LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 / Sommaire
Introduction
Fiche n° I : Textes des Actes des Apôtres et travail biblique à partir de ces textes
Fiche n° 2 : L’effusion de l’Esprit, par Mgr Michel Santier,
Fiche n° 3 : Le baptême dans l’Esprit, aspects théologiques, par le Père Raniero Cantalamessa
Fiche n° 4 : Se préparer à recevoir l’Esprit, par le Comité de rédaction
Fiche n° 5 : La demande de l’effusion de l’Esprit, Extrait de « Qui fera taire le vent ? » ,V. Aufauvre, G. Constant, E. Garin
Fiche n° 6 : Les fruits de l’effusion de l’Esprit, par Régine Maire et le Père Raniero Cantalamessa
Fiche n° 7 : Durer dans la vie dans l’Esprit, par Régine Maire et le Comité de rédaction
Fiche n° 8 : Accueillir le don de l’Esprit en paroisse, par Pierre Chieux
Fiche n° 9 : Propositions pédagogiques, par Guy Noël
Documents annexes
Le Seigneur passe… Ouvriras-tu quand frappe l’inconnu ? Peux-tu laisser mourir la voix qui réclame ta foi ?
Le Seigneur passe… Entendras-tu l’Esprit de Jésus Christ ? Il creuse en toi la pauvreté pour t’apprendre à prier.
Le Seigneur passe… Eteindras-tu l’amour qui purifie ?Vas-tu le fuir et refuser d’être l’or au creuset ?
Le Seigneur passe… Entreras-tu dans son eucharistie ? Rappelle-toi que dans son Corps il accueille ta mort.
Le Seigneur passe… Oseras-tu lancer ton cri de joie ? Christ est vivant, ressuscité, qui voudra l’héberger ?
Le Seigneur passe… Attendras-tu un autre rendez-vous ? Pourquoi tarder ? Prends avec lui le chemin de la vie.
Le Seigneur passe… (Hymne liturgique extrait de la Liturgie des Heures)
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Fraternité Pentecôte, Service nationale des groupes de prière du Renouveau charismatique a vocation d’aider les groupes de prière à vivre pleinement la grâce propre du Renouveau. Pour cela elle organise des rassemblements, des sessions de formation, et propose aussi des publications, telles que la revue «Pentecôte Aujourd’hui».
Ayant constaté que le besoin se faisait sentir de donner des points de repères « éprouvés » sur lesquels se fonde la vie charismatique et s’organisent les groupes de prière, Fraternité Pentecôte a jugé bon de constituer une série de numéros spéciaux de sa revue à cet effet.
Comment ?
L’élaboration de ces fiches de travail a été confiée à Régine Maire, bibliste, membre du Renouveau depuis 1972 et participant à plusieurs instances œcuméniques. Son travail a consisté à rechercher d’abord un texte biblique sur lequel s’enracine la réflexion, puis, dans la documentation déjà parue sur le sujet, à sélectionner quelques articles de base.
Des membres de la Fraternité Pentecôte ont mis en forme ces différents documents, les ont actualisés et complétés notamment par des propositions de temps de formation.
Pour qui ?
Les destinataires de ces fiches sont les responsables engagés dans le Renouveau Charismatique et qui portent particulièrement le souci de la formation : principalement les membres des équipes diocésaines ainsi que les équipes régionales, qui organisent des rencontres de formation, mais aussi les responsables des groupes de prière et plus particulièrement les plus récents dans ce service. Le renouvellement des responsables et participants à ces groupes de prière demande de rappeler en permanence les fondements de la vie charismatique.
Quels documents ?
Les articles choisis peuvent présenter plusieurs niveaux de lecture :
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Certains, plus immédiatement accessibles, serviront de base à la réflexion.
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D’autres paraîtront peut-être d’un abord plus difficile et seront alors réservés à ceux qui désirent un approfondissement des questions.
Comment utiliser ces fiches de travail ?
Ces fiches visent à aider à la formation de ceux qui sont en responsabilité actuelle ou à venir dans les groupes de prière du Renouveau Charismatique, et notamment les bergers et membres des noyaux.
Elles seront aussi une aide pour tous ceux qui doivent effectuer des enseignements dans leur groupe de prière.
De ce fait elles pourront être travaillées :
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Dans des rencontres de formation (journées, week-ends, …).
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En noyau, voire en noyau élargi à d’autres membres du groupe.
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A titre personnel, bien que cela limite leur intérêt.
Ces fiches ont 2 objectifs :
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Fournir des documents de travail et de réflexion pour les responsables de formation.
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Proposer des éléments pédagogiques pour animer des temps de formation.
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En ce sens elles ne proposent pas un cadre rigide, mais plutôt des pistes et des documents que le ou les formateurs devront adapter au public, au temps disponible ainsi qu’aux buts de la formation. Il est bien compréhensible qu’une formation pour des “nouveaux” responsables sera différente de celle pour des responsables plus anciens. De même la pédagogie devra s’adapter au vécu, aux problèmes et aux attentes des participants.
De ce fait, le contenu, le déroulement et la pédagogie des temps de formation devront être repensés à chaque fois.
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De même, tous les documents proposés ne sont à utiliser ni systématiquement, ni dans leur totalité à chaque formation. Leur variété permet justement de choisir les passages et les thèmes qui seront les plus pertinents face aux buts recherchés.
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Une des utilisations possibles est de fournir aux responsables de la formation des éléments solides pour assurer eux-mêmes des temps d’enseignement. En ce cas il ne s’agit pas pour l’enseignant de lire aux participants le ou les textes proposés, mais de les redonner, après un travail personnel, avec la grâce et la pédagogie qui est la sienne. Certes pour les débutants en ce domaine, ce ne sera pas parfait la première fois, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Jésus lui-même n’a pas craint de donner des responsabilités à ses disciples : “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14, 16).
Puissent ces fiches aider ceux qui dans les diocèses et les groupes ont ce souci de la formation.
Que l’Esprit Saint guide votre travail !
A noter : Deux dossiers à ne pas séparer ! L’effusion de l’Esprit est indissociable de la grâce de Pentecôte.
Pour des facilités d’utilisation et de travail, nous publions deux dossiers mais que nous vous invitons à prendre dans leur ensemble :
Premier dossier : Grâce de Pentecôte 1 : Accueillir le don de Dieu
Deuxième dossier : Grâce de Pentecôte 2 : L’effusion de l’Esprit.
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°1
Travail biblique à partir des Actes des Apôtres (Traduction : la Bible en français courant)
Après le récit de la Pentecôte, Luc nous propose 4 récits de “pentecôtes” dans les Actes
Premier extrait : chapitre 4 : après l’arrestation de Pierre et Jean, les frères prient
29 Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine assurance.
30 Démontre ta puissance afin que des guérisons, des miracles et des prodiges s’accomplissent par le nom de ton saint serviteur Jésus.
31 Quand ils eurent fini de prier, l’endroit où ils étaient réunis trembla. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à annoncer la parole de Dieu avec assurance.
Deuxième extrait : chapitre 8 : Pierre et Jean en Samarie
15 Quand ceux-ci arrivèrent en Samarie, ils prièrent pour les croyants afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit.
16 En effet, le Saint-Esprit n’était encore descendu sur aucun d’eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.
17 Alors Pierre et Jean posèrent les mains sur eux et ils reçurent le Saint-Esprit.
Troisième extrait : chapitre 10 : Pierre à Césarée
44 Pendant que Pierre parlait encore, le Saint-Esprit tomba sur tous ceux qui écoutaient son discours.
45 Les croyants d’origine juive qui étaient venus avec Pierre furent stupéfaits de constater que le Saint-Esprit donné par Dieu se répandait aussi sur des non-Juifs.
46 En effet, ils les entendaient parler en des langues inconnues et louer la grandeur de Dieu. Pierre dit alors:
47 Pourrait-on empêcher ces gens d’être baptisés d’eau, maintenant qu’ils ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous?
48 Et il ordonna de les baptiser au nom de Jésus-Christ.
Relevez les points communs entre ces récits (du côté de ceux qui annoncent et du côté de ceux qui reçoivent)
Quelle est la manifestation qui révèle la présence de l’Esprit ?
Quelle différence faites-vous entre le baptême d’eau donné par Jean-Baptiste et le baptême d’Esprit ? Pourquoi sont-ils indissociables ?
Remarquez la liberté de l’Esprit par rapport aux rites et la liberté de l’Esprit par rapport aux dons : quelles réflexions cela vous suggère-t-il?
— Notez les verbes différents pour dire la façon dont l’Esprit se manifeste
Petite note sur baptême d’eau et baptême d’Esprit.
Dès l’origine et avec assurance, l’Eglise a fait du baptême le geste primordial de l’initiation, unissant les deux dimensions dont il est question dans le Nouveau Testament : baptême d’eau et baptême d’Esprit.
Le baptême d’eau existait chez les Juifs (Qumran) et surtout était proposé par Jean Baptiste comme baptême de repentir, de conversion…Cette “plongée” dans l’eau du Jourdain, baptême à taille humaine, n’a de sens pour lui que si Dieu vient “derrière lui” réellement baptiser.
Cette “plongée” va être comprise par les premiers disciples dès après Pentecôte comme une plongée dans la mort et la résurrection de Jésus. Souvenons-nous de la question aux fils de Zébédée : “Pouvez-vous recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé?” (Mc 10, 38).
Submergé par les eaux de la mort et ressuscité, Jésus pourra alors envoyer ses disciples baptiser en son nom.
Jean Baptiste annonçait un baptême d’Esprit que les disciples ont reçu le jour de Pentecôte et qui est une démarche un peu différente : il s’agit de recevoir le donateur lui-même dans l’accueil et l’ouverture. Le rite et l’expérience coïncident dans le baptême. Dans cette nouvelle naissance, être saisi par le Christ et recevoir l’Esprit sont un unique événement. Le baptême de Jésus au Jourdain sera “modèle de base” pour le baptême chrétien : immersion dans l’eau et don de l’Esprit sachant que les deux temps forment un tout inséparable. Les apôtres baptiseront au nom du Seigneur Jésus (et de la Trinité) reprenant un rite et appelant le don de l’Esprit.
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°2
L’effusion de l’Esprit
Par Mgr Michel Santier, fondateur de la Communauté “Réjouis-toi”, Évêque de Luçon, puis de Créteil
(Extraits d’une conférence donnée à l’Assemblée Générale du Renouveau charismatique catholique
L’effusion de l’Esprit est une expérience spirituelle personnelle, communautaire, missionnaire et ecclésiale, )qui s’enracine dans la vie baptismale. Pour moi, l’effusion de l’Esprit ne se réduit pas à un rite, mais elle est une grâce, la grâce du Renouveau dans son ensemble.
(Je m’inspire des réflexions du Père Tom Forrest, prêtre catholique Américain, toujours engagé dans le Renouveau. Il a organisé à Rome des retraites de prêtres du monde entier, a lancé le grand courant « Evangélisation 2000 », les écoles d’évangélisation ; directeur de l’ICCRS, et toujours engagé au plan oecuménique.)
I.- Une expérience spirituelle personnelle.
1.1 – La Base
Le Renouveau charismatique catholique, essentiellement et profondément centré sur le Christ, annonce Jésus comme Sauveur et Seigneur. Cette annonce « Jésus est vivant » est vécue dans une époque où, dans le monde comme dans l’Eglise, l’homme par le moyen de la science, de la technologie et de la psychologie, affirme qu’il peut se sauver lui-même sans Dieu.
Ceux qui vivent de cette grâce témoignent d’une expérience personnelle, d’une rencontre avec Jésus-Christ Sauveur ; cette rencontre a transformé leur vie, il s’agit d’une expérience de conversion, de retournement total : mettre Jésus-Christ au cœur de sa vie et lui donner en retour sa propre vie au service de l’annonce de l’Evangile, des plus petits et des plus pauvres. Cette expérience personnelle est essentielle aujourd’hui où on n’est plus chrétien par tradition, mais on le devient.
1.2 – Une Pentecôte personnelle.
Selon Mgr Albert de Monléon, dans son livre, Rendez Témoignage, Le Renouveau charismatique catholique (Edition Mame, p. 59) :
« Fruit d’une redécouverte expérimentale de la Puissance de l’Esprit Saint et de la présence invisible mais vivante du Seigneur, le Renouveau charismatique est fondamentalement une grâce de Pentecôte. Il est une manifestation de l’éternelle Pentecôte dont l’Eglise a sans cesse besoin » selon les mots mêmes de Paul VI.
Jean-Paul II, dans son encyclique sur l’Esprit-Saint : Il est Seigneur et il donne la vie (Dominum et vivificantem) dit au § 66:
« Si c’est un fait historique que l’Eglise est sortie du Cénacle le jour de la Pentecôte, en un certain sens on peut dire qu’elle ne l’a jamais quitté. Spirituellement, l’événement de la Pentecôte n’appartient pas seulement au passé, l’Eglise est toujours au Cénacle qu’elle porte dans son Cœur ».
La grâce du Renouveau dans l’Eglise est de mettre l’accent sur cette grâce de Pentecôte, que l’Eglise naît et se reçoit sans cesse du don de l’Esprit Saint, et non de son organisation ou de ses structures nécessaires.
