LA VIE DES GROUPES DE PRIERE : LA MISSION

LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.          

Sommaire

Introduction

Fiche n° 1 : Travail biblique à partir des Actes des apôtres et de l’évangile de Luc, 10, 1-11

(par Régine Maire)

Fiche n° 2 : Parvenir à une vision commune (par Nancy Kellar)

Fiche n° 3 : Qu’entend-on par mission et évangélisation (par Mgr Santier et Mgr Chabbert)

Fiche n° 4 : L’annonce de la Bonne Nouvelle, le kérygme (par Mgr Boishu)

Fiche n° 5 : L’importance de la formation dans le groupe de prière (par Mgr Boishu)

Fiche n° 6 : Mission personnelle et mission du groupe de prière (par Guy Noël)

Fiche n° 7 : L’évangélisation dans le monde moderne (Extraits de l’exhortation de Paul VI et témoignages)

Fiche n° 8 : L’Eglise se fait conversation (Extraits de l’encyclique de Paul VI, Ecclesiam suam et Témoignages)

Fiche n° 9 : Fiche de travail pédagogique (par Guy Noël)

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Fraternité Pentecôte, Service national des groupes de prière du Renouveau Charismatique, a vocation d’aider les groupes de prière à vivre pleinement la grâce propre du Renouveau. Pour cela elle organise des rassemblements, des sessions de formation,

Ayant constaté que le besoin se faisait sentir de donner des points de repères “éprouvés” sur lesquels se fonde la vie charismatique et s’organisent les groupes de prière, Fraternité Pentecôte a jugé bon de constituer une série d’articles de fond à cet effet.

Comment ?

L’élaboration de ces fiches de travail a été confiée à Régine Maire, membre du Renouveau Charismatique depuis 1972 et au service du diocèse de Lyon pour la formation et les relations œcuméniques. Son travail a consisté à rechercher d’abord un texte biblique sur lequel s’enracine la réflexion, puis, dans la documentation déjà parue sur le sujet, à sélectionner quelques articles de base.

Des membres de la Fraternité Pentecôte ont mis en forme ces différents documents, les ont actualisés et complétés. Ces fiches sont accompagnées de propositions de temps de formation.

Pour qui ?

Les destinataires de ces fiches sont les responsables engagés dans le Renouveau Charismatique et qui portent particulièrement le souci de la formation : principalement les membres des équipes diocésaines ainsi que les équipes régionales, qui organisent des rencontres de formation, mais aussi les responsables des groupes de prière et plus particulièrement les plus récents dans ce service. Le renouvellement des responsables et participants à ces groupes de prière demande de rappeler en permanence les fondements de la vie charismatique.

Quels documents ?

Les articles choisis peuvent présenter plusieurs niveaux de lecture :

  • Certains, plus immédiatement accessibles, serviront de base à la réflexion.

  • D’autres paraîtront peut-être d’un abord plus difficile et seront alors réservés à ceux qui désirent un approfondissement des questions.

Comment utiliser ces fiches de travail ?

Ces fiches visent à aider à la formation de ceux qui sont en responsabilité actuelle ou à venir dans les groupes de prière du Renouveau Charismatique, et notamment les bergers et membres des noyaux.

Elles seront aussi une aide pour tous ceux qui doivent effectuer des enseignements dans leur groupe de prière.

De ce fait elles pourront être travaillées :

  • Dans des rencontres de formation (journées, week-ends, …)

  • En noyau, voire en noyau élargi à d’autres membres du groupe

  • A titre personnel, bien que cela limite leur intérêt

Ces fiches ont 2 objectifs :

  • Fournir des documents de travail et de réflexion pour les responsables de formation,

  • Proposer des éléments pédagogiques pour animer des temps de formation.

  • En ce sens elles ne proposent pas un cadre rigide, mais plutôt des pistes et des documents que le ou les formateurs devront adapter au public, au temps disponible ainsi qu’aux buts de la formation. Il est bien compréhensible qu’une formation pour des “nouveaux” responsables sera différente de celle pour des responsables plus anciens. De même la pédagogie devra s’adapter au vécu, aux problèmes et aux attentes des participants.

De ce fait, le contenu, le déroulement et la pédagogie des temps de formation devront être repensés à chaque fois.

  • De même, tous les documents proposés ne sont à utiliser ni systématiquement, ni dans leur totalité à chaque formation. Leur variété permet justement de choisir les passages et les thèmes qui seront les plus pertinents face aux buts recherchés.

  • Une des utilisations possibles est de fournir aux responsables de la formation des éléments solides pour assurer eux-mêmes des temps d’enseignement. En ce cas il ne s’agit pas pour l’enseignant de lire aux participants le ou les textes proposés, mais de les redonner, après un travail personnel, avec la grâce et la pédagogie qui est la sienne. Certes pour les débutants en ce domaine, ce ne sera pas parfait la première fois, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Jésus lui-même n’a pas craint de donner des responsabilités à ses disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14, 16).

Puissent ces fiches aider ceux qui dans les diocèses et les groupes ont ce souci de la formation.

Que l’Esprit Saint guide votre travail !

A noter : Deux dossiers pour un titre commun : La vie du groupe de prière

Pour des facilités d’utilisation et de travail, nous publions deux dossiers. Mais ils sont complémentaires pour aborder des aspects essentiels de la vie d’un groupe de prière : la communion et la mission.

Premier dossier : La vie du groupe de prière : la communion

Deuxième dossier : La vie du groupe de prière : la mission

 

 

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.           FICHE N°1

Travail biblique à partir de l’évangile de Luc, 10, 1-11 (par Régine Maire)

(Traduction : la Bible en français courant)

1 Après cela, le Seigneur choisit encore soixante-douze autres disciples et les envoya deux par deux, pour le précéder dans toutes les villes et les localités où il devait se rendre.

2 Il leur disait : La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Demandez donc au Seigneur à qui appartient la moisson d’envoyer des ouvriers pour la rentrer.

3 Allez : je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

4 N’emportez ni bourse, ni sac de voyage, ni sandales, et ne vous attardez pas en chemin pour saluer les gens.

5 Lorsque vous entrerez dans une maison, dites d’abord : « Que la paix soit sur cette maison ».

6 Si un homme de paix y habite, votre paix reposera sur lui. Si ce n’est pas le cas, elle reviendra à vous.

7 Restez dans cette maison-là, prenez la nourriture et la boisson que l’on vous donnera, car « l’ouvrier mérite son salaire ». Ne passez pas d’une maison à l’autre pour demander l’hospitalité.

8 Dans toute ville où vous irez et où l’on vous accueillera, mangez ce qu’on vous offrira,

9 guérissez les malades qui s’y trouveront et dites aux gens : « Le royaume de Dieu est proche de vous. »

10 Mais dans toute ville où vous entrerez et où l’on ne voudra pas vous recevoir, allez sur la place publique et dites :

11 « La poussière de votre ville qui s’est attachée à nos pieds, nous la secouons contre vous. Sachez pourtant ceci : le royaume de Dieu est proche. »

Luc est le seul à parler d’un envoi de 72 après l’envoi des 12 au chapitre 9, versets 1-6. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela préfigure ?

  • Qu’est-ce que Jésus leur donne ? (leur partage)

  • Que doivent-ils annoncer ? Qu’ont-ils à faire ? A ne pas faire ?

  • Notez les prescriptions qui ont trait à la sphère publique (la ville) ou la sphère privée (la maison)

  • Il y a deux catégories de gens : lesquelles ? Quel échange entre eux ? Pensez-vous cela important ? Qu’est-ce que cela nous dit sur les différentes missions possibles ?___________________________________________________________________________

L’envoi des “soixante-douze”

Le contexte est l’annonce du Règne de Dieu. Jésus monte à Jérusalem et se fait précéder là où il doit passer mais il envoie ses disciples « comme des agneaux au milieu des loups ». Ils reçoivent, comme les Douze, un pouvoir et une autorité : « Guérissez les malades et dites-leur : le Règne de Dieu est arrivé jusqu’à vous » et au retour ils témoigneront que « même les démons leur sont soumis » (v. 17). Qui est donc ce Jésus qui partage son autorité… alors que l’autorité ne se partage pas ! Jésus donne de son bien propre : une autorité devant laquelle le mal, la division, la souffrance, la maladie ne tiennent pas. C’est cette puissance qui est donnée aux soixante-douze.

Mais Jésus met des conditions, toutes négatives : pas de sac, pas de sandales, pas d’argent… pourquoi ces conditions ? Pourquoi les envoyés de la Bonne Nouvelle doivent-ils partir sans l’essentiel pour vivre : sans pain, sans sac pour y déposer ses provisions de pain, sans argent pour acheter du pain, les pieds nus ?

Il me semble que dans ce texte il y a deux catégories de gens :

ceux qui marchent sur la route, ceux qui sont dans les maisons. Ceux qui marchent sur la route n’ont rien sinon une Bonne Nouvelle à annoncer et … ils ont faim.

ceux qui sont dans les maisons ont ce qui leur faut pour vivre et peut-être faim d’autre chose…

Alors on va pouvoir échanger. C’est là la pointe de ce texte : échanger nos richesses pour entrer en relation. L’apôtre se rend dépendant de celui qui est dans la maison et il lui apporte la force de la Bonne Nouvelle – sinon il n’est qu’un parasite !

Mais il faut aussi que celui qui est à la maison ne soit pas démuni sinon ça ne marche pas… Et il faut également qu’il accueille la Parole de vie comme un manque en lui sinon ça ne marche pas non plus et il ne reste plus « qu’à secouer la poussière de ses sandales ».

Vous voyez la route prend son sens à l’étape, la route est faite pour la rencontre, la relation… Il faut se fier à l’inconnu, à l’imprévu des bonnes rencontres plutôt que de pourvoir soi-même à tous ses besoins. Se dire « que va m’apporter l’autre ? » Sur la route ou dans la maison… . nous sommes tantôt l’un, tantôt l’autre.

Et il se passera toujours quelque chose d’important si nous sommes dans la vérité de ce que nous sommes et habités par un certain vide pour que l’Evangile fasse passer un courant de vie. Voilà la mission.

Pourquoi 72 ?

Comme Matthieu et Marc, Luc a relaté au chapitre 9, versets 1 à 6, l’envoi en mission des Douze. Pourquoi écrire un deuxième envoi en mission (Luc est le seul à le faire) reprenant d’ailleurs les mêmes éléments quant aux consignes et à la mission donnée ? Une différence significative entre les deux envois est sans doute liée au nombre de disciples envoyés. En effet le nombre de 72 (ou 70 : Certains textes lisent 70. L’une et l’autre lecture reprennent le nombre des nations païennes tel qu’on le trouve en Gn 10 (70 dans le texte hébreu, 72 dans le texte grec).) correspond dans l’Ancien Testament et dans la tradition juive au nombre de nations païennes sur la terre. Luc en racontant cet envoi en mission de 72 veut signifier la portée universelle du Salut : par 72 missionnaires l’évangile peut être annoncé aux 72 nations, c’est à dire à tous.

Ce n’est peut-être pas anodin que Luc ait placé cet envoi au moment où Jésus inaugure la montée à Jérusalem. En effet, ce qui va se passer à Jérusalem, la Passion – Résurrection – Pentecôte, va être l’événement inaugurant l’ouverture du Salut aux païens racontée dans les Actes des Apôtres donc Luc est aussi l’auteur ! Cet envoi des 72 préfigure en quelque sorte les Actes. 

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.          FICHE N°2

(par Soeur Nancy Kellar, S.C.)

Parvenir à une vision commune

Pour l’auteur, un groupe de prière doit avoir une vision commune qui définit d’une part son identité et d’autre part sa mission. Elle permet au groupe de saisir ce pourquoi il existe et ce à quoi il est appelé. Elle n’est pas une construction du berger et du noyau mais elle est donnée par Dieu dans la prière et le discernement. Elle est unité d’esprit avant d’être unanimité des cœurs et des volontés. Elle donne une dynamique de convergence des désirs et souhaits des membres du groupe.

Il y a plusieurs années, j’ai rendu visite à un groupe de prière dans lequel il y avait beaucoup de tensions. Certains trouvaient que le groupe devait louer davantage et exercer davantage les charismes. D’autres estimaient qu’il devait y avoir plus d’étude biblique, d’autres encore agaçaient tout le monde car ils partageaient trop. J’ai appris à transformer les tensions en questions à soumettre au discernement. Je leur ai demandé : « Etes-vous un groupe de prière charismatique, un groupe d’étude de la Bible ou un groupe de partage ? » Ils ont répondu : « Un mélange des trois. » « Je ne sais pas ce que Dieu attend de vous, ai-je poursuivi, mais je sais qu’il ne veut pas que vous soyez un mélange », car un désaccord sur les attentes crée des tensions.

Jésus est venu avec un but divin : c’est une raison essentielle de son succès. Il possédait et proclamait une vision spirituelle claire. Sans une vision commune que tous acceptent de façon explicite, les responsables du groupe de prière peuvent finir par travailler dans des directions complètement opposées… créant de plus en plus de tensions.

A – Les éléments d’une vision commune : « Faute de vision, le peuple vit sans frein » (Pv 29, 18).

Qu’est-ce que la vision ? Une vision, c’est un appel du Seigneur pour un mode de vie particulier ou un ministère. C’est une manière de vivre l’Evangile. C’est une direction à suivre, pour un groupe. Une déclaration concernant la vision, faite par un groupe de prière, est une déclaration sur ce qu’il croit que Dieu attend de lui. Une vision commune revêt deux aspects : une clarté d’identité et de mission.

