La présence de Jésus dans ma vie

La présence de Jésus dans ma vie

Témoignage de Corinne 

 

La rencontre avec Jésus, -ma conversion-, s’est réalisée au fil du temps, souvent sans même que je ne m’en aperçoive dans le présent de ma vie ; peu à peu, étape par étape.

Mon enfance :

Je ne mettais pas de mots sur ce que je vivais à cette époque ; j’étais une enfant docile, calme, obéissante ; mes parents travaillaient beaucoup, et à la maison, on se s’épanchait pas sur nos émotions, nos ressentis. Je ne manquais de rien mais je n’avais personne à qui confier ce que je ressentais. Ma famille était croyante par « culture » et non pratiquante. Dans ce contexte, malgré mon sentiment de solitude, j’étais remplie de joie, de légèreté ; je crois que je ne me sentais pas seule au fond, il se passait quelque chose dans le secret de mon cœur. J’allais parfois à la messe avec ma grand-mère et je m’y sentais bien ; je récitais le Notre Père dans mon lit le soir.

Le collège :

Pour des raisons de santé, j’étais interne ; j’étais bonne élève mais je n’avais pas de copine ; je me sentais différente des autres ; chaque soir j’allais me réfugier à la chapelle et je me confiais à Jésus. J’ai toujours été en recherche de plénitude, pressentant le plus grand que moi, assoiffée de découvrir l’invisible.

Le mariage :

Les années ont passé ainsi ; j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, non pratiquant également. C’est pour me faire plaisir qu’il a accepté que l’on se marie à l’église. Je me souviens de l’immense joie intérieure que j’avais à préparer la cérémonie religieuse ; j’exprimais quelque chose de précieux de moi, j’avais envie que les invités vibrent intérieurement, qu’ils vivent pleinement cette célébration. Nous avons eu 3 filles que nous avons baptisées parce que j’y tenais.

La rencontre avec Caroline :

Elle habitait mon village ; nous allions courir ensemble et nous partagions notre recherche spirituelle ; nous nous sommes engagées au caté aux côtés de nos enfants ; nous avons préparé des messes avec eux et c’était de très bons moments. Mon amitié avec elle n’a cessé de croître et elle est devenue ma « sœur de cœur ». C’est elle qui m’a fait connaître « La roche d’or » puis le groupe de prière.

 

Jésus en croix dans une grande lumière

 

Le 28 février 2009, je me promenais dans les vignes ; j’ai fermé les yeux face au soleil et j’ai vu Jésus en Croix dans une grande lumière ; une grande bouffée de chaleur m’a traversé le corps et j’ai dit spontanément : « merci, merci Mon Dieu », et je suis repartie sans comprendre ce qui m’était arrivé. À cette époque je ne savais pas que de telles expériences pouvaient exister. Trois semaines plus tard, on apprend que mon mari a un cancer non opérable ;

c’est le tsunami dans notre vie et je saisis que Jésus m’est apparu le jour de son anniversaire ; c’est pour moi le signe fort de Sa Présence à nos côtés, et je suis habitée par une grande confiance qui m’est donnée. Petit à petit, mon mari accepte cette maladie et décide non pas de lutter contre mais de vivre avec,

 

et nous choisissons la VIE :                                                                                                                                       

vivre un jour à la fois, ne pas se projeter dans des scénarios catastrophes                                                                        – vivre pleinement l’instant présent dans ce qu’il a d’essentiel avec nos enfants                                                              – chaque jour le Seigneur refaisait mes forces : je travaillais, gérais mes 3 filles, la maison et pour faire plaisir à mon mari, je cuisinais des petits plats que je réchauffais à mon travail et j’allais les partager avec lui le soir à l’hôpital ; il y avait de la vie, de la joie dans sa chambre et le personnel soignant était toujours curieux de venir découvrir le menu du jour…

– La grâce de l’audace nous a aussi été donnée : un jour je lui dis, alors qu’il était très mal à l’hôpital que je n’ai pas la force d’organiser la profession de foi de notre fille et le repas familial. Il me répond que c’est important pour elle et qu’il ne faut pas reporter. Je me laisse faire et contre toute attente, trois semaines plus tard, mon mari était là, debout, à la cérémonie et au repas familial ; ce fut une merveilleuse journée    

– choisir la vie, ce fut également d’accepter l’aide des personnes qui mobilisaient en nous notre élan de vie, et de prendre du recul avec celles qui malgré leurs bonnes intentions, nous tiraient vers le bas

 

 

en septembre 2010, on ne peut plus le soigner, il rentre à la maison en HAD puis il tombe dans le coma ; les médecins me demandent s’ils l’hospitalisent car après il ne sera plus transportable. J’en parle aux enfants (11, 13 et 16 ans) qui expriment avec force que leur papa doit rester là. Alors entourées par des amis, nous veillons pendant une semaine auprès de lui : un moment hors du temps d’une richesse, d’une profondeur impossible à exprimer ; un vrai cadeau de Dieu qui a édifié ma vie intérieure. Mon mari va nous quitter dans une grande paix un samedi à midi.

