au baptême, c’est ton caractère, c’est ta façon d’être. Et ces belles qualités-là, tu les as bien cultivées, et c’est devenu de beaux fruits, amour, bonté, patience, bienveillance, maîtrise de soi, etc. (voir Gal 5, 22) : c’est ce qu’on appelle la grâce sanctifiante, c’est ce qui te rend saint.

À la confirmation, tu reçois le baptême dans l’Esprit Saint , c’est-à-dire la puissance pour évangéliser, ce que Jésus a reçu à son baptême, qui était un baptême dans l’Esprit Saint. Jusqu’à ses 30 ans, il y a 5 personnes qui savent qu’il est Dieu : son père, sa mère, Elisabeth, Zacharie, Jean, c’est tout. Après, les charismes sont activés en lui. Et toi aussi, tu les as, mais ils sont au congélo. On ne t’a pas dit que tu les avais. On ne t’a même pas dit comment faire pour missionner.

 

L’oubli au IVe s. : Jésus envoie tout d’abord 12 disciples (Mt 10 – un texte qui a bouleversé François d’Assise et qui l’a mis en route), puis 72 (Luc 10), puis tout le monde est envoyé (Mc 16, 16). Et ça va continuer.

Les premiers chrétiens ont risqué leur vie et ils avaient la ferveur[3] ; la puissance leur était donnée, comme à Jésus. Grâce sanctifiante + puissance = Jésus ; et ce que nous avons à réapprendre, c’est à « être Jésus », avoir la pleine stature de Jésus adulte !

Être saint, ça ne suffit pas, sinon il n’y a que 5 personnes qui vont savoir que le Royaume est là ; il faut le propager bien au-delà de nos mérites. Moi, je souhaite que vous repartiez tous d’ici capables de guérir les malades. On a tous besoin de grandir dans cette onction. Ces premiers chrétiens, ils avaient le feu, ils ressuscitaient même les morts. Les Pères de l’Église en parlent (Tertullien, Irénée, Cyprien…). Tertullien dit : un chrétien qui n’est pas capable de chasser un démon, ce n’est pas la peine qu’il se dise chrétien. Pas besoin d’appeler le p. Guy Lepoutre, ils étaient tous exorcistes !

Lorsque Constantin devient chrétien, au IVe siècle, il y a eu affaiblissement de la foi, car tous étaient baptisés, et comme on baptisait les enfants, les enfants ne peuvent ni désirer ni exercer les charismes. Les adultes, ils savaient qu’ils allaient recevoir les charismes, donc ils les désiraient, et tout de suite après ils se mettaient à chanter en langues, à guérir les malades, à chasser les démons.

 

Le grand saint Augustin, au début de son épiscopat, dit que les charismes, c’était pour les premiers temps, plus pour maintenant, – ce que pensent aujourd’hui, hélas, la majorité des chrétiens. C’était juste pour lancer l’Église, aujourd’hui on n’en a plus besoin ! Tu parles qu’on n’en a plus besoin : tu as vu dans quel état est l’Église, le monde, aujourd’hui ? Mais 20 ans plus tard Augustin écrivait exactement le contraire, dans un gros bouquin, le Livre des miracles, où il consignait tous les miracles qui avaient eu lieu la semaine précédente, grâce à l’Eucharistie.

Nous aussi à Bruxelles on a un livre comme ça, le Livre des merveilles, pour consigner tous les miracles et guérisons qu’on est en train de voir.

Avant qu’on commence à prier pour la guérison, on n’en voyait pratiquement pas ; maintenant on en voit plein. Et toi aussi, avant que tu commences à prier pour la guérison, tu n’en voyais pas, mais après tu en verras plein ! Et n’aie pas peur de l’orgueil, parce que tu vas en prendre plein la figure, parce que souvent, ça ne va pas marcher. Et ça, c’est excellent ! Ça fait grandir la partie sainteté, quand ça ne marche pas.Et quand ça marche, ça fait grandir la partie charismatique, et comme ça je vais devenir un vrai chrétien, une vraie chrétienne.

Nous avons à faire mémoire de tous les passages de Dieu dans nos vies, pour nous préparer à recevoir les charismes ; et à ouvrir notre cœur à la gratitude.

Que nous puissions chasser dans le Nom de Jésus toutes les paroles de malédiction qui sont sur nos vies, tous les poids que Satan a fait peser sur nos vies.

Satan, il a la trouille quand vous activez la présence de Jésus en vous. Un, il faut que vous sachiez qu’il existe, et deux, qu’il a peur de nous parce que nous détruisons son royaume. Et ce n’est pas du triomphalisme. Nous sommes toujours, non pas dans le victoire, mais dans le combat victorieux de Jésus, et c’est le combat du Seigneur. Demandons à l’Esprit Saint de nous visiter dans nos profondeurs pour faire ressurgir en nous tous ces passages de Dieu dans nos vies, tous ces moments où le Saint Esprit nous a parlé.

Que l’Esprit Saint restaure en chacun de nous cette ambition de voir son Royaume , qu’il puisse nous utiliser nous aussi. Comme Jésus, disons : on commence quand ? Cf. François d’Assise à la fin de sa vie, qui disait : commençons, frères et sœurs, parce que jusqu’à présent nous n’avons rien fait, ou si peu. Que nous puissions commencer maintenant, quel que soit notre âge.

 

Viens Saint Esprit nous donner ce désir :

vous savez pourquoi on a ce désir ? Parce que c’est par amour pour nos frères et sœurs. On est tellement content quand quelqu’un s’en va et qu’il a moins mal, ou qu’il n’a plus mal, qu’il est guéri, de son cancer, de son ulcère, de son mal au dos…

Nous sommes faits pour ça, pour faire le bien par amour pour nos frères, et nous pouvons être fiers de cet appel. On est tout petit, tout humble, on se dit qu’on ne sait pas faire. Non, on ne sait pas faire, mais le diable il nous dit toujours la moitié de la vérité.

On ne sait pas faire, mais en Jésus, nous savons faire. Finissez toujours les phrases, parce que le diable dit des demi-vérités qui sont des mensonges ! On ne peut pas y arriver… sans toi ; mais avec toi, on va y arriver !

 

[1]Voir le témoignage de fr. Daniel-Marie.

[2]Dans son enseignement, le fr. Daniel-Marie donne une référence au livre des Proverbes, mais cette citation est bien en Job 25, 2.

[3]Voir l’enseignement de sœur Tabitha sur la ferveur.

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