L’identité claire donne au groupe un sens de qui il est. Il s’agit d’un élément clé d’unité et de croissance. Des problèmes surviennent fréquemment entre responsables. Tous les efforts de réconciliation n’en viennent pas à bout car il ne s’agit pas de problèmes de relations (unité des cœurs) mais de vision (unité d’esprit).

La mission claire donne au groupe un sens de pourquoi il existe. C’est un élément clé de l’engagement au service. La vision que nous partageons doit être suffisamment forte et suffisamment claire pour déboucher sur l’engagement. Personne n’abandonnera tout, s’il ne trouve pas quelque chose qui en vaille la peine.

B – Quelques définitions claires

Pour parvenir à une vision commune il est essentiel de définir clairement les choses : un groupe d’étude de la Bible se réunit pour approfondir ses connaissances bibliques ; un groupe d’intercession se réunit avant tout pour prier pour les besoins du monde et de l’Eglise ; un groupe de partage se réunit pour un partage de foi et de vie afin de recevoir soutien et encouragement pour vivre sa vie chrétienne.

Un groupe de prière charismatique a comme vocation spéciale de reproduire de façon visible dans l’Eglise d’aujourd’hui, l’image de la Pentecôte. Il faut, dans un premier temps, différencier groupe de prière ou communauté, et assemblée de prière. Le groupe de prière/communauté est le terme général qui désigne le groupe des responsables, les membres engagés et les différentes réunions et activités d’évangélisation de ces frères et sœurs. L’assemblée de prière est l’une des activités d’évangélisation traditionnelle du groupe de prière.

Un groupe de prière charismatique vivant a cinq caractéristiques spirituelles :

1) Une initiation efficace : le groupe doit amener en permanence des personnes à découvrir Jésus-Christ comme leur Seigneur et leur Sauveur, priant avec celles qui reçoivent l’effusion de l’Esprit et les conduisant au Corps de Jésus afin qu’elles puissent grandir.

2) Accueil et exercice des dons charismatiques : dans un groupe de prière charismatique, les membres doivent prier constamment pour que les dons charismatiques de l’Esprit Saint soient manifestés dans leur vie et dans celle des personnes évangélisées par le groupe. Les dons charismatiques des langues, de prophétie, de guérison, d’exhortation, d’enseignement et de prédication doivent être exercés dans les rassemblements et les groupes de prière de manière à être vus et entendus.

3) Parvenir à une solide vie spirituelle : le rôle du groupe de prière charismatique est d’aider les personnes à avoir une connaissance plus profonde de Jésus, du Père et une relation plus mûre avec l’Esprit Saint. Il doit donner aux membres du groupe une solide nourriture spirituelle en matière d’enseignement sur la croissance spirituelle et l’étude de la Bible. Beaucoup de personnes perdent le feu de la Pentecôte car elles ne se rendent pas compte qu’à l’onction succède un temps de purification qui accompagne toute croissance spirituelle.

4) Grandir ensemble comme frères et sœurs : le souci de donner aux membres d’un groupe de prière l’occasion de se retrouver pour faire plus ample connaissance comme frères et sœurs est un élément essentiel assurant une longue vie à un groupe de prière charismatique. Les groupes de partage procurent l’encouragement, le soutien et le ministère personnel que tant de personnes recherchent.

5) Evangélisation et mission : tout groupe de prière charismatique ou communauté doit avoir une conscience claire de sa mission qui est d’encourager l’expérience personnelle de la Pentecôte à travers l’effusion de l’Esprit. Une assemblée de prière charismatique est l’activité d’évangélisation la plus commune du groupe de prière. Une assemblée de prière centrée sur la louange, avec un bon exercice des charismes, une bonne prédication de la Parole de Dieu et une prière d’intercession reste le moyen d’évangélisation le plus efficace.

Un groupe de prière charismatique doit cependant avoir d’autres formes créatives d’évangélisation : des petits déjeuners pour les hommes, des déjeuners pour femmes, des séminaires sur la vie dans l’Esprit pour les familles, des missions porte-à-porte, des visites aux personnes qui ne peuvent se déplacer et aux prisonniers. Ces définitions claires aident à jeter la base d’une vision commune ; mais elles n’en constituent que le point de départ.

Si vous voulez parvenir à une vision commune, il vous faudra d’abord faire grandir le désir de recevoir la vision de Dieu pour vous apprêter ensuite à recevoir le plan de Dieu pour le groupe.

« Faute de vision, le peuple vit sans frein » (Pv 29, 18).

C – QUELQUES QUESTIONS UTILES POUR DISCERNER LA VISION

I – LE PASSÉ : Pourquoi avons-nous commencé à nous réunir ?

 Dieu a-t-il donné des indications claires pour que nous prenions une autre direction qui a fait l’unanimité, ou avons-nous commencé à dériver dans une autre direction ?

II – LE PRÉSENT :  Quel type de groupe sommes-nous ?

 Dans quelle mesure le groupe est-il essentiel ? Y a-t-il de nouveaux membres ?

III – L’AVENIR :  Quelle est la direction que Dieu nous propose ?

Quels changements devons-nous faire pour être là où Dieu nous attend ?

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.          FICHE N°3

Qu’entend-on par mission et évangélisation ?

Qu’entend-on par mission et évangélisation ? La réponse à cette question n’est pas simple. Comme un diamant, elle comporte de nombreuses facettes. Deux évêques, chacun à leur manière, nous permettent d’en découvrir quelques-unes. Leurs propos ne s’opposent pas, ils se complètent. Bien sûr, tout n’est pas dit, mais les points abordés sont des bases essentielles de la mission et de l’évangélisation. Dans ce dossier, d’autres aspects compléteront ces premiers éléments de réponse.

Cependant la mission de tout chrétien et, par là-même, de nos groupes de prière, ne se résume pas à l’évangélisation. La mission recouvre aussi l’ensemble des actions caritatives et des engagements dans le monde. Le champ missionnaire est infiniment plus vaste et nous devons laisser l’Esprit Saint nous interpeller pour reconnaître ce à quoi notre groupe ou nous-mêmes sommes appelés. Pour cela, une bonne formation au discernement est essentielle.

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Monseigneur Michel Santier, évêque de Créteil :

“Notre dynamisme missionnaire ne renaîtra pas d’abord de méthodes mieux affinées, ni du constat d’une indifférence croissante, il renaîtra d’un approfondissement de la foi au Dieu Père qui, en Jésus Christ, appelle tous les hommes. Il n’est pas possible de susciter l’esprit missionnaire sans une conversion profonde. Il n’est pas possible de vivre la mission sans un enracinement dans l’Esprit Saint, sans la prière et la célébration des sacrements. Avant d’être “un faire”, la mission est “un recevoir”. Mais, en même temps, la mission renouvelle l’Eglise, renforce la foi et l’identité chrétienne, donne un regain d’enthousiasme et des motivations nouvelles. La foi s’affermit lorsqu’on la transmet. (…)

La mission revêt de multiples formes. Il ne faut pas trop vite définir la mission par l’une des formes qu’elle peut prendre à un moment donné. La démarche apostolique dépend du charisme, des aptitudes de chacun. Tous ne peuvent, pour annoncer Jésus Christ, suivre ce long chemin qui part de ce que vivent les hommes pour leur faire découvrir la présence de l’Esprit qui les précède et les appelle à la conversion. Tous ne peuvent évangéliser sur les ondes et dans les rues. A trop vite déterminer les formes de la mission, on risque d’en restreindre le champ et de désespérer ceux qui ne peuvent accomplir l’idéal qu’on leur présente. Une personne du troisième âge doit être missionnaire comme un jeune mais leur mission ne prendra pas la même forme. Un rural ne fait pas la même démarche apostolique qu’un militant du monde ouvrier. Les chrétiens qui font de la catéchèse rendent un service à l’humanité. Ils sont missionnaires aussi bien, quoique de façon différente, que les chrétiens qui témoignent de leur foi en milieu professionnel.

  • A quelles conditions évangéliser ?

Paul VI dit : « Peuple de Dieu, immergé dans le monde, et souvent tenté par les idoles, l’Eglise a toujours besoin d’entendre proclamer les grandes œuvres de Dieu qui l’ont convertie ». (…) Les idoles sont présentes devant nos yeux en Église mais aussi dans le Renouveau, dans nos groupes de prière, comme dans nos communautés :

Tentation de mettre la main sur les personnes, en famille, en communauté, ceux que nous accompagnons,

Tentation de l’avoir, de l’argent et des richesses

Tentation du pouvoir, de l’autoritarisme.

Il y a aussi parmi vous beaucoup d’anciens du Renouveau et aussi une nouvelle génération de responsables sur le podium. Nous expérimentons tous combien il est difficile de se détacher de ce que le Seigneur a fait et créé à travers nous. Fondateurs de communautés, de groupes de prière, modérateurs, bergers de groupes de prière, membres de noyaux, pour pouvoir évangéliser et annoncer Jésus-Christ en vérité, nous avons à nous laisser dessaisir de ce que le Seigneur nous a donné. Comme Abraham, il nous demande de lui sacrifier notre Isaac, notre enfant, pour que naisse à nouveau une nouvelle fécondité de cette purification. Cette purification nous conduit à une identification profonde à Jésus Christ. C’est la raison pour laquelle Jésus demande à ses apôtres : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent, ni même monnaie pour vos ceintures, ni besace pour la route, ni deux tuniques de rechange, ni sandales, ni bâton ». C’est une invitation à lâcher nos sécurités, nos assurances tous risques, pour mettre notre confiance en lui (…).

  • Eglise et Renouveau

Le discernement des évêques sur le Renouveau, les groupes de prière ou les communautés ne consiste pas en un jugement sur les personnes, il ne consiste pas en interdictions, mais il s’appuie sur les conseils de Paul aux chrétiens de Thessalonique : « N’éteignez pas l’Esprit, retenez ce qui est bon. Vérifiez tout. Gardez-vous de toute espèce de mal (cf. 1 Th 5, 19) ». Dans les groupes comme les communautés, sa vigilance consiste à encourager ce qui se vit de bon, de grand et de beau, de veiller à ce que les personnes soient libres (distinction du for interne et du for externe, distinction vocation et mission) et de protéger le peuple de Dieu de ceux qui chercheraient à en abuser. Appartenir à une Eglise diocésaine, à une paroisse, ce n’est pas appartenir à une structure comme un département, c’est vivre du don de l’Esprit. Il n’y a pas d’opposition entre l’Esprit qui est à l’œuvre dans vos groupes de prière et communautés et l’Esprit qui est à l’œuvre dans les paroisses et les diocèses. C’est le même et unique Esprit. De même, il n’y pas d’opposition entre les charismes que nous avons vu s’exercer pendant ces jours et qui sont pour le bien du Corps du Christ, et les ministères de prêtres, diacres ou évêques. Comme le rappelait Jean-Paul II en 1998 aux responsables de nouvelles communautés et de nouveaux mouvements : « Dans l’Eglise, il n’existe pas de contraste ou d’opposition entre la dimension institutionnelle et la dimension charismatique, toutes deux sont co-essentielles à la constitution divine de l’Eglise, car elles concourent ensemble à rendre présents le mystère du Christ et son œuvre salvifique dans le monde ».

La double articulation entre l’autorité, ceux qui font grandir, et le “sensus fidelium » à l’œuvre chez les fidèles sera toujours nécessaire pour écouter ce que l’Esprit dit à l’Eglise à travers les hommes et les femmes de ce temps. Comme le disait Paulin de Nole : « Soyons suspendus à la bouche de tous les fidèles, car dans tous les fidèles souffle l’Esprit de Dieu ». Ce qui faisait dire au cardinal Ratzinger : « Pour les Eglises locales, ne pas prétendre de quelque manière à l’uniformité absolue dans les organisations et les programmes pastoraux, il vaut mieux moins d’organisation et plus d’Esprit Saint ».

« Finalement, celui qui a été évangélisé évangélise à son tour. C’est là le test de vérité, la pierre de touche de l’évangélisation : il est impensable qu’un homme ait accueilli la Parole et se soit donné au Règne sans devenir quelqu’un qui témoigne et annonce à son tour ». (Evangelii Nuntiandi n° 24). 

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Texte de Mgr Chabbert, alors évêque émérite de Perpignan

« L’amour du Christ nous presse »

Évangéliser, c’est se laisser saisir par le souffle de l’Esprit pour actualiser l’œuvre de restauration du Christ.

Évangéliser ne peut se faire en dehors de l’Eglise en qui Jésus, par son Esprit, a déposé le dynamisme sauveur de l’Amour, à travers la Parole et les sacrements.

Évangéliser, c’est donc d’abord se laisser toucher, traverser par cet Amour.

Comment en témoigner si je ne me laisse pas brûler par Lui ? Comment témoigner de l’Amour si je ne permets pas au Témoin de l’Amour qui est Jésus, de me blesser au cœur ? Comment dire l’Amour si je ne vis pas de Lui ? Comment parler de Jésus si je ne vis pas de Lui ? Le Dieu Amour ne se laisse pas si facilement annoncer.

I – Evangéliser suppose une foi sans cesse nourrie, approfondie

Une foi vraie, celle de l’Eglise, celle des Apôtres, des Pères, des saints, de ceux qui nous ont précédés. Foi enracinée dans le terreau de l’Eglise. Foi sans cesse mise à jour. Il est donc important en premier lieu, pour évangéliser, d’être des hommes de foi selon l’Evangile et l’Eglise.

Il est important que la Révélation que Dieu a faite aux hommes par Jésus-Christ demeure intacte parce que cela ne nous appartient pas. C’est en effet un dépôt révélé, un don que Dieu nous fait et que nous ne pouvons pas galvauder à notre guise.

En conséquence, tout évangélisateur se doit de se former constamment, de se nourrir, d’approfondir sa foi, de mettre son intelligence en travail sur le donné révélé. On n’a jamais fini ce travail intellectuel. Et il ne faudrait pas le négliger, sous prétexte que les charismes suppléeraient à l’évangélisation.

