ND du Laus : la prophétie

La prophétie : Enseignement de Sœur Tabitha

à Notre-Dame du Laus, juillet 2023

Nous vous en proposons deux versions. L’une est plus synthétique, retranscrite par François Reinberger à partir de ses notes, et l’autre plus longue, retranscrite par Marie-Hélène Martin à partir d’un audio, qui en a gardé le style oral. Toutes deux sont membres de notre petite équipe de rédaction du site FP. 

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Version brève

Sœur Tabitha

Dans la 1°lettre aux corinthiens ch. 12 versets 4,12 Paul nous montre la diversité des charismes ; « les dons de la grâce sont variés, mais c’est un seul Esprit ».

Dans 1 Corinth 14,1 à 25 Paul parle plus précisément des dons de prophétie et du parler en langue.

Nous pouvons tous prophétiser ; mais cela repose sur l’écoute et l’intimité avec le saint Esprit ; c’est comme une source qui coule, ou bouillonne, comme un courant, comme une huile qui coule…

La prophétie nous est donnée pour la mission ; ce n’est pas que la parole de connaissance immédiate (que l’on peut recevoir dans nos assemblées)

Dans la prophétie, c’est Dieu qui nous parle ; nos vies entières sont appelées à être prophétiques, que l’on en ait conscience ou non ; Dieu me parle directement, mais pas uniquement par des personnes ; il importe de passer au crible du discernement toutes les prophéties ; il ne peut y avoir de prophéties de malheur ; et ma liberté ne peut pas m’enfermer dans une parole.

Comment Dieu me parle dans la prophétie :

  • par nos sens ; par le visuel (j’ai une image) ou au niveau du cœur (quelque chose de voilé, de fugitif), ou des songes la nuit, ou par l’audition (une voix extérieure ou dans le cœur ou une impression de mots ou quelque chose qui raisonne) ; on apprend à discerner.
  • par le kinesthésique ; quelque chose dans le corps qui se manifeste (c’est différent de l’hypersensibilité)
  • par des impressions, des impulsions sur notre cœur

Dieu va m’utiliser ; il m’apprendra à grandir, à écouter et je commencerai à prophétiser ; c’est à moi de faire le choix d’accepter ou non ce charisme de prophétie.

Les actes prophétiques

Voir Actes 21, 11.12

Par exemple une marche prophétique qui enlève la lourdeur d’une assemblée ; ou un sourire qui vient du cœur et qui se répand.

Le fait de « râler » pour des choses qui nous arrivent n’est pas ajusté : Dieu a toujours quelque chose à nous enseigner.

La prophétie peut englober plusieurs charismes ; il y a de multiples manières de prier Dieu : par exemple quelqu’un va prier et parler et les démons vont fuir, d’autres vont impulser la foi, d’autres exhorter, d’autres manifesteront la compassion ; un autre va jouer du piano et l’onction va descendre ; on se branche sur le ciel et Dieu agit.

Comment grandir dans la prophétie

Nous sommes sur un chemin de croissance : par exemple, si je vois une image sans comprendre, je demande au Seigneur de me donner la suite, de m’expliquer ; et la prophétie va s’affiner.

Comment je mets en mots ? Il faut aller à l’essentiel, être le plus simple possible ; la prophétie doit être libératrice ; on peut le dire sous forme de prière (mais on ne dit pas « le Seigneur m’a dit »)

Les freins à la prophétie :

  • on peut se demander si on est légitime pour prophétiser : oui nous le sommes par notre baptême
  • ou se demander si cela vient de Dieu ou non : ne pas attendre d’être sûr à 100%

C’est en faisant que l’on apprend, et les frères et sœurs sont là pour nous guider ; Dieu passe par nous qui sommes imparfaits ; le but c’est la gloire de Dieu qui passe et il faut se dire que l’on fera mieux la prochaine fois.

Les prophéties sur nos vies 

Il y en a 1 ou 2 qui vont nous mettre en route dans nos vies ; nous avons avant tout besoin de consolations et d’encouragements dans nos vies ; faisons-nous confiance et soyons encourageants pour les autres ; chacun dans le groupe de prière est invité à prophétiser.

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Version longue

Transcription : Marie-Hélène Martin1

Qui a déjà prophétisé ? Il y en a qui ne savent pas, qui se tâtent. On n’est pas trop sûr ! Après l’enseignement vous allez vous rendre compte que certains ont prophétisé, mais qu’ils ne le savaient pas. Qui veut prophétiser ? À peu près 90 %, OK !

On va regarder ce que dit la Bible. Je vais donner certaines références, vous irez les chercher tout seuls. Le premier passage qui parle de la prophétie, c’est celui que vous connaissez pour la majorité tous par cœur, la 1e lettre aux Corinthiens ch. 12, versets 4 à 11. Le deuxième est un peu plus loin, au ch. 14, versets 1 à 25. Pour approfondir ce que dit l’Écriture sur la prophétie, vous avez là les deux textes les plus importants.

Élargir la prophétie.

