La pastorale d’une assemblée de prière (2/2)
(Par Christian Direz, coordinateur national de Fraternité Pentecôte)
Cet article / enseignement est le quatrième des cinq, donnés les 16 et 17 mars 2024, à Chevilly-Larue, lors du WeCooD (Weed-End des COOrdinateurs Diocésains de Fraternité Pentecôte.), à partir du livre « Groupe de prière, mode d’emploi », de Francis Manoukian, (Editions des Béatitudes).
L’évangélisation
Le meilleur modèle de l’assemblée de prière étant le Cénacle, nous voyons bien comment la première évangélisation a jailli d’une intense prière commune et d’une effusion de l’Esprit. La
première prédication de Pierre (Ac 2, 14-41) est très directe : il évoque explicitement Jésus, sa mort et sa résurrection, le salut offert à tous et il appelle à la conversion. L’évangélisation qui suit est accompagnée de signes, comme la guérison d’un impotent (Ac 3).
Ainsi, l’effusion de l’Esprit entraine l’annonce explicite, l’évangélisation et les signes et charismes nous sont donnés pour accompagner cette évangélisation. Si dans des groupes les charismes s’étiolent, c’est peut-être parce que nous avons oublié cette dimension de l’évangélisation. Certes, celle-ci peut prendre diverses formes et chacun peut témoigner dans sa vie, à travers des rencontres.
Mais c’est un lieu de combats :
– Combat intérieur : nous sommes souvent paralysés à l’idée de parler de Jésus à des personnes que nous ne connaissons pas et nous avons peur de ce qu’on va penser de nous, d’être rejetés ou de violer la liberté des gens. Mais quand on ose se lancer, on découvre qu’on est plutôt bien accueilli et que beaucoup ont une soif.
– Et aussi combats extérieurs : le démon n’est pas content et peut mettre des obstacles sur notre route.
Pour une évangélisation de rue en groupe :
C’est une des formes d’évangélisation. Pour un gros groupe, on peut prévoir une petite équipe d’évangélisation qui décide du lieu et du mode opératoire et donne une petite formation aux missionnaires, avec des consignes brèves et claires. Elle prévoit le matériel à donner (paroles de Dieu ou bibles, carte de visite du groupe…) et prévoit si possible quelques musiciens et chanteurs pour animer la rue et faciliter le contact.
Le chant et la musique
Ce point peut paraître secondaire, mais il est pris très au sérieux par les grands groupes (surtout chez nos frères évangéliques). Car plus le chant et la musique sont soignés, plus le groupe de prière attire, surtout chez les jeunes. Pour les grands groupes, il est important de bien définir le rôle de chacun, entre l’animateur de chant, celui des musiciens et celui de la chorale, ainsi que l’articulation avec l’équipe d’animation de la prière. Mais je n’insisterai pas trop, car la plupart de nos groupes sont de petite taille et souvent sans musiciens. Mais que ceux-ci se consolent : sans musiciens, les participants sont souvent plus incités à prendre la parole et à louer car ils ne peuvent pas se reposer sur eux ; c’est ce que nous avons constaté personnellement. Dans tous les cas, le chant est toujours au service de la prière et il doit s’adapter en permanence à ce que l’Esprit Saint nous amène à vivre.
Petit point pratique : carnet de chants ou vidéoprojecteur ?
Il y a des avantages et des inconvénients pour chaque cas : Les inconvénients du carnet de chants sont la moindre liberté de mouvement, son manque de souplesse par rapport aux nouveaux chants (il peut être assez vite périmé ou incomplet) et son prix…sauf pour les carnets de Fraternité Pentecôte, en vente au prix modique de 4 € ! Mais son gros avantage est qu’on peut l’emporter chez soi pour prier et retrouver les chants qui nous ont portés. Il facilite aussi la participation de l’assemblée qui peut proposer des chants.
La vidéo projection permet de se libérer les mains et est bien adaptée aux grands rassemblements.
Son gros avantage est aussi qu’on peut l’actualiser en permanence, avec de nouveaux chants. Mais ça demande du matériel, celui qui projette est moins disponible pour la prière et l’écran peut capter l’attention et être une gêne pour l’intériorité. Dans notre petit groupe où nous sommes habituellement en arc de cercle, nous avons fait un essai mais à l’heure du bilan, on nous a dit qu’en étant tous tournés vers l’écran, on ne se regardait plus, et nous sommes revenus à nos carnets de chants.
Les week-ends
Là encore, tout dépend de la taille du groupe. Les petits groupes pourront se contenter des week-ends, ou journées, organisés par la coordination diocésaine ou régionale. Les groupes importants pourront prévoir un ou plusieurs week-ends, dont le but est de permettre une vraie fraternité et de faire passer le groupe de prière d’une activité régulière à une communauté de vie.
Il pourrait y avoir, par exemple, trois week-ends dans l’année : Un en début d’année, week-end de cohésion, qui oriente les participants vers la conversion et la fidélité au Christ.
Un week-end de retraite en milieu d’année, qui offre à chacun un temps d’intimité plus intense avec Jésus. Il peut être le lieu de guérisons intérieures.
Et un en fin d’année, week-end de rayonnement et d’évangélisation, ouvert à des invités qui pourront goûter au dynamisme de la louange, de la prière et de la communion fraternelle.
Le suivi des personnes
Il est à distinguer de l’accompagnement spirituel régulier, qui doit être fait par une personne formée et reconnue. Le suivi relève plus d’une attention et d’une disponibilité à l’autre. Il s’agit d’être là quand l’autre en a besoin, l’écouter et répondre à ses questions, surtout quand il est nouveau dans le groupe ou dans un cheminement de conversion. Qui peut exercer ce suivi ?
– Si un prêtre participe régulièrement au groupe de prière, on peut lui demander de prendre part à ce service.
– Si le groupe est important et a mis en place des fraternités de partage, le responsable de la fraternité assure le suivi des membres de sa fraternité.
– Le noyau dans son ensemble est responsable du suivi, mais certains peuvent recevoir plus spécifiquement ce service.
– Enfin des anciens ayant exercé des responsabilités dans le groupe, même s’ils ne les exercent plus actuellement.
Ce suivi demande une grande discrétion. Il faut veiller à ne pas mélanger le for interne, qui concerne la vie intime de la personne, sa relation personnelle avec Dieu, avec le for externe, qui concerne le comportement de la personne : un responsable ne doit pas prendre de décisions concernant une personne en fonction de ce qu’il sait de son for interne.
Cependant, le suivi des personnes, dans son ensemble, sans rentrer dans des détails personnels, peut influer sur l’évolution du groupe, par exemple en proposant des enseignements adaptés à ce que vit le groupe.
Les services du groupe de prière et leur effectif possible
Ces services, même s’ils peuvent être très techniques, sont liés à la mission et peuvent être des lieux de fraternité et de croissance personnelle.
Voici une liste des services possibles, qui dépendent bien sûr de la taille du groupe, et le nombre suggéré de serviteurs
Le berger
Le noyau : 2 à 8
Les responsables de fraternité : 1 pour 7
L’accueil (général) : 1 pour 10
L’accueil des nouveaux : 1 ou 2
Formation des nouveaux : 1 ou 2
L’équipe mission : 2
L’équipe de suivi dépend de la taille du groupe
Prêtre / consacré(e)
L’animation du chant : 1 à 3
La chorale : autant qu’on peut
L’orchestre
La technique (son-lumière) : 1 ou 2
La décoration et l’installation de la salle : 1 ou 2
La librairie
Pour voir ou revoir les enseignements “Groupe de prière mode d’emploi”,
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