D’où l’urgence de l’étude et de la méditation de la Parole de Dieu.

II – Evangéliser suppose aussi une vie de prière

La prière communautaire étant une grâce du Renouveau, je veux simplement souligner l’importance de la prière personnelle.

Parce que, dans le Renouveau, nous participons régulièrement à la prière communautaire, nous risquons d’avoir la tentation de réduire la prière personnelle. Or, si l’expérience montre que la prière communautaire nourrit la prière personnelle, il est tout aussi vrai que la prière personnelle nourrit la prière communautaire. Mais surtout, la prière personnelle est le meilleur chemin de la connaissance de Dieu. Dans la mesure où la prière devient accueil, disponibilité, attente, abandon, confiance, Dieu se révèle peu à peu, au fil des jours, même à travers l’aridité du désert. Ce ne sont point des révélations fulgurantes, mais petit à petit, Dieu prend pour chacun de nous un visage familier, qui est propre à chacun parce qu’il s’inscrit dans son histoire.

Nous faisons ainsi l’expérience de Dieu. Et comment témoigner de Lui, si nous n’avons pas une expérience personnelle de Lui, tissée au cœur de notre histoire personnelle ? Pouvoir dire, comme les Apôtres de la Résurrection de Jésus : « de cela, j’en suis témoin »… Alors oui, c’est cela la véritable évangélisation, l’annonce du Dieu de Jésus-Christ.

III – Evangéliser suppose une vie en communauté

Three women discuss the Bible together

Et cela est aussi fondamental. Pourquoi ? Parce que Jésus Lui-même nous le dit : « On vous reconnaîtra pour mes disciples à l’amour que vous aurez les uns pour les autres… » (Jean, 13, 35) et encore Jean 17 : « Comme toi Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient UN en nous, afin que le monde croie que tu m’a envoyé… je leur ai donné la Gloire que tu m’as donnée pour qu’ils soient UN comme nous sommes UN : moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité et que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ».

Le témoignage d’une personne est certes bon, mais l’on pourra toujours dire : « Oui, c’est toi qui nous le dit, mais les autres, ton Église ? » Il peut y avoir là risque de scission, d’opposition. Tandis que lorsque c’est toute une communauté qui vit l’Evangile dans l’unité, alors le témoignage porte un sceau ecclésial. D’où l’importance, en effet, des communautés de vie résidentielles ou non, que le Renouveau suscite : c’est une force pour chacun des membres, c’est une force pour l’évangélisation. Nous savons, alors, avec certitude que Jésus est présent et qu’il évangélise avec nous.

IV – Evangéliser : une affaire d’amour

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile. Annoncer l’Evangile n’est pas pour moi un titre de gloire, c’est une nécessité qui m’incombe » (1 Cor. 9, 16).

De même que Paul ne pouvait pas ne pas annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Ressuscité tant l’amour en lui le pressait… de même nous ! L’Evangélisation c’est, certes, répondre à l’envoi de Jésus : « Allez, enseignez toutes les nations », mais surtout c’est une affaire d’amour. Je ne peux pas ne pas témoigner de Celui qui m’aime et que j’aime. J’ai envie de crier au monde entier l’Amour dont je suis blessé. Je ne peux pas y résister, tant cet Amour me pousse, me met en mouvement, tant cet Amour brûle mon cœur. Je voudrais tellement que vous connaissiez Celui qui m’aime. Je voudrais tellement que vous rencontriez Celui que j’aime, car il n’y a pas au monde d’Amour plus beau, plus grand, plus vrai ; car Il est Lui-même l’Amour. On comprend alors le frère François, parcourant les routes d’Ombrie et criant à tous les carrefours : « L’Amour n’est pas aimé ». L’Amour qui voudrait tant aimer, n’est pas aimé. Quel mystère !

Évangéliser, c’est ressentir en son cœur la souffrance du cœur de Jésus ; c’est laisser pénétrer en son cœur sa plainte : « Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes… » Tant que cette plainte n’a pas fait en nos cœurs une certaine blessure, comment voulez-vous que les hommes qui nous écoutent ou qui nous regardent en soient eux-mêmes blessés ? Et comment voulez-vous qu’ils découvrent l’Amour de Dieu pour eux et donc soient emportés dans cet élan de tendresse si nous ne nous aimons pas les uns les autres ? Et comment pourraient-ils croire qu’ils sont aimés de Dieu si, non seulement nous ne les aimons pas, mais s’ils ne voient pas, concrètement, à travers notre amour, ce que c’est que s’aimer ? 

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1. – Dans son article, Mgr Michel Santier dit : « Il n’est pas possible de susciter l’esprit missionnaire sans une conversion profonde…. Dieu nous demande de lui sacrifier notre Isaac : notre communauté, notre groupe, nos responsabilités… » Comment accueillons-nous et mettons-nous en pratique ces exigences ?

2. – Votre groupe de prière a-t-il le désir de soumettre ses œuvres au discernement de l’Eglise diocésaine ?

3. – Évangéliser est une mission de chaque groupe de prière. L’Evangélisation ne s’improvise pas, elle requiert plusieurs conditions : foi nourrie et approfondie, vie de prière et vie communautaire comme le rappelle Mgr Chabbert dans son article. Votre groupe de prière a-t-il le souci d’évangéliser et d’exhorter chacun de ses membres à évangéliser ? Pour cela, les conditions requises ci dessus sont-elles remplies dans le groupe ?

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.           FICHE N°4

L’annonce de la Bonne Nouvelle, le kérygme

(par Mgr Joseph Boishu, alors évêque auxiliaire de Reims)

Cette fiche a trait à deux aspects de l’annonce de la Bonne Nouvelle : le kérygme et la didachè.

Ecoutons Mgr Daneels : « Il y a diverses manières de comprendre ce qu’est l’évangélisation : ce terme en lui-même est aujourd’hui polysémique. Il y a d’abord ce qu’on appelle la première évangélisation. Il s’agit du kérygme, de l’annonce directe de ce qui est au cœur de la foi : le Christ, le mystère de sa mort et de sa résurrection.

Mais il y a aussi la didachè, l’explication du contenu de la foi destinée à des hommes et des femmes qui l’ont déjà accueillie, mais qui peut-être n’en savent pas grand chose ». (N’éteignez pas le souffle, Entretiens avec Dennis Gira).

Le texte ci-dessous nous introduit à l’importance du kérygme et de sa place dans l’évangélisation tandis que la fiche suivante approfondira ce qu’est la didachè.

Dieu nous sauve. Mais peut-on être sauvé sans devenir sauveur, c’est-à-dire sans partager aux autres la Bonne Nouvelle que nous avons entendue ? Voyons comment Pierre et Paul ont évangélisé et comment ils nous invitent à faire de même.

 Pierre annonce le kérygme

Dans son premier discours (Ac 2), Pierre ne partage pas des idées, il témoigne d’un événement, la mort et la résurrection de Jésus : « Cet homme que vous avez fait mourir en le clouant à la croix /… / Dieu l’a ressuscité, ce Jésus ; nous en sommes tous témoins ».

Cet événement explique ce qui vient de se passer : « Maintenant, exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint, objet de la promesse, et l’a répandu. C’est là ce que vous voyez et entendez ». Et il termine : « Que toute la maison d’Israël le sache avec certitude, Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié ».

C’est affirmatif et clair. Et Luc nous dit : « Ils eurent le cœur transpercé ». Pierre “annonce” donc le Christ, “proclame” l’événement fondateur du Christianisme. C’est ce qu’on appelle habituellement le “kérygme”, d’un mot grec qu’on traduit par “prêcher”, “annoncer” ou “proclamer”. Dans le document récent des évêques sur la catéchèse, ceux-ci parlent de “première annonce”. C’est l’équivalent du kérygme. Celui-ci est donc un témoignage qui invite à la foi et à la conversion par une parole dans laquelle l’Esprit de Pentecôte déploie sa puissance de Vie. C’est pour cela que les cœurs sont touchés. La pointe du témoignage porte sur la résurrection du Christ et les guérisons en sont le signe. « Nous sommes témoins de ces choses, nous et l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent », affirme Pierre (Ac 5, 32).

Paul et la folie du message

Devant les Juifs d’Antioche de Pisidie, Paul témoigne aussi du Christ mort et ressuscité et appelle à la foi et à la conversion. Par contre, à Athènes, il a un discours un peu différent. Il se trouve devant l’aréopage, donc devant les intellectuels de cette ville. Il essaye de les rejoindre à travers leur culture : « Athéniens, à tous égards, vous êtes, je le vois, les plus religieux de tous les hommes. Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j’ai trouvé un autel avec l’inscription : “Au dieu inconnu”. Eh bien ! Ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer ». Et il développe un long discours sur Dieu en s’appuyant sur un poète païen. Il semble intéresser ses auditeurs jusqu’au moment où il annonce la résurrection. Car c’est bien là que Paul veut en venir. Mais « à ces mots de résurrection des morts, les uns se moquaient, les autres disaient : “Nous t’entendrons là-dessus une autre fois” ». Ses auditeurs se ferment devant la folie du message (cf. 1 Co 1, 17-25). Malgré tout, quelques personnes embrassent la foi.

Ici, comme dit le cardinal Danneels, Paul prend “la voie longue” ; elle passe par beaucoup de “médiations”. Au lieu d’annoncer d’emblée le mystère du Christ comme il le fait habituellement, Paul s’appuie sur ce qui, dans la culture de ses auditeurs, peut “préparer” l’accueil de la Bonne Nouvelle. C’est une autre manière à condition que, comme l’a rappelé Paul VI : « la Bonne Nouvelle proclamée par le témoignage de vie soit tôt ou tard proclamée par la parole de vie » (cf. Exhortation sur l’Evangélisation, 1975, n°22).

Kérygme et didachè

Luc nous dit aussi que ces nouveaux convertis : « se montraient assidus à l’enseignement des Apôtres » (Ac 2, 42). Ici, c’est le terme grec “didachè” qui apparaît et qu’on traduit par enseignement. Quelle différence y a-t-il entre annonce et enseignement ?

Le kérygme, c’est la parole de foi de l’Eglise sur le Christ : « Ce Jésus que vous avez tué, il est ressuscité ». La didachè, c’est la parole du Christ que les apôtres rapportent. Ils racontent ce que Jésus a fait et dit, comment il a réagi dans telle circonstance, quels principes de vie il a donnés… C’est ce qu’on appelle habituellement la catéchèse. Si le kérygme affirme fortement le cœur du mystère du Christ, la didachè prend le temps d’expliciter. C’est pourquoi cela demande de l’assiduité ! Le kérygme ouvre à la foi, la didachè la structure et la développe. Si le kérygme est de l’ordre du germinatif, la didachè permet la croissance.

Ceci aide à comprendre pourquoi, parfois, l’enseignement catéchétique coule sur les enfants comme l’eau sur les plumes d’un canard. Ils ne “mouillent” pas à l’Evangile. En effet, comment le catéchisme peut-il faire grandir une foi qui n’est pas née ? Comment un enfant peut-il avoir du goût à entendre parler du Christ s’il ne croit pas vraiment qu’il est venu pour lui et qu’il l’aime ? En principe, cela se fait en famille quand celle-ci parle de Jésus, prie, pratique et témoigne par-là qu’il est vivant. Mais, à l’heure actuelle, beaucoup de familles oublient. Et les enfants arrivent pour la didachè sans avoir reçu le kérygme. Si bien qu’on fait les choses dans le désordre. C’est pourquoi, il est nécessaire de réintroduire cette première annonce en catéchèse.

 “Ils eurent le cœur transpercé”

Je me rappelle cette jeune femme qui avait été baptisée, confirmée « sans que cela change quelque chose à sa vie » Elle avait mis à son programme de détourner de la foi le plus de gens possible. Or, en même temps, elle avait un désir d’absolu et de bonheur. Elle discutait religion avec un couple d’amis chrétiens. « Ils me parlaient d’un Dieu vivant, disait-elle, d’un Dieu vrai qui avait donné sa vie pour moi jusqu’à mourir sur la croix. Et lorsqu’ils me parlaient de leur Jésus, et de l’Evangile, mon cœur en moi brûlait ». Et un soir, au restaurant, une parole vient percuter son cœur : « Jésus a dit : “je suis le chemin, la vérité et la vie” ». « Cette parole était là pour moi. Elle était écrite en gras pour moi, soulignée comme avec un fluo ». La soirée s’achève. Les amis la ramènent chez elle. Sur la route, une voiture les double et elle lit inscrit à l’arrière : « Jésus a dit : “Je suis le chemin, la vérité et la vie” ». Authentique ! Imaginez le choc ! Mais le combat n’est pas terminé. Un jour, alors que la désespérance la submerge, elle se met à genoux dans sa cuisine et crie vers le Seigneur du plus profond de son cœur. « Si tu existes vraiment… ». Elle fait alors l’expérience de l’amour de Dieu. Une rencontre vivante et vraie ! Elle reçoit le pardon de Jésus et va communier : « le plus beau jour de ma vie ! »

Oser l’annoncer

Nous voyons bien, par cet exemple, que le kérygme n’est pas une partie de la catéchèse mais “son point de départ essentiel” comme dit le père Cantalamessa dans son livre L’Esprit Saint dans la vie de Jésus (DDB 1987, p. 71). Toute la catéchèse et la théologie de l’Eglise viennent ensuite, dans le sillage de cette proclamation qui ouvre la route. Et nous avons besoin de créer des moments où cette annonce est faite. « Les retraites scolaires, les missions paroissiales, les grandes missions rurales des siècles passés qui suscitaient de véritables conversions et de fréquents retours à la pratique n’ont pas leur correspondant à notre époque. D’ailleurs, prêtres et laïcs sont peu formés à ce genre d’annonce de l’Evangile… Nous avons besoin de nouvelles méthodes et de nouveaux types d’évangélisateurs », dit le Cardinal Danneels (id.).