On va reprendre un peu les fondamentaux de la prophétie. Mon but, c’est d’élargir notre intelligence, notre esprit, sur ce que c’est que la prophétie. Pourquoi ? Parce qu’on a réduit la prophétie. Le Seigneur, lui, il passe son temps à nous élargir, et nous, comme on est généralement bien, on réduit, parce qu’on n’a pas tout compris ce que le Seigneur voulait. C’est juste humain, on a compris quelque chose et on rentre là-dedans, mais chaque fois le Seigneur élargit, donc le but, c’est d’aller le plus loin possible dans la prophétie. Tout simplement parce qu’on peut tous prophétiser ; et ce n’est pas moi qui le dis, cf. 1 Cor 14, 39 : « ainsi donc, frères et sœurs, aspirez au don de prophétie ! »  et au v. 31 : « vous pouvez tous prophétiser ». Donc s’il y en a qui ont encore des doutes aujourd’hui, la Parole de Dieu le dit et le proclame. Cela veut dire que c’est possible. Voilà, ça c’est pour mettre les choses en ordre.

Bien sûr – c’est important, normal, essentiel – la prophétie repose sur l’écoute du Saint Esprit et sur l’intimité du Saint Esprit ; on ne peut pas prophétiser et sortir, « déconnecter » la prophétie du Saint Esprit, c’est juste impossible. C’est le Saint Esprit qui vient et qui nous parle, donc si on veut grandir dans la prophétie il nous faut grandir dans une relation de communion avec Dieu, avec le Saint Esprit ; cela paraît juste, c’est normal.

Étymologiquement, on va un peu la décrire ; c’est couler comme une source ; ou ça peut bouillonner comme un torrent, il y en a qui vont plus se retrouver dans une définition comme ça : quand ils doivent prophétiser, ça commence ici, il y a un truc qui doit sortir, et tant que ce n’est pas sorti, ça bouillonne, et il y a le feu. Et une fois que c’est sorti, ça va beaucoup mieux ! Il y a « laisser tomber » : comme l’huile au pressoir, et l’huile va imprégner, même la pierre, ça rentre dedans ; c’est l’effet de la prophétie, ça rentre.

Et bien sûr que la prophétie ça sert pour la mission ; les charismes, ce n’est pas pour nous-mêmes. On va élargir la prophétie le plus largement possible. Beaucoup de personnes me disent : « Pourquoi est-ce qu’il n’y a plus de prophétie dans les groupes de prière ? » Parce que ça sert pour la mission, et que quand on n’est plus missionnaire dans le groupe de prière, il y a un moment où la prophétie tranquillement, paisiblement, mais sûrement, elle s’éteint. Parce qu’il n’y a pas de nouveaux qui arrivent, c’est aussi simple que ça. Et quand on repart dans la ferveur, quand on redynamise quelque chose de l’ordre de l’élan missionnaire, du coup le Seigneur redonne la prophétie. En fait ces derniers temps (je ne saurais pas dire depuis quand) on n’a pas ré-enseigné sur la prophétie, et on a limité, et on a cru que la prophétie, c’était simplement la parole de connaissance immédiate, et on a réduit tout ce qui était prophétique, et même dans nos groupes de prière, même dans les lieux où le Seigneur est censé parler le plus largement possible. La parole de connaissance immédiate, ce n’est pas la prophétie au sens large, c’est une manière de Dieu de dire, de parler. La parole de connaissance immédiate, c’est quand dans une assemblée il y a telle personne qui vit telle situation, et le Seigneur lui dit que… ça c’est la parole de connaissance immédiate. Mais tout ce qui est prophétique, c’est à partir du moment où Dieu parle, tout ce qui vient de Dieu, et donc la prophétie on peut l’élargir au maximum.

Et bien sûr que le but pour nous tous aujourd’hui, c’est que nos vies entières soient prophétiques, c’est-à-dire que nous sommes tellement oints, tellement mus par le Saint Esprit que nos vies entières parlent de Dieu, sentent Dieu, transpirent le Saint Esprit, que ça se voie, que cela se sente, que l’on en ait conscience ou non. C’est le débordement et c’est le jaillissement de notre vie d’intimité avec le Saint Esprit. C’est pour cela qu’avec la prophétie on peut aller le plus largement possible. […]

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais faire une toute petite parenthèse. La prophétie n’est pas un absolu. Je vois trop de gens qui attendent que quelqu’un parle, prophétise sur leur vie pour avancer. Pourquoi ? Je ne sais pas. Dieu va parler au moment qu’il a décidé, et on a besoin que Dieu parle, mais par ce que je vis, Dieu va parler, donc n’attendez pas que quelqu’un d’autre vienne vous parler. Quand c’est le bon temps, le bon moment Dieu va parler sur vos vies, et il me parle à moi et je n’ai pas besoin d’attendre que quelqu’un d’autre parle sur ma vie. Sinon on va passer de prophétie en prophétie et on va chercher tous les ministères prophétiques, pour que Dieu nous parle, et au bout de 15 ans il y a des personnes qui n’ont toujours pas avancé dans leur vie, parce qu’elles attendent « la » parole prophétique – je ne sais pas, en fait, ce qu’elles attendent. […] Votre relation, votre communion avec Dieu doit être suffisante pour qu’il vous parle. Je ferme la parenthèse… avec toute mon affection fraternelle !

On a besoin de passer chaque prophétie au crible de la Parole de Dieu. Ce n’est pas parce que tel prophète m’a dit que… Est-ce que c’est conforme à la Parole de Dieu ? Est-ce que ça parle à mon cœur ? La prophétie vient rejoindre quelque chose qui est dans notre cœur que Dieu a semé. Dieu ne parle pas sur quelque chose qui n’est pas dans votre cœur. Des fois cela peut faire jaillir un désir, mais cela ne peut pas être complètement à côté de la plaque. Dieu est cohérent en lui-même.