Actuellement des millions de chrétiens dans le monde, et parmi eux des millions de catholiques, témoignent d’avoir vécu une Pentecôte personnelle. Ils sont dans les pays occidentaux, les petites îles des Antilles et du Pacifique, les igloos des Esquimaux du Nord Canada, les favellas d’Amérique latine ou d’Afrique. Parmi eux, d’innombrables laïcs prient dans des groupes de prière, dans des grandes villes ou des bourgs ruraux, dans des maisons particulières ou des églises, d’autres sont engagés dans des communautés nouvelles aux U.S.A., au Brésil, en Italie comme en France. Il existe une grande diversité des membres : gens mariés, célibataires, jeunes et vieux, prêtres ou évêques, théologiens, religieux et religieuses, etc.
Dans chaque témoignage, des ressemblances apparaissent, difficiles à expliquer : un temps de prière et de pénitence, une remise de sa vie à Jésus-Christ, Seigneur et Sauveur, un appel à l’Esprit Saint : « Viens Esprit Créateur ».
Cette effusion de l’Esprit, vécue dans des retraites ou exercices spirituels ou de manière inattendue, n’est pas l’apanage du Renouveau. Elle se vit dans le Renouveau par la médiation de la prière des frères, qui n’est autre que l’exercice du sacerdoce des baptisés, priant pour un de leurs frères.
1.3 – Le discernement de l’authenticité de cette expérience
Elle se vérifie par les effets dans la vie de la personne et de ceux qui fréquentent le Renouveau :
Une nouvelle prise de conscience de la présence de Dieu.
Une relation plus personnelle à Jésus-Christ.
Une nouvelle soif et une nouvelle compréhension de la Parole de Dieu, le désir d’en vivre.
Une plus grande ouverture aux autres, à l’universel, le service des plus pauvres.
Un souci de témoigner de sa foi, un désir d’évangéliser.
« L’expérience de l’effusion de l’Esprit se vit davantage comme une expérience bouleversante pour ceux qui se convertissent. Après un passé de vie spirituelle ; elle est plus diffuse, plus progressive et traduit un approfondissement de la vie intérieure ».
[L’Eglise dans la mondialisation, l’apport des Communautés nouvelles. (Editions de l’Emmanuel p. 30)].
2 – Une grâce pour le service du groupe de prière, de la communauté, de l’Eglise.
L’Apôtre Paul dans sa première lettre aux Corinthiens dit : « A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun » (1Co 12,7), c’est-à-dire en vue de la construction du Corps du Christ.
2.1 – L’accueil des charismes
L’effusion de l’Esprit rend la personne accueillante aux charismes. On peut rapprocher cela de la réflexion du Concile Vatican II dans Lumen Gentium – Constitution dogmatique sur l’Eglise — au § 12 :
« Mais le même Esprit-Saint ne se borne pas à sanctifier le peuple de Dieu par le sacrement et les ministères, à le conduire et à lui donner l’ornement des vertus, il distribue parmi les fidèles, « répartissant ses dons à son gré » (1 Cor 12, 11), des grâces spéciales qui rendent apte pour assumer les diverses charges et offices utiles au renouvellement et au développement de l’Eglise ».
Les charismes sont très spécialement liés à la mission et à l’évangélisation. Dans les Evangiles et l’ensemble du Nouveau Testament, l’annonce de la Bonne Nouvelle est accompagnée de signes et soutenue par eux : (Mc 16, 20 ; Act 2, 22 ; Act 8, 13).
Dans les groupes de prière et les communautés, les charismes conduisent à l’éclosion des dons de compassion, d’écoute, de miséricorde, de prière pour les frères malades, d’accompagnement, d’intercession et de discernement. Ainsi, selon certains théologiens, le Renouveau fait émerger une figure du Christ dans le monde contemporain, celle de la miséricorde.
2.2 – L’éclosion des nouvelles communautés
« A cette éclosion des charismes se rattache l’éclosion des nouvelles communautés, qui sont une réalité ecclésiale concrète ayant sa source dans un charisme précis, possédant une originalité propre, donné à la personne du fondateur ou au groupe de fondation dans des circonstances données et des manières d’agir déterminées. »
(Documentation Catholique, 5 juillet 1998, p. 625).
« Un tel don est par essence communicatif. Il fait naître une affinité spirituelle entre les personnes et cette amitié dans le Christ qui donnent leur origine aux diverses communautés. Le passage du charisme originaire à la Communauté se produit grâce à la mystérieuse attraction qu’exerce le fondateur ou le groupe de fondation sur tous ceux qui se laissent impliquer dans son expérience spirituelle. »
(Discours de Jean-Paul II aux participants au Congrès international des Mouvements et Nouvelles Communautés (Spire, 3 juin 1999).
Des fraternités de partage, de prière, des communautés d’alliance et des communautés de vie se mettent en place. Elles rassemblent des baptisés, des fidèles de toute vocation : foyers, célibataires, jeunes ou moins jeunes, consacrés, diacres, prêtres, etc… et font naître de nouveaux ministères d’animation des groupes de prière, d’accompagnement, de formation.
Ainsi le Renouveau n’est pas seulement un mouvement de prière, ni une nouvelle organisation mais un courant de grâce, une nouvelle direction dans la pensée de l’Eglise. Elle souligne en particulier que l’agent principal de la mission de l’Eglise n’est pas l’homme mais l’Esprit Saint ; au lieu de faire des oeuvres pour Dieu, il s’agit de laisser l’Esprit Saint faire son œuvre en nous. Ainsi les membres du Renouveau, sous l’action de l’Esprit, s’engagent de tout leur être dans l’annonce explicite, kérygmatique de Jésus-Christ, en s’appuyant sur la seule puissance de la Parole de Dieu.
2.3 –Le Renouveau est essentiellement une grâce de Pentecôte, une grâce d’évangélisation
Elle apporte un souffle missionnaire, conduit au souci de l’évangélisation des familles (Session Cana – Amour et Vérité), de la pastorale de la santé (Puits de Jacob, Maison de Lazare), comme du service des plus pauvres (Pain de Vie, etc…). On assiste aussi à une redécouverte de la liturgie, des sacrements : notamment celui de la confirmation (à cause de l’effusion de l’Esprit), de la réconciliation. Dans ces célébrations, un accent est mis sur l’action de l’Esprit mais aussi sur la personne de l’Esprit Saint, priée, invoquée et adorée.
« Enracinée dans la grâce baptismale, l’effusion de l’Esprit est essentiellement l’expérience de communion avec les personnes divines. Elle est chez un baptisé un épanouissement, un déplacement, un éveil de la vie Trinitaire ».
(Mgr Albert de Monléon :Rendez Témoignage, le Renouveau charismatique catholique)
Le discernement de l’Eglise, particulièrement du pape Jean-Paul II, s’est exprimé très clairement devant les membres de l’I.C.C.R.S1 pour le 25ème anniversaire du Renouveau charismatique catholique : « L’émergence du Renouveau qui a suivi le Concile Vatican II a été un don spécial de l’Esprit Saint à l’Eglise ».
2.4.- En conclusion
Comme l’Esprit Saint conduit les baptisés à redécouvrir, par le Renouveau, des points essentiels de la vie chrétienne et de la vie de l’Eglise, ce dernier n’a pas vocation à demeurer à la marge.
« Grâce au dynamisme des nouveaux groupements ecclésiaux dont les nouvelles communautés, de nombreux chrétiens ont redécouvert la vocation radicale du baptême » (Jean-Paul II, 3 juin 1999 discours à Spire).
Le mouvement de l’Esprit Saint conduit le Renouveau au cœur de l’Eglise.
L’effusion de l’Esprit, une expérience spirituelle personnelle
Mgr Michel Santier donne des critères d’authenticité de l’expérience spirituelle. Qu’en pensez-vous ? Rejoignent-ils ce que vous avez vécu ?
Que signifie pour vous expérience spirituelle ? Quelles en sont les composantes ? Pouvez-vous donner des témoignages de ce que vous avez vécu personnellement ?
L’effusion de l’Esprit, une grâce pour le service.
Quel accueil faites-vous aux charismes personnellement et dans le groupe de prière ?
Quels sont les fruits spirituels, visibles dans le groupe, suite à l’effusion de l’Esprit de certains de ses membres, dans la vie du groupe de prière, dans le service de l’Eglise ?
Quelle grâce d’évangélisation s’est déployée depuis votre groupe, suite à l’effusion de l’Esprit ?
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°3
Le baptême dans l’Esprit : aspects théologiques
par le Père Raniero Cantalamessa, capucin, prédicateur de la Maison Pontificale
I – Le baptême dans l’Esprit2 revitalise notre baptême
[…] Le baptême dans l’Esprit n’est pas un sacrement, mais il est relié au sacrement, à plusieurs sacrements en fait, aux sacrements de l’Initiation chrétienne. Le baptême dans l’Esprit authentifie et en un sens renouvelle l’Initiation chrétienne. La relation première est avec le sacrement du Baptême. Cette expérience est appelée baptême dans l’Esprit par les anglophones (en France nous disons plutôt effusion de l’Esprit).
Nous croyons que le baptême dans l’Esprit authentifie et revitalise notre baptême. Pour comprendre comment un sacrement qui a été reçu longtemps avant, habituellement immédiatement après notre naissance, peut soudainement revenir à la vie et produire tant d’énergie, comme cela arrive à travers l’effusion de l’Esprit, il est important de regarder comment nous comprenons la théologie sacramentelle.
La théologie catholique utilise le concept de sacrement “valide” mais “entravé”. Un sacrement est entravé quand les fruits qui devraient l’accompagner ne germent pas à cause de certains obstacles. Par exemple, un sacrement reçu en état de péché mortel. Dans de telles circonstances, ces sacrements ne peuvent apporter aucune grâce à ceux qui les reçoivent jusqu’à ce que l’obstacle du péché soit enlevé par la pénitence. Ceci réalisé, le sacrement est dit “revivifié” grâce à son caractère indélébile, même si nous sommes infidèles parce qu’II ne peut se renier lui-même (voir 2 Timothée 2, 13).
Dans le cas du baptême, quelle est la cause qui garde entravé le fruit du sacrement? Les sacrements ne sont pas des rites magiques qui agissent mécaniquement, sans la connaissance de l’homme ou sans réponse de sa part. Leur efficacité est le fruit d’une synergie ou coopération entre la toute-puissance divine (en réalité la grâce du Christ ou le Saint Esprit) et la liberté humaine, parce que, comme le disait St Augustin, “Celui qui t’a créé sans ta coopération, ne te sauvera pas sans ta coopération.”
La part de Dieu ou Grâce, revêt différents aspects – pardon des péchés, don des vertus théologales de Foi, d’Espérance et de Charité (mais seulement à l’état de semence) filiation divine – tout ce qui est réalisé à travers l’opération effective du Saint Esprit.
Mais en quoi consiste dans le baptême la part de l’homme ? Il consiste dans la foi! “Celui qui croit et sera baptisé sera sauvé” (Marc 16, 16) – du côté du baptême, par conséquent, il y a un autre élément: la foi de l’homme. “A tous ceux qui l’ont reçu, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu: à ceux qui croient en son Nom” (Jean 1, 12).
II – Le baptême aujourd’hui et dans l’Eglise primitive
Le baptême est comme un sceau divin apposé sur la foi de l’homme.
Au commencement de l’Eglise, le baptême était un événement tellement puissant et tellement riche en grâce qu’il n’y avait aucun besoin normalement d’une nouvelle effusion de l’Esprit comme nous aujourd’hui. Le baptême était administré à des adultes qui s’étaient convertis du paganisme et qui, correctement instruits, étaient en situation de faire à l’occasion du baptême un acte de foi et un choix libre et mûr. Il suffit de lire les catéchèses mystagogiques3 sur le baptême, attribuées à Cyrille de Jérusalem, pour comprendre à quelle profondeur de foi ceux qui demandaient le baptême étaient conduits. En substance, ils arrivaient au baptême à travers une conversion vraie et réelle, de telle sorte que, pour eux, le baptême était un renouveau personnel et une renaissance dans le Saint Esprit. Les circonstances favorables qui permettaient au baptême d’opérer avec un tel pouvoir, étaient la rencontre au même moment de la grâce de Dieu et de la réponse de l’homme, dans une parfaite synchronisation.
Mais, maintenant, la synchronisation a été brisée, parce que nous avons été baptisés enfants, et petit à petit, cet aspect de l’acte de foi libre et personnel n’apparaît plus. Il a été remplacé par une décision prise par un intermédiaire – parents ou parrain/ marraine. Quand un enfant grandit dans un environnement totalement chrétien, cette foi s’épanouira, mais à une vitesse plus lente. Maintenant, nous ne vivons pas dans un environnement susceptible d’aider un enfant à s’épanouir dans la foi. Non pas qu’il n’y ait pas de vie chrétienne normale, mais cela constitue aujourd’hui l’exception plutôt que la règle.
Dans cette situation, la personne baptisée n’atteint que rarement, voire jamais le stade de la proclamation dans le Saint Esprit que “Jésus est Seigneur“. Et tant qu’on n’a pas atteint ce point, tout le reste, dans la vie chrétienne, demeure étranger au cœur et immature. C’est là que je perçois la signification de l’effusion de l’Esprit. C’est la réponse de Dieu au disfonctionnement qui s’est développé dans la vie chrétienne dans le sacrement du Baptême.
