Par Claude Turck
À Notre-Dame de l’Ouÿe, avec la Fraternité Pentecôte, le dimanche 26 septembre 2021
C‘était une évidence, pendant la messe, ce matin là, que je devais prophétiser sur les enfants présents avec nous à Notre-Dame de l’Ouÿe. Avec la conviction que si c’était du Seigneur, cela se ferait.
Seigneur, donne-moi force et courage.
J’en parle à nos coordinateurs. Oui, me répondent-ils, mais il faut que tu demandes l’autorisation au prêtre.
Celui-ci arrive, je prends mon courage à deux mains et je lui en parle. Il est très étonné, je n’ai pas l’habitude, me dit-il. Il a peur que je fasse peur aux enfants. Je lui explique rapidement que c’est une demande explicite du Seigneur. Il ouvre de grand yeux et me dit d’accord. Mais à quel moment ? J’en sais trop rien, je lui réponds spontanément, juste après la prière universelle. Priez pour moi, Père, afin que le Saint Esprit me guide. Il approuve.
Je m’approche des adultes accompagnant les enfants et leur dis : après la prière universelle je vais prophétiser sur les enfants. Ils me regardent surpris ; je ne suis pas certain qu’ils aient compris.
Je retourne à ma place, je suis confiant. Je dis : Seigneur, dis-moi ce que tu veux dire à ces enfants ce matin. Saint Esprit conduis-moi…
François et Élisabeth viennent de lire la dernière intention. Je m’avance. Je suis en paix et je prends la parole :
« Chers enfants, vous venez de différentes aumôneries de l’Île de France avec vos accompagnateurs, et c’est une joie de vous voir rassemblés aussi nombreux en cette église.
Je m’appelle Claude et avec Isabelle mon épouse, nous avons 6 enfants qui sont tous adultes maintenant.
Aujourd’hui, nous sommes famille d’accueil dans le Gers et nous accueillons 5 enfants dont les familles sont en difficulté…
C’est en tant que père de famille, papa, grand-père et accompagnateur des enfants qui nous sont confiés, que je m’adresse à vous en cette messe avec l’autorisation du père Camille, votre aumônier.
Ma mission en tant que père de famille est de prophétiser sur vous, chers enfants, pour que vous grandissiez dans l’amour de Dieu.
Pourquoi ? Simplement parce que Dieu me le demande.
Peut-être aussi parce que les textes de ce dimanche parlent beaucoup des prophètes (Nb 11, 25-29 et Marc 9, 38-48).
«Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » nous dit Moïse.
Mais ça veut dire quoi, prophétiser ? C’est tout simplement proclamer la bonne Nouvelle du Royaume, selon le plan de Dieu, à tous ceux que nous rencontrons.
Tous ceux qui sont à l’écoute de Dieu et se laissent conduire par l’Esprit Saint peuvent devenir « prophètes » !
Alors ce matin :
Je prophétise sur vous, au nom de Jésus, chers enfants ! Jésus vous bénit et vous aime ! Pour chacun de vous, pour toi, toi, et toi, qui que tu sois, il veut le bonheur. Pour que cela soit possible Jésus te demande de le suivre : son chemin est sûr, c’est le plus beau des chemins. Depuis ton baptême tu es devenu son enfant et il te donne une triple qualité : celle d’être prêtre, prophète et roi. À ton tour, dès maintenant tu es appelé à prophétiser sur ceux que le Seigneur te présente, et quand tu seras papa ou maman, tu prophétiseras sur tes enfants ce que le Seigneur te dira.
Dès maintenant tu n’as pas peur de dire à tous ceux que tu côtoies : Jésus t’aime ! »
Voilà, en substance, ce que je disais aux enfants en cette messe dominicale du 26 septembre 2021 en l’église abbatiale de Notre-Dame de l’Ouÿe. Notre Dame était certainement très attentive à la bonne écoute des enfants.
Et toi, père de famille chrétienne, tu es prophète !
Tu es avant tout instrument dans les mains de Dieu afin de rendre possible son plan pour tes enfants.
Par ton écoute attentive, tu leur transmets ce que tu reçois de Lui.
Ainsi, à travers toi, Dieu enseigne tes enfants.
Les paroles des commandements que je te donne aujourd’hui seront présentes à ton cœur ; tu les répéteras à tes fils ; tu les leur diras quand tu resteras chez toi et quand tu marcheras sur la route, quand tu seras couché et quand tu seras debout.(Deutéronome 6, 6-7)
Tu es « Héraut de la Parole » et « prophète » : celui qui annonce, prévient, recommande, témoigne, intercède, selon le plan de Dieu. Tu es le premier serviteur au sein de ta famille.
Père, « Abba » en hébreu, signifie la source, le soutien, la fondation. Ta responsabilité est grande et la tâche peut te paraître lourde, voire impossible.
Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras.(Josué 1,9).
Prophète, et « homme de prière », tu as remis ta vie entre les mains de Dieu. C’est lui ton soutien et ta force. Jésus te dit : « Si tu peux !… Tout est possible à celui qui croit. » (Marc 9,23)
Dans ce rôle unique et précieux, tu protèges, défends, pourvoies, prends soin, éduques, consoles, détends et amuses tes enfants, avec patience : Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur (Éphésiens 6,4) et avec bienveillance… de peur qu’ils ne se découragent (Colossiens 3,21).
Sous ta conduite, ils deviennent prophètes à leur tour, pour réaliser le plan de Dieu auprès de ceux qui suivent.
C’est à Capbreton dans les Landes en ce 19 octobre, où je suis venu passer quelques jours avec mon fils Yannick, que j’achève l’écriture de cet article.
Grande balade en vélo, le temps est magnifique ! L’océan, c’est rare, est comme un grand lac : le calme plat. Je suis passé revoir la maison de famille à Hossegor, qui a été vendue après le décès des parents. J’éprouvais une certaine nostalgie en pensant à tout ce que nous avons vécu dans cette maison, les nombreuses vacances en famille avec les parents, frères et sœur, les enfants, les cousins, oncles et tantes… Je ressentais une incroyable transcendance, comme si tous étaient réunis en ce lieu en cet instant.
En recevant les photos que je transmettais, certains m’ont exprimé leur tristesse. Alors, j’ai loué le Seigneur pour la famille et la beauté des lieux.
Du haut de mon vélo je chantais en langues à tue-tête : j’ai alors été envahi d’une grande joie !
De retour à la maison je prophétisais sur mon fils en lui rappelant que Dieu bénissait notre famille, qu’il était béni particulièrement dans son travail et que son fils Valentin était béni. Que nous pouvions être dans la joie, car tous ceux qui nous ont précédés sont aujourd’hui dans le Royaume et ils intercèdent pour nous.
Il m’a répondu : tu le crois, toi ?
Oui, bien sûr car Dieu est amour et Il nous aime !
Il avait un beau et grand sourire.
Gloire à notre Dieu !
“Celui qui prophétise, [au contraire], parle aux hommes, les édifie, les exhorte et les console” (1 Co 14,3).
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