1 Cor 14, 3 : je suis désolée, les prophètes de malheur, s’il vous plaît, ça n’existe pas dans nos assemblées. J’ai entendu dire à un pasteur : La prophétie c’est entendre les bonnes pensées de la part de Dieu. Si à un moment vous avez envie de dire à quelqu’un : « ton mari va mourir », ce n’est pas une prophétie ! si tu entends dire : « ton fils ne va pas vivre », parce qu’il est né malade, ce n’est pas de la prophétie !

C’est pareil, il faut faire attention à ne pas enfermer dans une prophétie. Si vous avez dans votre groupe de prière deux jeunes, une fille, un garçon, et que vous annoncez : « le Seigneur va appeler ici quelqu’un à être prêtre », alors que les deux jeunes sont en âge, mais qu’il y a un seul garçon, s’il vous plaît, n’enfermez pas les gens dans des choses comme ça, ce n’est pas de la prophétie. Il y a quelque chose de l’ordre de la liberté dans la prophétie d’extrêmement important à accueillir, et à vivre. La prophétie n’est pas un absolu. J’ai vu des gens qui ont attendu sur des choses comme « Le Seigneur m’a dit, c’était prophétique » : non, ce n’est pas le Seigneur qui m’a parlé, c’est : quelqu’un m’a dit, et j’ai essayé, et cela a été foireux ; et c’est des questions vocationnelles, des questions comme ça où la liberté a été enfermée par des paroles. Est-ce que ça venait de Dieu ou pas, je ne sais pas, je n’étais pas dans le contexte. Mais j’ai vu les fruits dans la vie de ces personnes et ce n’était pas des fruits de la gloire de Dieu, ce n’était pas des fruits de liberté. C’est des gens qui ont été enfermés. Alors s’il vous plaît, on va rentrer dans une grande liberté et on va libérer la prophétie !

Comment Dieu me parle dans la prophétie

Le Seigneur va passer par nos sens, il va utiliser invariablement soit l’un soit l’autre de nos sens ; il y en a souvent un qui est premier, et vous allez reconnaître comment Dieu vous parle et par où il vous parle, par quel canal le Seigneur vous parle. Il peut parler par le canal visuel : vous allez voir quelque chose, au niveau de votre intelligence ; vous décrivez ce que vous voyez. On dit : j’ai une image, et on décrit ce qu’on voit (un champ avec un arbre qui pousse… ). Il y en a qui sont visuels, mais au niveau de leur cœur ; ne me demandez pas comment ça se passe ! ils voient une image qui passe dans leur cœur (une pierre qui sort… une source bouchée qui se débouche…). Vous ne voyez pas aussi clairement que sur un écran ; or certains attendent que ce soit tellement clair, comme s’ils avaient un écran de cinéma devant eux et que les choses ne faisaient que défiler, alors que c’est quelque chose de voilé (même si certains vont dire que c’est tellement clair qu’ils savent), quelque chose qui passe, de très fin, de très léger. On apprend simplement à être le plus attentif possible à ce qui se passe à l’intérieur de nous. Quelquefois c’est juste… tchouc ! Et puis c’est après, tu te dis : au fait… parce que tu entends quelqu’un d’autre qui parle et tu te dis que ce qui vient de passer était prophétique, donc tu le récupères. Vous allez apprendre à accueillir de la part de Dieu tout ce qui vient en termes d’images, de scénarios, même la nuit. Ceux qui sont visuels, c’est souvent la nuit, ils ont des songes, des rêves. Ceux qui m’enseignent le plus, c’est les gens qui ne sont pas chrétiens, les anges viennent leur parler dans leurs rêves (beaucoup les musulmans), Dieu vient les chercher en leur donnant des songes, des rêves, et c’est visuel.

Et il y a la deuxième partie, ceux qui vont entendre, Dieu va leur parler, ça va être audible. Il y a quelques personnes qui vont entendre une voix comme ils entendent la mienne, une voix extérieure. Mais la plupart du temps, vous allez entendre une voix au niveau du cœur, au niveau des oreilles, quelque chose, des fois juste des impressions de mots. Il y a quelque chose qui résonne ; moi, mon appel à la vie consacrée, c’était d’abord auditif. Il fallait qu’il me séduise, qu’il me charme, qu’il me fasse la cour, et qu’après il me demande en mariage. Au cours d’une mission, j’offre une messe pour ceux qui ont du mal à donner leur vie au Seigneur. Je communie, et après la communion, j’entends dans mon cœur : « est-ce que tu veux me donner toute ta vie ? » Moi je ne comprends pas toujours du premier coup, donc je crois qu’il me demande de mourir ! Et je suis toute contente, je me dis : ça y est, je vais aller au Ciel ! Trois fois il m’a demandé la même chose. Je me suis dit : ça y est, c’est maintenant, je meurs tout de suite ! Et pour la 3e fois : « est-ce que tu veux bien être mon épouse ? » alors là j’ai compris que je n’allais pas mourir tout de suite ! Mais c’était vraiment auditif, dans mon cœur, c’était clair, je ne pouvais pas me tromper. Quand je suis sortie de la messe, ça s’est vu tout de suite, un ami m’a dit : toi, il s’est passé quelque chose. Des fois ce n’est pas aussi clair que ça ; il y a un mot, quelque chose qui résonne, et beaucoup vont fonctionner comme ça. Et on apprend à discerner, au fur et à mesure.

