La place des anciens serviteurs dans nos instances

LA PLACE DES « ANCIENS » DANS NOS GROUPES DE PRIERE OU INSTANCES

(Par François Lebon, membre du Conseil National de Fraternité Pentecôte)

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. » (Jean 15, 16 et 17)

«Maintenant, je ne suis plus rien ! » me disait récemment un coordinateur diocésain, remplacé au bout de deux mandats de trois ans, durant lesquels il n’a compté ni son temps, ni son énergie, ni son argent …

«C’est dur le téléphone qui ne sonne plus ! » me confiait la bergère d’un groupe de prière, elle aussi remplacée suite à des élections.

« J’ai mis plusieurs mois à m’en remettre, j’étais totalement déstabilisé ! » me dit un autre ex-coordinateur régional.

« J’ai peur de lâcher, tu comprends, je suis seule ! » ajoute une autre encore.

Que ce soit à un échelon national, régional, diocésain ou local, ils ont beaucoup prié, ils ont beaucoup travaillé, ils ont beaucoup écouté, ils ont beaucoup visité, ils ont beaucoup servi, ils ont beaucoup rencontré, ils ont beaucoup aimé, ils ont beaucoup organisé et se sont bien souvent épuisés. Et puis, suite à des élections, ils sont remplacés. Et vivent une certaine forme de syndrome du retraité : agenda moins fourni, vie sociale restreinte, sentiment d’inutilité, perte de reconnaissance … Quand bien même le vivraient-ils dans la prière et l’humilité, il y a là un combat spirituel et l’Accusateur s’en mêle !

Alors, cette histoire de mandat de trois ans, éventuellement renouvelable, c’est sans pitié ? Une forme de mise d’office à la retraite ? Au point que, par peur du vide, certains s’accrochent à « leur » poste ? À « leur » mission ? Et pourtant, le renouvellement est une nécessité dans les différentes « gouvernances »…

Le renouveau du Renouveau passe par le renouvellement des serviteurs du groupe de prière ou de Fraternité Pentecôte. L’élection est toujours un moment de grâces pour le coordinateur ou le berger, de « grâces d’état », c’est-à-dire de dons de l’Esprit pour assumer son charisme de serviteur. L’élection confère aussi la légitimité et donc l’autorité au service de l’amour fraternel et de l’unité, au service de la croissance, au service de la mission. Chaque nouvel élu apporte un souffle nouveau, dans le vent de l’Esprit qui est mouvement, tout le contraire de l’immobilisme !

La fiche n°6 de l’article référencé ci-après aborde la question du renouvellement …

La vie du groupe de prière : la communion avec tous | Fraternité Pentecôte (fraternitepentecote.fr) À lire ou à relire (cliquez sur le lien)

Mais revenons aux « anciens », terme à ne pas prendre au sens biblique mais relatif à ceux qui ont exercé une responsabilité, un service, une mission, et ne l’ont plus. Ils ne sont pas tous vieux, ils ont parfois la quarantaine et le sentiment d’y être mis !

Les capacités spirituelles peuvent toujours être actives et utiles, même lorsque les forces physiques déclinent pour les « moins jeunes ».

Après tout, Moïse et Josué ont conduit Israël, jusqu’à l’âge de 120 ans ! Siméon et Anne la Prophétesse étaient remplis de l’Esprit-Saint ! «  C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.» (2 Corinthiens 4, 16)

Ils ne sont plus au service, en responsabilité. Leurs dons, leurs charismes, leurs expériences ne disparaissent pas pour autant. Leur sagesse, souvent fruit de l’expérience, ne demande qu’à s’exercer. “Les paroles des sages sont des aiguillons et les recueils de dictons, des clous bien plantés – présents d’un incomparable Berger.” (Ecclésiaste 12, 11). Ils peuvent toujours apporter une bénédiction, remplis de l’Esprit-Saint qu’ils sont !

Leur expérience ne peut qu’être profitable aux paroisses, à l’Église, à ses mouvements et services. Et leur prière soutiendra ceux qui leur ont succédé et les instances qu’ils ont quittées. Portons-les également dans notre cœur comme dans notre prière. Rendons grâce à Dieu pour leur action passée.