III – Dieu a suscité un renouvellement de l’initiation chrétienne
Dieu s’est-il inquiété de cette situation, avant même l’Eglise, pour avoir suscité ici et là dans l’Eglise des mouvements destinés à renouveler l’initiation chrétienne chez les adultes ? Le Renouveau charismatique est l’un de ces mouvements, et en lui, la grâce principale est, sans aucun doute, liée au baptême dans l’Esprit et à ce qui vient avant. Son efficacité à réactiver le baptême repose sur la “part” de l’homme lorsqu’il fait un choix de foi, préparé dans la repentance, ce qui permet à Dieu de travailler librement et de communiquer toute sa force. C’est comme un interrupteur de courant qui n’aurait jamais été ouvert. Le Don de Dieu est finalement “désentravé” et l’Esprit peut se répandre comme un parfum, dans la vie chrétienne.
C’est aussi un renouvellement de la grâce de la confirmation. La confirmation développe, confirme et accomplit le travail du baptême. Elle fait naître le désir d’une vie apostolique et missionnaire dans l’Eglise, ce que l’on remarque habituellement chez ceux qui reçoivent l’effusion de l’Esprit. Ils se sentent appelés à coopérer à la construction de l’Eglise, à se mettre à son service dans des ministères variés, aussi bien cléricaux que laïcs, à témoigner du Christ – à faire toutes choses qui rappellent l’événement de Pentecôte et qui sont actualisées dans le sacrement de la Confirmation.
Le baptême dans l’Esprit n’est pas le seul moyen de renouvellement des sacrements de l’Initiation. Il y a, par exemple, le renouvellement des promesses du Baptême lors de la vigile pascale, les Exercices Spirituels, et les professions religieuses, parfois appelées “second baptême” et au niveau sacramentel, la Confirmation. La différence avec le baptême dans l’Esprit cependant, est qu’il est offert à tout le peuple de Dieu, petits et grands, et pas seulement aux privilégiés qui font les Exercices Spirituels de St Ignace ou une profession religieuse.
D’où vient cette force extraordinaire que nous expérimentons quand nous recevons l’effusion de l’Esprit ? Ce dont nous parlons n’est pas théorique mais quelque chose que nous avons nous-même expérimenté et par conséquent, nous pouvons dire avec Jean : “Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nos mains ont touché, c’est cela même que nous vous annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous” (voir 1 Jean 1, 1-3).
IV – La liberté de Dieu
La volonté de Dieu est la seule explication de cette force, parce qu’il a plu à Dieu de renouveler l’Eglise aujourd’hui par ces moyens-là et cela suffit.
Il y a certainement des précédents bibliques, comme celui raconté en Actes 8, 14-17, quand Pierre et Jean, ayant entendu dire que des Samaritains avaient accueilli la Parole de Dieu, s’y rendirent, prièrent pour eux et leurs imposèrent les mains de telle sorte qu’ils puissent recevoir le Saint Esprit. Mais ces précédents bibliques rares et à l’interprétation difficile, sont peu de chose face à l’étendue et la profondeur de la manifestation contemporaine de l’effusion de l’Esprit. Par conséquent, l’explication est dans le plan de Dieu. Nous pourrions dire, en paraphrasant un mot célèbre de l’apôtre Paul : “Parce que les chrétiens, avec toute leur organisation, n’étaient pas capables de transmettre le pouvoir de l’Esprit, il a plu à Dieu de renouveler les croyants à travers la folie de l’effusion. En fait, les théologiens cherchent une explication et les gens responsables préfèrent la modération, mais les simples touchent de leurs mains le pouvoir du Christ dans le Baptême de l’Esprit” (cf. 1 Co 1, 21-24).
Nous les hommes, et en particulier nous, les hommes d’Eglise, avons tendance à limiter Dieu dans sa liberté: nous avons tendance à insister sur le fait qu’II suit une forme contraignante (ainsi désignée “canaux de la Grâce”) et nous oublions que Dieu est un torrent qui rompt les amarres et crée sa propre trajectoire et que l’Esprit souffle où et comme Il veut.
Dans l’effusion, il y a une part secrète et mystérieuse de Dieu, qui est Sa manière de se rendre présent et d’agir différemment pour chacun, parce que lui seul nous connaît intimement et sait ce dont notre croissance a besoin. Il y a aussi la part extérieure et commune, la même pour tous et qui constitue, en un sens, une sorte de signe – comme le font les sacrements. La partie visible ou communautaire consiste principalement en trois choses : l’amour fraternel, l’imposition des mains et la prière. Ce sont des éléments non-sacramentaux, simplement ecclésiaux.
D’où vient la Grâce que nous expérimentons dans le baptême dans l’Esprit ? De ceux qui sont autour de nous? Non ! De la personne qui la reçoit? Non ! Elle vient de Dieu ! Nous pouvons seulement dire qu’une telle Grâce est reliée au baptême, parce que Dieu agit toujours avec cohérence et fidélité, et il ne fait pas quelque chose pour le défaire ensuite. Il honore les engagements et institutions du Christ. Une chose est certaine: ce ne sont pas les frères qui communiquent le Saint Esprit, mais ils invoquent le Saint Esprit sur leur frère. Le Saint Esprit ne peut être donné par aucun homme, pas même le Pape ou un évêque, parce qu’aucun homme ne possède en lui-même le Saint Esprit. Seul Jésus peut donner le Saint Esprit; tous les autres ne possèdent pas le Saint Esprit, mais sont possédés par Lui.
Eu égard à la spécificité de cette Grâce, nous pouvons parler d’une nouvelle venue du Saint Esprit, d’une nouvelle mission confiée par le Père à travers Jésus-Christ et d’une nouvelle onction.
En quoi les grâces reçues au baptême peuvent-elles être entravées ?
Quelles grâces l’effusion de l’Esprit a-t-elle revitalisées en nous ? Quel témoignage pouvons-nous en donner ?
Quand le père Cantalamessa parle de « coopération » de notre part à la grâce de Dieu, que mettons-nous sous ce mot ? Quels sont les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour développer cette « synergie » ?
Quelles sont les circonstances, les environnements, les soutiens… qui nous ont amenés à poser un acte de foi libre pour demander l’effusion de l’Esprit ?
Le groupe de prière est-il un lieu dans lequel une telle démarche est proposée, suscitée ? Sinon pourquoi ? Si oui par quels moyens la proposition est-elle faite ?
« Le baptême dans l’Esprit n’est pas le seul moyen… », quels autres moyens avons-nous expérimentés ? Quels fruits avons-nous récoltés ?
« Il a plu à Dieu de renouveler l’Eglise aujourd’hui », adhérons-nous à ce désir de Dieu ? Quels moyens prenons-nous pour qu’il se réalise ?
« L’Esprit Saint souffle où et comme il veut », comment accueillons-nous cette liberté de l’Esprit ? Génère-t-elle en nous et dans le groupe de prière des peurs, des réticences ?
Petite note sur la mystagogie :
On entend par mystagogie les enseignements donnés aux nouveaux baptisés pour approfondir l’expérience vitale faite durant la célébration de Pâques. Cet approfondissement se fait au cours du cheminement des convertis vers les sacrements, entre Pâques et Pentecôte. Les néophytes progressent avec la communauté dans une perception plus profonde du mystère pascal et dans son application de plus en plus grande dans leur vie en méditant l’Evangile, en participant à l’eucharistie et en exerçant la charité.
(Voir les catéchèses mystagogiques de Saint Cyrille de Jérusalem).
Texte extrait de la revue « Chercheurs de Dieu », Service national du catéchuménat, n° 153, mars 2005.
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°4
Se préparer à recevoir l’Esprit
Pourquoi une préparation à l’effusion de l’Esprit ?
La vie spirituelle du chrétien est la rencontre de deux désirs, celui de Dieu et celui de l’homme. L’effusion de l’Esprit est une étape majeure de cette vie spirituelle. Elle peut certes se vivre avec ou sans préparation et il est important de rester toujours disponible à l’inattendu de l’Esprit. Cependant, l’expérience montre qu’il est souvent fructueux de vivre un temps de préparation pour que cette rencontre porte des fruits spirituels et des fruits qui demeurent dans la vie de tous les jours. La préparation est la plupart du temps un temps de bénédictions.
Et quand elle est vécue spontanément, il s’avère qu’une « préparation qui vient après » consolide et fortifie l’expérience initiale.
Vous trouverez dans cette fiche des propositions d’outils, des partages d’expériences propres à vous aider dans la mise en place d’une préparation.
En annexe, vous trouverez quelques documents supplémentaires (textes de méditation, textes de la tradition) pouvant être utilisés selon les circonstances et les besoins.
Quelques propositions concrètes….
Nous avons, pour la mise en place de ce dossier, mené une enquête auprès d’un certain nombre de responsables de groupes de prière pour mieux connaître les pratiques autour de l’effusion de l’Esprit et mieux cerner les besoins et les attentes.
Vous avez été nombreux à répondre et soyez en chaleureusement remerciés. Plusieurs rubriques de ce dossier – dont celle qui suit — ont été élaborées à partir de vos réponses. C’est l’occasion d’un partage des idées et des initiatives.
Aperçus de l’enquête
Sur la question de la préparation, une très grande majorité des groupes propose un temps de préparation à l’effusion de l’Esprit.
La forme la plus employée est celle des « sept semaines » de préparation. Mais un certain nombre de groupes introduisent de la souplesse dans ce schéma en fonction des situations : première demande ou renouvellement ; personnes déjà anciennes ou plus récentes ; situations personnelles délicates, petit ou grand nombre …
Parmi les expériences recensées, on note :
Parcours des sept semaines avec un ou des intervenants extérieurs et le délégué diocésain
Préparation individuelle avec un accompagnateur et des temps de regroupement au début et à mi-parcours
Préparation une fois par semaine en dehors de l’assemblée en petits groupes
Préparation avec document, en cinq ou six séances et en petits groupes de partage durant la deuxième moitié de l’assemblée de prière hebdomadaire
Avec une communauté proche proposant un temps de formation (Emmanuel, Verbe de Vie, Chemin Neuf)
Préparation pour tout le groupe pendant l’assemblée de prière avec la cassette vidéo : « Neuf jours au cénacle ».
Plusieurs animateurs de groupe se réunissent pour organiser la préparation au profit de divers groupes
Quatre après-midi et une journée entière avec les thèmes suivants :
1ère : Jésus est vivant, il nous aime
2ème : la Parole de Dieu nourrit ma prière
3ème : Le combat spirituel
4ème : Dieu m’appelle à une vie nouvelle
Thème de la journée :
— Qui est l’Esprit Saint ?
— Les charismes
— Comment l’Esprit me conduit ?
A la fin de la journée, demande de l’effusion de l’Esprit avec eucharistie.
Beaucoup de parcours vous sont proposés sur le net. Voir aussi la rubrique « je lis ».
Outil utilisé :
« 50 jours pour le Seigneur », les 7 semaines, parcours édité par la revue belge « Bonne Nouvelle ».
Thèmes :
Le déroulement est le suivant : sept rencontres en soirées
Jésus te sauve
La communauté de Jésus
Laisse-toi guérir par Jésus
Jésus est Seigneur
Ravive en toi le don de l’Esprit
Les visites du Seigneur
Et deux après midi :
Un après-midi consacré à la guérison intérieure et à la réconciliation avec accueil personnel et sacrement de réconciliation
Un après-midi consacré à l’effusion de l’Esprit et aux charismes
La prière d’effusion de l’Esprit a lieu dans chaque groupe.
Par rapport au programme de Bonne nouvelle, nous avons ajouté ces deux après-midi qui portent beaucoup de fruits spirituels. L’an dernier, il y a eu ainsi une trentaine de personnes.
De plus sur chaque thème nous proposons deux textes de la Parole de Dieu, en invitant ceux qui se préparent à l’effusion de l’Esprit à lire ces textes et à les méditer dans la semaine qui suit. Ceci permet de mieux connaître la Parole de Dieu, sans qu’il y ait un enseignement spécifique.
Ces textes sont les suivants :
Noces de Cana (Jn 2, 1-11) et l’amour de Dieu (Os 11, 1-9)
Zachée (Lc 19, 1-10) et la pécheresse pardonnée (Lc 7, 36-50)
La 1° communauté chrétienne (Ac 2, 42-47) et la vigne véritable (Jn 15, 1-8)
Le paralytique (Mt 9, 1-8) et les 2 aveugles de Jéricho (Mt 20, 29-34)
Lavement des pieds (Jn 13, 1-17) et Marthe et Marie (Lc 10, 38-42)
Nicodème (Jn 3, 1-21) et la source du Temple (Ez 47, 1-12)
A la rencontre de l’époux (Mt 25, 1-13) et rencontre avec Thomas (Jean 20, 24-29)
Diversité des charismes (1 Co12, 4-13) et parabole des talents (Mt 25, 14-30)
Témoignage
A deux reprises, l’Esprit Saint a soufflé fortement sur moi pour ranimer ma foi. La première fois, sans prévenir ; la deuxième, avec force et tendresse, lors d’une prière de demande d’effusion de l’Esprit, après un temps de préparation.