Il y a les kinesthésiques, ceux qui vont ressentir les choses dans leur corps. Par exemple, tout à coup j’ai mal à la tête, ça veut dire qu’il y a quelque chose dans le corps qui manifeste que quelque chose doit se passer ; là Dieu est en train de faire quelque chose. Quand je sens la présence de Dieu, que je sais que Dieu est là, moi c’est systématique, je pleure. […] Tu peux sentir quand quelqu’un a une souffrance ; mais c’est bien différencié de ceux qui sont hypersensibles. On n’est pas dans l’ordre émotionnel. Dieu utilise cette sensibilité, mais ce que tu vas sentir c’est la présence de Dieu. Il y en a qui ne sentent rien du tout, et ça ne veut pas dire que leur vie avec le Saint Esprit est moins belle, moins riche, c’est juste que le Saint Esprit fonctionne de façon différente avec eux. Mais certains sont un peu frustrés, ils n’ont jamais rien senti ! Ce n’est pas grave, c’est pas ça qui va faire qu’on va aller au Ciel plus vite ! Donc c’est pour vous encourager, il ne faut pas avoir peur de ce qui se passe dans notre corps dans les temps de prière, mais on l’associe. J’essaie de comprendre – et je demande à Dieu – qu’est-ce que je suis en train de vivre ; parce qu’on ne vit pas des choses pour vivre des choses, mais pour rentrer dans l’intelligence de ce que Dieu nous fait vivre. Le but est de devenir intelligent dans la foi, intelligent dans la prophétie, intelligent dans la façon dont on ne se laisse pas vivre, on est responsable. Dieu fait, mais on est responsable de grandir dans les charismes, de notre vie de prière, de la croissance de la prophétie sur notre vie.

Et il y a les impressions, ça, ça va tous vous parler ; sur notre cœur, des impulsions. C’est tellement fin que parfois on peut passer à côté. Il y a un petit truc… je ne sais pas, « va voir ta voisine ! » Tu ne peux pas dire qu’il y a une voix, tu ne peux pas dire que tu as vu ou ressenti quelque chose ; mais c’est la grosse majorité du temps. Si on veut que nos vies soient prophétiques, on a besoin d’être attentif à toutes les petites impulsions qu’il y a dans notre cœur. « Il faut que j’appelle tante Ginette ! » Et là tu te rends compte que tante Ginette est à l’hôpital, et tu n’étais pas au courant. Toutes les petites choses qui font que dans la vie, Dieu va pouvoir t’utiliser au quotidien. « Ce soir il faut que j’aille faire ça. » […] C’est le genre de truc qu’on peut tellement négliger ! C’est après qu’on se dit : mais au fait… le Seigneur m’avait dit, mais je n’ai pas entendu, pas écouté, pas compris. Ce n’est pas grave, c’est comme ça qu’on apprend. On apprend à grandir, et plus on entrera dans l’intimité dans notre relation avec le Saint Esprit, le but c’est que de plus en plus on soit sensible à toutes ces petites choses. Il n’y a pas des gens qui prophétisent et des gens qui ne prophétisent pas, et ce n’est pas : « Il faut que j’attende que tout soit clair, évident », pour commencer à prophétiser. Le Seigneur nous parle à tous, il n’y a personne à qui [il ne parle pas], sinon cela voudrait dire que Dieu a une relation avec certains et pas avec d’autres. Non, ça ne marche pas comme ça dans la vie chrétienne. Vous, vous pouvez faire le choix après, ce sera de votre responsabilité, de ne pas déployer, de ne pas développer votre relation personnelle avec le Seigneur ; mais du côté du Seigneur, lui, il attend, et il veut ; il y a ce verset qui dit qu’il faut que tout le peuple soit un peuple de prophètes. Dans l’Église, normalement, on a tous été oints de par notre baptême comme étant prêtres, prophètes et rois, on est tous mandatés pour être prophètes. La question, c’est : est-ce que je choisis de me laisser envoyer, je ne sais pas comment mieux le formuler. En fait c’est un choix à un moment que je pose dans ma vie. C’est tout là : c’est comme si on dépose devant toi tes cadeaux, et tu en choisis un mais pas le reste. Et pourtant tout est là, vous avez toutes les options ! Il ne reste qu’à nous de pouvoir nous en saisir et de pouvoir rentrer dans la prophétie. Après, Dieu va faire le reste et va les développer.

Les actes prophétiques

Il y en a dans la Bible. Cf. Actes 21, 11-12. Cela peut être un acte prophétique qu’on pose dans le cadre d’une assemblée de prière, ou un acte prophétique qu’on pose de façon naturelle. Par exemple, j’étais en Martinique en février, et la première veillée, c’était avec un groupe de prière assez nombreux, et sur la ville il y avait la pastorale des jeunes, donc beaucoup de jeunes. J’arrive avec ce qu’on avait vécu en 2019, avant le Covid, une ferveur incroyable… et je me rends compte qu’on n’en est plus trop là. Je prêche avec ces jeunes pour cible ; et à un moment c’était un peu lourd, l’atmosphère ; et à un moment, je ne saurais pas trop décrire ce que je sens, mais mes pieds se mettent à marcher tout seuls. Des fois il ne faut pas avoir peur de perdre sa réputation quand on est dans le prophétique ! Tout le monde se lève et on rentre dans une marche prophétique, les ados se lèvent, un peu contraints et forcés au départ, et puis on marche tout le long de l’église, avec la louange qui décolle, et plus on marche, et plus l’atmosphère se dégage. Et il y a une joie qui arrive, on est passé de la marche à la danse. C’était juste un acte prophétique, il fallait juste à un moment que l’atmosphère se décoince ; et ce qui a été intéressant, c’est le retour des jeunes qui ont dit : on a plus dansé à la veillée de prière que pendant le carnaval ! On voit un acte prophétique à ce qui se dégage, ça permet de discerner quand ça l’est ou quand ça ne l’est pas. […] Des fois il suffit d’une personne qui commence quelque chose, et tous embrayent. C’est quelque chose qui vient de la part de Dieu, et on a besoin de le repérer dans nos assemblées. On n’en est pas à dire : « attention, je vais poser un acte prophétique, préparez-vous ! » Si ça vient de Dieu, forcément ça va se répandre comme une traînée de poudre.