Et, surtout, sachons les utiliser et les appeler pour :

– un enseignement : « Interroge la génération passée, médite sur l’expérience de ses pères. Puisque, nés d’hier, nous ne savons rien et que nos jours passent comme une ombre sur terre, ne vont-ils pas, eux, t’instruire et t’enseigner, et de leur cœur tirer des sentences ? » (Job 8, 8)

– un accompagnement : «  Ainsi, réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà. » (1 Th 5, 11)

– un conseil : « Écoute les conseils, laisse-toi éduquer : tu finiras par devenir un sage. » (Proverbes 19, 20)

– un arbitrage : « Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. » (Actes 15, 6)

– un témoignage :  « Nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » (Actes 5, 32)

– une aide à une organisation, à un service, à un rassemblement, une mission ponctuelle, une soirée Effusion de l’Esprit, une soirée d’élections de berger, etc … : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. » (Hébreux 13, 7)

Et n’hésitons pas, lors d’un rassemblement, d’une journée diocésaine, à les inviter à la table des serviteurs : « « Mon ami, avance plus haut », et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. » (Luc 14, 10)

Ainsi, la fraternité persistera et  « Jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble ! Je change leur deuil en joie, les réjouis, les console après la peine. » (Jérémie 31, 13)

 

3 Commentaires

  1. Merci Micheline. On ne peut que conseiller aux bergers de relire sur ce site, dans la rubrique “je me forme” >>> “enseignements” >>> “bergers et noyaux”, les différents articles sur les fondamentaux d’un groupe de prière. Sois bénie !

  2. Bonjour a tous et merci pour tous vos articles. J’ai lu avec intérêt « La place des anciens dans nos groupes de prière ». J’étais tellement mal depuis un mois !
    J’ai rencontré le Seigneur, découvert son amour pour moi suite à une retraite spirituelle selon Saint-Ignace, en novembre 2019. Puis en octobre 2020 j ai été appelée à être bergère dans mon groupe de prière, pendant un an et demi. C’était, en effet, provisoire car nous avions été appelées en binôme. Nous avons porté ce groupe a bout de bras. Le souffle de l’Esprit s’est manifesté ! Grâce a lui, le groupe s’est étoffé, notamment suite aux 7 semaines avec le parcours « Renaître d’en-haut ». Le charisme de louange, la fraternité, le partage se sont développés.
    Être bergère m’apportait beaucoup de joie, mais si j’avais poursuivi cette mission, j’aurais du quitter des services paroissiaux qui étaient des appels du Seigneur (proximité rencontre, aide aux personnes en difficultés) et cela je ne le voulais pas.
    J’avais donc confié de nouvelles élections à l’Esprit-Saint, par un abandon total, et ça a été un soulagement, finalement, de ne pas être appelée de nouveau !
    Et pourtant, c’était aussi une grande souffrance, je n’y comprenais plus rien ! Un grand vide, plus de téléphone des uns et des autres ! J’avais l’impression de ne plus servir à rien, de ne plus compter pour personne, voire de ne plus être aimée ! Sont venus la dépression, des hauts et des bas, la désolation. Je ne trouvais la consolation que dans la prière en allant à la chapelle où je retrouvais la paix assez vite, mais les combats revenaient assez vite aussi, avec des coups de spleen !
    Votre article, que je découvre, m’aide beaucoup. Ce que je vis est normal et surtout je ne suis pas seule a vivre cela ! D’autres bergers, d’autres responsables, l’ont vécu !
    Un grand merci ! Je confie à votre prière toutes les personnes qui vivent cela. En union de prière les uns pour les autres.

    • Merci Marie-Claude pour ton témoignage. Les gens que nous aimons, que nous servons, même au sein d’un groupe de prière, peuvent nous décevoir, nous critiquer, nous négliger, nous abandonner. Le cœur de l’homme est si imparfait et souvent difficile à comprendre. Seul le Seigneur ne te décevra jamais, ne te méprisera jamais, ne t’oubliera jamais car il ne change jamais ! “C’est le Seigneur qui marchera devant toi, c’est lui qui sera avec toi ; il ne te lâchera pas, il ne t’abandonnera pas. Ne crains pas, ne t’effraie pas ! » (Dt 31,8).

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