 

J’ai eu la grâce de vivre ensuite un deuil dans une grande douceur, toujours habitée par cette confiance que « rien de dommageable ne peut nous arriver », parole forte qui m’a été donnée un jour par le Père Pourchet à la Roche d’or.

A cette époque, j’ai beaucoup témoigné de ce que nous avions vécu, et c’était une grande joie de pouvoir ainsi manifester l’action de Dieu dans ma petite vie.

 

Ma rencontre avec mon nouveau compagnon :

En 2013, je rencontre celui avec qui je partage aujourd’hui ma vie. Nous sommes bien ensemble mais je souffre de ne pas pouvoir partager ma foi avec lui.       

Un jour, lors d’une retraite au Puits de Jacob, je m’effondre, je pleure énormément sans comprendre tout de suite ce qui m’arrive ; on prie pour moi et je réalise ma souffrance de me sentir, au fond de moi, empêchée de donner mon OUI à Jésus ; Il me libère et je peux lui donner mon  OUI.                                                               Ce fut une grande libération et une grande joie. Cette même année, je reçois l’effusion du Saint Esprit dans le groupe de prière en juin, et en octobre, quand je suis élue bergère, je n’hésite pas à dire Oui. Je connais à peine le renouveau charismatique, je ne sais pas précisément en quoi consiste cette mission mais quelle Joie de dire OUI à Jésus, et je suis confiante qu’Il me donnera toujours ce dont j’ai besoin pour accomplir ce qu’Il désire. Je lui offre ma pauvreté.

 

Choix de vie :

Ce OUI donné à Jésus n’a pas rendu pour autant ma relation avec mon compagnon plus facile, au contraire. J’étais tiraillée entre choisir l’homme que j’aime ou choisir Jésus ; et je vivais dans de grandes tensions intérieures. J’ai fait plusieurs retraites demandant à Dieu de me donner la réponse et jamais je n’ai reçu cette réponse mais je rentrais à la maison renouvelée dans ma confiance et portant un regard plus apaisé sur ma situation. À plusieurs reprises durant ces retraites, le Seigneur m’a donné des signes me montrant mon compagnon comme un guide dans sa manière d’être, de vivre. Il était difficile pour moi de m’approprier ces signes tant cela me paraissait « illogique » du fait que nous ne partagions pas la foi.

 

Le confinement :

Ma situation était très inconfortable car je vivais tantôt chez moi, tantôt chez lui et je voulais, pour que ce soit équitable, que nous vendions nos maisons pour en acheter une ensemble. Mon compagnon ne se sentait pas prêt à vendre sa maison ; je me sentais dans une impasse. En mars 2020, le confinement prononcé, nous décidons que je m’installe chez lui durant celui-ci. Nous passons toutes nos journées ensemble et à un moment j’ai une révélation, non au niveau de ma tête, mais au plus profond de moi : je le vois vivre chez lui, travailler le bois dans son atelier (il me fait penser à Joseph, travailleur, créatif, homme discret) ; je le vois prendre soin du jardin, des plantes, des oiseaux, du vivant…Je me sens envahie d’une grande tendresse pour lui et pour ce lieu-là, il me paraît évident que je ne peux pas lui imposer de partir, ce n’est pas juste et je désire  vivre avec lui.

D’un seul coup j’ai pu lâcher toutes mes questions, mes scénarios… c’était au plus profond de moi que ça se disait. Je vis toujours aujourd’hui chez lui et notre vie commune est en construction.

Voilà mon chemin qui est toujours en cours ; bien sûr il y a des souffrances, des doutes, des lassitudes, des inconforts… mais Le Seigneur est toujours là et c’est en me retournant, après coup parfois, que j’ai perçu Sa présence.

Ce qui m’aide dans mes choix, dans mes discernements ce sont les fruits de l’Esprit : joie, douceur, paix, patience…

Les paroles qui m’aident et me portent :

« Rien de dommageable ne peut t’arriver »

« Jésus j’ai confiance en Toi »

« Je suis venu, non pour vous juger mais pour vous sauver »

« Mon fardeau est léger et mon joug facile à porter »

Chant du Chemin neuf : « Simplement je m’abandonne pour aujourd’hui » Toi ma force et mon courage, j’ai confiance en Toi, Tu m’as fait à Ton image, Tu me sauveras….

 

Corinne

 

 

 

 

 

 

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