Quand on est jeune, on se sent souvent seul pour vivre sa foi chrétienne. Au cours de cette expérience, l’Esprit Saint a su me montrer mes richesses et mes blessures, m’a montré la présence des autres autour de moi dans l’Eglise, à travers la Communion de l’Olivier. Il m’a fait prendre plus conscience de la Communion des Saints. Il m’a indiqué le Chemin, sans me forcer, en toute liberté.
J’ai reçu des charismes qui m’ont aidé à trouver ma place d’adulte et de fils de Dieu dans l’Eglise et le monde ; à exprimer ma foi et à en témoigner dans un entourage parfois « hostile ».
La préparation du cœur est nécessaire à cette rencontre. En effet, elle permet de prendre connaissance de la façon dont agit l’Esprit Saint, des combats presque systématiques que suscitent de telles expériences de foi. Elle aide à vivre les difficultés et à reconnaître la Vérité.
L’Effusion de l’Esprit n’est pas seulement l’aboutissement de toute une préparation, elle est un commencement sur un nouveau chemin plus éclairé. Par la prière, l’intercession et une réflexion commune, on arrive à accueillir les dons du Seigneur dans une paix et une liberté de cœur.
Tout au long de la préparation à l’effusion de l’Esprit, j’ai redécouvert ma vocation de fils de Dieu. Je suis maintenant en chemin pour accepter l’Amour de Dieu pour moi et pouvoir dire « Abba, Père ».
Pascal, Toulouse
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°5
La demande de l’effusion de l’Esprit
Texte de V. Aufauvre, G. Constant, E. Garin « Qui fera taire le vent ?», D.D.B., p.72
L’effusion de l’Esprit est imprévisible, néanmoins elle se demande.
Demander l’effusion de l’Esprit dans l’assemblée n’est pas plus un simple acte de dévotion qu’un acte de bonne volonté effectué en réponse à la proposition d’un berger désireux d’imposer les mains. Il s’agit d’une démarche libre et personnelle au sein d’une communauté priante rassemblée autour du Seigneur Jésus-Christ.
Une démarche libre et personnelle. Pour être authentique, la demande doit venir d’un désir vif, né d’aspirations profondes. Elle est le fruit d’une attente, un appel au secours, un acte de foi et d’espérance.
Au sein d’une assemblée charismatique. Ce qui est demandé, c’est la participation à la grâce charismatique dont vivent les membres du groupe de prière. Ceux-ci prient et demandent à Jésus, qu’ils reconnaissent bien vivant au milieu d’eux, d’accorder à leur frère ou à leur sœur le même don qu’à eux. Cela ne leur est possible que parce qu’ils croient à ce don de Pentecôte, l’ont reçu pour leur part, en vivent aujourd’hui de façon évidente puisqu’ils parlent et chantent en langues, interprètent, louent, prophétisent, et surtout annoncent la Bonne Nouvelle avec assurance. Tous font fraternellement leur la prière de celui qui demande l’effusion de l’Esprit.
Se préparer à demander l’effusion de l’Esprit, c’est préparer son cœur: le dépouiller de toute suffisance, le vider de tout encombrement inutile ou vain, le détacher de tout ce qui ne le rend pas disponible à son Seigneur. Certains cœurs sont magnifiquement préparés lorsqu’ils viennent pour la première fois à l’assemblée…
Ils sont dépouillés de tout, si bien que l’Esprit pourra s’engouffrer au sein de leur être, comme une tornade surgissant dans un lieu de dépression atmosphérique. D’autres auront beau suivre la préparation nommée « les sept semaines», seule leur tête s’emplira d’un savoir, certes précieux, mais totalement inopérant en matière d’accueil de l’Esprit de Pentecôte. Le meilleur fruit de cette consciencieuse préparation sera peut-être qu’ils ne comprendront pas pourquoi le rite de l’effusion est comme sans effet pour eux; ce sera sans doute le début d’un chemin nouveau, un chemin sur lequel ils apprendront enfin à perdre leurs idées pour entrer dans celles du Seigneur.
La démarche
Elle est simple et pratiquée de façon très claire. Le plus souvent elle est vécue en cours ou au terme d’une assemblée de prière.
« Avec ou sans préparation, quelqu’un demande que des frères au cours d’une réunion de prière, prient pour lui et implorent pour lui le don de l’Esprit. Prient pour lui; il serait plus exact de dire: prient sur lui. Car pendant qu’il est à genoux, profondément prosterné, quelques personnes, à genoux aussi autour de lui, lui posent la main sur les épaules en appelant sur lui le Saint Esprit. Ils prient en silence ou à mi-voix, souvent aussi en langues, demandant que l’Esprit vienne sur ce chrétien pour le renouveler, l’éclairer, le fortifier, le préparer au service dans l’Eglise; qu’il vienne avec ses dons de sagesse et de discernement, de liberté intérieure et de pardon, de paix et de joie, de force et d’audace apostolique ». (Père Camelot, o.p., Revue Vie spirituelle n° 269)
Un geste.
Humblement, celui qui demande l’effusion de l’Esprit se met à genoux au milieu d’un petit groupe de frères et sœurs qui aussitôt prient pour lui le Père, le Fils et l’Esprit. Ce geste, s’avancer et s’agenouiller, traduit bien un engagement de tout l’être: le corps implore, l’intelligence s’humilie, l’affectivité exprime son besoin et sa confiance en l’aide d’autrui, le cœur est grand ouvert.
Une demande précise.
La question posée « Que demandes-tu au Seigneur? » exige une réponse claire: « Que l’Esprit se manifeste avec puissance en moi et plus précisément de telle ou telle façon ; par exemple: qu’il fasse jaillir la louange de mes lèvres fermées, qu’Il me libère de mon respect humain et fasse de moi un témoin intrépide de Jésus… » « Que l’Esprit de mon baptême soit enfin libéré en moi! Qu’il vivifie mon humanité tout entière, ma sensibilité comme mon intelligence et ma volonté. Que cet Esprit se manifeste en moi comme chez les disciples d’Emmaüs, feu qui réchauffe le cœur, souffle qui permet de respirer joyeusement la présence du Seigneur dans tous les événements de mon histoire, eau vive qui jaillit comme une source vivifiant tous les déserts de l’existence. » Par cette demande, ce baptisé se livre totalement à l’Esprit : qu’Il l’irrigue de la vie divine, le guérisse de ses doutes, le mette debout au milieu des hommes et fasse de lui un témoin du don de Dieu.
L’imposition des mains de quelques frères et sœurs.
La prière de tous accompagne cette imposition des mains, multiforme mais une, parlée et chantée, mêlée à des chants en langues et à d’autres manifestations charismatiques.
Ecoute de la Parole.
Parfois, c’est un texte de l’Ecriture qui monte dans le cœur d’un frère ou est donné alors qu’il ouvre sa Bible après y avoir été « poussé» par le Seigneur.
D’autres fois, c’est une parole imprévue, l’interprétation d’un chant en langues ou une prophétie. Cette parole reçue se révélera souvent par la suite une vraie lumière et une nourriture fortifiante. Bref, ce rite permet à l’intéressé de poser :
Un acte de foi en Jésus qui nous a promis: « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous» (Ac 1, 8).
Un acte de liberté: s’abandonner à l’Esprit, se livrer inconditionnellement à son souffle qui nous mènera où il veut, comme il veut.
Un acte d’humilité: s’agenouiller au milieu des frères en reconnaissant son impuissance, en leur demandant de prier le Seigneur de l’exaucer.
Au terme une action de grâce. L’intéressé remercie avec force Jésus qui vient d’exaucer sa prière et celle de la communauté. Cet acte de foi en l’accomplissement de la promesse à son compte est repris par tous dans la louange et l’action de grâce.
Questions/réponses
Quelle forme peut prendre la prière pour l’effusion de l’Esprit ?
La prière pour l’effusion de l’Esprit n’est pas seulement une prière spontanée faite pour une personne. Elle a un sens précis : demander que la grâce de Pentecôte s’exprime de la façon la plus totale dans la personne.
De ce fait il ne s’agit ni d’une prière de guérison, ni d’intercession ; ce n’est pas le moment de donner de bons conseils ou de vivre le sacrement de réconciliation …
Dans la limite de ce qui peut être dit dans l’assemblée, on demande à Jésus de briser en la personne tout ce qui peut entraver l’action de l’Esprit Saint, de répandre en elle son Esprit Saint et de lui donner les différents charismes dont elle a besoin pour la mission.
S’il y a besoin de sacrements ou d’autres formes de prière cela doit se faire en d’autres temps et si possible avant.
Y a-t-il un déroulement type de la prière pour l’effusion de l’Esprit ?
Non, car la prière pour l’effusion de l’Esprit n’est pas une prière liturgique structurée, mais un temps de prière charismatique vécu dans l’Esprit et avec exercice des charismes.
Oui, car certains points sont importants et il est dommageable de les escamoter ; notamment ces trois points principaux :
que la personne formule sa demande de recevoir l’effusion de l’Esprit
qu’une prière soit faite pour que l’Esprit Saint soit pleinement libéré en la personne
l’importance de demander au cours de la prière que les charismes lui soient donnés
Durant ce temps de prière, il est bon d’encourager les charismes prophétiques : textes, images et prophéties.
D’autre part, il est souhaitable que cette démarche soit vécue au sein du groupe de prière, mais de façon individuelle, et ceci même en cas d’un nombre important de demandes.
Certains disent “Tu vas recevoir ce soir l’effusion de l’Esprit”. Est-ce exact ?
Seul le Seigneur peut décider, dans sa grande liberté, des temps et moments où cette grâce est accordée à une personne. Il ne faut pas confondre le temps de la prière, qui est de notre fait, et celui où nous est accordée l’effusion de l’Esprit, même s’ils peuvent être confondus. Ce n’est peut-être qu’une question de mots, mais il serait plus juste de dire “Ce soir nous allons prier pour que tu reçoives l’effusion de l’Esprit”.
Cependant, dans la foi, nous croyons que « Dieu ne peut pas refuser l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (cf. Luc 11, 13).
Je n’ai rien ressenti quand on a prié pour moi, pour l’effusion de l’Esprit. Est-ce normal ?
L’action de Dieu en nous ne se limite pas à ce que nous ressentons. Même si nous ne ressentons rien, nous savons que Jésus répond à la prière des frères pour nous. Certains percevront les fruits de cette prière sur le moment, d’autres quelques heures, jours ou semaines après. Suivant l’itinéraire spirituel de la personne, l’étape où elle en est, elle peut très bien ne rien ressentir ou au contraire être bouleversée.
Il est cependant habituel de vivre, dans les temps qui suivent la prière, des changements que nous pouvons percevoir : une relation plus intime avec Jésus, le goût de la lecture de la bible, un désir profond de vivre les sacrements… (cf fiche n°6 et le témoignage de Nathalie, fiche n°4)
Qui peut prier pour l’effusion de l’Esprit : le berger, le noyau, les anciens… tout le monde ?
La prière pour l’effusion de l’Esprit est une prière faite sur une personne. Elle n’est réservée à personne, et c’est toute l’assemblée présente qui prie soit par des interventions personnelles, soit collectivement par le chant, soit en silence.
Il est souhaitable que chacun puisse librement intervenir de façon charismatique, mais en respectant le sens de cette prière. Pour éviter des interventions hors sujet, certains groupes limitent les interventions à des anciens (berger, noyaux, …).
Cependant, plutôt que de restreindre le nombre des intervenants, il serait peut-être préférable de former le groupe à ce qu’est réellement la prière pour l’effusion de l’Esprit.
Est-ce souhaitable qu’un prêtre soit présent ?
Il ne s’agit pas d’un sacrement, mais d’une prière. De ce fait aucun ministère ordonné n’est nécessaire. S’il y a présence d’un ou plusieurs prêtres (ou diacres), leur présence peut aider des personnes nouvelles à comprendre qu’il s’agit bien d’une démarche d’Eglise. La présence d’un prêtre est un encouragement à vivre cette démarche d’Eglise.
Pour bien manifester la présence de Jésus nous exposons le Saint Sacrement durant la prière pour l’effusion de l’Esprit. Est-ce nécessaire ?
“Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux.” (Mt 18, 20)
Quand nous prions pour l’effusion de l’Esprit Jésus est donc pleinement présent, comme il l’est dans toute assemblée réunie en son nom.
Comme l’ensemble du groupe entoure la personne qui demande l’effusion de l’Esprit, il ne peut en même temps être centré sur le Saint Sacrement. Il ne paraît donc pas opportun d’exposer le Saint Sacrement durant cette prière.
Est-ce nécessaire d’imposer les mains et comment ?
L’imposition des mains est un geste que l’on retrouve souvent dans les premières communautés chrétiennes dans deux circonstances différentes.
L’une pour instituer des ministres (Ac 6, 6) ou pour envoyer en mission (Ac 13, 3) L’Eglise a conservé ce geste pour les ordinations des diacres, prêtres et évêques, et l’imposition des mains se fait alors sur la tête de l’ordonné.
L’autre imposition des mains s’effectue pour la demande de l’Esprit Saint sur une personne (cf. Ac 8, 17 et 2 Tm 1, 6).
