Christian et Marie-Thérèse Direz, qui viennent d’être réélus, pour un second mandat de trois ans, au service de Fraternité Pentecôte, ont bien connu Carlos Payan. Ils témoignent :
“Carlos, nos routes se sont croisées il y a déjà longtemps, mais ce n’est que depuis trois ans que nous avons cheminé ensemble dans le collectif « Haut les cœurs » puis « Nos cœurs jubilent » à Paray-le-Monial.
Travaillant ensemble, nous avons appris à mieux te connaître. Alors, qu’avons-nous découvert de toi ?
Quelqu’un de fidèle en amitié (et nous en avons bénéficié) et qui gardait une grande gratitude envers ceux qui avaient été présents à des moments clés.
Quelqu’un qui avait à cœur l’unité et qui y consacrait toute son énergie. Quand, dans le collectif, un différend apparaissait, c’était toujours toi Carlos qui cherchais et trouvais une solution. On avait le droit de ne pas être d’accord avec toi et de te le dire.
Quelqu’un qui aimait le beau : tu nous as fait découvrir les tableaux rétro-animés projetés pendant la louange ou encore un violoniste qui nous a transportés au Ciel.
Mais surtout, ce que nous retiendrons de toi, c’est ce cœur pour le Seigneur, à l’écoute de l’Esprit Saint, un cœur que tu as gardé en chantier jusqu’au bout, toujours prêt à se remettre en question, pour s’approcher toujours plus du cœur de Jésus.
Lors de tes obsèques, on ne peut pas dire qu’il y avait « de la joie dans l’Église » mais un immense MERCI est monté, qui s’est traduit par des applaudissements et par un “RESUCITÓ” entonné spontanément à la sortie de l’église.
Merci Carlos pour ce chemin que tu as ouvert, à nous tous de le continuer.
Nous avons perdu un ami sur la terre mais nous avons gagné un ami au Ciel.”
Christian et Marie-Thé.
Victime d’une crise cardiaque le 12 octobre 2024, le pasteur et missionnaire Carlos Payan s’est brutalement éteint à l’âge de 61 ans. Cette disparition a plongé les milieux évangéliques et catholiques dans une profonde émotion. Carlos Payan, pilier du mouvement charismatique en France, était reconnu pour son engagement en faveur de l’unité des chrétiens et d’un réveil spirituel sans précédent.
Fondateur de l’association interconfessionnelle « Paris tout est possible » en 2003, il militait inlassablement pour la réconciliation entre les chrétiens de différentes confessions. Ses « soirées de prière et de guérison » attireraient aussi bien les protestants, les catholiques que les juifs messianiques. Il incarnait ce pont entre les différentes communautés chrétiennes de Paris, qui cultivait l’espoir d’un rapprochement spirituel, au-delà des divisions doctrinales.
Originaire d’une famille communiste espagnole, Carlos Payan a vécu une véritable conversion à l’âge de 18 ans, après avoir reçu un Nouveau Testament sur un marché. Dès lors, sa foi et son engagement dans l’œuvre de Dieu n’ont cessé de croître. Sa rencontre avec des personnalités du Renouveau charismatique en 1997, au sein de l’association « Embrase nos cœurs », l’a conduit à exercer, lui aussi, un don de guérison. Il dira plus tard : « Il ya vingt ans, le Seigneur me demandait d’aimer mes frères catholiques… Dieu voulait que je meure à moi-même pour découvrir tout le reste. »
En véritable bâtisseur de ponts spirituels, Carlos Payan s’est illustré par sa capacité à favoriser le dialogue œcuménique. Son travail a été maintes fois salué dans des publications telles que Réforme et La Croix, où il participait régulièrement à des débats théologiques, prônant une tolérance biblique et un culte de louange démonstratif. Selon ses propres termes, « l’expression des émotions s’est libérée dans toute la société, et il en va de même pour la foi ».
Sa disparition laisse un vide immense, comme l’a exprimé le chanteur Grégory Turpin dans un hommage posté sur les réseaux sociaux : « Ton agenda était toujours plein. Mais ce que je retiendrai avant tout de toi, c’est ton amitié fraternelle et ta confiance inébranlable en Dieu. » Ces mots évoquent bien l’important héritage humain et spirituel que Carlos Payan laisse derrière lui. En dépit de son départ soudain, l’œuvre qu’il a initiée perdurera et continuera d’orienter des générations de croyants, catholiques et évangéliques, pour toujours unir plus les cœurs et les esprits. Ainsi s’en va un ardent défenseur de la fraternité chrétienne, mais son influence spirituelle reste gravée à jamais dans les esprits.
(Source : Journal Chrétien du 13 octobre 2024, Ernest Saint Bénifils)
Pour écouter la cérémonie des funérailles de Carlos, cliquez ICI (NDLR : hélas, son de mauvaise qualité)
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