“Comment j’ai perçu le pardon de Dieu dans ma vie, la joie du pardon : je me sens plus léger !”
(Par Claude Turck, Conseil National, Fraternité Pentecôte.)
Dans le visage des enfants que nous accueillons, mon épouse et moi, en tant que famille d’accueil, je vois souvent le visage de Jésus. Jésus qui me dit: «je les aime». À travers eux, je comprends que Jésus est présent auprès de leurs parents respectifs, et que dans leur désarroi, leur souffrance, Jésus leur apporte pardon et consolation.
Je le ressens d’autant plus fort quand je vois combien ces enfants sont interpellés par Jésus lorsque, avant chaque repas, nous récitons le benedicite pour dire merci à Dieu pour ce qu’il nous donne et ce qu’il nous permet de vivre. Que leurs familles soient chrétiennes ou musulmanes, ces enfants m’ont plusieurs fois demandé: «Qui est Jésus?». Ils me demandent de leur parler de ce Jésus que nous invoquons.
C’est maman qui la première m’a parlé de Lui, avec un livre d’images qui nous passionnait, mon frère et moi, et qui s’intitulait «La Miche de Pain». Petit garçon, il arrivait que maman me gronde parce que j’avais fait une bêtise. Elle me disait: “Le petit Jésus est triste, tu peux lui demander pardon et tu verras, tu te sentiras mieux !”. Et c’est vrai, à chaque fois cela se vérifiait !
J’avais 7 ans quand j’ai fait ma première communion. Nous étions allés nous confesser, mon frère et moi, au curé du village, et au retour, ma marraine qui nous accompagnait nous demande: «Vous ne vous sentez pas plus légers?».
Oui, c’est vrai, je me sentais plus léger. J’ai reçu une bonne éducation chrétienne. Jésus nous était familier. Tous les soirs avec maman, mes frères et sœurs nous disions la prière… Elle m’invitait à commencer toujours de la même manière : “Jésus, Marie, Joseph, je vous aime de tout mon cœur, protégez Papa, Maman, mes frères et sœurs et tous ceux que j’aime. Faites que je sois bien sage…”. Je ne l’étais pas toujours ! Suite à des disputes avec mon frère, il m’arrivait de me faire mal et j’entendais: “C’est Jésus qui t’a puni»… et j’étais triste !
Et pourtant, une fois adulte, vivant au Mexique, je me suis peu à peu éloigné… Pendant des années Dieu me semblait très loin.
De retour en France , c’est Jésus, lors d’une session au sein de la Communauté du Chemin Neuf, qui est venu me chercher de nouveau. Il n’avait de cesse de frapper à ma porte et je ne l’entendais pas, ou plutôt, je faisais la sourde oreille.
Quand j’ai compris qu’il m’aimait, qu’il me pardonnait, j’ai dit “oui” : j’ai vécu alors une conversion, un véritable demi-tour. Ma vie a complètement changé.
Moment fondateur, il y avait dans ma vie un “avant” et un “après”. Dans cet “après”, je me rendais compte de la présence réelle, physique, palpable de Jésus. Pas quelqu’un de lointain, mais très proche, à qui je pouvais parler comme à un ami. Et cela s’est perpétué, et même accentué. Dans “l’avant”, je comprenais que Jésus était présent aussi, mais je ne le savais pas, je ne le voyais pas.
Quand je relis la dernière cène de Jésus (Luc 22,14-20), je comprends alors qu’il y avait ce soir-là, à table, un traite et un renégat, Judas et Pierre. Les deux ont renié Jésus, l’ont trahi. Judas l’a livré pour trente pièces d’argent, et puis il a eu des remords, il a rendu l’argent en disant: «J’ai péché en livrant un sang innocent» et il s’est pendu… Contrairement à Judas, Pierre après son reniement est parti en pleurant, et a accueilli la miséricorde de Jésus. Il a su qu’il était pardonné. Moi aussi en m’éloignant j’avais renié Jésus, et il m’a fallu du temps, à travers un parcours compliqué, pour comprendre qu’il me pardonnait.
Lors de ce dernier carême, j’ai eu la chance de suivre, à la maison diocésaine d’Auch, le parcours du «Miracle de la Gratitude» qui m’a montré que l’on pouvait dire merci à Jésus dans toutes les circonstances de notre vie, que ce soit dans les moments de joie, mais aussi dans les moments difficiles. Et, j’en suis convaincu aujourd’hui, «tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu», car Dieu nous aime d’un amour fou.
Au cours d’une longue promenade effectuée dernièrement, un exercice d’entraînement à la gratitude proposé par ce parcours, je louais le Seigneur pour de nombreuses séquences heureuses de ma vie en chantant : “Louange à Dieu et gloire éternelle !”.
Je disais: “Seigneur, remets-moi en mémoire tous les moments heureux de ma vie” et je continuais à marcher en chantant. Ils sont alors venus comme une avalanche. En voici quelques-uns:
Je rendais grâce à Jésus pour cette rencontre particulière ce soir-là de ma conversion, qui était le jour même de mon anniversaire.
Je louais Dieu pour ma conception dans le sein de ma mère, de ma naissance avec un problème, le cordon ombilical autour du cou. Ce n’était pas facile car lorsqu’elle m’attendait, maman avait perdu son premier enfant, une petite fille Geneviève, ma sœur aînée. La souffrance de maman se répercutait certainement sur le petit bonhomme en gestation que j’étais… Mais ma naissance fut un moment heureux, car je suis né entouré de l’amour de mes parents.
Moments joyeux lors de ma première communion, des noëls passés en famille, de mon premier camp scout, de la naissance de ma sœur Catherine, de mon frère Christian, de ma réussite au concours d’entrée en école d’ingénieur, de l’ordination sacerdotale de mon frère Jacques, de ma première rencontre avec Isabelle qui deviendra mon épouse…
C’est alors que montant une côte un peu raide – il n’en manque pas sur nos chemins gersois – m’apparurent brusquement tous mes péchés, mes erreurs… Je ressentais un poids très lourd pour lequel j’implorais la miséricorde de Dieu en criant: «Prends pitié de moi Seigneur…».
Puis, de nouveau sur un terrain plat, des moments heureux sont apparus, comme la naissance de mes enfants, les nombreuses bénédictions dans la louange avec des frères et sœurs de plusieurs groupes de prière… Alors, tout d’un coup, en même temps, louange et miséricorde se rejoignirent, elles étaient réunies comme si joies et peines allaient ensemble, comme si péchés et miséricorde étaient liés, comme s’il n’était pas possible de les séparer ! Je criais: “Seigneur qu’est-ce que ça veut dire?”. Alors Jésus m’a dit clairement : “Claude, je n’ai jamais voulu que tu fasses le mal, mais je l’ai permis pour que tu découvres toi-même un meilleur chemin, celui que je t’ai toujours proposé, parce que tu as du prix à mes yeux”.
J’ai alors ressenti un immense amour doublé d’une grande joie. Je comprenais que Dieu avait toujours tiré du bien de mon mal. Instantanément il m’avait toujours pardonné pour me permettre une conversion, j’oserais dire des centaines de conversions tout au long de ma vie, afin de me renouveler sans cesse et de faire de moi un témoin de son immense amour.
Aujourd’hui, je peux dire à chaque enfant que nous accompagnons : “N’aie pas peur, Jésus t’aime, et il aime aussi tes parents, et, grâce à toi, il leur propose un chemin de lumière, un chemin de pardon rempli d’amour.”
“Tes péchés sont pardonnés”, nous dit Jésus, lors du sacrement de réconciliation. Alors c’est vrai, nous repartons libérés, plus légers !
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