L’imposition des mains est donc un geste enraciné dans la Tradition de l’Eglise. Cependant pour ne pas prêter à confusion avec le geste sacramentel de l’ordination – l’effusion de l’Esprit n’est pas un sacrement – il est nettement préférable de ne pas imposer les mains sur la tête de la personne, mais sur ses épaules.
Faut-il que la personne soit à genoux ?
Cette position est certainement celle qui correspond le mieux à la démarche d’abandon pour recevoir l’effusion de l’Esprit. Cependant, en fonction de l’âge et de la santé de la personne, proposer la position qui conviendra le mieux. Le Seigneur respecte nos limites humaines.
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°6
Les fruits de l’effusion de l’Esprit
par Régine Maire
Les fruits à attendre de l’effusion de l’Esprit sont ceux d’une Pentecôte, aussi bien dans l’immédiat que dans toute la vie chrétienne.
Dieu par son Esprit vient établir sa demeure en l’homme, mais il ne s’agit pas d’un état statique où je m’installe, il s’agit d’un processus dynamique de croissance où toujours l’Esprit est à l’œuvre, doit être demandé et reçu et demande ma collaboration.
Le plus souvent, l’Esprit libère d’abord la louange et chasse les peurs en donnant la paix et la joie et une liberté dans la prière. Tout l’être peut être touché par cette démarche de confiance et de remise de soi à l’Esprit de Jésus qui donne la certitude d’être aimé du Père. La foi, l’espérance, la capacité de recevoir l’amour et d’aimer à son tour s’en trouvent grandies.
L’Esprit nous assure de l’immense bonté de Dieu à notre égard, de sa tendresse de Père et nous libère des fausses images de Dieu que nous portons. L’Esprit nous révèle alors tout ce qui en nous fait écran à cet amour.
C’est désormais toute la vie chrétienne qui peut se déployer à partir de cette expérience spirituelle.
Habituellement on remarque parmi les fruits qui demeurent :
Une confiance illimitée en l’Amour de Dieu, en sa miséricorde. Une conscience approfondie de la présence de Dieu et de la Seigneurie du Christ. D’où une grande audace: on peut tout Lui demander, comme de petits enfants bien-aimés dans un abandon filial et serein. Toute décision sera placée sous la lumière de l’Esprit qui inspire et aide à discerner.
Une plus grande intimité avec Dieu dans la prière. Une prière personnelle et communautaire joyeuse et spontanée, toute remplie de louange et d’action de grâce, de repentir et d’intercession pour toutes les détresses du monde. L’Esprit de Dieu se joint à notre esprit (Rom 8) dans l’adoration comme dans la supplication et le prier ou chanter en langues est une manifestation tangible de cette prière.
Une soif et un goût de la Parole qui devient nourriture essentielle et de tous les instants.
Parfois, une guérison intérieure ou une libération d’entraves, de blocages psychologiques qui éveillent à la vie nouvelle, à la réconciliation, à l’unité intérieure. C’est tout l’être qui peu à peu peut être régénéré.
L’Esprit donne aussi la force pour lutter contre les puissances hostiles et résister aux épreuves : les armes nous sont données pour entrer dans le combat spirituel (Eph. 6, 10-20).
L’Esprit nous envoie vers les autres : en se mettant au service, en témoignant avec assurance par la parole et par les actes. Un des premiers effets visibles est le vif désir de témoigner et de partager la joie. Impossible de garder pour soi le trésor découvert. L’ardeur à évangéliser entre dans les cœurs avec l’amour de Dieu et avec le feu de l’Esprit.
L’amour et la fidélité à l’Eglise deviennent tangibles comme grandit le goût des sacrements, en particulier l’Eucharistie et le sacrement de réconciliation. Le désir que progresse l’unité des chrétiens.
La manifestation des charismes, tels celui des langues ou de la prophétie (nous renvoyons à un dossier à paraître sur les charismes) et tous ceux que le Seigneur confie pour le service de l’Eglise et du monde.
L’expérience concrète des motions de l’Esprit et l’apprentissage du discernement spirituel (d’où la nécessité d’un lieu de relecture).
Par les fruits, l’Esprit Saint reconstitue l’image de Dieu en nous ; voilà pourquoi porter du fruit est un impératif si largement souligné dans les Ecritures.
“Le signe, la preuve de la vie, ce n’est pas le don reçu mais le fruit donné”. (Thomas Roberts)
Galates 5, 22 Mais ce que l’Esprit Saint produit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité,
23 la douceur et la maîtrise de soi. La loi n’est certes pas contre de telles choses !
24 Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont fait mourir sur la croix leur propre nature avec ses passions et ses désirs.
25 L’Esprit nous a donné la vie; laissons-le donc aussi diriger notre conduite.
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°7
Durer dans la vie dans l’Esprit
Par le comité de rédaction et Régine Maire
L’effusion de l’Esprit n’est pas une arrivée mais un commencement. Elle est la porte d’entrée dans la vie dans l’Esprit. Et à ce titre, la période qui suit la demande d’effusion de l’Esprit est particulièrement importante et requiert de la part du groupe et de l’intéressé(e) une attention particulière.
Elle peut être un temps de grand enthousiasme ; elle peut être aussi un temps de désert déroutant. Quelle que soit l’expérience faite, elle demande écoute, partage, formation, pour aider la personne à entrer dans une juste relation à Dieu et grandir dans la vie dans l’Esprit.
Vous trouverez dans cette fiche deux parties :
La première vous propose un certain nombre de moyens pour vivre cet « après effusion de l’Esprit ».
La deuxième partie a trait au combat spirituel inhérent à toute vie chrétienne.
« Si l’ennemi s’aperçoit que quelqu’un est hésitant, sans constance dans le bien qu’il fait et sans grande résolution d’y persévérer, il ne lui laisse de repos ni jour ni nuit ; il ne cesse de l’effrayer et suscite des difficultés à n’en plus finir. Je le sais par expérience – c’est pourquoi j’ai pu parler – et j’ajoute que personne n’en réalise la grande importance ».
Sainte Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection
Quelques moyens possibles pour vivre l’après effusion de l’Esprit
Moyens personnels à mettre en œuvre pour enraciner l’expérience spirituelle
Insistance sur la place de la prière personnelle et de la lecture de la Parole de Dieu
Vie sacramentelle régulière (Eucharistie et Réconciliation)
Relecture personnelle de sa journée ou sa semaine avec la prière d’Alliance
Suivre des formations dans l’Eglise, approfondir personnellement certains documents (par exemple ceux de la préparation) ou le tome II du livre du Père Philippe : « Afin que vous portiez du fruit » )
Se faire accompagner dans la vie
Suivre une retraite spirituelle
Temps de rencontre, de partage, d’écoute, de témoignages
Relecture communautaire avec des témoignages
Rencontres tous les quinze jours en dehors de l’assemblée de prière pour louange, partage de la Parole de Dieu
Temps d’écoute pour ceux qui le désirent
Rencontres régulières après l’effusion de l’Esprit avec support de livres ou autres documents pour prière, louange, relecture et questions, partage de points difficiles : manque de goût pour la Parole, réticence au sacrement de Réconciliation, manque de fraternité…
Un bilan un an après pour approfondir les fruits de l’Esprit
Un groupe de partage un samedi après midi par mois sur l’approfondissement de la vie dans l’Esprit
Temps de formation complémentaire au sein du groupe sur la vie dans l’Esprit
Pour la « Vie dans l’Esprit », des compléments sur le combat spirituel, sur la prière, la Parole de Dieu, l’Eglise, les sacrements (Eucharistie et Réconciliation
Enseignements et formation pour bergers et noyaux au niveau local et régional
un temps convivial mensuel autour d’un repas pour grandir dans la vie fraternelle et apprendre à se laisser aimer par le Seigneur à travers les frères
Participation aux rencontres diocésaines, à une formation biblique,
Se mettre au service, à partir de la reconnaissance de charismes reçus. Il est important que la personne ayant reçu l’effusion de l’Esprit soit insérée dans la vie et l’animation du groupe.
Le combat spirituel
De l’Evangile de Luc, chapitres 3 (versets 21-22) et 4 (versets 1-2 ; 13-17)
Luc 3, 21-22 Après que tout le monde eut été baptisé, Jésus fut aussi baptisé.
Pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe.
Et une voix se fit entendre du ciel: Tu es mon Fils bien-aimé; je mets en toi toute ma joie. […]
4, 1-2 Jésus, rempli de Saint Esprit, revint du Jourdain et fut conduit par l’Esprit dans le désert. Il y fut tenté par le diable pendant quarante jours.
13 Après avoir achevé de tenter Jésus de toutes les manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à une autre occasion.
14 Jésus retourna en Galilée, plein de la puissance du Saint-Esprit. On se mit à parler de lui dans toute cette région.
15 Il y enseignait dans les synagogues et tout le monde faisait son éloge.
16 Jésus se rendit à Nazareth, où il avait été élevé. Le jour du sabbat, il entra dans la synagogue selon son habitude. Il se leva pour lire les Écritures
17 et on lui remit le rouleau du livre du prophète Isaïe. Il le déroula et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer la délivrance aux prisonniers et le don de la vue aux aveugles, pour libérer les opprimés, pour annoncer l’année où le Seigneur manifestera sa faveur.
La dynamique décrite par ce texte de Luc constitue en quelque sorte un modèle de la vie dans l’Esprit : Après avoir reçu le baptême dans l’Esprit ne nous étonnons pas d’être affrontés au combat spirituel et d’être envoyés en mission!
Nous sommes ici témoins de l’expérience intérieure de Jésus, expérience qui le met en contact immédiat avec le Père, brèche qui s’ouvre et qui permet au Père de se révéler dans la puissance de l’Esprit.
L’Esprit révèle à Jésus son identité et lui permet d’accueillir le Père. Expérience trinitaire que nous sommes appelés à faire et qui va pénétrer tous les aspects de notre vie pour nous conformer au Fils.
Le combat spirituel
Sans transition, Jésus est conduit en tentation : ” Aux perspectives du ciel ouvert font place les horizons désolés du désert; à la tendresse et à la fierté du Père, la figure sinistre du diable; au réconfort et à la paix de l’Esprit, les suggestions et les menaces du tentateur.” (Jacques Guillet Jésus-Christ hier et aujourd’hui, DDB).
« De la même façon, après les premiers temps d’enthousiasme débordant de ceux qui ont vécu une expérience d’effusion de l’Esprit, viennent ceux de la purification, de la « nuit », de l’aridité de la prière, de l’impression de pauvreté spirituelle qui ne fait que s’accentuer. En fait, l’Esprit Saint est toujours là, plus peut-être que durant les moments de ferveur sentie ! Simplement, il faut apprendre à l’accueillir comme il vient. Cette souplesse, qui suppose un dépouillement, est une manière concrète de prouver notre amour : quand on aime vraiment, on passe au delà de tout ». (P. François-Régis Wilhélem, Dociles à l’Esprit, Editions des Béatitudes, p. 78)
« J’ai vu beaucoup de personnes conduites au désert après avoir demandé l’effusion de l’Esprit ; je dirais même très volontiers que ce passage au désert fait partie de la logique de cette demande. Les formes de désert sont multiples mais toujours adaptées à la personne que l’Esprit y pousse. D’ailleurs personne ne peut aller au désert sur sa propre initiative, il faut y être propulsé par la force de l’Esprit. Alors se livre le grand combat de l’amour ou mieux le combat avec l’Amour. » (Père Paul Houix, La brisure du cœur, D.D.B., p.121).
Car c’est dans la tentation que va se révéler en profondeur le mystère de cette relation au Père. Jésus vit pour Dieu, pour accomplir sa mission. L’enjeu est de savoir s’Il est le Fils de Dieu, si son attachement au Père va résister à la faim et au besoin, au désir de puissance et de domination, à la richesse et au pouvoir.
Ainsi pour nous: la vie spirituelle n’est pas une vie protégée, à l’abri du mal, ignorante du péché. Mais une vie en plein vent, en plein monde, exposée à ce que peuvent sur nous l’argent, la haine, la jalousie, la peur, le ressentiment, le besoin de dominer, d’être reconnus, d’avoir du succès… Ainsi dans toute son existence, le baptisé dans l’Esprit est appelé à vivre en fils du Père, à être heureux de son Dieu, à choisir la justice, la miséricorde, la fidélité, le service. Sachant qu’en lui sont déposées les armes du combat contre les forces du mal:
« Prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Evangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu (Eph. 6, 13-17) ».
Ainsi le combat spirituel est la situation normale du chrétien…Avec la force et le courage de l’Esprit, lui est donnée la capacité de reconnaître la tentation, de discerner quelle est sa vérité et quelles sont les illusions qui le traversent. C’est le discernement spirituel. A tous moments je peux vérifier le souffle qui m’anime et me fait agir, je peux éprouver les mouvements qui m’habitent et vérifier d’où ils viennent. C’est cela se laisser mener par l’Esprit et le Père “ne peut refuser son Esprit à ceux qui le lui demandent.” Nous reviendrons dans un autre dossier sur le discernement spirituel en particulier le discernement communautaire. Au plan personnel, nous pouvons indiquer cependant quelques repères.