De son côté, le père Cantalamessa écrit : « La proclamation de Jésus comme Seigneur devrait retrouver sa place d’honneur à tous les moments forts de la vie chrétienne : baptême des adultes, culte eucharistique, rénovation des promesses du baptême, conversions individuelles, début des catéchèses, des sessions bibliques, des groupes de prière, ainsi qu’à l’occasion de retraites, des missions populaires et, tout particulièrement, des funérailles » (p. 73). Il faut donc réapprendre à annoncer le Christ Seigneur !

Dans le « Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France » voté en 2005, les évêques parlent de l’importance de cette première annonce et donnent quelques exemples : dans l’enseignement catholique, si on doit laisser la liberté aux enfants de s’inscrire ou pas au catéchisme, on peut faire cette première annonce à tous ! De même, ce n’est pas parce qu’il y a des non-croyants lors des enterrements qu’on doit s’interdire cette première annonce. Tout au contraire ! « Prêcher l’Evangile… est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’évangélisais pas ! » (1 Co 9, 16). Les groupes de prière sont aussi des lieux privilégiés pour témoigner de Celui qui est vivant et qui parle au cœur. Je crois qu’il faut que partout dans l’Eglise on redonne une place à cette première annonce.

Terminons par ces lignes du père Cantalamessa : « Aujourd’hui encore, tout comme aux origines de l’Eglise, ce ne sont ni les apologies, ni les traités théologiques ou politiques, ni les discussions interminables, qui tireront ce monde de la torpeur de son incrédulité et le convertiront à l’Evangile, mais l’annonce simple et forte de la force même de Dieu : “Jésus est le Seigneur” » (ibidem, p. 75). 

La puissance du kérygme

Il y a d’abord et avant tout le kérygme, c’est-à-dire la proclamation directe et explicite de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ dans son noyau essentiel. Le modèle de la prédication du kérygme, nous le trouvons dans le discours que Pierre adresse à la foule, le jour de la première Pentecôte. C’est la parole de conviction profonde, qui annonce avant tout la Passion et la Résurrection de Jésus et qui touche le cœur, ainsi qu’en témoigne la réaction des auditeurs (Acte des Apôtres chapitre 2, v. 37-38). Celui qui a entendu le kérygme, Dieu le met en “crise”, il l’accule à faire un choix décisif et le somme de répondre par “oui” ou par “non”. (Extrait de « Devenir des hommes nouveaux », page 83, Cardinal Danneels, éditions du Centurion)

La patience de la didachè

Une autre dimension de l’évangélisation, non moins essentielle, est évidemment celle de la didachè, c’est-à-dire cet enseignement ordonné, systématique, précis, chaleureux et également complet du message chrétien… La conversion est un peu comme une éruption volcanique. Une fois le premier moment passé, il est nécessaire de mettre de l’ordre dans ses idées et ses sentiments, de dresser avec sérénité la carte d’un nouveau paysage spirituel après l’éruption. C’est là le travail de la catéchèse ; par elle, la découverte bouleversante du Christ vivant est articulée et enrichie par tout ce qui fait la foi de l’Eglise depuis l’âge apostolique : son credo, sa liturgie, ses temps forts de la prière et des sacrements, son mode de vie et comportement chrétien que sont les commandements et la morale … . Le converti doit se laisser enseigner.

(Ibidem, page 84.)

 

« Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as-tu déjà réfléchi à ce que c’est qu’évangéliser les hommes ?

Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, désintéressée, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profondes ». (Extrait de “Sagesse d’un pauvre”, Eloi Leclerc)

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.            FICHE N°5

«Ils se montraient assidus à l’enseignement des Apôtre(Actes 2, 42)

Importance de la formation dans le groupe de prière

Kérygme et didachè sont deux piliers de la vie d’un groupe de prière qui se reconnaît de la grâce de Pentecôte. Nous former nous-mêmes et aider nos frères et sœurs à se former doit être une de nos préoccupations : il y va de la vitalité de toute vie chrétienne et de la croissance de toute communauté. Cette fiche, en lien avec la précédente sur le kérygme, met l’accent sur la didachè et l’importance de la formation pour la croissance spirituelle des membres du groupe. Quelle place est donnée à la formation, à l’enseignement ? Comment assurer ce service dans la vie du groupe de prière ?

Deux textes sont proposés sur ce sujet, celui de Mgr Boishu et celui de John Boucher. Ils sont suivis de questions pour travailler ce point dans la vie du groupe de prière.

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Monseigneur Joseph Boishu

« Allez, enseignez… »

« Ils se montraient assidus à l’enseignement des Apôtres… » (Ac 2, 42). Tel est le premier trait qui caractérise la première communauté chrétienne.

Avant de s’asseoir aux pieds des Apôtres comme ceux-ci l’ont fait souvent auprès de Jésus, tous ces nouveaux croyants ont entendu Pierre proclamer la foi de l’Eglise : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins » (Ac 2, 32). Et ils ont donné leur foi au Christ : « D’entendre cela, ils eurent le cœur transpercé et ils disent à Pierre et aux Apôtres : “Frères, que devons-nous faire ?” Pierre leur répondit : “Repentez-vous et que chacun se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission des péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit” » (Ac 2, 37-38).

D’avoir entendu Pierre proclamer la foi de l’Eglise, tous ces gens ont accueilli le Christ comme leur sauveur. Et ils ont reçu le don par excellence, le Saint Esprit. Mais alors ont-ils besoin d’être enseignés par les Apôtres puisque Jésus nous dit que l’Esprit leur enseignera tout (cf. Jn 14, 26) ? Nous qui avons reçu l’effusion de l’Esprit, avons-nous besoin de nous mettre à l’écoute de notre curé ou d’étudier le catéchisme de l’Eglise Catholique ?

La tradition

Jésus a donné cette consigne aux Apôtres avant de partir : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Il y a donc à apprendre ! Et remarquons que nous trouvons la même séquence dans les Actes : l’éveil de la foi qui fait le disciple, le baptême et l’enseignement. Déjà, dans l’Ancien Testament, Dieu avertissait ceux qu’il avait choisis :

 « Prends garde ! Garde bien ta vie, ne va pas oublier ces choses que tes yeux ont vues ni laisser, en aucun jour de ta vie, sortir de ton cœur ; enseigne-les au contraire à tes fils et aux fils de tes fils » (Dt 4, 9).

Si le père de famille avait mission de transmettre sa foi aux siens, il en était de même du prêtre, du prophète ou du sage vis-à-vis de la communauté (cf. Qo 12, 9). Et l’Ecriture nous fait souvent écho du malheur de celui qui n’a pas écouté l’enseignement : « Hélas, j’ai haï la discipline, mon cœur a dédaigné la remontrance, je n’ai pas écouté la voix de mes maîtres, je n’ai pas prêté l’oreille à ceux qui m’instruisaient ! Peu s’en faut que je sois au comble du malheur, au milieu de l’assemblée et de la communauté » (Pr 5, 12-14). Cet enseignement était surtout d’ordre pratique. Il consistait à faire connaître la Loi et à la faire pratiquer. Mais il n’était pas sans ouvrir au mystère de Dieu comme on peut le voir quand les prophètes parlent de Dieu comme un époux qui fait miséricorde ou lorsque les sages approfondissent le mystère de ce Dieu tout puissant, créateur de toutes choses.

Jésus, le Rabbi,

Jésus passe une grande part de son temps à enseigner dans les synagogues, sur les places publiques, au Temple ou le soir, à la maison. Il se situe dans la ligne des Rabbi tout en tranchant par son autorité : « Il enseignait les gens dans leur synagogue de telle façon qu’ils étaient frappés et disaient : “D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ?” » (Mt 13, 54-55).

Le secret de cette autorité est que « sa doctrine n’est pas de lui mais de Celui qui l’a envoyé » (cf. Jn 7, 16). Il est le prophète par excellence, il est la Sagesse, il est la Parole-même de Dieu : « Et le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14).

C’est ce mystère de gloire, de grâce et de vérité manifesté en Jésus que l’Eglise a pour mission de révéler par son enseignement. En fidélité à l’Ecriture qu’elle médite aidée de l’Esprit Saint qui a lui-même inspiré les écrivains sacrés, elle tire de ce trésor du neuf et de l’ancien (cf. Mt 13, 52). Qu’on soit prédicateur, théologien ou catéchiste, sans l’Esprit Saint, l’enseignement ne sera que répétition creuse ; avec lui, il est Vie et Vérité qui sauve.

 “Ecoute Israël”

La présence fidèle de l’Esprit Saint ne dispense pas l’enseignant d’un vrai travail où son cœur et son intelligence sont engagés. Il s’agit demanger le livre” (cf. Ap 10, 9). Cette rumination se fait surtout par la lectio divina. Jean-Paul II affirme avec force : « Il n’y a pas de doute que ce primat de la sainteté et de la prière n’est concevable qu’à partir d’une écoute renouvelée de la Parole de Dieu ». Et il ajoute plus loin :  « Il est nécessaire en particulier, que l’écoute de la Parole devienne une rencontre vitale, selon l’antique et toujours actuelle tradition de la lectio divina permettant de puiser dans le texte biblique la parole vivante qui interpelle, qui oriente, qui façonne l’existence » (Novo millenio ineunte, n° 39).

Eclairé et nourri par la théologie de l’Eglise, celui qui est ainsi au service de ses frères par l’enseignement, pourra éviter les pièges du moralisme, du sentimentalisme ou de l’intellectualisme.

Les Ecritures sont les Ecritures de l’Eglise. Celle-ci nous aide à ne pas gauchir la Révélation que portent les écrits des deux Testaments. Elle le fait à travers son Magistère, ses saints, ses théologiens et surtout sa liturgie. Celle-ci est le lieu par excellence où se nourrit ce charisme prophétique qu’est l’enseignement. Car c’est là qu’on communie au mystère de la charité du Père donnant son Fils dans l’Esprit Saint. Or ce charisme se reçoit de la charité et témoigne de cet Amour qui dépasse toute intelligence humaine.

Construire la communauté

C’est pourquoi l’enseignement construit la communauté qui devient Corps du Christ. Depuis maintenant des décennies, les catholiques pratiquants communient fréquemment. L’eucharistie a repris la place centrale qu’elle doit avoir. Et en même temps, nous n’avons pas toujours l’impression que les fruits de sainteté sont au rendez-vous. Ne serait-ce pas parce qu’on se nourrit à la table eucharistique sans se nourrir suffisamment à la table de la Parole ? On pratique les sacrements sans avoir une foi suffisamment formée. Ce n’est pas pour rien que depuis le Concile, tous les sacrements sont précédés par l’écoute de la Parole de Dieu. C’est une chance considérable pour l’Eglise du XXIème siècle.

Travaillons donc avec patience et persévérance les Ecritures pour atteindre Celui qui se donne comme Parole de Vie. Nous répondrons en même temps à l’appel des Evêques français qui invitent les catholiques à « aller au cœur de la foi » et « le trésor de la révélation confié à l’Eglise comblera de plus en plus le cœur des hommes » (Dei Verbum, n° 26, Vatican II). 

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John Boucher

(Alors directeur de l’enseignement religieux dans la paroisse de Saint Patrick à Hudson dans le Wisconsin, USA.)

Une expérience d’enseignement dans la vie d’un groupe

Notre groupe de prière propose à ses membres de nombreuses formes d’enseignement pour les aider à avancer avec le Seigneur. Nous avons souvent par exemple, avant ou après la réunion, un exposé, un séminaire sur la vie dans l’Esprit ou un enseignement de base sur la vie chrétienne. Cependant, un très grand nombre de personnes n’assistent qu’à la réunion de prière. Ces personnes ont aussi besoin de recevoir des enseignements sur la vie chrétienne.

Pour répondre à ce besoin, notre groupe a inclu des enseignements dans la réunion de prière. Ces enseignements durent de 10 à 15 minutes. Ils ont plusieurs buts :

renforcer les enseignements donnés au cours des séminaires sur la vie dans l’Esprit

présenter le Renouveau Charismatique à ceux qui n’ont pas suivi ces séminaires

en recentrant régulièrement l’attention sur les principes fondamentaux, aider à maintenir vivante la prière du groupe

ces enseignements inclus dans la réunion de prière donnent des orientations, soit pour répondre à la Parole que Dieu a donnée au groupe pendant un certain temps, soit pour résoudre des problèmes qui ont pu survenir dans le groupe.

Lorsque je faisais partie de l’équipe pastorale d’un groupe de prière du Massachusetts, nous avions mis au point un programme d’enseignements pour réunions de prière. Ce groupe de prière est passé de 25 à 1000 participants en 10 ans. Cet accroissement est en partie dû à des enseignements bien faits.

Le programme prévoit que les enseignements fondamentaux sont repris tous les trois ou quatre mois. La rotation et l’augmentation du nombre des membres du groupe sont telles qu’une répétition fréquente est nécessaire, afin de maintenir des réunions de prière riches.

Le cycle des enseignements est le suivant :

1 ‑ Qu’est-ce qu’une réunion de prière ? On choisit un élément de la prière à enseigner : par exemple le chant, la louange, la prise de parole, etc…

2 ‑ La prière personnelle

3 ‑ La prophétie

4 ‑ Le parler en langues

5 ‑ Le discernement

6 ‑ La guérison

7 ‑ La croissance dans la vie dans l’Esprit

8 ‑ Le partage dans les groupes de prière

9 ‑ L’écoute de la Parole de Dieu et notre réponse (telle qu’on la reçoit dans les Ecritures, la prophétie, les enseignements ou le partage)

10 ‑ Le message fondamental de l’évangile

11 ‑ L’effusion de l’Esprit

12 ‑ D’autres besoins d’enseignements qui peuvent se présenter (par exemple la délivrance, la lecture des Ecritures).

