Accueillir les charismes au quotidien

Accueillir les charismes au quotidien.

Enseignement donné par Patrice Satony pour les 50 ans du groupe Oasis de Châtellerault, le Dimanche 8 septembre 2024

Comment pouvons-nous vivre ce que nous avons découvert dans le renouveau charismatique, comment pouvons-nous le vivre dans notre vie quotidienne, comment vivre les dons spirituels à chaque jour qui commence, à chaque jour qui finit ?

De toute façon, nous savons tous que désormais, après notre rencontre avec le Seigneur, notre vie personnelle et notre vie en assemblée, en Église, en communauté ecclésiale sont totalement indissociables, et c’est avec ce regard que nous allons voir comment accueillir l’Esprit Saint dans notre vie.

 

L’eau

NB : l’Oasis a reçu son nom – et donc sa vocation – dans la prière, cinq ans après sa création, et lui a été fidèle en restant un lieu d’accueil et de ressourcement, permettant à beaucoup d’aller plus loin.

(Jn 4, 14) : « …mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. »

Comparer avec 1 Jn 5, 5-13 : « Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui qui est venu par eau et par sang : Jésus Christ, non avec l’eau seulement mais avec l’eau et avec le sang. Et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la Vérité. Il y en a ainsi trois à témoigner : l’Esprit, l’eau, le sang, et ces trois tendent au même but. »

Rapport avec Ézéchiel 47, 1-12 ; et Ap 21, 6 ; 22, 1-3

Sur l’eau de la vie : Ex 15, 22-26 Mara (le morceau de bois, figure du bois de la croix) et Ex 17, 1-7 (épisode de Massa et Meriba, repris dans 1 Co 10, 4 : ” Et tous ont bu le même breuvage spirituel. Ils buvaient en effet à un rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher c’était le Christ.” 

Vivre les dons spirituels dans la vie quotidienne :  

1. Nous laisser remplir par l’Esprit Saint

Parce que les dons ne sont pas selon un pouvoir humain, mais la puissance de Dieu à l’œuvre en nous, ce ne sont pas comme des outils genre « couteau suisse » dans la poche. C’est l’œuvre de Dieu qui habite en nous, parce que l’Esprit Saint est en nous. L’Esprit Saint est infini, notre capacité à le recevoir est limitée : on reçoit toujours davantage que ce que nous avons déjà reçu. Quand on s’adresse à lui, nous disons : « Viens, Esprit Saint remplis nous, » – – c’est le début du Veni creator.

Ayons bien conscience que c’est l’Esprit de Dieu, que c’est l’Esprit de Jésus et qu’il habite en nous comme nous dit Paul en Rm 8, 9 : “Vous, vous n’êtes pas dans la chair mais dans l’esprit puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.”

L’Esprit de Dieu et l’Esprit du Christ c’est le même parce que c’est notre Divinité Trinitaire.

2.Proches de Jésus

La proximité avec Jésus nous permet, dans une intimité de relation personnelle, d’être des instruments de son amour et de sa puissance ; c’est donc toujours à rechercher. C’est lui qui nous donne la fécondité quand nous exerçons les dons de l’Esprit, comme le montre l’image de la vigne dans Jn 15 : “Moi je suis la vigne, vous êtes les sarments… en dehors de moi vous ne pouvez rien faire.”

Comment ?

Rester proche en entrant dans sa présence par la louange, l’adoration, en étudiant sa parole, ainsi nous pouvons apprendre et reconnaître sa voix ; en nous repentant à chaque fois que nous avons péché, en le laissant nous guérir, purifier nos motivations, débarrasser notre vie de tout ce qui n’est pas de Dieu : c’est l’œuvre de l’Esprit Saint qui nous aide à vivre cela.

3. Le cœur de Dieu pour les égarés

Quand on est instrument de la puissance de Dieu, on reçoit forcément le cœur de Dieu.

Jésus parce qu’il s’adressait à ceux qui étaient éloignés, aux malades, aux marginalisés, aux handicapés, aux rejetés, était ému de compassion.

C’est cette compassion qui libère la puissance de guérison (cf. Lc 19, 10 “Le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu”). On ne peut pas rester insensible à voir ceux qui, même baptisés, sont dans de profondes ténèbres morales et spirituelles. L’indifférence est un des plus grands obstacles pour être instrument de Dieu.

4. Demander, chercher, frapper

Quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira. Peut-être pouvons-nous dire que ne pas demander, eh bien c’est mal !

Nous ne le faisons jamais assez, nous avons peur de demander et pourtant c’est Jésus lui-même qui nous dit : “Voici que je me tiens à la porte et je frappe” (Ap 3, 20). Par conséquent si lui-même frappe et nous invite à ouvrir, combien plus pouvons-nous frapper, avec cette certitude qu’il ouvrira.

5. Les pas dans la foi

Lc 17, 5 : Les apôtres demandent “Augmente en nous la foi” et Jésus répond “Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi.”