Le discernement spirituel
Le discernement est d’abord signe de vie “ici et maintenant”: se réfugier dans le passé ou se projeter sans cesse dans le rêve et le futur ne permet pas une relation réelle avec soi-même ou avec Dieu et les autres. Discerner se fait souvent à partir des fruits…ce qui est relativement simple si l’on se met dans la vérité. Plus délicat est de reconnaître ce qui me fait vivre et agir. Voici un critère possible : “le bon sens éclairé par la foi et la recherche de conformité au Christ et à l’évangile” peut suffire si je prends le temps de le vérifier avant de parler ou d’agir. Parfois une motion intérieure m’interpelle comme si le Seigneur ne pouvait pas ne pas m’avertir! Cela demande une grande attention à ce qui me traverse, une capacité de “sentir“: paix, joie, douceur ou agitation, peur, mauvaise tristesse… qui sont des indicateurs sur le chemin de la liberté : “Voici ce que je demande à Dieu dans ma prière: que votre amour grandisse de plus en plus, qu’il soit enrichi de vraie connaissance et de compréhension parfaite, pour que vous soyez capables de discerner ce qui est bien” (Ph 1, 9-10).
Au quotidien
Le discernement permet d’ajuster sa vie à l’évangile car après baptême et tentations, Jésus revient en Galilée… comme après l’effusion de l’Esprit chacun retourne dans sa Galilée, en sachant que si j’ai changé, mon environnement lui n’a pas changé et que c’est là-même que le Seigneur m’attend, c’est là que se continue sa création. C’est là que je suis appelé à mettre en pratique l’Evangile, en résistant aux tentations de pouvoir, d’orgueil, d’oppression, de mensonge, en entrant dans la confiance, dans le respect de moi-même et de l’autre quel qu’il soit, en me laissant conduire par les valeurs de l’Evangile : le partage, le pardon, l’amour et en combattant ce qui s’y oppose dans la vérité et la justice.
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« J’ai connu pas mal de difficultés dans ma vie et pendant 18 ans, j’ai fait monter vers Dieu une prière inlassable pour un grave souci. Je n’en pouvais plus de solitude spirituelle quand j’ai connu ce groupe de Pentecôte dont je ne connaissais rien.
Au bout de six mois, j’ai demandé l’effusion de l’Esprit avec en moi un sentiment d’urgence. J’avais la foi mais depuis ce jour de l’effusion de l’Esprit, ce ne fut plus une simple croyance : Jésus est devenu une personne, vivante qui m’accompagne à chaque instant.
Des choses se sont dénouées dans ma vie et surtout mon cœur a changé : beaucoup moins d’inquiétude, une paix incroyable, une légèreté et même les premiers temps une gaieté « anormale ». Moi, la timide me voici m’affirmant, parlant, osant : mes proches sont très surpris… Eh moi donc ! Quelle merveilleuse expérience que cette force joyeuse déployée en moi qui me pousse vers les autres ! Et cette louange qui monte spontanément, soudainement dans mon cœur.
Je vis, Alléluia ! (Danielle)
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Plongé dans l’enfer de l’alcool pendant des années, je venais de m’engager sur un chemin d’abstinence, soutenu par une religieuse lorsque j’ai été accueilli dans un groupe de prière charismatique il y a trente ans. J’y ai vécu une première effusion de l’Esprit ; ce fut le début d’un renouveau de vie au plan spirituel, avec la redécouverte de la Parole de Dieu, de la prière personnelle, de la vie sacramentelle.
J’y ai puisé la grâce de la fidélité à ma femme et au sacrement de mariage après notre divorce. Libéré de l’alcool, je me suis engagé dans le partage avec d’autres qui étaient encore prisonniers : prisonniers de l’alcool, prisonniers de la misère (Quart-monde), détenus (équipe d’aumônerie et visiteur de prison). Je me suis laissé accueillir par l’Eglise. Toujours relié au groupe de prière, je continue à découvrir d’autres merveilles dans la Parole de Dieu, dans le partage avec les plus petits et les laissés pour compte. Peu à peu, ils me font découvrir ma place dans l’Eglise comme pierre vivante, en solidarité avec tous les bien-aimés de Dieu, et avec le désir de me laisser conduire par le souffle de l’Esprit Saint. (P…)
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« Grâce à toi, je saute le fossé.Grâce à mon Dieu, je franchis la muraille. » (Psaume 17, 30)
Dans ma vie, j’ai connu plusieurs épreuves.
Tout d’abord, quand j’étais enfant, à cause de notre situation familiale, j’ai toujours senti peser sur moi le regard négatif des autres.
Puis, à l’âge de vingt ans, mon mari est décédé, fauché par une voiture. J’avais un enfant de 15 mois et j’étais enceinte du deuxième.
Je me suis remariée. Mon deuxième mari a été très gentil pour moi et pour mes enfants. Son décès, il y a deux ans a fait ressurgir toutes mes anciennes souffrances et m’a plongée dans la dépression. J’étais seule dans ma douleur car ma mère qui m’avait beaucoup aidée lors de mon premier veuvage, était décédée quelques années avant, au même endroit et de la même manière que mon premier mari.
C’est quelques mois plus tard que je suis arrivée au groupe de prière qui m’a beaucoup aidée. J’étais alors sous antidépresseurs. La prière et l’aide fraternelle m’ont redonné courage et force. On m’a proposé de prier pour moi, de demander au Seigneur de renouveler en moi la force de l’Esprit Saint reçu à mon baptême, ainsi que tous ses dons. Après cette nouvelle effusion de l’Esprit Saint, j’ai rapidement constaté la différence : le Seigneur m’a transformée, il m’a libérée de la crainte et des complexes qui me paralysaient depuis mon enfance. Moi, si timide et craintive, j’ai trouvé confiance en moi. Dans mes activités et dans mes relations, je ne me reconnaissais pas et les personnes que je fréquentais depuis plusieurs années trouvaient que j’avais beaucoup changé. Maintenant, je m’adresse sans crainte à des inconnus, je noue même des sympathies, je propose mes services pour aider les autres alors que je restais toujours seule dans mon coin. Je n ‘ai même plus peur de l’orage !
Je reconnais que ce que l’Esprit Saint a fait pour les Apôtres le jour de la Pentecôte, il l’a fait pour moi aussi. Je loue le Seigneur, je le remercie sans cesse pour ce changement radical, pour la force qu ‘il me donne pour surmonter mon chagrin, pour vivre dans la paix et accomplir les tâches habituelles ou imprévues avec plus d’entrain et de joie.
Je te rends grâces Seigneur, parce que je sais que ce que tu fais pour moi chaque jour, tu le fais aussi pour ceux qui te le demandent.
Gloire à Toi, Seigneur ! (Marie)
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°8
Accueillir et inviter à accueillir le don de l’Esprit Saint en paroisse
Par Pierre Chieux
Toute la vitalité des groupes de prière du Renouveau charismatique s’origine dans le fleuve d’eau vive (Ez 47, Ap 22) jaillissant du Christ. La grâce de Pentecôte, le don de l’Esprit Saint, fait de nous les témoins d’une Vie nouvelle répandue là où étaient les eaux les plus salées; les témoins d’une Lumière proclamée au cœur de nos ténèbres (Jean 1).
Ce serait agir contre la nature même de ce Don que de le confiner en nous-mêmes, ou en quelque cercle d’initiés. Il nous est cependant difficile de communiquer ce qui nous touche aussi intimement. En fait, partager notre flamme aux personnes de notre environnement proche (notre famille, nos amis, notre paroisse) est une chose des plus difficiles, car elle remet en cause nos habitudes relationnelles ordinaires.
Nous souhaitons ici développer quelques points concernant la proposition de l’accueil du don de l’Esprit Saint, à notre environnement proche, et en particulier à nos paroisses.
Les obstacles à l’accueil du don de l’Esprit Saint en paroisse. Comment les franchir ?
Elle est bien connue la réplique attribuée à Mère Térésa à qui un journaliste demandait : « Quels sont, ma sœur, les plus grands obstacles que vous voyez à l’annonce de l’Evangile? » Elle aurait répondu : « Vous et moi, Monsieur ». Cette boutade met l’accent sur un point capital. Nous ne sommes pas les promoteurs, les experts, les gardiens d’un nouveau style de vie chrétienne, nous sommes envoyés en tant que témoins (Actes 1, 8). L’Esprit Saint n’a de cesse d’œuvrer à rendre nos vies fécondes, en déployant son feu en nous. Et Il ne peut le faire que si nous lui soumettons librement et activement tout notre être (volonté, intelligence, sensibilité, forces…). Tant que nous résistons tant soit peu à sa flamme, nous ne faisons qu’empêcher ou atténuer l’œuvre de Dieu, qui est infiniment plus grande, plus profonde et plus large que tout ce que nous pouvons concevoir.
Le second obstacle est le type de regard que nous portons sur les autres. Très souvent nos relations sont altérées ou bloquées par nos sensibilités ou nos jugements, tout particulièrement par l’empire des non-dits ou jugements collectifs. Or nous ne pouvons rayonner la Lumière si notre regard est aveuglé. Cependant, plus nous avons été fortement touchés par la grâce de Pentecôte, plus nous pouvons aussi être tentés de souhaiter que d’autres la reçoivent de la même façon et selon les mêmes repères que nous. C’est le dialogue avec nos frères en Christ et nos proches qui nous fait découvrir à quel point l’appel de Dieu et la réception de la grâce sont toujours uniques. C’est en nous risquant en de vraies relations que l’Esprit de Vérité fait la lumière sur nos sensibilités et nos jugements et ouvre nos cœurs à l’émerveillement.
Nier l’existence de ces obstacles, de ces fortes résistances en nous, reviendrait à demeurer dans l’aveuglement. La première démarche à vivre est donc la prise de conscience de nos réactions à toute forme de critique, de contretemps, de provocation. Et celles venant de notre environnement proche sont nombreuses et peuvent avoir une longue histoire. L’autojustification, l’agressivité, la déprime, la coupure de relations, sont des attitudes qui révèlent que nous restons en nos résistances. Soyons-y vigilants, car lorsque nous les repérons, c’est le signe qu’il est urgent de nous laisser, au cœur de ces difficultés, regarder par le Christ, qu’il est urgent d’écouter les inspirations concrètes de l’Esprit Saint en vue de les mettre en oeuvre. Selon les cas et l’habitude cela peut se faire en quelques instants ou demander des années. Mais c’est ainsi que nous pourrons peu à peu témoigner de la priorité que nous donnons à l’œuvre de Dieu.
Comment s’y prendre pour proposer d’accueillir le don de l’Esprit Saint en paroisse ?
Alors que pendant toute la nuit les disciples ont pêché sans rien prendre, au petit matin, un inconnu (c’était Jésus), les hèle de la berge et leur dit de jeter le filet de l’autre côté. Le poisson est souvent là où nous le pensions le moins, et ceux qui nous le révèlent sont aussi ceux auxquels nous ne penserions jamais demander conseil. Plus nos ressources humaines et spirituelles sont riches, plus il est important de demander au Maître de la moisson de nous appeler à son service, là où Il veut et comme Il veut, sans aucune condition de notre part. Exprimer ce désir dans la prière individuelle et de groupe, prier nominativement pour les personnes ou situations qui pourraient y mettre obstacle, voilà un premier pas qui met tout en route. Soyons-en certains, le Seigneur écoute toujours cette prière et nous équipe pour faire de nous de bons et fidèles serviteurs. Mais il faut nous préparer à ce que notre prière soit exaucée par des voies qui nous demanderont d’avancer dans le chemin du dialogue vrai, du non-jugement, et de la mise en oeuvre des inspirations de l’Esprit.
Il se peut en effet que soudainement un service nous soit demandé par nos responsables pastoraux (prêtres, équipes paroissiales, diocèse…). Dans ce cas, l’insertion pastorale et ecclésiale de ce service étant d’emblée assurée, notre responsabilité est de veiller à nous laisser inspirer par l’Esprit Saint dans la façon de vivre cette tâche et d’illuminer toutes les relations qui en découlent. Si par contre, nous sommes poussés par l’Esprit Saint à une initiative spécifique qui nous motive, il nous faudra avec d’autant plus de vigilance la soumettre à nos pasteurs. Car dans tous les aspects d’une démarche de proposition d’accueil du don de l’Esprit en paroisse (date, lieu, façon de nous y prendre, parole à dire, méthode à suivre, contacts à prendre) nous sommes invités à avancer en nous appuyant sur le Seigneur et non sur nos propres jugements.
Dans nos contacts avec les responsables pastoraux il est important de témoigner personnellement de la grâce que nous avons reçue et d’entrer en une vraie écoute. Ce n’est que lorsque le dialogue est établi que nous pouvons échanger quant aux façons dont nous pourrions partager cette grâce. Il y a en effet diverses façons de préparer des groupes et des individus à accueillir le don de l’Esprit Saint. Plus nous en connaissons, plus nous sommes conscients de l’essentiel et de l’accessoire. Mais s’il est bon de se référer aux méthodes que nous avons pratiquées et qui sont documentées, il faut reconnaître que c’est d’abord au cœur d’un vrai dialogue avec les autorités pastorales que se manifestera et se discernera l’action de l’Esprit Saint. C’est là que seront reçus des éléments clefs quant aux manières de faire, dates, personnes à inviter… c’est là que l’enthousiasme naîtra.
