Groupe de prière « Maison de Pierre » :
Une vie fraternelle.
Bernard Romary, coordination diocésaine des Vosges
Pourquoi notre groupe s’appelle-t-il « Maison de Pierre » ?
C’est à la suite d’un pèlerinage en Terre Sainte : Sœur Marie Juliette, fondatrice du groupe, a été frappée par la maison de Pierre à Capharnaüm, car dans cette maison toutes les pièces communiquaient, et c’était la maison où Jésus aimait revenir, enseigner, guérir, prier. Cette maison respirait la vie, la joie.
Où en est notre vie fraternelle après deux ans de covid ?
Je vais simplement citer ce petit fait vécu la semaine dernière : Cathy qui avait été absente depuis un mois à cause du Covid est venue nous rejoindre en fin de prière et nous dit : « Excusez-moi d’arriver en retard, je travaillais, mais j’avais tellement envie de vous revoir, de vous rencontrer, que je suis venue quand même. »
Autre petite anecdote : une sœur téléphone à Madeleine, ancienne membre fondateur de notre groupe, partie en maison de retraite, et lui demande : « si tu pouvais m’envoyer une photo du groupe, je la mettrais dans mon coin prière, et je prierais pour vous tous, c’est la prière des arrières ». C’est ainsi que nous avons pris une magnifique photo du groupe avec des sourires jusqu’aux oreilles, que Marie a enjolivée de petits signes spirituels auxquels nous avons joint un petit mot de chacun.
C’était super et cela nous a mis en joie, et nous nous l’imaginions s’exclamer de joie devant la photo : « C’est pas vrai ! Merci Seigneur ! »
Ce qui domine dans notre groupe, c’est la joie,
on n’arrête pas de rendre grâce pour une chose ou pour une autre et, je crois que toutes nos activités sont imprégnées de cette joie, et cela nous booste à évangéliser là où nous sommes, dans la famille, dans la paroisse, dans la vie ordinaire avec des non-chrétiens : c’est ainsi que Liliane découvre Cathy dans un vide-greniers qui parle de Dieu, de la prière, avec ses mots à elle et sa joie de croire ; elle en était émerveillée.
Depuis le début du covid, nous ne pouvons plus aller vivre la prière une fois par mois chez nos amis de Belval (handicapés mentaux). Ils nous attendaient : « alors quand est-ce que vous revenez ? »
Denis accompagnait nos chants à la trompette et Marie au violon, et certains mimaient les instruments et disaient : « Comme c’est beau ! ». Ces rencontres nous manquent et nous sommes impatients de pouvoir y retourner. Ils nous rendent simples et nous donnent beaucoup de joie. Je me souviens d’une de ces prières avant Noël, où l’une d’entre eux avait pris l’enfant Jésus et la Vierge de son église, et nous les avons mis au milieu de nous : certains se sont agenouillés devant eux et d’autres ont pris l’enfant Jésus dans leurs bras pour le bercer, et Il passait de mains en mains ; c’était très touchant.
Des membres de Fraternité Pentecôte Nationale étaient venus faire une réunion dans les Vosges, chez les sœurs de la Providence et avaient participé à notre prière de louange : ils avaient été touchés par la participation de nos frères handicapés.
Ce qui nous a aussi donné beaucoup de joie, c’est l’arrivée de Marie, 27 ans dans notre groupe : ce fut une véritable bénédiction. Elle a accompagné notre louange de son violon. Par sa simplicité, son sourire, elle nous a donné un coup de jeune, donné de l’élan pour sortir du groupe.
C’est ainsi que Denis (notre berger) à la trompette et Marie au violon ont entrepris d’accompagner des chants dans des messes de paroisse, et un beau jour, c’est tout le groupe qui a participé à l’animation d’une messe du dimanche. Le covid nous a arrêtés dans notre élan, mais nous renouvellerons l’expérience dans des paroisses alentour.
Marie, la violoniste, s’est mariée avec Clément et Liliane est allée avec son mari à la cérémonie de mariage ; c’était en fin d’été, dans un département voisin. Tout était très beau, belle cérémonie, beaux chants, belles animations, beaucoup de monde. Nous avons prié pour eux depuis chez nous. En retour, Marie nous a partagé des centaines de photos prises tout au long du mariage, c’est comme si nous avions vécu leur mariage. Que de joies partagées, merci Seigneur, Toi qui bénis.
En 2019, Sabine, membre de notre groupe, nous a organisé un pèlerinage au mont Sainte Odile, auquel tout le groupe a participé. Ce fut une journée très intense : Sabine nous a retracé la vie de sainte Odile et l’historique des lieux. Nous avons assisté à la messe, suivi un chemin de croix l’après-midi, et sommes allés en promenade à la source miraculeuse, avons bu à la source, et nous nous sommes frotté les yeux avec l’eau en priant. Nous avons pris quelques photos et avons fait un petit article pour la presse.
Pendant le confinement, nous n’avons pu aller à Domrémy pendant l’été.