En dehors des assemblées, vous ne pouvez même pas imaginer parfois la puissance d’un simple geste. Je suis tellement épatée de voir comment Dieu peut passer juste au travers d’un sourire ; moi j’appelle ça des sourires prophétiques, même si ce n’est pas dans la Bible, mais il y a des personnes qui peuvent vivre des libérations, des guérisons intérieures, tout à coup parce que vous passez devant et que vous leur souriez. Mais pas le genre… vraiment un sourire qui vient du cœur, et il y a quelque chose de Dieu qui se transmet. La manière dont on regarde… Aujourd’hui on est dans une société justement où plus personne ne se parle, plus personne ne se regarde ; et moi je suis là [dans le tram] et je passe mon temps à regarder les gens, et dès qu’on croise un regard, ce qui peut se passer ! Quand on parle de la mission, la mission, ce n’est pas des choses compliquées. […] Il faut juste que les gens sachent que vous êtes disponible et qu’ils peuvent venir vous voir. Et c’est important, cette disponibilité de cœur. Parfois on veut que le Seigneur nous envoie en mission, mais on ne veut pas être bousculé, dérangé dans nos habitudes ; dans ce cas, ne demandez pas au Seigneur de vous envoyer en mission, car je vous assure, peu importe ce que vous alliez faire, Dieu va vous mettre des personnes à côté de vous ; même que vous soyez fatigués, énervés… […] J’ai raté mon avion pour la Côte d’Ivoire, juste pour rencontrer un jeune homme qui avait aussi raté son avion, et qui avait plein de questions. Il était allé voir des imams, des rabbins, des pasteurs, des prêtres, et personne n’avait répondu à ses questions. On a commencé à parler, je n’ai pas répondu à ses questions, on a juste parlé, mais j’ai pu annoncer l’Évangile, et du coup je me suis dit : j’ai raté mon avion juste pour lui. J’ai perdu 24 h mais j’ai gagné ce temps avec ce jeune-là. On a besoin d’être disponible, c’est ça la vie prophétique. Et si on commence à râler pour tout ce qui nous arrive, on passe à côté de choses extraordinaires que Dieu voudrait nous faire vivre de façon simple, c’est ça la vie prophétique !

On doit faire en sorte que nos mentalités se renouvellent, par rapport aux événements de nos vies, par rapport aux épreuves de nos vies ; Dieu a toujours quelque chose à nous enseigner. Après chaque épreuve de ma vie, je vais pouvoir témoigner, après, de ce que Dieu a fait, parce qu’il n’y a pas des choses que Dieu fait et où il n’est pas dedans. Si tu choisis de vivre les choses avec Dieu ou sans Dieu, c’est toute la différence. Si tu les vis avec Dieu tu pourras après rendre gloire à Dieu, et tu pourras aider ceux qui traversent les mêmes difficultés. C’est ça aussi la charité fraternelle, traverser quelque chose et aider les autres après, à vivre la même chose ; on est dans la grâce prophétique.