Une proposition de démarche ne peut être pleinement accueillie en paroisse que si le pasteur (prêtre responsable) la désire, la discerne comme venant de l’Esprit, et l’annonce. Elle sera d’autant plus fructueuse si l’équipe paroissiale s’y implique et même y trouve concrètement une place selon les charismes de chacun. Le groupe du Renouveau quant à lui, porte toute son attention sur l’écoute de l’Esprit Saint et de la Parole, sur les démarches de Foi en Christ qui sont proposées, et sur la qualité de la louange au Père. C’est à ce titre que son service sera apprécié. Une relecture avec le prêtre et l’équipe paroissiale à l’issue de la démarche proposée permet à la fois d’en remettre les fruits à l’attention pastorale de la paroisse et de rendre grâces à Dieu.
Celui qui donne tout ce qu’il a, reçoit au centuple avec en prime la Vie.
S’engager, en groupe de prière, au service d’une proposition d’accueil de l’Esprit Saint en paroisse, c’est y consacrer du temps, et rompre bien des habitudes acquises et entretenues. En fait, c’est s’engager à se dessaisir de ce que l’on a de plus précieux : notre façon spécifique d’accueillir le don de l’Esprit Saint. Chaque fois que nous nous laissons conduire à partager la grâce qui nous habite nous sommes amenés à de profondes purifications et aussi à des découvertes, y compris dans la façon de vivre la vie charismatique.
C’est en proposant la grâce de Pentecôte hors de notre environnement habituel que nous prenons conscience de la propension que nous avons à faire passer nos bonnes oeuvres, intentions et actions avant l’œuvre de Dieu. Grandit alors en nous le désir de nous soumettre davantage à l’action du Christ. Ce sont les autres, surtout les plus proches ou avec qui les relations sont les plus difficiles, qui nous révèlent les trésors qui se cachent au cœur de nos plus grandes faiblesses. C’est en ouvrant les autres à l’accueil du don de l’Esprit que dans le même mouvement nous sommes interpellés à L’accueillir à une profondeur nouvelle pour nous-mêmes.
Entrons en des relations nouvelles au risque d’y tout perdre, hormis ce qui ne peut nous être ravi. Osons le risque du service de l’Eglise, non pas celle que nous voyons de nos yeux et de nos jugements, mais celle que nous découvrons selon le regard que l’Esprit Saint et le Christ nous donnent. Alors nous connaîtrons quel est le projet de Dieu pour le Salut des hommes.
Oser toujours et jusqu’au bout ce que vous souffle l’Esprit Saint…
De nouvelles élections berger-noyau dans notre groupe en septembre dernier ont favorisé quelques nouveaux changements, oui mais…“on se sentait si bien dans nos bonnes vieilles habitudes“, et une personne me disait : « mais nous, on aime bien comme cela, ronronner c’est bien aussi ». Oui, c’est confortant !
Mais n’est ce-pas là le signe des prémices d’un début de tiédeur de notre foi ?
Un changement tout simple de mise en place de chaises dans la salle où nous nous réunissions avait « perturbé » ! Et pourtant ce n’était pas grand-chose, mais ce fut un des petits signes très «parlants» ! Sommes-nous toujours prêts à aller au large, là où l’Esprit Saint veut nous conduire ou sommes-nous installés au port de plaisance ?
Alors, il nous est apparu clairement qu’un renouvellement de l’effusion de l’Esprit pour tout le groupe (nouveaux et anciens) était nécessaire. Puis dans la prière, nous avons reçu très fortement qu’il était peut-être temps de l’ouvrir en paroisse, à tous, de faire partager ce que nous vivions dans le “cocon“ du groupe, par une démarche préparatoire avec comme intitulé : « Redécouvrir la grâce de notre Baptême ». Plusieurs points nous ont semblé importants pour cela :
l’accord de tous les prêtres du secteur, pour vivre la communion et l’unité en paroisses et en Eglise
une église pas trop grande pour pouvoir retrouver une ambiance de proximité,
des enseignements simples et adaptés à tous,
redonner le “goût“ des sacrements.
Nous nous sommes donc retrouvés, quatre jeudis soirs. Une première soirée « spéciale groupes de prière » des environs pour un enseignement plus spécifique sur la louange, et trois soirées ouvertes à tous, et une finale pour la dernière étape de l’effusion.
« Si tu as la foi comme une graine de moutarde… »
« En vérité je vous le dis, si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne : transporte-toi d’ici à là, et elle se transportera : rien ne vous sera impossible » (Mat. 17, 20).
Froid, pluie, neige, tempête… tout était là pour décourager ! Et pourtant, alors que nos espérances avaient misé une cinquantaine de personnes au mieux, voilà que l’église s’est remplie et toujours plus, de semaine en semaine. Cent vingt à cent cinquante personnes chaque soir sont arrivées des quatre coins de l’horizon et même de départements voisins. Louange chantée, prière du cœur, enseignements…Une heure trente de ferveur, vécue ensemble, tous horizons confondus pour se reposer soi-même cette question ou la vivre : “Où en suis-je de ma rencontre personnelle avec Jésus ? “. Beaucoup ont été touchés, dans la simplicité, l’accueil et l’abandon.
Une soirée pas comme les autres…
Puis arriva la soirée du pardon. Comme le nombre grandissait de soirée en soirée, nous allions avoir besoin de prêtres pour le sacrement de Réconciliation, que nous souhaitions individuel. Le matin de chaque soirée, un pôle de prière se réunissait pour intercéder pour le soir même, et j’entends ce jour là : « cette fois-ci, c’est sûr on n’aura pas assez de prêtres ! ». Comme le peuple d’Israël, notre confiance restait encore bien pauvre, et pourtant, nous avions vu des merveilles ces dernières semaines. Alors nous nous reprenons, et nous insistons sur la force de la prière, sur l’unité entre nous pour demander : « Seigneur, nous osons t’en demander au moins douze comme les apôtres ».
Devinez combien nous avons eu de prêtres le soir même ? Douze prêtres venus de partout et de loin jusqu’à plus d’une heure de route pour certains, pour venir confesser ! Je retiens entre autre une phrase rapportée de l’assemblée : « Je n’ai jamais vu cela … que c’est beau ! » Oui l’Eglise est belle ! Le témoignage mémorable fut celui de ces douze prêtres : qui après avoir confessé un à un ceux qui le souhaitaient, se sont confessés mutuellement eux-mêmes à genoux : moment fort d’unité, peuple et pasteurs réunis par l’Esprit face à la tendresse du Père.
Oui, mais impossible chez nous …
N’est ce pas ce que d’avance on peut si vite penser ? Et nous-mêmes, les premiers. Pourtant ceci est le témoignage d’un petit groupe de prière, “perdu dans les montagnes“ aux hivers très longs… qui regarde aussi de loin avec action de grâce les groupes aînés qui ont peut-être plus d’entrain, de ferveur, de participants etc …
Jeunes et vieux et chacun avec ses différences. Nous savons que nous ne pouvons pas demander la même chose à chacun, et pourtant, chacun est unique et a sa place. Cette année nous avons vraiment fait l’expérience que les temps pressent pour annoncer la Bonne Nouvelle. Oui, le chrétien fort de Jésus témoigne, sa Lumière entraîne les autres… N’ayons pas peur, Dieu peut tout !
Partons avec Lui au large, c’est maintenant, pour toi, pour moi, pour tout baptisé. Christ a besoin de nous, il compte sur nous.
« …Rien ne vous sera impossible » (Mat. 17, 20). Osons-nous encore y croire ? Prions toujours pour retrouver et garder l’élan de notre baptême dans la grâce de Pentecôte. Nous pouvons le dire pour l’avoir vécu : si c’est possible, même chez nous, alors pourquoi pas demain … chez vous ! (Claire Lavancier)
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LA GRÂCE DE PENTECÔTE 2 Fiche n°9
Quelques propositions de temps de formation
Remarques préliminaires
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Les fiches proposent 3 textes de référence dans les Actes des Apôtres : Ac 4,29-31, Ac 8,15-17, Ac 10,44-48 et Ac 19,2-7. Ils font partie des textes fondamentaux pour aborder le thème de l’Effusion de l’Esprit, mais il est possible bien entendu de choisir un autre passage de la Bible. Mais quelle que soit la pédagogie retenue il est fondamental que la formation s’appuie d’abord sur la Parole de Dieu.
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Préparer un temps de formation demande toujours que la préparation soit vécue dans la prière, dans la disponibilité à l’Esprit Saint, et ceci, quelles que soient la durée et l’importance de la formation : un petit enseignement d’une dizaine de minutes dans le cadre de l’assemblée de prière ou tout un week-end ou même une session de plusieurs jours.
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Les durées ne sont données qu’à titre indicatif et doivent être adaptées à chaque rencontre. Elles ne concernent que les activités de formation. Il faut aussi tenir compte des temps nécessaires pour les reprises, les informations, les déplacements, …
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Revoir dans l’introduction le paragraphe “Comment utiliser ces fiches de travail“. En effet, les propositions qui suivent doivent rester une aide pour l’organisation de temps de formation. A chacun de les adapter en fonction des circonstances.
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De même, durant la formation elle-même, les animateurs devront accepter de se laisser bousculer par l’Esprit, que ce soit au niveau du programme, de leur préparation ou des horaires. L’important est de rester disponible aux motions de l’Esprit. Une petite équipe d’animation permet de les reconnaître et de les discerner.
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Ces propositions de temps de formation sont intégrées à ce dossier “Grâce de Pentecôte II”. De ce fait elles ne s’appuient que sur les documents contenus dans ce dossier. Cependant il est tout à fait possible et même souhaitable dans une formation sur l’effusion de l’Esprit, de s’appuyer sur le thème de la grâce de Pentecôte abordé dans le 1er dossier.
Rencontre d’une journée
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Public : bergers et noyaux récents, peu ou pas formés
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Axes de la pédagogie :
– matin : l’effusion de l’Esprit et ses fruits
– après midi : la préparation,
la demande de l’effusion de l’Esprit
l’après effusion de l’Esprit : durer dans la vie dans l’Esprit
Temps d’accueil et de louange (30 mn)
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Travail biblique (15 mn)
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sur la fiche n°1 avec les 4 textes proposés
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introduction au travail sur la Parole
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lecture commune et priante des 4 textes
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travail personnel court à partir des questions proposées
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Enseignement (1 h)
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L’effusion de l’Esprit et ses fruits, à partir des fiches n°2, n°3 et n°6.
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Pause
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Témoignages (15 mn)
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permettant de rendre concret l’enseignement précédent
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nécessité de prévoir avant les personnes qui témoigneront
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Groupes de partage (30 mn)
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Que sont devenues les grâces vécues à l’effusion de l’Esprit ?
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à partir des questions des fiches n°2 et n°3.
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l’équipe d’animation sélectionnera la ou les questions en fonction des participants et des points qui auront été abordés durant l’enseignement.
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Repas
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laisser un temps suffisant pour les échanges entre les personnes.
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Louange
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Enseignement (45 mn)
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L’effusion de l’Esprit :la préparation et la demande à partir des fiches n°4 et n°5
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Pause
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Eucharistie (1 h)
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Enseignement (45 mn)
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Durer dans la vie dans l’Esprit à partir de la fiche n°7
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la vie dans l’Esprit, après l’effusion de l’Esprit
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le combat spirituel
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Partage d’expérience (30 mn)
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Proposer plusieurs témoignages d’accompagnement des personnes à la suite de l’effusion de l’Esprit.
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Repas
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Assemblée de prière (1 h 30)
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Temps de prière charismatique. Ne pas organiser ni diriger la prière, mais rester vigilant pour discerner et aider à unifier ce qui se vit dans l’assemblée. En effet il serait surprenant, après cette journée de formation, que l’effusion de l’Esprit ne soit pas présente dans les interventions.
A priori, sauf cas particuliers, il ne paraît pas opportun de prier pour l’effusion de l’Esprit pour ceux qui n’auraient pas encore vécu cette expérience. Il est préférable d’inviter ces personnes à effectuer cette démarche dans leur groupe de prière. Ces cas devraient être assez peu nombreux compte tenu qu’il s’agit d’une rencontre pour bergers et membres des noyaux.
Par contre l’équipe d’animation devra s’interroger et discerner sur la possibilité pour certains de renouveler cette demande d’effusion de l’Esprit.
Documents annexes
Nous vous proposons trois types de documents à utiliser selon vos besoins et les circonstances.
- — Le premier, autour de Nicodème et de la Samaritaine, peut être proposé dans le cadre d’une préparation à l’effusion de l’Esprit comme soutien de méditation et de réflexion.
- — Le second contient un certain nombre de textes de la tradition de l’Eglise, pouvant éclairer un enseignement par exemple
- — Le troisième est un témoignage
Deux rencontres avec Jésus, parmi bien d’autres, sont relatées dans l’Evangile : celle de Nicodème qui prend l’initiative d’aller voir Jésus et celle de la Samaritaine où Jésus vient à sa rencontre.
Nicodème (Jn 3, 1-22)
Toi qui demandes l’effusion de l’Esprit, approche–toi de Nicodème, son cheminement peut t’aider à accueillir le don de l’Esprit Saint.
