TEMOIGNAGE : Ma rencontre avec le Christ

MA RENCONTRE AVEC LE CHRIST

Témoignage de Sophie Paroissien

 

« Annonce tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa Miséricorde ! »  Marc 5, 19

Je m’appelle Sophie, j’ai été mariée pendant 36 ans, je suis divorcée depuis 10 ans et nous avons 3 enfants et 6 petits-enfants. Je vis dans les Landes depuis environ 27 ans. Nous nous sommes mariés à l’Église, nous avons fait baptiser nos enfants et cela avait du sens pour moi ; mais j’avais une foi de tradition, transmise par mes parents, le Seigneur me connaissait mais moi je ne le connaissais pas. Pourtant, en novembre 1986, il s’est passé quelque chose d’essentiel dans ma vie,

je suis née à nouveau. Comment ?

Vous connaissez le texte dans saint Jean où Nicodème vient voir Jésus en pleine nuit et lui demande : « comment un homme pourrait-il naître de nouveau, doit-il entrer dans le sein de sa mère pour naître à nouveau » ? Il y a un long dialogue entre Jésus et Nicodème, dont je retiens ces quelques mots :

« ne t’étonne pas Nicodème, si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit ! … en vérité, en vérité, nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu … »  (Jean 3, 4-11). 

C’est ce dont je veux vous témoigner, ce que le Seigneur a fait pour moi dans sa Miséricorde.

 

Tout a commencé au cours d’une messe dans ma paroisse quelques semaines avant cette nouvelle naissance, en septembre 1986 ; j’ai entendu ces mots du prêtre dans son homélie : « Sortez de votre torpeur ». Alors que je me battais seule avec mes problèmes, mes soucis, mes peurs et mes angoisses, ces mots m’ont interpellée, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire mais ces mots ont résonné dans ma tête pendant des jours et je ne savais pas que le Seigneur parlait à mon cœur.

 

 

Puis voilà ce soir de novembre où une amie vient me chercher pour aller dans une assemblée de prière du Renouveau Charismatique. C’est la première fois que j’y allais et, dès que j’arrive, les personnes m’accueillent comme si j’étais une amie, alors que je ne les connaissais pas.

Et pendant la prière, les chants me remplissent de joie, la prière me porte, les exhortations m’interpellent, et une sensation nouvelle et extraordinaire envahit tout mon être : je suis comblée, oui, comblée de tendresse et aimée comme je ne l’ai jamais été.

Je vis une expérience, une rencontre particulière avec la Tendresse du Père, oui je me sens enveloppée comme si j’étais recouverte d’un manteau de tendresse.

 

Ce soir-là, le Seigneur est venu à ma rencontre et cette Rencontre a bouleversé ma vie. Je comprendrais plus tard que Jésus m’a fait naître d’en haut, comme Nicodème, je suis née à nouveau, née du Souffle de son Esprit-Saint. Oui, le Seigneur m’a comblée et n’a jamais cessé de me combler depuis ce jour.

Cette expérience de la Tendresse du Père a duré plusieurs mois, comme une source le Seigneur m’irriguait, comme un souffle, il m’enveloppait. Tout mon être était comblé, habité par une présence, la Présence de Dieu. Je sentais comme un goutte à goutte couler en moi.

Pas à pas le Seigneur marchait avec moi, transformant doucement ma vie, ma façon d’être, de penser, d’aimer, d’agir, de prier, de recevoir. À ceux qui le suivent et qui l’écoutent, Jésus  dit : “si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi et qu’il boive celui qui croit en Moi ” (Jean 7, 37). Je réalisais que je buvais à la Source, la Source qui abreuve tout être desséché, la Source qui irrigue et donne la Vie. J’ai compris bien plus tard que le soir de novembre 1986, j’avais reçu le baptême dans l’Esprit Saint.

Avant cette rencontre où le Seigneur m’a fait renaître d’en haut, je vivais dans l’angoisse permanente, dans une grande insécurité affective, morale et matérielle. J’étais une femme qui ne parlait pas, car j’étais convaincue que je n’avais rien à dire ou que ce que je disais était sans intérêt. Je pensais que j’étais insignifiante et je n’avais aucune confiance en moi. J’étais persuadée que j’étais une mauvaise fille, une mauvaise femme, une mauvaise mère et une mauvaise épouse.

Peu à peu le Seigneur m’a consolée, réconfortée, apprivoisée avec une grande douceur. Il m’a aidée à prendre confiance en moi, à me regarder autrement, pas avec mes yeux mais avec son Regard doux et miséricordieux. Il m’a aussi appris à regarder les autres, mon mari, mes enfants, avec ce même regard doux et compatissant. Tout doucement le Seigneur m’a redonné ma place de femme que je devais respecter et qui devait se faire respecter ; ma place de fille auprès de mes parents, ma place de mère auprès de mes enfants, le plus difficile fut de trouver ma place d’épouse car j’étais très humiliée par mon époux qui m’ignorait, qui ne me respectait pas et qui m’empêchait de m’exprimer : son « tais-toi » a résonné pendant des années dans ma tête.