Il y a beaucoup de charismes qui peuvent être appuyés sur le prophétique. Les charismes sont tous liés les uns aux autres. La prophétie peut englober plusieurs charismes ; on peut faire les mêmes choses, mais qu’il n’y ait pas du tout le même effet. On peut avoir un super violoniste, un super guitariste, un super pianiste, et qu’il n’y ait pas d’onction, que rien ne se passe. Et on peut avoir des musiciens peut-être un peu moins « pro », et que quelque chose se passe. Dès qu’ils plaquent trois notes, tout à coup le Ciel s’ouvre et la gloire de Dieu descend. C’est quoi la différence ? C’est la vie prophétique. À un moment, Dieu a oint et on est dans le prophétique. On peut tous prier spontanément, mais vous allez vous rendre compte que certaines prières vont dépoter dans le Ciel. Pourtant elles sont priées spontanément. La personne d’avant, elle a prié spontanément, et la personne d’après va prier spontanément, mais il y a quelque chose qui va s’enclencher. Et c’est très important que tous prient spontanément, ça libère le cœur, etc., mais soyez attentifs dans vos groupes de prière : tout à coup il y a quelqu’un qui parle et il y a quelque chose qui se passe. Il y a une jeune fille dans notre groupe, elle ne s’en rend pas compte mais dès qu’elle parle, tous les démons fuient à 100 km à la ronde, et pourtant elle prie comme vous et moi, mais il y a une telle autorité ! Pourtant ce n’est pas plus au niveau des mots, ce sont les mêmes mots que la prière d’avant et que la prière d’après. D’autres, dès qu’ils vont commencer à prier, l’atmosphère va changer ; d’autres vont impulser la foi dans l’assemblée ; et on est tous oints pour des choses différentes, et du coup la manière dont on prie nous permet de discerner : celle-là elle prie avec foi, là il y a de l’autorité, là il y a de la compassion, là il y a de l’exhortation. Et dans ce cas-là, si mon frère exhorte, ouvrez-lui la porte ! Certains, on ne sait même pas s’ils ont été baptisés dans le Saint-Esprit ou même sacramentellement, mais ils citaient déjà les Écritures ; ils n’ont même pas eu le temps de lire la Bible, c’est comme si naturellement la Bible était inscrite à l’intérieur d’eux. On doit redécouvrir qu’on peut aller tellement loin ! Je voudrais vous donner envie, c’est mon seul but. Vous ne pouvez pas imaginer tout ce qu’on peut vivre avec le Saint Esprit ! Cette immensité ! Et nous on est là et on se contente de nos trucs… et on est super contents… Moi je me dis qu’il y a encore d’autres choses que je n’ai pas découvertes, je veux aller encore plus loin, je veux continuer d’expérimenter ce qui vient. La prophétie va accueillir un peu tout le reste, et va venir équiper. Il y en a qui vont prier pour la guérison et on ne sera que dans le prophétique, parole de connaissance, etc. ; d’autres vont prier avec foi, et il y aura des guérisons ; d’autres vont prier avec autorité, et il y aura des guérisons ; d’autres vont prier avec compassion, et il y aura des guérisons ; il y en a qui vont prier avec un charisme de guérison, et il y aura des guérisons. Tu peux avoir des guérisons, alors que tu n’as pas forcément à la base un charisme de guérison, parce qu’il y a plein de manières par lesquelles Dieu peut passer pour faire la même chose et aller au même but. Moi je passe mon temps à dire que je n’ai pas de charisme de guérison, je le dis parce que c’est important pour pas que les gens viennent me trouver, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de guérisons. Dieu est tellement en dehors de tout ce qu’on pense, que même quand je n’ai pas envie de prier quand les gens viennent me demander, il y a des guérisons. On est au-delà, on vit avec le Saint Esprit, et lui il déploie, et on est juste au service, et on n’est pas dans les états d’âme, on est au-dessus. On laisse les états d’âme, on sort des prières émotionnelles, on va directement se brancher sur le Ciel et après, une fois qu’on est branché sur le Ciel, Dieu fait ce qu’il veut, comme il veut.

Je voudrais rajouter quelque chose, il y a longtemps que je n’en ai pas vu. Il y a des gens qui vont avoir des ministères prophétiques, c’est-à-dire que la marque première de leur vie, c’est la prophétie, tout en découle. J’en ai vu quelques uns et je n’en vois pas, et je veux que Dieu re-suscite des ministères prophétiques, y compris dans l’Église catholique. […] C’est ma prière depuis deux trois ans, que le Seigneur fasse lever une génération de jeunes oints prophétiquement : tu prophétises comme tu respires… parce que c’est la marque première de l’action de Dieu sur leur vie. C’est ce que je voudrais revoir, que je ne vois plus trop depuis quelques années.

Comment grandir dans la prophétie

On n’a pas besoin d’attendre que tout soit clair pour prophétiser, il n’y a pas d’écran géant, sinon vous n’allez jamais commencer à prophétiser ; si vous voulez commencer, commencez, parce qu’on grandit et il y a un chemin de croissance. Dans l’exercice des charismes, on grandit. On apprend à discerner : j’ai quelque chose, j’ai un début d’image – par exemple, une source qui coule. Très bien, ça me fait une belle jambe, de voir une source qui coule ! Du coup, j’attends ; si vous êtes dans une assemblée, soit quelqu’un dit quelque chose qui vous permet de comprendre avant ce début, soit écoutez, ouvrez vraiment vos oreilles, demandez au Seigneur clairement qu’il vous montre la suite. Dieu ne peut pas vous donner une image sans vous en donner le sens, même si c’est un petit bout de sens. […] Par exemple, une femme dit : « je vois un grand champ avec des carrés ». Et ? On fait quoi avec ça ? Il y a toujours cette bonne volonté, Dieu va donner à quelqu’un d’interpréter, oui, mais Dieu t’a donné aussi ton intelligence, et mets ton intelligence en action, demande au Seigneur qu’il t’explique, sinon, attends. Moi je ne parle pas tant que je ne sais pas, que je n’ai pas de suite. Je mets le Seigneur au pied du mur et je lui dis : « tu me donnes la suite, ou tu me donnes une petite partie, et ça va suffire ». Parce que des fois il faut pouvoir oser y aller avec le petit truc qui n’est pas clair, et quand tu vas parler ça va devenir clair. C’est comme une bobine que tu détricotes, tu as commencé à tirer le fil, et ça va y aller, mais il faut pouvoir tenir les deux bouts. N’hésitez pas à demander au Seigneur : c’est quoi, la suite ? C’est pour grandir dans la prophétie ; ne dites pas un truc si vous n’avez pas la suite. De même si vous recevez un passage, vous ouvrez votre Bible et que vous tombez sur un passage qui ne vous parle pas, ne le donnez pas tant que ça ne vous parle pas. Je le dis avec toute mon affection fraternelle. Et le texte va rester tranquillement, jusqu’à ce que vous vous disiez : ça y est, j’ai compris, parce que quelqu’un dans l’assemblée a dit quelque chose qui vous permet de comprendre ce que vous avez reçu ; soit le Seigneur va continuer à travailler votre cœur jusqu’à ce que vous compreniez pourquoi. Si ça ne vous parle pas, vous refermez votre Bible. Et c’est fini, ce n’est pas grave. […] On apprend à affiner, et le but c’est de devenir le plus pointu possible dans la prophétie. Plus j’apprends, plus je grandis, plus je suis sensible et plus le Seigneur me parle, c’est vraiment un cercle vertueux.