Il vient à Jésus avec une intention droite : connaître ce rabbi qui vient de la part de Dieu. C’est une approche très différente de celle des pharisiens qui le mettent à l’épreuve ou celle d’Hérode qui attend un miracle.
Vérifie la qualité de ton désir de rencontrer Jésus.
Il vient de nuit, car peut-être a-t-il un travail qui le retient tout le jour ? Ou pour éviter le regard ou les commentaires désobligeants ou ironiques de ses collègues ?
Toi aussi tu peux venir voir Jésus, de nuit, seul et libre.
Il écoute avec un cœur d’enfant les paroles de Jésus. Au fond de lui, tout rabbi qu’il est, sommeille un enfant : « Comment un homme peut-il naître étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? ». Pourrait-il dire de telles paroles devant ses collègues théologiens ?
Laisse exprimer l’enfant en toi qui aspire à la vie qui « vient d’en haut ». L’Esprit veut te rejoindre dans les profondeurs de ton humanité.
« Tu es maître en Israël, et ces choses-là tu ne les saisis pas ? » Jésus a dû avoir un sourire amusé en parlant ainsi à Nicodème. Malgré tout ton bagage intellectuel, tu ne saisis pas que tout « vient d’en haut ».
Et toi, baptisé, confirmé, engagé peut-être dans l’Eglise, prêtre, religieuse…tu ne saisis pas que toute fécondité vient de Dieu ?
Il discute au départ, mais ensuite laisse beaucoup de place à Jésus. C’est un beau dialogue entre Nicodème au cœur ouvert et vulnérable à la grâce et Jésus « qui baptise dans l’Esprit et le feu ».
Vis, toi aussi, cette démarche avec un cœur ouvert et avide de recevoir cette puissance de vie qui vient du cœur de Jésus.
Nicodème se tait et Jésus seul parle et lui révèle la totalité du plan d’amour du Père sur le monde (v.11 à 22).
Ouvre ton cœur, pose les questions, entre en silence pour écouter la parole d’amour du Père pour le monde, pour toi… et reçois l’Esprit.
Dans son « activité professionnelle » de pharisien (Jn 7, 45-52), Nicodème ose défendre Jésus et dire à ses collègues : « Notre loi juge-t-elle un homme sans d’abord l’entendre et savoir ce qu’il fait ? »
Une manière de vivre dans l’Esprit Saint est d’avoir une qualité dans ton travail.
Nicodème prend soin du corps de Jésus (Jn 19, 39)
Deviens par l’effusion de l’Esprit un serviteur de la miséricorde de Dieu
La Samaritaine (Jn 4, 1-42)
Toi qui demandes l’effusion de l’Esprit, contemple la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, elle t’aidera à accueillir cette eau vive.
Jésus fatigué se tient assis au bord du puits de Jacob. Il attend la rencontre. Dès l’arrivée de la Samaritaine, Jésus dit : « Donne-moi à boire ».
Dieu t’attend, il a soif de ta présence. Entends-tu cette demande de Jésus ? Quel est ton désir ?
La Samaritaine est surprise qu’un Juif lui demande à elle, Samaritaine, de lui donner à boire. Les deux peuples étaient ennemis.
Accueille Jésus même s’il te rejoint par des chemins inhabituels, même s’il te parle par l’étranger, l’ennemi.
Jésus parle du don qu’il veut lui faire : « Si tu savais le don de Dieu ». Il vient creuser le désir en elle, le désir de cette eau vive. Mais la Samaritaine s’inquiète plus de comment cela se peut-il, que du don offert par Jésus ?
Ne te pose pas trop de question, laisse-toi faire, entend Jésus te dire au fond du cœur : « Si tu savais le don de Dieu », avance dans la foi.
Jésus ne répond pas aux questions de la femme, mais la rejoint dans sa préoccupation quotidienne de venir chercher de l’eau au puits. Il insiste sur l’importance de cette « source d’eau vive jaillissante en vie éternelle ». Les yeux et le cœur de la Samaritaine s’ouvrent, ses certitudes sont ébranlées. Elle exprime son désir de « boire de cette eau afin de ne plus avoir soif. »
Jésus te rejoint dans ton désir, ta soif, dans ce qui t’habite au plus profond du cœur. Sois attentif à sa Parole. Seul Jésus peut étancher ta soif.
Jésus interpelle la Samaritaine sur sa vie, sur ses maris… Il ne la juge pas, mais l’invite à faire la vérité, car « la vérité vous rendra libre ».
Tu désires être libre et Jésus veut te libérer de tous les esclavages du péché. Fais la vérité dans ta vie sous le regard de miséricorde de Dieu et l’onction de l’Esprit Saint.
La Samaritaine repart en courant dans son village pour annoncer qu’elle a rencontré le Christ et nombreux sont les Samaritains qui se convertissent.
Partage avec d’autres le don reçu, dis que tu as rencontré le Christ, qu’il attend chacun pour lui donner l’eau vive, c’est-à-dire l’Esprit Saint.
Les rencontres de Jésus avec Nicodème et avec la Samaritaine nous montrent selon deux cheminements différents comment le désir de Dieu et celui de la personne se rejoignent.
Le désir de Dieu est de te combler de son amour, de te sauver, de te guérir, de te redire que tu es son enfant bien aimé et de te faire héritier du Royaume.
Le désir de l’homme s’exprime à travers la demande de la Samaritaine : « Seigneur, donne-moi cette eau afin que je n’aie plus soif »
C’est ton désir de répondre à tant d’amour, en t’unissant au désir du Christ, en t’abandonnant à l’Esprit Saint, en vue de t’ajuster à la volonté du Père. La préparation de l’effusion de l’Esprit va consister à :
Approfondir et accueillir le désir de Dieu pour toi,
Découvrir et laisser creuser en toi ton propre désir
A travers l’écoute ensemble de la Parole de Dieu, le partage avec les frères et les sœurs, la prière personnelle et la prière communautaire, peu à peu ton cœur s’ouvre, Dieu se révèle à toi et en toi grandit le désir de donner ta vie à Jésus, de te laisser guider par l’Esprit et d’accueillir dans ta vie la volonté du Père.
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Quelques textes de la Tradition
« La montée vers le Royaume exige de la patience et de la générosité. Car ce n’est pas facilement qu’on triomphe de l’attachement aux vanités de ce monde. Ce n’est qu’après avoir supporté avec l’aide de la prière, de multiples tentations involontaires qu’on devient un homme humble, sûr et expérimenté ». (Saint Séraphin de Sarov)
Chantons donc, maintenant, mes frères, non pour agrémenter notre repos mais pour alléger notre travail. C’est ainsi que chantent les voyageurs : chante mais marche. Soutiens ton effort par le chant, n’aime pas la paresse. Chante et marche. Qu’est-ce que cela veut dire : marche ? Progresse, progresse dans le bien. Car, selon l’Apôtre, il en est qui progressent de mal en pis. Toi, si tu progresses, c’est que tu marches ; mais progresse dans le bien, progresse dans la vraie foi, progresse dans la bonne conduite. Chante et marche (Saint Augustin, Homélie pour le temps pascal)
« Si ton frère t’irrite, fais-le venir chez toi et n’hésite pas à aller chez lui, et mange ton pain avec lui, car en agissant ainsi tu délivreras ton âme et il n’y aura pas pour toi d’obstacle au moment de la prière ». (Evagre le Pontique, Moines, 15. Texte cité dans Le discernement des esprits, livre d’un moine chartreux anonyme, Presses de la Renaissance, 2003.)
« Ces petites charités quotidiennes, ce mal de tête, ce mal de dents, cette défluxion, cette bizarrerie du mari ou de la femme ; ce cassement d’un verre, ce mépris ou cette moue, cette perte de gants, d’une bague, d’un mouchoir, cette petite incommodité que l’on se fait d’aller coucher de bonne heure et de se lever matin pour prier, pour se communier, cette petite honte que l’on a de faire certaines actions de dévotion publiquement : bref, toutes ces petites souffrances étant prises et embrassées avec amour contentent extrêmement la Bonté divine, laquelle pour un seul verre d’eau a promis la mer de toute félicité à ses fidèles, et parce que ces occasions se présentent à tout moment ; c’est un grand moyen pour assembler beaucoup de richesses spirituelles que de les bien employer ». (Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, chapitre XXXV)
“Depuis que j’ai découvert l’Esprit Saint dans ma vie (convertie par la grâce du renouveau), si je le pouvais, je demanderais une effusion de l’Esprit tous les jours. Demander l’effusion était pour moi une occasion de faire une démarche profonde de conversion, de demander à être éclairée dans ma vie pour faire des choix en conformité avec la Volonté du Père.
Préparation à l’effusion de l’Esprit Saint (3 mois)
Durant la préparation à l’effusion, j’ai été émerveillée devant la Parole de Dieu éclairée par la lumière de l’Esprit Saint. La Parole de Dieu est vivante, elle parle à chacun d’entre nous de manière différente, aujourd’hui. Les échanges entre les personnes du groupe se préparant à recevoir l’effusion sont édifiants et fortifiants.
Parmi les 16 Paroles proposées, trois d’entre elles m’ont bouleversée.
La première est celle qui se trouve dans le livre d’Osée, chapitre 11, versets 1 à 9, qui parle de l’Amour méconnu de Dieu. Cette Parole, proposée à la première rencontre m’a saisie au niveau des entrailles, de façon tellement profonde que je voulais arrêter ce cheminement. Dieu est Amour, Il nous aime comme un père avec la tendresse d’une mère. Dieu est Père et Mère à la fois ! Mais elle faisait ressurgir aussi des souvenirs anciens et très douloureux. Quand une Parole touche des blessures profondes, le risque est de se bloquer, refusant de vivre un chemin de guérison. Je rends grâce au Seigneur car cette Parole a provoqué la guérison de blessures profondes qui empêchaient ma relation avec Dieu le Père et mon évolution spirituelle sur d’autres points.
La seconde Parole est celle de la vigne véritable (Jean 15, 1-8), en particulier les versets 7 et 8. “Si vous demeurez en Moi et que mes Paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et vous l’aurez. C’est la Gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits et deveniez mes disciples”. Tout est dit dans cette Parole pour devenir un disciple de Jésus.
La troisième Parole est celle qui concerne la source du Temple (Ez 47, 1-12). En imaginant le fleuve de Dieu qui s’écoulait en moi, j’ai été poussée dès le lendemain à faire un examen de conscience. Les zones non irriguées ont été visitées !
Par ailleurs, durant cette préparation, la joie et la paix intérieures n’ont pas cessé de m’habiter malgré une sensation de tempête avec les événements de ma vie.
Prière pour demander l’Effusion de l’Esprit Saint
Le jour de l’effusion, voici la prière simplifiée que j’ai adressée devant tout le groupe de prières. J’ai demandé à être purifiée et unie à la Sainte Trinité pour être un vase communiquant d’amour, de miséricorde, de vérité et de pauvreté. J’ai exprimé le désir d’avoir une Foi contagieuse, une sagesse et un discernement conforme à la Volonté du Père. Enfin, j’ai demandé à devenir un disciple de Pentecôte rempli de l’Esprit Saint et mendiant ses charismes pour les exercer avec zèle et humilité.
Fruits de l’effusion
Depuis l’effusion, j’ai pu noter un certain nombre de fruits comme une soif de Dieu plus grande avec une demande de l’Eau Vive tous les jours (c’est vital !), une prière en langues de plus en plus fréquente et souvent inattendue, une prière d’intercession plus régulière, une louange plus intense, une nourriture quotidienne de la Parole, la découverte de la prière silencieuse qui est très reposante. Les Paroles reçues pour l’effusion et les événements qui ont suivi s’avèrent être des lumières et des confirmations pour mon avenir. Le Seigneur a permis de me montrer la vérité sur des personnes de mon entourage. J’ai été conduite à faire un discernement sur des décisions difficiles à prendre. Une phase de purification et de dépouillement est entamée. C’est également reconnaître la présence du Seigneur dans les petites choses.
Je voudrais terminer sur un fruit de la Miséricorde de Dieu. Au début de la préparation à cette effusion, le Seigneur m’a invitée à pardonner à mon père pour les fêtes de Noël. Cela faisait un an que je ne lui parlais plus. Je suis restée en combat pendant trois jours, je ne pouvais pas accepter l’idée de lui pardonner. Une amie m’a dit à ce sujet : « tu ne respectes pas les commandements de Dieu ; tu dois honorer ton père et ta mère ». Alors, j’ai prié et demandé la grâce de pardonner en esprit et en vérité, en allant au sacrement du Pardon avant d’agir. Le pardon s’est fait par un simple sourire rempli d’amour. Un amour pour mon père est né en moi. Mon père a été envahi de paix et de joie. Le jour de la fête de la Miséricorde, mon père a fait des petits pas de conversion. Soit béni Seigneur, car Tu es Père tout-puissant ! (Nathalie, Toulouse)
1 I.C.C.R.S., Organisme international de coordination et de service du Renouveau charismatique catholique. Refondé en 2019 avec CHARIS International.
2 Baptême dans l’Esprit ou encore effusion de l’Esprit : les deux expressions sont employées pour désigner une même réalité ; avec, en France, l’emploi plus fréquent d’effusion de l’Esprit, pour éviter toute confusion avec une réalité sacramentelle.
3 Voir note en fin de fiche.
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