Il arrive que le programme soit modifié pour répondre à des besoins qui surgissent dans un domaine particulier. Il peut être utile, par exemple, d’avoir une série d’enseignements sur la prophétie ou la croissance spirituelle. Après cette série, le cycle est repris là où on en était.

Nous nous sommes aperçus que prendre en notes les messages reçus pendant les réunions de prière est une ressource non négligeable pour le travail et la réflexion des responsables du groupe. Cela nous donne également des indications pour les enseignements à faire. Le berger et le noyau doivent par ailleurs écouter les membres du groupe pour découvrir leurs besoins. On peut espérer trouver un bon équilibre si l’on est à l’écoute, à la fois de la parole que Dieu nous adresse directement, et de celle qu’il nous adresse à travers les autres.

Nos responsables ont trouvé très efficace de choisir l’un d’entre eux pour servir de coordinateur d’enseignement. Chargé d’organiser ce domaine de la vie du groupe, il essaye de développer chez les autres des dons pour enseigner : les former, les guider et les soutenir dans l’utilisation de leurs dons.

Ces quelques lignes sur l’enseignement ne sont pas une loi absolue. Ce sont des appuis qui nous aident à vivre ensemble. Prions pour que ces lignes directrices nous permettent d’aimer et servir nos frères et sœurs dans l’obéissance à la volonté du Seigneur. 

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Pour comprendre la richesse du verbe évangéliser, il faut nous demander : qu’est-ce qu’un homme évangélisé selon le Nouveau Testament ?

Monseigneur Coffy, Archevêque de Marseille : Est évangélisé celui qui accueille dans la foi, le Christ comme son sauveur, le Christ puissance de résurrection, le Christ espérance de la gloire, le Christ qui, par la puissance de l’Esprit, conduit au Père. Cet accueil suppose une connaissance de son mystère et l’on ne peut opposer, comme on l’a fait, l’évangélisation à la catéchèse, réservant l’évangélisation à la première annonce de Jésus-Christ. Cet accueil suppose participation, dans les sacrements, au mystère de mort et résurrection du Christ, et l’on ne peut opposer évangélisation à la célébration des sacrements. Cet accueil est obéissance à la Parole de Dieu, conversion du cœur. Aussi bien, nul ne peut se dire pleinement évangélisé et l’évangélisation s’adresse aux chrétiens comme aux non-croyants, bien que de façon différente. Cet accueil du Christ ressuscité comporte un envoi, une mission. L’évangélisé doit devenir évangélisateur.

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La question de la formation dans un groupe de prière peut être abordée sous différents aspects :

  • la formation des membres plus récents ou plus anciens, celle des nouveaux convertis, des recommençants etc…
  • la formation des bergers et membres des noyaux dans leur service auprès du groupe.

Les questions qui suivent s’appliquent tantôt aux uns, tantôt aux autres.

 

 

I — “Assidus à l’enseignement”

Peut-être manquons-nous d’assiduité dans ce service ; et pour bien des raisons : « personne ne se sent qualifié ; on n’est pas formé ; on n’en ressent plus la nécessité dans un petit groupe déjà ancien »… ?

Peut-être même avons-nous la tentation de croire que l’expérience spirituelle que nous avons vécue avec l’effusion de l’Esprit nous dispense de chercher au-delà ? Et cela nous amène à nous contenter delait” alors que pour grandir nous avons besoin de nourriture solide” (He 5, 12).

Quelle place et quelle importance a l’enseignement dans notre groupe ?

Quelle est la fréquence des enseignements ? A quelles occasions ? Vers quel public ?

Qui fait l’enseignement ? Toujours la même personne, ou plusieurs à tour de rôle ?

Sur quels sujets portent les enseignements ? Y-a-t-il une continuité ?

Quels sont dans notre groupe les besoins prioritaires d’enseignement ?

La formation du berger, des membres du noyau : quel temps pour cela ? Dans quelles rencontres ?

 

II — Effusion de l’Esprit et après effusion

Le cheminement des “7 semaines” de préparation à la demande d’effusion de l’Esprit nous aide à accueillir la grâce spécifique du Renouveau charismatique. Mais il ne s’arrête pas à la démarche elle-même : c’est une initiation à la vie dans l’Esprit, avec ses grâces et ses combats au quotidien, où chacun a besoin d’être éclairé, guidé, soutenu. C’est pourquoi, après l’effusion de l’Esprit, l’enseignement est précieux pour encourager, approfondir, pour aider à dépasser illusions ou découragements.

Comment mettons-nous en œuvre le cycle d’enseignement des 7 semaines ?

Prenons-nous la liberté d’adapter les modèles proposés aux besoins des personnes et à l’évolution du groupe ?

Comment répondons-nous ensuite aux attentes et aux besoins des frères pour avancer dans la vie de prière, l’exercice des charismes, le combat spirituel ? …

 

III — Construire le corps du Christ

C’est un enjeu majeur ! La grâce de Pentecôte que ravive en nous l’effusion de l’Esprit, est pour toute l’Eglise. Nous avons donc à rechercher comment correspondre au désir de l’Esprit sur l’Eglise dont nous sommes membres, particulièrement sur notre diocèse.

Etre « assidus à l’enseignement des Apôtres », c’est tâcher de rejoindre les profondeurs de la foi de l’Eglise et nous mettre à l’écoute de nos pasteurs aujourd’hui. L’enseignement que nous pouvons être amenés à donner sera alors source de communion et servira la construction du Corps du Christ.

Quel écho donnons-nous dans notre enseignement à l’actualité de l’Eglise, à la vie du diocèse, aux orientations de la pastorale de l’Eglise locale ?

Quel dialogue osons-nous avec d’autres chrétiens sur notre expérience de Dieu ?

A quels engagements cela nous a-t-il conduits ?

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.           FICHE N°6

(par Guy Noël)

Mission personnelle et mission du groupe de prière

Plusieurs fois dans les Evangiles, Jésus envoie ses disciples en mission. Cet appel s’adresse d’abord aux Douze, puis ensuite aux Soixante-douze. Plus tard, dans les Actes des Apôtres nous pouvons voir que l’ensemble de la communauté est appelée à la mission. C’est bien entendu le cas de Pierre à la Pentecôte, mais aussi d’Etienne (Ac 7), de Philippe (Ac 8, 26), de Paul et Barnabé (Ac 13, 2-3)… et de bien d’autres.

De la même façon, chacun de nous est appelé à la mission, soit personnellement, soit au niveau du groupe de prière, soit encore à d’autres niveaux dans l’Eglise ou dans le monde.

Nancy Kellar (voir la fiche n°2) insiste sur “la vision commune” pour le groupe de prière, vision qui permet de reconnaître la mission à laquelle le groupe est appelé. « Faute de reconnaître et d’accueillir cette vision, beaucoup de groupes, malgré leur bonne volonté, vivotent et ne s’engagent pas résolument dans la mission ».

Une des responsabilités du berger, et du noyau, est d’encourager, de favoriser la dynamique missionnaire au sein du groupe.

La mission du groupe de prière

Le groupe de prière en lui-même est déjà un lieu de mission. Il ne faut pas forcément chercher une mission extraordinaire. Le groupe est un lieu fraternel, communautaire au sein duquel les membres nouveaux ou anciens font l’expérience de la tendresse et de l’amour de Dieu. Combien de personnes ont découvert ou redécouvert le chemin de la foi. Combien ont été transformées par la prière du groupe et touchées par la Parole de Dieu. La qualité de l’accueil et de la vie fraternelle, l’annonce kérygmatique notamment par le témoignage, la formation (voir la fiche n° 4 kérygme et didaché) doivent être encouragées par le berger afin que le groupe réponde vraiment à sa vocation.

Le groupe de prière peut aussi être appelé à vivre la mission en dehors de ses activités propres. Ainsi certains groupes assurent régulièrement un service au niveau caritatif. Quelques exemples : collecte de denrées à la sortie d’un supermarché pour un pays de l’Est, animation régulière dans une maison de personnes âgées, accueil des familles qui attendent l’heure de la visite à l’extérieur d’une prison… Cela peut-être aussi au service de la communauté paroissiale : permanence d’adoration, groupe de prière pour des enfants etc…

Le berger doit être aussi attentif à ce que le groupe vive pleinement sa vocation charismatique, c’est-à-dire la docilité à l’Esprit Saint. Il n’est pas rare de voir des groupes oublier cette dimension quand ils sont en situation de mission en paroisse, dans un engagement caritatif ou d’évangélisation. Car, pour être plus efficaces, nous laissons souvent notre organisation et nos bonnes idées reprendre le dessus. Pourtant un bon discernement, la prière et l’exercice des charismes permettent souvent d’économiser beaucoup d’énergie et bon nombre de réunions, et cela en répondant bien mieux au désir de Dieu.

Soutenir et encourager la mission personnelle

Cependant, en dehors de sa participation à la mission du groupe, chacun a une mission qui lui est propre. Et loin d’en détourner les membres au profit de la mission du groupe, le berger devra veiller à ce que chacun puisse assumer pleinement la mission qui lui est propre.

La première mission de chaque personne est de remplir ce que l’on appelle “le devoir d’état”.

C’est un principe de sagesse. Nous pouvons être tentés, souvent avec beaucoup de générosité, de nous investir sans compter dans des projets qui, de fait, vont nous empêcher de remplir correctement les obligations liées aux choix principaux de notre vie : célibat, mariage, vie religieuse, métier, responsabilités ou engagements importants précédents… Ainsi, le fait d’être marié et d’avoir des enfants engage notre responsabilité et c’est un devoir que d’assumer pleinement son rôle d’époux et de parent. Aucun engagement aussi important soit-il ne peut nous décharger de cette mission. Il en est de même de notre métier, de la vie communautaire religieuse pour ceux qui en ont fait le choix. Le quatrième commandement demande d’honorer son père et sa mère. C’est un devoir que de les entourer dans leur vieillesse. Cette mission, “le devoir d’état”, peut paraître bien ordinaire, mais avant de s’engager dans des responsabilités plus grandioses, attachons-nous en premier lieu à remplir simplement mais correctement notre devoir d’état.

Cela dit il reste souvent du temps et de l’énergie pour être au service de l’Eglise et du monde. Loin de prendre toutes les forces vives pour sa mission, le groupe doit pouvoir aider chacun à recevoir sa mission et à la vivre. Et le terrain de mission est vaste. Il y a bien entendu tous les besoins de l’Eglise, et nous savons tous que la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux. Nous pouvons nous engager dans les domaines caritatifs ou humanitaires. Il est aussi possible et même nécessaire que des chrétiens soient présents et actifs dans les milieux politiques, syndicaux, associatifs, sportifs, culturels. Beaucoup dans le Renouveau sont engagés dans l’Eglise, mais extrêmement peu dans la société civile. Attention au risque de vouloir rester bien en sécurité dans le port, attaché solidement au ponton. Comme nous le disait Jean-Paul II, osons avancer au large.

Discernement et accompagnement

Recevoir sa mission, n’est pas forcément chose facile et une première aide que le groupe peut apporter à chacun est une formation solide au discernement. Combien de fois nous entendons dire : « Le Seigneur m’a dit ». Si cela est vrai parfois, souvent aussi nous faisons dire au Seigneur ce que nous voulons qu’il nous dise. La Parole, les événements, les signes, les conseils peuvent être utilisés de façon un peu magique sans grand discernement. Il faut donner aux personnes une bonne formation qui les aide à approfondir ce qu’est le discernement.

Une autre aide importante est celle fournie par un accompagnement. Le berger doit aider les personnes à trouver un accompagnateur compétent, ce qui n’est pas forcément facile, les accompagnateurs formés n’étant pas suffisamment nombreux. N’hésitons cependant pas à élargir notre recherche au delà du Renouveau Charismatique. Des prêtres, mais aussi des religieux et religieuses, sont souvent prêts et compétents pour ce service d’accompagnement.

Prier pour la mission

« Or un jour, tandis qu’ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : “Mettez-moi donc à part Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés”. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent à leur mission. Eux donc, envoyés en mission par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, d’où ils firent voile pour Chypre » (Ac 13, 2-4).

Nous avons ici un résumé intéressant concernant la mission. Tout d’abord les disciples reçoivent la mission de Paul et Barnabé. Et c’est l’Esprit Saint qui leur parle. La manière dont il leur a parlé n’est pas précisée, mais nul doute qu’il l’a fait par l’exercice des charismes : prophéties, chants en langues, interprétation, lecture de la Parole, exhortation, … Et ceci a certainement nécessité un discernement. Mais l’Esprit leur a aussi parlé alors qu’ils étaient en prière – ils célébraient le culte – avec un plus : ils jeûnaient. N’ayons pas peur de prendre du temps pour prier, et parfois même jeûner pour recevoir et discerner une mission, qu’elle soit personnelle ou pour le groupe.

Les disciples ont reçu la mission, mais ils ne s’arrêtent pas là. De nouveau, ils prient, jeûnent et imposent les mains à Paul et Barnabé pour confirmer leur mission et appeler sur eux la puissance de l’Esprit et ses charismes.

Dans nos groupes de prière nous sommes plus que timides pour prier pour nos engagements.

