Une conversion inattendue

Début 2024 j’insiste un peu auprès de Philippe, mon conjoint, pour qu’il m’accompagne à Medjugorje*.
Je projette de partir pour la troisième fois en pèlerinage dans cette ville de Bosnie-Herzégovine où la Vierge Marie apparaît à des voyants depuis près de 40 ans. Des soucis de santé m’imposent une présence bienveillante et rassurante, et je souhaite, sans trop y croire, que ce soit celle de Philippe.
Et puis un jour, il (me) répond OUI !
Stupéfaction. Arrêt sur image. Je ne me hasarde surtout pas à reposer une énième fois la question. Ce OUI se fige. Ne le perturbons pas.
Dès notre inscription, les anges œuvrent. Tout ce qui aurait pu compliquer les préparatifs trouve rapidement solutions. Notre fille qui travaille à Londres peut se libérer exceptionnellement de son bureau de La City pour télé-travailler à la maison et garder les animaux (poules, moutons, chien). Cependant Philippe me prévient qu’il glissera plusieurs romans dans ses bagages, qu’il m’accompagne certes mais qu’il est hors de question pour lui de participer à toutes les messes et temps de prières.
La soixantaine passée, Philippe ne fréquente pas l’église. Tout au plus une fois ou deux dans l’année pour assister à des obsèques. C’est tout. Par contre, je n’ai jamais entendu de sa part la moindre remarque désagréable concernant ma foi et mon assiduité à la messe.

Juin 2024. Le voyage en bus est long : 1500 kms. Je suis étonnée du nombre d’hommes qui voyagent seuls. Dès les premières pauses, ils se cherchent, s’interrogent, racontent une « blagounette ». Les habitués encouragent les nouveaux. Ils ont les mots, le ton, le contact qui leur correspondent. Puis les conversations deviennent plus ciblées : « Medjugorje est le plus grand confessionnal du monde. Si tu ne fais qu’une chose, fais celle-là : vas te confesser ! ».
A notre arrivée en Bosnie, Philippe et moi ne sommes plus en phase. Je ne parviens pas à contenir ma fougue, lui est devenu silencieux. Je pensais concilier pèlerinage et voyage romantique, c’est raté ! Mais nous suivons le programme qu’offrent le sanctuaire et l’association organisatrice : messes en français, adorations, enseignements d’un frère franciscain et des sœurs des Béatitudes, confessions, Chemin de Croix… La chaleur ne m’encourage pas à grimper le Krizevac. Ce n’est pas grave, Philippe chaussera ses crampons pour deux.
Pendant le trajet qui nous ramène en Lorraine, chaque pèlerin a la possibilité de témoigner des grâces reçues lors du pèlerinage. Philippe prend le
micro :
« Je suis arrivé en touriste, je repars en pèlerin ! ». Il a été bouleversé par la confession et les enseignements d’un Frère franciscain et des Sœurs des Béatitudes. Plus tard, il complétera : « Nous partirons désormais en pèlerinage tous les ans mais jamais deux fois au même endroit ». Effectivement Lourdes nous a accueillis en 2025.
Depuis Philippe est un fidèle de la messe dominicale et a toute sa place au sein de la communauté chrétienne.
Nous pouvons échanger ensemble sur notre foi, l’Evangile, nos activités paroissiales… Même s’il me trouve parfois « un peu trop… ».
Eve-Lys de Nancy
Luc 15 :10 « De même, je vous le dis, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »
Marc 1:15 « Le moment est arrivé et le royaume de Dieu est proche. Changez d’attitude et croyez à la bonne nouvelle ! »
*Dans une note publiée le 19 septembre 2024, le Vatican donne officiellement son accord pour la propagation de la dévotion mariale à la Reine de la Paix de Medjugorje.

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