La question, c’est souvent : Comment je mets en mots la prophétie ? J’ai une image, maintenant il faut la dire ; j’ai un truc que je ressens dans le cœur, il faut que je le sorte, mais c’est là où des fois on est un peu coincé. Surtout ceux qui démarrent, ils ne savent pas trop comment faire. Il faut être le plus simple possible ; je rappelle que si vous voulez être impactants dans vos assemblées de prière, si vous noyez les choses, on ne sait plus où est la prophétie, donc allez à l’essentiel. On ne commence pas par : « le Seigneur m’a dit » ! Dites : « j’ai sur le cœur… j’ai une image… » , même si vous avez une certitude. [Quand vous priez pour quelqu’un] si vous commencez par « le Seigneur m’a dit », vous ne laissez plus la possibilité, vous enfermez, alors que le but, c’est que la prophétie soit libératrice ; que la personne soit en capacité dans sa responsabilité et sa volonté d’accueillir ou non la prophétie. Donc le Seigneur nous rend libres, alors n’enfermez pas les gens et ne faites pas le contraire de ce que Dieu est venu faire. Quand quelqu’un vient me voir en me disant : « le Seigneur m’a dit », je réponds : « Si le Seigneur t’a dit, qu’est-ce que tu veux que je te dise après ? » […] On est là pour faire entrer les gens dans la liberté, pas pour autre chose. Si vous êtes en difficulté pour mettre en mots, faites des prières spontanées ; par exemple vous voyez une vallée avec des ossements desséchés, vous pouvez décrire ce que vous voyez, mais vous pouvez simplement, en priant, dire : « Seigneur, descends maintenant sur nos lieux de mort », et vous allez proclamer ce que vous voyez mais sous forme de prière spontanée, et ça va avoir la même puissance et la même efficacité ; à partir du moment où vous n’allez pas vous noyer dans les détails, allez à l’essentiel, soyez efficaces. Priez et dites ce que vous voyez ; parfois les gens ne savent pas que je vois une image, parce que je vais prier spontanément, et le but c’est que l’efficacité soit là, et que le Saint Esprit puisse passer à travers ce qui a été dit, avec la même efficacité.

Ne gardez pas quelque chose que vous avez sur le cœur ; là je parle plutôt aux jeunes convertis, quand le Seigneur va vouloir vous parler, ça va tellement bouillonner que tant que vous n’aurez rien dit, vous n’allez pas être en paix. Si vous voulez la paix, mon conseil, c’est : dites-le. Ne repartez pas avec des trucs qui vous restent sur le cœur.

Les freins à la prophétie

Est-ce que je suis légitime pour prophétiser ? Oui ! ne vous demandez pas si vous pouvez ou non prophétiser, peut-être que je peux, peut-être que je ne peux pas : vous êtes mandatés et oints de par votre baptême pour prophétiser. Et je rappelle qu’à partir du moment où vous avez reçu le Saint Esprit… Certains n’attendent même pas d’avoir fait la préparation pour le baptême sacramentel, ils prêchent, ils prophétisent, ils chassent les démons, et ensuite ils ont reçu le baptême et ils sont rentrés dans quelque chose de plus, mais le Seigneur ne fait pas forcément les choses dans lequel on aimerait que ce soit fait, mais ce n’est pas grave, on accueille ! La légitimité, ce n’est pas une question que l’on se pose !

La question que tout le monde se pose à un moment ou à un autre : et si cela ne vient pas de Dieu ? En fait on s’en fout si ça ne vient pas de Dieu. Si vous attendez d’être sûrs à 100 % que tout ce que vous allez dire, vraiment, c’est du 100 % de Dieu et qu’il n’y a pas du tout un petit peu de vous, vous n’allez jamais démarrer. C’est en faisant qu’on apprend, et on apprend parce qu’on a nos frères et sœurs autour de nous, qui peuvent nous dire : « là, à ce moment-là, ce n’était pas le moment, ou ce n’était pas dans l’onction ». Des gens qui sont bienveillants, sont formés, sont sensibles. Sinon très vite on va éteindre la ferveur, si on fait l’inverse. En fait on est dessous et on fait grandir : ce n’est pas parfait mais ce n’est pas grave, on s’en fiche, le cœur y est. […] Des fois on a tellement envie de la perfection ! Qu’on soit sûr que tout vienne de Dieu ! Non, Dieu passe à travers nous, et nous ne sommes pas parfaits ; de toute façon, c’est nos mots que l’on va utiliser, ça va être un peu de notre patte, mais le but c’est que ce soit vraiment la gloire de Dieu qui descende, et qui parle, qui pose un geste ; donc n’ayons pas peur (là je ne parle pas des faux prophètes de malheur ou des choses comme ça), on apprend, et le Seigneur nous reprend. Le Saint Esprit, si vous voulez grandir, c’est un vrai maître et il va vous enseigner, il va vous dire « là c’était trop tôt, ou trop tard, et pourquoi tu n’as pas dit ? Et puis l’onction est passée » – et puis voilà, c’est comme ça, je ferai mieux la prochaine fois. Le but de la prophétie c’est aussi que les gens qui ne sont pas croyants soient vraiment impactés, qu’ils sentent qu’il y a quelque chose qui se passe. Il y a des quantité de gens qui cherchent des lieux où ça parle de Dieu, pas seulement des lieux où l’on chante. Et on se fait du bien, on est content de se retrouver, et c’est déjà vachement sympa parce qu’on en a besoin, mais des lieux où ils savent que Dieu parle et que Dieu peut parler sur leur vie, donc il faut rentrer dans cette grande liberté par rapport aux charismes.