 

Pendant ce long chemin de conversion où le Seigneur m’a apprivoisée, Il m’a fait découvrir sa Parole, Il m’a dit : « Éveille-toi, ô toi qui dors, lève-toi d’entre les morts et sur toi resplendira le Christ ! »  (Lettre aux Éphésiens 5, 14).

Cette parole était pour moi, elle a percé mon cœur blessé, elle m’a éduquée et a changé ma vie. Je comprenais peu à peu que le Seigneur me demandait de me réveiller d’entre les morts, car je dormais dans mes ténèbres, j’étais engluée dans mes soucis et ma tristesse, j’étais prisonnière de ma détresse, de mon manque de confiance, de ma désolation. C’est comme si Il me disait : « Sophie relève-toi, quitte ta tristesse et ta désespérance car elles sont ténèbres, regarde-moi et sur toi je resplendirai » !

Il m’a fait cette promesse et à ce jour Il a toujours tenu sa promesse, car Dieu est un Dieu fidèle. Le Seigneur m’a offert sa Joie, cette joie du cœur qui ne me quitte plus, comme il l’a annoncé à ses apôtres peu avant son arrestation et son agonie : “Je vous verrai à nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie nul ne vous l’enlèvera” (Jean 16, 22).

En effet, cette joie promise par Jésus devenait une certitude intérieure en moi, une stabilité sur laquelle je pouvais m’appuyer. L’inquiétude pouvait tourner dans ma tête, les larmes couler sur mon visage, la tristesse m’accabler, la colère gronder… Et pourtant, la joie profonde de Jésus était là, silencieuse, rassurante, aimante, et personne ne pouvait me l’enlever.

Le plus beau de cette vie nouvelle fut de découvrir ma place d’enfant bien-aimée du Père,

je n’étais plus n’importe qui, j’étais la fille bien-aimée du Père, c’était mon identité filiale, je découvrais que par la grâce de mon baptême, j’étais héritière et co-héritière du Christ, le Fils bien-aimé du Père.

Saint Paul dit dans sa Lettre aux Romains : « en effet, ceux-là sont fils de Dieu, qui sont conduits par l’Esprit de Dieu. Vous n’avez pas reçu un Esprit qui vous rend esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : “Abba, Père. Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, enfants, donc héritiers et co-héritiers du Christ » (Romains 8, 14).

 

Depuis 34 ans, ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là ! J’ai vécu des douleurs, des souffrances physiques, psychologiques et spirituelles, des déceptions, des trahisons … J’ai encore eu des peurs, de nombreuses inquiétudes, des passages angoissants. Mais le Seigneur ne m’a jamais délaissée, ni abandonnée, Il a traversé avec moi les torrents, franchi les ravins, gravi avec moi les montagnes, Il a marché avec moi sur tous mes chemins, Il venait me chercher lorsque je me trompais de chemin, Il m’a relevée lorsque je tombais, Il m’a restaurée et m’a guérie, petit à petit, sur de longues années. Ce dont je suis sûre c’est que le Seigneur ne m’a jamais lâchée, Lui seul est fidèle, et si je ne n’avais pas dit « oui » à son invitation le soir de cette Rencontre en novembre 1986, je serais peut-être devenue folle ou perdue. Le psaume 118 nous dit : « Célébrez le Seigneur car Il est bon et sa fidélité est pour toujours ! Que ceux qui craignent le Seigneur le redisent, sa fidélité est pour toujours ! »

 

Oui, je peux dire que le Seigneur a perfusé comme un goutte à goutte tout mon être de sa Paix. Avec Lui, je suis en sécurité, je ne suis plus seule, je suis habitée, accompagnée pas à pas et j’ai confiance en Lui. Le Seigneur m’a délivrée de mes liens de tristesse, de mes peurs et de mes angoisses. Il m’a donné la vie, m’a fait naître de nouveau, vraie naissance de mon être à la vie de l’Esprit-Saint, la Vie en Dieu. Tout au long de ces 34 années, le Seigneur m’a guérie, façonnée, recréée, entre ses mains, restaurée dans sa Miséricorde et comblée de sa Paix.

Depuis ce jour, la Joie du Christ habite mon cœur et illumine ma vie. Oui Seigneur, je ne veux pas oublier et je veux annoncer tout ce que Tu as fait pour moi dans ta Miséricorde. Tu es mon unique Sauveur, ma Force, mon Roc, ma Joie, mon Seigneur et mon Dieu, mon espérance est en Toi. Alléluia !!

 

                                                                                                               Septembre 2020