Juin, il y a une dizaine années. Je suis séparée depuis quelques mois du père de ma fille. La situation avec ce dernier est très conflictuelle. Au travail une énième réorganisation du service rend l’ambiance délétère. Pas une semaine ne passe sans que je pense mettre fin définitivement à cette vie que je ne parviens plus à gérer. Je n’en peux plus, je suis vraiment au bout du rouleau…
Catherine rencontrée lors d’un repas paroissial s’est prise de fraternité et de compassion pour moi. Pour me booster un peu, elle m’incite à l’accompagner à une retraite spirituelle de quelques jours dans un couvent mosellan au mois d’août suivant. Quelques échanges téléphoniques à ce sujet suivront.
Je n’ose pas lui avouer que ma situation financière ne me permet pas de partir avec elle. Je souhaite consacrer le peu d’argent qui me reste à Juliette, ma fille, à ses loisirs et au temps que nous pouvons toutes les deux partager ensemble.
Lors du dernier mercredi de juin, Catherine me propose de passer à la maison en début d’après-midi avec le flyer d’inscription. Je m’y résous… C’est la première fois qu’elle vient chez moi.
Ma fille joue seule dans sa chambre. Catherine et moi discutons depuis près de deux heures, de tout, de rien, de la vie, de l’avenir et certainement du week-end prévu dans le couvent mosellan. Catherine alors m’interroge sur mes projets de vacances. Je réponds que j’ai envie de partir dès samedi pour Étretat, que j’ai un budget très limité et qu’il ne s’agira que d’une escapade de quelques jours. Je n’avoue pas qu’Étretat m’attire autant pour son décor pittoresque que pour son horizon dégagé et ses falaises qui ne laissent aucune chance à ceux qui s’écrasent sur les galets. Catherine poursuit qu’elle et Claude son époux souhaitent se rendre à Lisieux, qu’Étretat et Lisieux ne sont pas très éloignées. Elle me suggère de partir avec eux.
Je ne fais pas preuve d’un grand enthousiasme. En effet, Catherine et Claude résident à une centaine de mètres du père de ma fille. Comment puis-je me changer les idées et me consacrer exclusivement à Juliette dans de telles conditions ? Mon « oui » est timide. Nous aurons également besoin de l’accord de Claude que Catherine doit me confirmer dès le lendemain.
Catherine ne désarme pas. Elle qui se rend chaque jour à la messe me propose alors de l’accompagner à Nancy à la basilique Notre-Dame-de-Lourdes. À ce moment-là, la petite tête blonde de 9 ans restée sagement dans sa chambre dévale les escaliers avec un « OUI, on vient ! ». Je n’en reviens pas, ma fille et moi ne fréquentons pas régulièrement l’église et son engouement subit pour l’Eucharistie me déstabilise.
Catherine prévient qu’il ne faut alors pas tarder car elle doit se rendre auparavant à la librairie diocésaine, 101 cours Léopold, pour acheter un livre.
Trente minutes plus tard, arrivées sur le parking de la librairie, nous restons toutes les trois bouche bée devant les trois affiches scotchées sur les portes vitrées du 101. Pas 2, pas 4, mais bien 3 affiches !
La première affiche est une photo très caractéristique des falaises d’Étretat, la seconde annonce la béatification de la famille Martin (famille de Sainte Thérèse de Lisieux béatifiée en 2010) et la troisième propose un week-end spirituel dans le couvent mosellan en août !
Catherine nous dit alors : « Si vous venez avec nous, des signes comme celui-là, vous verrez, nous en verrons partout ! ». À ce moment-là, l’accord de Claude ne nous paraît plus être qu’une simple formalité, nous savons que nous allons partir ensemble et vivre une semaine exceptionnelle.
Je bénis l’Esprit Saint qui a guidé Catherine jusqu’à moi et qui lui a insufflé toutes ces belles paroles et propositions. L’Esprit Saint n’a rien lâché ! Merci à Catherine d’avoir été si bien inspirée, merci à Claude et à ma fille Juliette pour la bonne humeur qu’ils ont su partager et pour l’affabilité dont ils ont fait preuve durant toute cette semaine de vacances !
De ces quelques jours en Normandie, je suis ressortie renouvelée et en route pour une vraie et durable guérison. Amen.
« Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, Je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante. » (Esaïe 41, 10)
« Il guérit ceux qui ont le cœur brisé et panse leurs blessures. » (Psaume 147, 3)
Le Seigneur bon et miséricordieux m’a relevée et ne m’a plus abandonnée. Mon cheminement spirituel s’est alors poursuivi lentement mais sûrement. Des rencontres et des événements ont particulièrement marqué ces dernières années : l’enseignement d’un prêtre sur ma paroisse a réveillé et décomplexé ma foi, un parcours Alpha m’a positionnée sur les rails, et lors d’un pèlerinage à Medjugorge, j’ai été définitivement convertie.
Depuis 3 ans, je retrouve chaque jeudi mes frères et sœurs en Christ du groupe charismatique Cana pour un temps de prière, de louange et de partage autour de la Bible. Il m’a été proposé en début d’année de préparer l’Effusion de l’Esprit-Saint que j’ai reçue en juin.
Seigneur, Tu m’as envoyé Ton Esprit. Désormais Tu me sais prête, « qu’il me soit fait selon Sa Parole ! ».
Eve-Lys
Soyez le premier à commenter