L’ÉVÉNEMENT PASCAL ET L’ESPRIT

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L’ÉVÉNEMENT PASCAL ET L’ESPRIT

 

Par Christian Pouzin,

ancien coordinateur de la région Centre Est.

Il nous propose ces extraits d’une conférence donnée par le métropolite Ignace HAZIM de Lattaquié, en 1968 ;

malgré la date lointaine, il ne la situe « pas dans la nostalgie, tout au contraire, dans la prophétie immédiate et pour maintenant. Il s’agit bien de « recoller les morceaux » spirituels entre la résurrection et l’Esprit…L’Esprit illumine la Pâque…Toujours davantage… »

 

Et il y lit une invitation à « devenir toutes et tous ce que nous sommes : enflammés, joyeux et confiants dans la puissance insoupçonnée, et toujours à découvrir, de la résurrection de Jésus le Christ. L’Esprit nous le dit… »

 

« Je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21, 5) : ce n’est pas un programme, c’est un événement. Le seul événement de l’histoire.

L’événement de la nouveauté est celui qui vient, non pas du monde des causes ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu et de Lui seul.

Elle est la parole créatrice elle-même ; elle n’est pas demain, elle n’est pas la fin : elle crée aujourd’hui, elle agit dès le commencement.

 

La merveille du Dieu qui se révèle à Abraham, Isaac et Jacob est que son acte créateur vient du futur. Il est prophétique. Ce Dieu-là vient dans le monde, comme à sa rencontre.

Il est devant et il appelle, bouscule, envoie, fait grandir et libère.

Tout autre Dieu est un faux Dieu, une idole, un dieu mort, et il est bien temps que notre conscience moderne l’enterre.

 

Dans nos derniers temps, l’événement de la nouveauté c’est la puissance cachée de la résurrection. Il faudrait relire ici tous les textes de saint Paul sur cette énergie de la résurrection qui se déploie désormais par l’Évangile dans le monde. Cela veut dire pour nous qu’en tout événement, le verbe incarné, qui est le monde nouveau, vient dans notre monde de mort. Il entre dans la mort. Jésus est réellement mort ; mais cette invasion du Dieu vivant dans la mort fait éclater l’esclavage de l’homme, dans ses multiples chaînes qui sont le démon, le péché, la mort, la loi, la chair dans le sens des écrits de saint Paul.

 

La Croix a été l’Heure de la nouveauté. Cette mort est notre résurrection. Voici que par la Croix la joie s’est répandue dans le monde entier (Office byzantin de Pâques, 6ème Ode).

Le plus urgent pour nous aujourd’hui est peut-être de redécouvrir « quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous les croyants, selon la vigueur de sa force, qu’il a déployée en la personne du Christ en le ressuscitant d’entre les morts » (Éphésiens 1, 19).

 

L’événement pascal, advenu une fois pour toutes, comment devient-il notre aujourd’hui ? Par celui-là même qui en est l’artisan dès l’origine et dans la plénitude du temps : l’ESPRIT SAINT.

Il est personnellement la nouveauté à l’œuvre dans le monde. Il est la présence de Dieu avec nous, joint à notre esprit. Sans lui, Dieu est loin, le Christ est dans le passé, l’Évangile est une lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission de la propagande, le culte une évocation, et l’agir chrétien une morale d’esclaves.

Mais, dans l’ESPRIT SAINT le cosmos est soulevé et gémit dans l’enfantement du royaume : l’homme est en lutte contre la chair, le Christ ressuscité est là, l’Évangile est puissance de vie, l’Église signifie la communion Trinitaire, l’autorité un service libérateur, la mission une PENTECÔTE, la liturgie est un mémorial et une anticipation, et l’agir humain est déifié.

 

L’ESPRIT SAINT fait advenir la fin des temps et il fait naître, et il parle par les prophètes, et il remet toute chose dans le dialogue, et il met en communion en étant répandu lui-même.

Il attire vers le second avènement. Il est Seigneur et il donne la vie. C’est par lui que l’Église et le monde clament par tout leur être, de toutes leurs forces : Viens Seigneur Jésus !

 

C’est cette énergie de l’ESPRIT SAINT qui introduit dans notre monde horizontal un dynamisme nouveau, à la fois tout autre et tout intérieur. Ceci est extrêmement important, non seulement pour bien comprendre l’événement dont nous parle l’Apocalypse, mais surtout pour en vivre lucidement les expériences annonciatrices dans ce temps-ci.

 

Autrefois, on croyait sauvegarder la transcendance de Dieu en l’identifiant avec l’extériorité ; aujourd’hui, en réaction, on voudrait sauver l’intériorité en l’identifiant avec l’immanence.

Nous devons refuser cette ruineuse alternative qui n’est pas chrétienne. L’événement de la nouveauté est intérieur à l’histoire justement parce qu’il lui est transcendant. C’est parce que Dieu est Dieu, qu’il est devenu homme dans le Christ.

Et c’est parce que Dieu vient dans l’homme que l’homme ne peut être homme qu’en étant déifié. L’incarnation de Dieu et la déification de l’homme sont un seul et même événement, celui de la nouveauté.

Il dépend de nous que l’événement de la nouveauté soit enfoui et reste insignifiant, ou bien qu’il déifie l’homme et transfigure le monde.

 

C’est tout le sens de notre responsabilité dans le renouveau actuel.

  

L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! »

Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne.

Celui qui le désire,

qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement.

Et celui qui donne ce témoignage déclare :

« Oui, je viens sans tarder. » Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! Apocalypse 22, 20

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