C’est en exerçant la foi que notre foi grandit. Dans ma famille de forgerons, nous dirions plutôt c’est en forgeant que nous devenons forgerons, mais la foi c’est un risque, ça implique de prendre le risque de la foi, le risque du vide.

On fait un pas, on ne sait pas où il nous mène ; on peut tomber, se relever et recommencer, c’est une question entre notre Dieu et nous, c’est une question entre mon sauveur et moi. Est-ce que j’ai confiance ?

Histoire d’Élie et Élisée (2 Rois 2)

6. « Faites tout ce qu’il vous dira »

Il n’a échappé à personne qu’aujourd’hui nous fêtons la Nativité de la Vierge Marie. Il y a une notion d’obéissance de la part de la Vierge Marie quand elle accueille le message de l’ange Gabriel, et il y a aussi cette invitation à l’obéissance qu’elle nous fait parce que le Saint Esprit, qui habite en nous, nous parle. Il nous donne des incitations, des impressions et pour avoir la paix, on préfère les ignorer. Néanmoins il faut avoir cette attitude d’obéissance pour recevoir les dons de l’esprit et pour les rendre vivants dans notre vie quotidienne comme dans la mission de chacun de nous.

Par exemple, « faites tout ce qu’il vous dira » nous rappelle les noces de Cana, et il a bien fallu que chacun dans cette affaire obéisse : Jésus pour ne pas déplaire à sa mère a accepté de répondre à sa prière (“ils n’ont plus de vin”), les serviteurs ont obéi sans se poser de questions, mais personne ne sait à quel moment l’eau s’est changée en vin : était-ce dans les jarres, était-ce dans le récipient qui était présenté au maître de la noce, à quel moment ?

Donc il faut accepter, comme nous disions tout à l’heure, le risque de la foi et le risque de l’obéissance : nous sommes là au cœur du discernement.

7. Le pardon

Cela nous dépasse parce qu’il est finalement question d’amour…

Sur le plan civilisationnel ou sociétal, le binôme blessure – vengeance est une régression (vendetta, œil pour œil…) où la violence appelle la violence et tout le monde se dévore.

Le seul véritable progrès, nous le devons au message incontournable de la croix : l’amour, si faible soit-il, met le mal en échec et celui-ci finit par se dévorer lui-même.

Le pardon participe de cette démarche.

Notre vie sur terre ne nous épargne pas les blessures à cause de frustrations, déceptions, trahisons, chagrins d’amour, ennuis de toutes natures, privés ou professionnels …

Pour vivre ensemble dans la paix, il faut tout de même arriver à pardonner.

C’est une nécessité pour ne pas être submergé par la haine, pour ne pas se couper de l’Amour, donc de Celui qui est Amour.

Aussi le pardon est d’abord un acte volontaire qui devrait être du même ordre que l’instinct de survie :

  • Il me fait échapper aux affres de la mort
  • Il me délivre de mes chaînes
  • Il désinfecte la blessure qui risque m’emporter.

Je prends la décision de pardonner alors que je sais que c’est au-dessus de mes propres forces. Si je ne demande pas à Jésus de venir habiter et fortifier ma décision, si je n’accueille pas sa puissance d’Amour, jusqu’à renouer avec la paix et la joie chaque fois que je pense aux personnes et aux situations à l’origine de ma souffrance, alors je n’y arriverai pas : c’est comme si je me condamnais moi-même.

« Si un homme nourrit de la colère contre un autre, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? » (Si 28,3)

« Pense à l’alliance du Très-Haut et oublie l’erreur de ton prochain. » (Si 28,7)

A contrario :

« Quand donc tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens et alors présente ton offrande. » (Mt 5, 23-24)

Nous voilà au cœur du Notre Père…

Le pardon fait partie de la charité qui guérit. Il enlève la blessure infectée par le ressentiment et renoue les relations (avec Dieu, avec les frères, avec nous-mêmes).

8. Autorité en Christ

Par notre rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus, par notre baptême, par cette relation continuelle que nous avons avec notre Dieu en Jésus Christ, parce que nous sommes le temple de l’Esprit Saint et aussi parce que nous sommes fils et filles de Dieu (relisez Romains 8), nous sommes héritiers du Royaume.

Alors nous avons part à la mission que le Seigneur nous donne en notre qualité de membres du corps du Christ. Cette mission, c’est de participer au démantèlement du Royaume des ténèbres et rendre Le Royaume de Dieu présent au milieu des hommes comme un signe d’espérance au cœur du chaos. Nous sommes témoins que plus rien n’est comme avant notre rencontre avec Jésus, et nous proclamons sa victoire.

1 Jn 3, 8b : “C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu.”

Pour conclure, je vous invite simplement à relire et méditer Ep 4, 1-32 : Tout y est !

 

NDLR : Patrice Satony a été coordinateur-adjoint de Frat’Pentecôte nationale. 

 

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