Ainsi, par exemple souvent, au retour des vacances, à la rentrée des classes, le groupe porte dans la prière les enseignants, pour qu’ils soient équipés des dons nécessaires pour leur travail. Mais je n’ai quasiment jamais vu un groupe prier pour tous ceux qui travaillent dans une banque ou la finance, quelle que soit leur responsabilité, grande ou petite. Et pourtant les événements actuels nous montrent combien il est important de prier pour notre métier, pour que nous puissions remplir notre devoir d’état avec plus de compétence, de justice, d’honnêteté… Imposer les mains à ceux qui ont besoin de la force de l’Esprit Saint pour leur mission n’est pas un luxe, cela devrait être habituel.

Je me souviens de la force et de la paix que nous avons reçu par la prière des frères pour la préparation du grand rassemblement national au Bourget “Pentecôte 88”. Après deux ans de discernement avec des évêques, des prêtres, des responsables de communautés, nous avons été une vingtaine à être “envoyés” pour la préparation de cette grande rencontre nationale. Cette tâche nous dépassait. L’un de nous qui a reçu la responsabilité de toute l’organisation matérielle – et ce n’est pas rien – a témoigné que lorsque nous lui avons imposé les mains en priant pour lui il a “senti” que la chape de béton qui pesait sur ses épaule, disparaissait. Osons prier pour les missions les plus grandes mais aussi les plus humbles, celles de tous les jours.

« Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux confins de la terre » (Ac 1, 8).

Jérusalem, c’est le lieu de notre mission auprès de ceux qui nous sont le plus proche : familles, amis et membres de l’Eglise, notamment ceux du groupe de prière. La Judée représente nos voisins, nos collègues de travail, les commerçants de notre quartier et tous ceux de notre voisinage avec lesquels nous sommes en bon termes et la Samarie les mêmes mais avec lesquels nous sommes en conflit ou en désaccord. Nous sommes enfin appelés à être des témoins envoyés en mission « jusqu’aux confins de la terre », c’est-à-dire dans tous les lieux qui ne nous sont pas habituels mais qui peuvent être soit proches de nous (hôpitaux, prison, municipalité, …) soit lointains (actions humanitaires…).

Osons nous mettre au Cénacle dans le jeûne et la prière. Laissons-nous surprendre par l’inattendu de l’Esprit et prions en imposant les mains pour les missions du groupe ou des personnes. 

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Avons-nous déjà effectué un bilan sérieux de la mission au sein du groupe de prière ? Sérieux car bien souvent on se contente de quelques réflexions rapides fondées davantage sur des impressions que sur des faits précis. Ainsi on se satisfait de petites choses alors que le seigneur nous appelle à plus ; ou bien, à l’inverse, on se désole de la pauvreté missionnaire du groupe sans reconnaître toutes les actions, sans grand éclat peut-être, mais qui sont bien importantes. Ce bilan peut être fait en ce qui concerne la mission du groupe de prière, et/ou celles des personnes.

Connaissons-nous l’histoire du groupe de prière ? En effet il n’est pas rare que la fondation ou des activités antérieures du groupe aident à reconnaître la mission du groupe. Il en est de même du nom du groupe de prière ou de la manière dont il a été discerné.

Le berger et le noyau arrivent-ils à se dégager des problèmes matériels courants de la vie du groupe pour réfléchir sérieusement à la mission ? Si oui, ce souci de la mission est-il vécu avec l’ensemble du groupe ? En effet, trop souvent les responsables sont un peu seuls face à la mission, faute d’avoir impliqué à temps et suffisamment les membres du groupe de prière.

Le berger et le noyau sont-ils attentifs aux différents appels, notamment ceux venant de l’Eglise ou des membres du groupe ?

La formation est-elle suffisante dans le groupe, tant pour les responsables que pour les membres ? Si oui, débouche-t-elle sur des applications concrètes ? En effet, toutes les préparations (formations, discernement, temps de cénacle…) n’ont de sens que si elles débouchent sur des actions effectives. Beaucoup de groupes en restent souvent aux bonnes idées, aux bonnes intentions. Dans l’évangile de Mathieu (7, 24-28) Jésus nous parle de ceux qui écoutent la Parole et la mettent ou non en pratique, en comparant à la maison construite sur le roc ou sur le sable. Fondons le groupe sur le roc, en mettant en pratique la mission par des actions très concrètes.

(par Guy et Odile Noël, Metz)

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J’ai demandé un signe… Cours Alpha en paroisse

Compte tenu de nos responsabilités dans le Renouveau nous n’avons jamais eu d’engagements importants dans notre paroisse en dehors du groupe de prière, et ceci en accord avec les différents curés avec lesquels nous avons toujours eu de bonnes relations.

Il y a deux ans, Odile, interpellée depuis des années par l’appel à évangéliser, a entendu parler d’un week-end de formation aux Parcours Alpha en Alsace. Très interressée, elle a entraîné avec elle dix huit personnes du groupe de prière pour découvrir ce nouveau moyen de présenter la foi chrétienne à toutes sortes de personnes dans le cadre d’une paroisse.

Nous en avions discuté ensemble et compte tenu de nos responsabilités actuelles il n’était pas question qu’elle participe ensuite à l’animation d’un Parcours Alpha. Il s’agissait seulement pour elle d’encourager d’autres à le faire. Les participants à cette formation sont rentrés enchantés de ce week-end et deux mois plus tard, sur les dix huit, quatorze étaient prêts à se mettre au service si un appel se faisait entendre mais personne ne prenait la responsabilité de démarrer. Odile, sentant bien l’enjeu de cette forme d’évangélisation, remettait en question sa décision de ne pas s’engager et tentait de me rassurer en disant : « J’ai demandé un signe au Seigneur, si vraiment je dois y aller ».

Il se trouve que, dans le même temps, notre curé était lui-même interpellé par le témoignage d’un jeune couple sur Alpha et désirait engager la paroisse dans cette aventure.

Lors d’un échange à la sortie de la messe, il apprend qu’une équipe était prête à démarrer et qu’Odile pour sa part attendait un signe pour aller plus loin. Sa réponse a été immédiate : « Le signe, je te le donne ; je te demande de démarrer un Parcours Alpha sur la paroisse ».

Et c’est ainsi que le premier Parcours a débuté, animé en quasi-totalité par des membres du groupe de prière et notre curé. Maintenant nous venons de terminer le quatrième Parcours. Voyant les fruits, je n’ai pu résister au fait de me mettre moi aussi au service, d’abord au niveau de la vaisselle, puis de l’animation, et maintenant c’est moi qui pousse Odile quand elle “mollit”. Ce Parcours a essaimé, puisque trois autres parcours catholiques et un protestant en sont issus. De l’équipe d’animation initiale il ne reste plus que quatre personnes, et sur les quinze serviteurs pour l’animation la moitié ne vient pas du Renouveau.

En septembre dernier, nous avons vécu un week-end “Après Alpha” rassemblant les participants des différents Parcours du diocèse. Des personnes étrangères à Alpha et au Renouveau ont été responsables de l’animation de certains ateliers sur les différentes formes de prière (adoration, prière du couple, prier avec la Parole), ce qui les a conduites à participer à l’ensemble de la rencontre. Ce fut pour elles comme pour nous une grande grâce de vivre ce week-end ensemble.

Même si tout n’est pas fait, des petits pas se font dans la paroisse. Grâce à Alpha des personnes vivent une foi renouvelée et des liens se tissent entre celles qui ne se connaissaient pas. Nous expérimentons qu’il est possible de travailler au sein de l’Eglise avec des frères et sœurs bien différents, de prier ensemble, et que cela nous donne une grande joie et le désir de continuer. 

« Acquérir une formation doctrinale, adaptée aux responsabilités exercées par chacun, est un devoir urgent face aux questions actuelles, aux possibles dérives morales et à la prolifération des sectes ».

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N° 529 du Catéchisme des adultes : « Très tôt on a appelé catéchèse l’ensemble des efforts entrepris dans l’Eglise pour faire des disciples, pour aider les hommes à croire que Jésus est le Fils de Dieu, afin que, par la foi, ils aient la vie en son nom ; pour les éduquer et les instruire dans cette vie et construire ainsi le Corps du Christ ».

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Annoncer l’Evangile aux hommes de notre temps

Une telle exhortation nous est apparue capitale, car la présentation du message évangélique n’est pas pour l’Eglise une contribution facultative : c’est le devoir qui lui incombe, par mandat du Seigneur Jésus, afin que les hommes puissent croire et être sauvés. Oui, ce message est nécessaire, il est unique. Il ne saurait être remplacé. Il ne souffre ni indifférence, ni syncrétisme, ni accommodation. C’est le salut des hommes qui est en cause. C’est la beauté de la Révélation qu’il représente. Il comporte une sagesse qui n’est pas de ce monde. Il est capable de susciter, par lui-même, la foi, une foi qui repose sur la puissance de Dieu. Il est la Vérité. Il mérite que l’apôtre y consacre tout son temps, toutes ses énergies, y sacrifie au besoin, sa propre vie. (n° 5)

Préambule de l’exhortation apostolique sur « L’évangélisation dans le monde moderne », Paul VI, décembre 1975

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.           FICHE N°7

Des expériences diverses en Eglise

« Pour moi, évangéliser ce n’est pas un titre de gloire, c’est une obligation. Malheur à moi si je n”évangélise pas ! » (1 Cor 9, 16)

Si l’évangélisation n’est pas le tout de la mission dans la vie de l’Eglise et du chrétien (voir fiche n°2), elle en constitue cependant un aspect essentiel comme nous le rappelle l’exhortation apostolique sur L’évangélisation dans le monde moderne de Paul VI :

« L’ordre donné aux Douze – Allez proclamer la Bonne Nouvelle” – vaut aussi, quoique de façon différente, pour tous les chrétiens ». (…) « Nous voulons confirmer une fois de plus que la tâche d’évangéliser tous les hommes constitue la mission essentielle de l’Eglise » (§ 13 et 14).

De même que les formes que peut prendre la mission sont multiples, de même l’évangélisation peut se vivre de bien des façons suivant les périodes, les personnes à qui elle s’adresse etc… Mais rappelons-nous que « l’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation » (Ibidem, § 75) et qu’il nous revient de nous mettre sans cesse à son écoute pour mettre en œuvre les appels que nous entendons

En écho à quelques extraits de textes du Magistère, cette fiche et la suivante apportent des témoignages d’expériences diverses d’évangélisation et de mission.

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L’évangélisation dans le monde moderne

75. Il n’y aura jamais d’évangélisation possible sans l’action de l’Esprit Saint. Sur Jésus de Nazareth, l’Esprit descend au moment du baptême lorsque la voix du Père – « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mt 3, 17) – manifeste de façon sensible son élection et sa mission. C’est conduit par l’Esprit” qu’il vit au désert le combat décisif et la suprême épreuve avant de commencer cette mission (Mt 4, 1). C’est « avec la puissance de l’Esprit » (Lc 4, 14) qu’il revient en Galilée et inaugure à Nazareth sa prédication, s’appliquant à lui-même le passage d’Isaïe : « L’esprit du Seigneur est sur moi ». « Aujourd’hui, proclame-t-il, cette Ecriture est accomplie » (Lc 4, 21). Aux disciples qu’il est sur le point d’envoyer, il dit en soufflant sur eux : Recevez l’Esprit Saint” (Jn 20, 22).

En fait, ce n’est qu’après la venue du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, que les Apôtres partent vers tous les horizons du monde pour commencer la grande oeuvre d’évangélisation de l’Eglise, et Pierre explique l’événement comme la réalisation de la prophétie de Joël : « Je répandrai mon Esprit » (Ac 2, 17). Pierre est rempli de l’Esprit Saint pour parler au peuple de Jésus Fils de Dieu (cf. Ac 4, 8). Paul, lui aussi, « est rempli de l’Esprit Saint » (Ac 9, 17) avant de se livrer à son ministère apostolique, comme l’est Etienne lorsqu’il est choisi pour la diaconie et plus tard pour le témoignage du sang (cf. Ac 6, 5-10 ; 7, 55). L’Esprit qui fait parler Pierre, Paul ou les Douze, inspirant les paroles qu’ils doivent prononcer, tombe aussi « sur ceux qui écoutent la Parole » (Ac 10, 44). C’est grâce à l’appui du Saint-Esprit que l’Eglise s’accroît (cf. Ac 9, 31). Il est l’âme de cette Eglise. C’est lui qui explique aux fidèles le sens profond de l’enseignement de Jésus et son mystère. Il est celui qui, aujourd’hui comme aux débuts de l’Eglise, agit en chaque évangélisateur qui se laisse posséder et conduire par lui, et met dans sa bouche les mots que seul il ne pourrait trouver, tout en prédisposant aussi l’âme de celui qui écoute pour le rendre ouvert et accueillant à la Bonne Nouvelle et au Règne annoncé.

Les techniques d’évangélisation sont bonnes mais les plus perfectionnées ne sauraient remplacer l’action discrète de l’Esprit. La préparation la plus raffinée de l’évangélisateur n’opère rien sans lui. Sans lui, la dialectique la plus convaincante est impuissante sur l’esprit des hommes. Sans lui, les schémas sociologiques ou psychologiques les plus élaborés se révèlent vite dépourvus de valeur.

Nous vivons dans l’Eglise un moment privilégié de l’Esprit. On cherche partout à le connaître mieux, tel que l’Ecriture le révèle. On est heureux de se mettre sous sa mouvance. On s’assemble autour de lui. On veut se laisser conduire par lui.

Or, si l’Esprit de Dieu a une place éminente dans toute la vie de l’Eglise, c’est dans la mission évangélisatrice de celle-ci qu’il agit le plus. Ce n’est pas par hasard que le grand départ de l’évangélisation eut lieu le matin de Pentecôte, sous le souffle de l’Esprit.