Mais par contre, au printemps 2021, nous avons mis au point une grande promenade, très paisible, à travers les chemins de la forêt de La Verrerie de Portieux. Nous avions fait une invitation élargie autour de nous. Cela nous a permis de discuter les uns avec les autres, de nous découvrir, de découvrir les plantes, les fleurs, les champignons, les arbres et de faire une pause de temps en temps pour prier une dizaine de chapelet, de répondre à un jeu de quizz.
Alors que nous avions fait une pause pour prier le chapelet au pied d’un arbre remarquable, un cormier !! voici qu’un homme, appareil photo en bandoulière arrive, dévisage ce bel arbre et engage la conversation avec nous : « c’est bien la première fois que je rencontre des gens qui récitent le chapelet dans la forêt ! » Il nous dit qui il est, à la recherche d’arbres remarquables à photographier. Nous échangeons, et il nous accompagne pour une nouvelle dizaine de chapelet.
Puis Marie nous a invités chez elle pour un délicieux de partage de pâtisseries, boissons. Nous avons fait connaissance avec ses trois poules et son chat. Merci Seigneur pour ce merveilleux après-midi passé ensemble, passé dans la joie de vivre.
En janvier 2020, lors d’une prière du groupe, Denis prend la parole avec sûreté pour une prière, et cela m’a interpellé, car ce n’était pas tout à fait son genre. Lors des formations, il se posait souvent la question : « Mais à quoi le Seigneur m’appelle ? » Alors que j‘avais décidé de remettre ma mission de berger, cela a fait naître en moi cette parole : « Mais le voilà le nouveau berger ! ». Après échanges, nous lui en parlons et lui demandons ainsi qu’à son épouse : « Veux-tu être notre nouveau berger ? ». Son épouse Nelly dit non, mais lui accepte après réflexion et nous prions le Saint Esprit de lui donner tous les dons nécessaires à sa mission de berger. Ce fut un bon temps où nous nous sommes sentis guidés par l’Esprit Saint dans la paix.
C’est avec Denis pour berger que nous avons commencé l’année 2020 et par là même le confinement. Comme Denis et Nelly sont en retraite et qu’ils prient ensemble, Denis va bénéficier de la grâce du couple. Nous avons prié l’Esprit Saint qu’il leur donne à tous les deux les grâces nécessaires pour cette mission.
Nous avons arrêté de nous rencontrer en présentiel pour la prière de mars à mai 2020, tout en priant chacun personnellement chez nous, en union de prière. Puis nous avons repris la prière commune, dans cinq églises de notre secteur, avec récitation du chapelet pour ceux qui le désirent, suivie de la louange. Puis au nouveau confinement d’automne, nous avons repris la louange par zoom. Cela a bousculé nos habitudes, mais nous avons eu beaucoup de joie à nous rencontrer et à prier ensemble, Denis a même invité d’autres groupes de prière à nous rejoindre.
En automne 2021, nous avons rejoint une salle paroissiale de notre paroisse : cinq personnes du groupe étaient allées à Medjugorje et en rentrant, elles voulurent témoigner de leur pèlerinage, ce fut l’occasion de se retrouver en présentiel.
Actuellement, nous organisons une adoration un vendredi soir dans l’église de Chatel, une fois par mois. Nous sommes une dizaine, membres du groupe et quelques personnes de la paroisse.
Nous sommes aussi quelques-uns à participer tous les mois à une halte spirituelle chez les sœurs de Thaon, ainsi qu’au cours biblique avec beaucoup de joie.
Quelques personnes participent tous les ans soit au grand rassemblement de Saint-Laurent-sur- Sèvre, soit à celui de Notre-Dame du Laus avec beaucoup de plaisir, ceux-ci nous revitalisent…
Nous constatons que les uns et les autres sommes bien intégrés dans nos paroisses respectives et y exerçons différents services et charismes : l’une s’occupe d’une chorale, une autre s’occupe des baptêmes, une visite les personnes handicapées, un visite les malades et l’Ehpad, une autre est coordinatrice de la liturgie, deux autres font partie du Monastère invisible, une autre tient une permanence à la paroisse, un autre s’occupe de comptabilité, etc.
Deux sont devenus diacres, une s’est engagée dans une communauté nouvelle, une autre a créé un mouvement pour les personnes handicapées. Liliane a été déléguée du Renouveau Charismatique du Grand Est, et j’ai été moi-même coordinateur pour les Vosges.
Je peux dire que j’ai rencontré des saints parmi les membres du groupe, des petits, Charles, sœur Paule, une personne handicapée qui semait la joie autour d’elle, etc. Ils m’ont conduit sur un chemin de compassion et d’humilité et ils respiraient la joie du Seigneur. Nous participons aussi aux obsèques de nos protégés handicapés (Éliane, Bernadette, Tita…) : des petits, et c’est souvent plus une fête qu’un moment de tristesse.
Je terminerai par le désir qu’exprime toujours Denis, notre berger, à la fin de la prière : celui d’évangéliser, précisant qu’avec notre foi dans le Seigneur tout s’arrangera. C’est prophétique pour notre temps.
Paix et Joie à tous.
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