DE L’ANNONCIATION À PÂQUES (Ph 2, 6 à 11)
« Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. »
J’aime ces jours où nous pouvons contempler plus que d’habitude l’économie de notre salut, ces jours qui commencent à l’Annonciation (25 mars): Le Verbe de Dieu se revêt de notre nature et vient à notre rencontre comme l’explique st Léon le Grand dans sa lettre à Flavien : ” La petitesse a été assumée par la majesté, la faiblesse par la force, l’asservissement à la mort par l’immortalité ; et pour payer la dette de notre condition humaine, la nature inaltérable s’est unie à la nature exposée à la souffrance. C’est ainsi que, pour mieux nous guérir, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus Christ devait, d’un côté, pouvoir mourir et, de l’autre, ne pas pouvoir mourir.”
Contemplant ce mystère pendant ce temps de carême, en pleine montée vers Pâques, nous pouvons poursuivre avec Jésus entrant à Jérusalem, contemplant notre Roi venant à notre rencontre monté sur un ânon, le petit d’une ânesse. « Rendez-vous au village qui est en face de vous ; et aussitôt vous trouverez, à l’attache, une ânesse avec son ânon près d’elle ; détachez-la et amenez-les moi. » (Matthieu 21, 2). Et me revient en mémoire cette tradition de nos frères juifs : l’ânon ayant servi au sacrifice d’Isaac a été mis à l’attache, et ne sera délié que pour la venue du Messie. Aujourd’hui, l’ânon est détaché et le Messie s’avance pour être immolé. Celui qui était préfiguré par Isaac monte à Jérusalem pour donner sa vie en rançon pour la multitude. Avec les enfants d’Israël, nous avons acclamé notre Roi : « Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur !».
« S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! »
Puis c’est le dernier repas de Jésus. Là Jésus s’approche de moi pour me laver les pieds, il me donne son corps en nourriture et son sang comme boisson. Je peux avec st Jean poser ma tête sur sa poitrine. J’aimerais bien rester là dans cet amour qui m’inonde. Mais c’est la montée au jardin des oliviers, cette prière de Jésus qui me transperce le cœur, son arrestation, sa condamnation, sa mort sur la croix, le Shabbat des Shabbats, et cette liturgie du samedi saint chez nos frères orientaux avec la procession des saint dons. « Que fasse silence toute chair mortelle, qu’ elle se tienne immobile avec crainte et tremblement. Et que rien de terrestre n’occupe sa pensée, car le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs s’avance pour être immolé et donné en nourriture aux fidèles, précédé des chœurs angéliques, avec toutes les principautés et les puissances des cieux, les chérubins aux yeux innombrables et les séraphins aux six ailes qui se couvrent la face et chantent l’hymne sainte : « Alléluia, alléluia, alléluia ! »
« Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a donné le Nom au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et aux enfers, et que toute langue proclame, de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »
Joie pascale, jour de joie et de victoire : « Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a triomphé de la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie ». Avec l’apôtre Paul je peux proclamer : « Où est-elle, ô mort ta victoire ? Où est-il ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché, et la force du péché, c’est la loi. Mais grâces soient à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! (1 Corinthiens, 55-57).
Joie de l’Église qui proclame avec st Jean Chrysostome :
« Le festin est prêt, participez-y tous. Le veau gras est servi ; que personne ne s’en aille affamé… Que tous se délectent au banquet de la foi ; recevez tous des richesses de la bonté.
L’enfer a saisi un corps, et il s’est trouvé devant Dieu ; il a saisi la terre, et a rencontré le ciel ; il a saisi ce qui était visible, et il est tombé dans ce qui est invisible. Où est ton aiguillon, ô mort ; enfer, où est ta victoire ? Christ est ressuscité et tu as été terrassé.
Christ est ressuscité, et les démons sont tombés.
Christ est ressuscité, et les anges se réjouissent.
Christ est ressuscité, et la vie triomphe.
Christ est ressuscité, et il n’y a plus de morts dans les tombeaux.
Car le Christ est devenu prémices de ceux qui dorment, étant ressuscité des morts. À Lui gloire et honneur dans les siècles des siècles. Amen.
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
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