On peut dire que l’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation : c’est lui qui pousse chacun à annoncer l’Evangile et c’est lui qui dans le tréfonds des consciences fait accepter et comprendre la Parole du salut1. Mais l’on peut dire également qu’il est le terme de l’évangélisation : lui seul suscite la nouvelle création, l’humanité nouvelle à laquelle l’évangélisation doit aboutir, avec l’unité dans la variété que l’évangélisation voudrait provoquer dans la communauté chrétienne. A travers lui l’Evangile pénètre au cœur du monde car c’est lui qui fait discerner les signes des temps – signes de Dieu – que l’évangélisation découvre et met en valeur à l’intérieur de l’histoire.

Le Synode des Evêques de 1974, qui a beaucoup insisté sur la place du Saint-Esprit dans l’évangélisation, a exprimé aussi le vœu que Pasteurs et théologiens – et Nous dirons aussi les fidèles marqués du sceau de l’Esprit par le baptême – étudient mieux la nature et le mode de l’action de l’Esprit Saint dans l’évangélisation aujourd’hui. C’est notre vœu aussi, en même temps que Nous exhortons les évangélisateurs quels qu’ils soient à prier sans cesse l’Esprit Saint avec foi et ferveur et à se laisser prudemment guider par lui comme l’inspirateur décisif de leurs plans, de leurs initiatives, de leur activité évangélisatrice. 

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Guy Noël, Metz

Les « 24 h de Vie ! » sont un temps fort d’évangélisation vécu cette année conjointement avec huit autres villes du grand est de la France.

Cette manifestation est née à Strasbourg d’une longue amitié fraternelle entre le pasteur Kurt Maeder, responsable de la Communauté de Saint Nicolas et le père Bernard Bastian responsable de la Communauté du Puits de Jacob. Cette fraternité entre les membres s’est développée année après année par des rencontres de partage et de prière. De cette fraternité est né le désir d’évangéliser ensemble en mettant en commun les dons et les charismes des deux Communautés. D’autres réalités d’Eglise et œuvres chrétiennes amies, – catholiques, protestantes et évangéliques – ont été invitées dès le début à apporter leur contribution à cette manifestation. Tout se vit dans la fidélité aux Eglises et la communion avec leurs responsables.

La première édition des « 24 h de Vie ! » a eu lieu à Strasbourg les 14 et 15 mai 2004. Depuis trois autres villes d’Alsace organisent à la même date les « 24 h de Vie ! » : Haguenau, Colmar et Mulhouse. En 2008, Metz a rejoint pour quelques heures cette initiative et, cette année, tout le grand Est s’implique avec notamment les villes de Belfort, Besançon, Epinal et Nancy.

Trois points fondamentaux des « 24 h de Vie ! »

Organiser les « 24 h de Vie ! » n’est pas forcément compliqué : il suffit d’adhérer et de vivre les trois points suivants :

L’évangélisation

Les « 24 h de Vie ! » sont une annonce directe de la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ. Il ne s’agit pas de présenter nos mouvements, nos organisations et nos œuvres, mais d’annoncer l’Evangile de toutes les manières possibles durant 24 h. C’est un appel à sortir de nos murs et à vivre cette évangélisation au cœur de la ville.

Ensemble : catholiques, protestants, évangéliques

« Qu’ils soient un, afin que le monde croie ! » (Jn 17).

Il s’agit dans les « 24 h de Vie ! » de vivre tout ce que l’on peut vivre ensemble en se réjouissant des dons et charismes donnés aux autres Eglises, et ceci en profonde communion avec les responsables, dans le respect et l’estime mutuels. Chacun s’engage dans cette dimension œcuménique avec comme référence une Charte de Communion.

La fraternité

« A ceci tous vous reconnaîtront comme mes disciples, à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13, 35)

C’est la fraternité entre nous qui évangélise. Dans la préparation nous veillons à vivre, outre des temps de prière, des moments fraternels pour se connaître, s’apprécier, faire tomber les préjugés…

Autres points forts

L’intercession

La louange et l’adoration

L’accueil des personnes et la guérison

Les témoignages

La beauté : Dieu se révèle dans se qui est beau

La simplicité : faire avec les moyens et les charismes que l’on a.

La prédication

L’ensemble de ces points donnent aux « 24 h de Vie ! » une identité commune quel que soit l’endroit où elles se déroulent. Les Communautés du Puits de Jacob et de Saint-Nicolas demeurent garantes pour tout ce qui touche à l’identité de cette manifestation.

Les « 24 h de Vie ! » sont ouvertes à tous groupes, paroisses ou Eglises chrétiennes qui acceptent de vivre, avec ses dons et charismes propres, ces différents points dans le respect de la Charte de Communion.

Exemple : programme des « 24 heures de Vie » 2009 à Metz

Vendredi 5 juin, soirée :

20 h 30 : « Entre nos mains, la vie, la bioéthique en débats » : conférence par un Prêtre et un Pasteur

22 h : Concert “Staying’Alive” avec le groupe « Met(z)is Worship » : orchestre et karaoké

24 h : Marche priante silencieuse aux flambeaux dans Metz

Samedi 6 juin :

1 h 30 : Louange, prière

2 h 30 : Adoration

7 h : Laudes

7 h 30 : Prière – louange

8 h 30 : Petit déjeuner

10 h : Evangélisation dans la rue

Marionnettes, chants et danses

Proclamation de l’évangile

Tous ceux qui ont déjà vécu les « 24 de Vie ! » ont vraiment expérimenté la présence et la force de l’Esprit dans l’évangélisation.

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Sabine de Rouville : Jeûne fraternel à la maison, le vendredi à l’heure du déjeuner

Au début de l’an 2000, je remerciais Sainte Marthe qui avait intercédé pour que je trouve une nouvelle maison adaptée à ma nouvelle vie et je demandais aussi à Dieu de permettre que cette maison soit accueillante et serve pour “sa Gloire”. Au retour d’une semaine de Carême passée dans ma Communauté de l’Epiphanie et de La Croix où nous avions jeûné tous ensemble au pain et à l’eau, j’ai rencontré deux amies désespérées par trois de leurs grands enfants embarqués dans la drogue. .

Je leur ai proposé de jeûner le vendredi suivant, ensemble, pour confier à Dieu leurs problèmes si lourds. Dans les quinze jours qui ont suivi, les trois jeunes ont accepté de se faire soigner. A ce jour ils sont complètement sortis d’affaire. Alléluia !

A 13 heures, nous nous retrouvons à la maison dont la porte d’entrée reste ouverte ; chacun rentre à l’heure où il peut arriver. Nous louons notre Seigneur tous ensemble : voisins, amis, frères des différents groupes de prière, prêtres, amis de passage, “charismatiques” ou pas, jeunes, vieux, hommes, femmes… Nous sommes au nombre de cinq, sept, douze … toujours deux ou trois !

Dieu est présent. Il entend nos prières. Il voit notre confiance en Lui. Nous le voulons Premier dans nos vies. Puis, nous partageons différents pains et boissons chaudes, très fraternellement en se donnant des nouvelles.

En sept ans, beaucoup de frères et sœurs sont passés et s’en sont allés, confiants pour un nouveau travail, apaisés par un renouveau dans leur couple, une “sœur” a même fait le pas d’un déménagement pour aller “en mission” évangéliser ses petits-enfants et animer à son tour un groupe de jeûne avec son voisinage.

Nous jeûnons au pain et à l’eau mais nous nous appuyons sur la Parole d’Isaïe 58 versets 6 à 8 pour être attentifs aux autres, aux frères et sœurs qui nous entourent. Le produit de la caisse est envoyé à des œuvres diverses.

« Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N’est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim,recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t’accompagnera » (Isaïe, 58, 6-8)

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.           FICHE N°8

En mission au cœur du monde

Pour éclairer cet aspect de la vie missionnaire de l’Eglise, nous vous proposons un texte de Paul VI, extrait de son Encyclique “Ecclesiam suam”, L’Eglise aujourd’hui, parue en 1964 et qui traite du rapport de l’Eglise et du monde moderne.

Dans la troisième partie de l’encyclique, Paul VI souligne que l’Eglise est appelée à être dialogue au cœur du monde : « L’évangélisation appelle le dialogue avec le monde » (3ème partie). Pour ce faire, elle doit se faire conversation dans une authentique rencontre de l’autre, attentive à ses attentes, ses requêtes les plus profondes : « Avant même de convertir le monde, bien mieux, pour le convertir, il faut l’approcher et lui parler (§ 70) ». Dans ce dialogue, l’Eglise, porteuse du message évangélique, vivra ainsi un dialogue de salut, celui-là même que Dieu le Père a noué avec les hommes « dans une conversation variée et étonnante » (§ 72).

Puisse cette fiche vous donner l’envie de découvrir cette encyclique quelque peu méconnue et qui reste très actuelle.

PAUL VI “Ecclesiam suam” 16 août 1964

L’Eglise se fait conversation

Parce que missionnaire, l’Eglise doit entrer en dialogue avec le monde

66 Si vraiment l’Eglise, comme nous le disions, a conscience de ce que le Seigneur veut qu’elle soit, il surgit en elle une singulière plénitude et un besoin d’expansion, avec la claire conscience d’une mission qui la dépasse et d’une nouvelle à répandre. C’est l’obligation d’évangéliser. C’est le mandat missionnaire. C’est le devoir d’apostolat. (…)

67 L’Eglise doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L’Eglise se fait parole ; l’Eglise se fait message ; l’Eglise se fait conversation.

Le rapport de l’Eglise avec le monde s’exprime le mieux sous forme de dialogue

80 II est clair que les rapports entre l’Eglise et le monde peuvent prendre de multiples aspects, différents les uns des autres. Théoriquement parlant, l’Eglise pourrait se proposer de réduire ces rapports au minimum, en cherchant à se retrancher du commerce avec la société profane ; comme elle pourrait se proposer de relever les maux qui peuvent s’y rencontrer, prononcer contre eux des anathèmes et susciter contre eux des croisades ; elle pourrait, au contraire, se rapprocher de la société profane au point de chercher à prendre sur elle une influence prépondérante, ou même à y exercer un pouvoir théocratique, et ainsi de suite. II nous semble, au contraire, que le rapport de l’Eglise avec le monde, sans se fermer à d’autres formes légitimes, peut mieux s’exprimer sous la forme d’un dialogue, et d’un dialogue non pas toujours le même, mais adapté au caractère de l’interlocuteur et aux circonstances de fait (autre est en effet le dialogue avec un enfant et autre avec un adulte ; autre avec un croyant et autre avec un non-croyant). Ceci est suggéré par l’habitude désormais répandue de concevoir ainsi les relations entre le sacré et le profane, par le dynamisme qui transforme la société moderne, par le pluralisme de ses manifestations, ainsi que par la maturité de l’homme, religieux ou non, rendu apte par l’éducation et la culture à penser, à parler, à soutenir dignement un dialogue.

Le dialogue suppose un esprit

81 Cette forme de rapport indique une volonté de courtoisie, d’estime, de sympathie, de bonté de la part de celui qui l’entreprend ; elle exclut la condamnation à priori, la polémique offensante et tournée en habitude, l’inutilité de vaines conversations. Si elle ne vise pas à obtenir immédiatement la conversion de l’interlocuteur parce qu’elle respecte sa dignité et sa liberté, elle vise cependant à procurer son avantage et voudrait le disposer à une communion plus pleine de sentiments et de convictions.

82 Par conséquent, le dialogue suppose un état d’esprit en nous qui avons l’intention de l’introduire et de l’alimenter avec tous ceux qui nous entourent : l’état d’esprit de celui qui sent au-dedans de lui le poids du mandat apostolique, de celui qui sait ne plus pouvoir séparer son salut de la recherche de celui des autres, de celui qui s’emploie continuellement à mettre ce message dont il est dépositaire en circulation dans les échanges des hommes entre eux.

Ses caractères principaux

83 Le dialogue est donc un moyen d’exercer la mission apostolique ; c’est un art de communication spirituelle. Ses caractères sont les suivants :

  • 1 – La clarté avant tout : le dialogue suppose et exige qu’on se comprenne ; il est une transmission de pensée et une invitation à I’exercice des facultés supérieures de I’homme ; ce titre suffirait pour le classer parmi les plus nobles manifestations de l’activité et de la culture humaine. Cette exigence initiale suffit aussi à éveiller notre zèle apostolique pour revoir toutes les formes de notre langage celui-ci est-il compréhensible, est-il populaire, est-il choisi ?

  • 2 – Un autre caractère est la douceur : celle que le Christ nous propose d’apprendre de lui-même : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt, 11, 29) ; le dialogue n’est pas orgueilleux ; il n’est pas piquant ; il n’est pas offensant. Son autorité lui vient de l’intérieur, de la vérité qu’il expose, de la charité qu’il répand, de l’exemple qu’il propose ; il n’est pas commandement et ne procède pas de façon impérieuse, il est pacifique ; il évite les manières violentes ; il est patient ; il est généreux.

  • 3 – La confiance tant dans 1a vertu de sa propre parole que dans la capacité d’accueil de l’interlocuteur. Cette confiance provoque les confidences et l’amitié ; elle lie entre eux les esprits dans une mutuelle adhésion à un bien qui exclut toute fin égoïste.

  • (84) 4 –. La prudence pédagogique enfin, qui tient grand compte des conditions psychologiques et morales de l’auditeur (cf. Mt. 7, 6) : selon qu’il s’agit d’un enfant, d’un homme sans culture ou sans préparation, ou défiant, ou hostile. Elle cherche aussi a connaître la sensibilité de l’autre et a se modifier, raisonnablement, soi-même, et à changer sa présentation pour ne pas lui être déplaisant et incompréhensible (…).