Je veux qu’on revienne sur ce point pour les gens qui cherchent des prophéties sur leurs vies. Parce que votre but, c’est aussi d’aller former les autres. Vous savez, Dieu il va parler une fois, deux fois, peut-être trois fois sur vos vies ; les vraies prophéties sur vos vies, vous n’allez pas en avoir 50. ça ne veut pas dire que Dieu ne va pas parler plein de fois sur vos vies, ce n’est pas la même chose. Mais il y a une prophétie qui va vous mettre en route, peut-être deux, mais tout le reste c’est des encouragements par rapport à la prophétie. Passer son temps à aller chercher quelque chose, plutôt que de le vivre, c’est dommage. Aujourd’hui il y en a tellement qui cherchent des signes, des prophéties, comme si ça allait changer quelque chose dans leur vie, alors que à ce moment-là, le but ce n’est pas à ce niveau-là. […] Cela peut faire du bien de réentendre et de réactiver cette mémoire spirituelle, mais je n’ai rien appris, je n’ai pas découvert des choses sur ma vie, sur mon identité ou sur la mission spécifique de ma vie. Il y a des temps où Dieu parle sur nos vies, et il nous laisse grandir avant de nous donner un autre cap. Ne soyons pas gourmands de prophéties, par contre on a besoin de s’encourager, de s’édifier, et là on a besoin que Dieu nous encourage, nous édifie, nous bouscule, nous fasse sortir, et nous fasse rentrer dans cette liberté, ça on en a besoin. Mais n’attendez pas de paroles qui viennent faire un truc tellement extraordinaire dans vos vies – oui, c’est possible, bien sûr, j’y crois – mais attendez plutôt la consolation de Dieu.

Et dans vos groupes encouragez vous à ne pas chercher que ce style de prophétie. Certains vont attendre toute leur vie une parole pour se mettre en route : non, ton baptême te met en route ! Ta marche avec le Saint Esprit te met en route, donc allons-y et vivons sans attendre que quelqu’un vienne parler sur nos vies ! Dans les exercices qu’on a fait deux par deux, on se rend compte que Dieu passe à travers la personne qui est à côté de nous, même si on ne la connaît pas ; donc on a besoin de se refaire confiance, il faut pouvoir tenir à peu près tout en même temps. C’est vraiment l’encouragement, cette parole qui me met en route, et en même temps le discernement : est-ce que ça parle à mon cœur, est-ce que c’est dans la Bible ? Une prophétie qui n’est absolument pas biblique, on l’enlève, on a besoin d’être libre par rapport à ça. Pour ceux qui sont en responsabilité, il y a besoin d’être formés dans la manière dont on encourage à la prophétie ; souvent envers ceux qui démarrent, ça fait comme une chape de plomb, au lieu de les encourager et de les mettre en route, on fait l’inverse et on ne s’en rend même pas compte ; ce n’est pas de la mauvaise volonté, honnêtement, mais c’est juste qu’on leur met tellement de règles, tellement de « il faut que soit comme ça et comme ça » qu’ils en viennent à se dire : je préfère ne plus ouvrir la bouche. Soyons des encourageurs à la prophétie, des pères, des mères, des grands frères, des grandes sœurs, et rentrons dans la prophétie. Vous savez comment les gens démarrent ? C’est parce qu’ils vont vous voir prophétiser qu’ils vont se dire : si elle, elle peut prophétiser, alors je veux vivre la même chose. Si dans un groupe tout le monde prophétise, ils vont se dire que c’est normal, et ce n’est pas normal si c’est simplement le berger qui prophétise, ou simplement la louange. Ou alors dans ce groupe-là, il y a ce frère-là qui prophétise, et tous les autres, tout ce qu’ils disent ce n’est pas dans la prophétie. Je voudrais tellement qu’on soit un peuple prophétique ! Le monde a tellement besoin que nous soyons dans cette dimension prophétique !

1Cette transcription laisse de côté ou élague différents témoignages personnels dont sœur Tabitha a émaillé son propos. Ces omissions sont signalées par […].

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Autres enseignements à ND du Laus 2023 :

La ferveur :

https://fraternitepentecote.fr/2023/09/12/session-notre-dame-du-laus-2023/

Le combat spirituel :

https://fraternitepentecote.fr/2023/11/29/le-combat-spirituel-notre-dame-du-laus-juillet-2023/

Le témoignage du frère Daniel-Marie

https://fraternitepentecote.fr/2023/09/22/nd-du-laus-le-temoignage-de-frere-daniel-marie/

 

1 Commentaire

  1. Un grand merci à vous chers frères et chères soeurs pour ce topo si précieux, tout neuf et à goûter sans modération…Même après 40 années de vie dans l’Esprit, fait un grand bien…Le prophète ne se nourrit-il pas aussi de la prophétie qui est une vraie nourriture spirituelle qui descend sur nous ? Amen !! Merci !!

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