Une oeuvre d’intelligence, d’amour, de loyauté

86 Dans le dialogue on découvre combien sont divers Ies chemins qui conduisent à la lumière de la foi et comment il est possible de les faire converger à cette fin. Même s’ils sont divergents, ils peuvent devenir complémentaires si nous poussons notre entretien hors des sentiers battus et si nous lui imposons d’approfondir ses recherches et de renouveler ses expressions. La dialectique de cet exercice de pensée et de patience nous fera découvrir des éléments de vérité également dans les opinions des autres ; elle nous obligera à exprimer avec grande loyauté notre enseignement et nous récompensera de la peine que nous aurons prise de l’exposer aux objections et à la lente assimilation des autres. Elle fera de nous des sages ; elle fera de nous des maîtres.

87 Et quelle est sa forme d’exposition ?

88 Oh ! Le dialogue du salut revêt bien des formes et obéit aux exigences qu’on rencontre, il choisit les moyens favorables, il ne se lie pas à des vains apriorismes, il ne se fixe pas en des expressions invariables lorsque celles-ci ont cessé d’être parlantes et d’émouvoir Ies hommes.

Se faire les frères des hommes

90 On ne sauve pas le monde du dehors ; il faut, comme le Verbe de Dieu qui s’est fait homme, assimiler, en une certaine mesure, les formes de vie de ceux à qui on veut porter le message du Christ ; sans revendiquer de privilèges qui éloignent, sans maintenir la barrière d’un langage incompréhensible, il faut partager les usages communs, pourvu qu’ils soient humains et honnêtes, spécialement ceux des plus petits, si on veut être écouté et compris. Il faut, avant-même de parler, écouter la voix et plus encore le cœur de l’homme ; le comprendre et, autant que possible, le respecter et, là où il le mérite, aller dans son sens. II faut se faire les frères des hommes du fait même qu’on veut être leurs pasteurs, leurs pères et leurs maîtres. Le climat du dialogue, c’est l’amitié. Bien mieux, le service. Tout cela, nous devrons nous le rappeler et nous efforcer de le pratiquer selon l’exemple et le précepte que le Christ nous a laissés (cf. Jean, 13, 14-17).

Sans équivoque sur les exigences de la foi

91 Mais le danger demeure. L’art de l’apôtre est plein de risques. La préoccupation d’approcher nos frères ne doit pas se traduire par une atténuation, par une diminution de la vérité. Notre dialogue ne peut être une faiblesse vis-à vis des engagements de notre foi. L’apostolat ne peut transiger et se transformer en compromis ambigu au sujet des principes de pensée et d’action qui doivent distinguer notre profession chrétienne. L’irénisme et le syncrétisme sont, au fond, des formes de scepticisme envers la force et le contenu de la Parole de Dieu que nous voulons prêcher.

92 Seul celui qui est pleinement fidèle à la doctrine du Christ peut être efficacement apôtre. Et. seul celui qui vit en plénitude la vocation chrétienne peut être immunisé contre la contagion des erreurs avec lesquelles il entre en contact. 

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Sœur Anne-Françoise, franciscaine (Sœur Anne-Françoise participe depuis de longues années à un groupe de prière du Renouveau. Elle y vient régulièrement, accompagnée de ceux avec lesquels elle et les sœurs de sa communauté « sont entrées en conversation ».

C’est ainsi que plusieurs de ces personnes ont préparé l’effusion de l’Esprit et se sont laissées rejoindre par le Christ. )

En cité HLM

Nous sommes quatre religieuses dans un quartier populaire au 11ème étage d’une tour qui en compte quinze. Nous sommes envoyées dans ce quartier pour manifester la tendresse et la miséricorde de Dieu à ceux que nous rencontrons, en particulier les plus défavorisés.

Concrètement cela se traduit par :

une proximité et une présence aux personnes qui nous entourent

la vie fraternelle en communauté

les engagements de chacune

les liens avec ceux qui nous entourent se font naturellement dans l’ascenseur, dans la rue, ou en faisant nos courses ; en partageant peines et joies. Parfois des personnes frappent à notre porte pour un temps d’écoute, le partage d’un repas ou un moment de détente. Celui qui sonne et demande à rentrer pour parler un peu pour partager son angoisse et demander une “petite” prière pour lui ou l’un des siens. Parfois il prie avec nous ou nous accompagne à la messe. Il repart avec le sourire en disant : cela m’a fait du bien.

C’est M… qui a des difficultés, souffre de la solitude et qui nous apporte un dessert ou un brun de muguet pour chacune le 1er mai. Une sœur l’aide dans ses papiers et il est reconnaissant.

C’est A… qui me croise un soir alors que je rentrais du groupe de prière. Il me dit : tout le monde peut y aller ? Je réponds ; “bien sûr”. Et le mardi suivant, il était là et y reste fidèle. Il a fait avec un grand sérieux la démarche de l’effusion de l’Esprit. Il est très heureux et transformé.

C’est I…, jeune veuve avec un enfant, à qui je propose de venir aussi à la prière ; elle aime beaucoup chanter et y a trouvé des frères et sœurs.

Depuis 2 ans, à l’initiative de la paroisse, nous avons des petits groupes de partage d’Evangile pendant l’avent et le carême chez l’habitant et nous y participons fidèlement. A ces partages viennent des personnes qui ne viennent pas forcément à l’Eglise et heureuses de pouvoir poser leurs questions.

Au cœur de ce quartier, nous voulons être simplement une présence qui s’enracine dans une autre présence, celle de notre Dieu venu planter sa tente parmi nous, que nous prions et contemplons dans l’oratoire de notre communauté, que nous retrouvons dans la rencontre avec nos frères.

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Xavier Coupry, conseiller municipal

L’engagement politique au service de la fraternité ?

Engagé à la communauté Réjouis-toi depuis plus de 10 ans, la question de la vie fraternelle est alors devenue une préoccupation plus prégnante dans ma vie, comme me le rappelle quotidiennement la prière d’engagement de notre communauté : « … En réponse à ton amour et par l’intercession de la Vierge Marie, je désire persévérer dans la prière, l’amour fraternel, le partage avec les plus pauvres et le service de l’évangélisation dans l’Eglise diocésaine… ». Le chemin de l’amour fraternel m’a mené dans l’engagement politique. Comment s’est manifesté le Seigneur dans cet engagement ? Comment l’engagement politique devient un chemin de conversion personnelle ? Quelle a été la place de l’effusion de l’Esprit ?

C’est lors de la célébration de la messe de Noël de l’an 2000, pendant les vacances en famille, que j’ai entendu l’appel à l’engagement politique transmis par le curé lors de son sermon. Le temps du discernement a commencé, en famille et en communauté. Des signes m’ont été donnés pour confirmer ce que le Seigneur me demandait. Je réalise grâce au partage en communauté que chacun doit prendre sa place avec ses convictions pour aller plus loin ensuite avec le Seigneur. Je rencontre des frères et sœurs qui partagent mon engagement dans la diversité politique française. Le Seigneur place ses troupes partout où c’est possible !

cof

En 2005, mon engagement prend une tournure plus concrète en raison de la démission du conseil municipal de ma ville de 6000 habitants. Je pars en campagne comme tête d’une nouvelle liste et me retrouve dans l’opposition avec 5 autres conseillers municipaux. En 2008, j’entreprends une nouvelle campagne municipale et simultanément sur les cantonales. J’apprends l’humilité avec des résultats décevants et pour autant un travail à continuer patiemment dans l’opposition… L’humilité, c’est pour moi reconnaître le travail des “adversaires” politiques et toujours rechercher en eux le visage du Christ, sans oublier mon rôle d’opposant. Dans chaque décision ou prise de position, la difficulté majeure est de se garder de l’esprit d’orgueil pour revenir à l’essentiel, le service de l’Homme. C’est une mission impossible sans le soutien des proches et l’aide de la prière fraternelle et communautaire.

Je sais que l’Esprit est à l’œuvre. Lors de la consécration d’une sœur de la Communauté au tout début de mon engagement, j’avais reçu un petit signet avec une phrase de la Parole, que j’avais fini par oublier. En 2005, devant commenter les résultats des municipales aux correspondants de presse locaux, j’avais improvisé mon intervention en l’articulant autour de trois valeurs : respect, humilité et patience. Ce n’est que le surlendemain que je redécouvrais le signet oublié : épître de Saint Paul aux Ephésiens 4, 2 : « En toute humilité, douceur et patience, supportez-vous les uns les autres avec charité ». Lors de la première effusion de l’Esprit que j’ai vécue au sein de mon groupe de prière en 1994, j’avais reçu une parole qui complète celle-ci de Marc 10, 14 : « Laissez les petits enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car c’est à leurs pareils qu’appartient le royaume des cieux ». Il me reste un immense travail sur moi à réaliser pour laisser le Seigneur prendre le premier rôle : respect, humilité, patience… et confiance ! 

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LA VIE DU GROUPE DE PRIERE : LA MISSION.            FICHE N°9

Quelques propositions de temps de formation

Les fiches proposent un texte de référence extrait de l’évangile de St Luc (10, 1-11) qui fait partie des textes fondamentaux pour aborder le thème de la mission. Il est possible bien entendu de choisir un autre passage de la Bible. Mais, quelle que soit la pédagogie retenue, il est fondamental que la formation s’appuie d’abord sur la Parole de Dieu.

  • Préparer un temps de formation demande toujours que la préparation soit vécue dans la prière, dans la disponibilité à l’Esprit Saint, et ceci quelles que soient la durée et l’importance de la formation : un petit enseignement d’une dizaine de minutes dans le cadre de l’assemblée de prière ou tout un week-end ou même une session de plusieurs jours.

  • Les durées ne sont données qu’à titre indicatif et doivent être adaptées à chaque rencontre. Elles ne concernent que les activités de formation. Il faut aussi tenir compte des temps nécessaires pour les reprises, les informations, les déplacements…

  • Revoir dans l’introduction le paragraphe « Comment utiliser ces fiches de travail ». En effet, les propositions qui suivent doivent rester une aide pour l’organisation de temps de formation. A chacun de les adapter en fonction des circonstances.

  • De même, durant la formation elle-même, les animateurs devront accepter de se laisser bousculer par l’Esprit, que ce soit au niveau du programme, de leur préparation ou des horaires. L’important est de rester disponible aux motions de l’Esprit. Une petite équipe d’animation permet de les reconnaître et de les discerner.

Un samedi après midi

  • Objectifs : faire le bilan actuel de la (des) mission(s) du groupe et aider pour le futur

  • Public : l’ensemble des membres du groupe

  • Axes de la pédagogie :

3 enseignements durant 3 assemblées de prière

un travail personnel

un samedi après midi

Pour faciliter l’échange du samedi après-midi il est proposé de donner un enseignement (20 mn environ) au cours des trois assemblées de prière précédentes. Ensuite chaque participant sera invité à un petit travail personnel avant la rencontre du samedi, ce qui facilitera les échanges.

  • Enseignement soirée 1

« L’importance de la mission du groupe de prière » : cet enseignement s’appuiera principalement sur les fiches :

    • n° 1 : « L’envoi en mission des soixante douze » (Lc 10, 1-11)

    • n° 2 : « Parvenir à une vision commune »

    • n° 6 : « Mission personnelle et mission du groupe de prière »

  • Enseignement soirée 2

« L’évangélisation : la mission essentielle de l’Eglise » : cet enseignement s’appuiera principalement sur les fiches :

    • n° 1 : « L’envoi en mission des soixante douze » (Lc 10, 1-1)1

    • n° 3 : « Qu’entend-on par mission et évangélisation ? »

    • n° 4 : « L’annonce de la Bonne Nouvelle, le kérygme »

  • Enseignement soirée 3

Présentation de la réflexion personnelle avant la rencontre du samedi. Les mots “mission” et “vision” sont à comprendre dans le sens utilisé dans ce dossier et notamment dans les fiches 2, 3 et 6.

      • Le vécu passé

    • Suis-je au courant du vécu du groupe depuis son origine ?

    • Ai-je connaissance de la mission du groupe (outre l’assemblée de prière hebdomadaire) ?

    • Si oui, quel est mon vécu par rapport à cette mission du groupe ?

    • Ai-je conscience d’avoir déjà participé à cette mission ?

      • Ma vision actuelle pour la mission

    • Est-ce que je pense qu’il est bon que le groupe ait une mission ?

    • La mission actuelle du groupe est-elle toujours d’actualité ?

    • Sinon pourquoi ?

    • Ai-je personnellement “la vision” d’une mission à venir pour le groupe.

  • Samedi après-midi

    • Temps d’accueil et de louange (30 mn)

    • Introduction au partage en petits groupes (15 mn)

      • Rappel de l’importance de la mission et notamment de l’évangélisation

      • Rappel des questions à partager sur “le vécu passé” et « Ma vision actuelle pour la mission »

    • Partage en petits groupes de 5 personnes (1 h)

      • Veiller à ce qu’un “animateur” gère les temps de parole pour que chacun puisse s’exprimer.

      • Ne pas négliger des propositions ou remarques qui paraissent anodines ; elles peuvent parfois être la source d’idées intéressantes.

      • Que quelqu’un prenne des notes pour la remontée-mise en commun

    • Pause goûter (30 mn)

    • Mise en commun (1 h)

    • Repas

    • Assemblée de prière (1 h 30)

A good looking group of young adults.

Dans ce temps de prière, prendre un temps de prière pour que le Seigneur montre aux responsables du groupe, à travers tout ce qui a été partagé, à quelle mission le groupe est invité. Bien entendu le discernement final et les décisions pratiques ne sont pas à prendre à ce moment.

Suites de cette journée : Il est nécessaire de poursuivre la réflexion en noyau. Selon la taille du groupe de prière, ce travail de discernement pourra être élargi à quelques autres membres du groupe reconnu pour leur sagesse et discernement. 

 

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