Témoignage : “Les bontés du Seigneur sont inépuisables.”

Témoignage : « Les bontés du Seigneur sont inépuisables »

de Michèle C., Coulonges (79)

« Seigneur, tu nous as appelés dans nos ténèbres pour conduire nos pas aux chemins de la paix.

Tu marches devant, par amour tu nous mènes … »

Au mois d’août 2021, mon mari et moi nous étions inscrits à une session pour responsables de groupes de prière, à Notre-Dame du Laus. J’espérais que ma santé s’améliorerait pour y participer, ce qui n’a pas été le cas. À mon grand regret, nous avons dû annuler. En effet, depuis quelques années, je souffrais physiquement des séquelles d’une endométriose qui s’est déclarée à mon adolescence. Les crises de plus en plus douloureuses se terminaient aux urgences. Le recours à la chirurgie restait délicat. J’avais aussi des problèmes respiratoires. Ayant subi des traumas au cours de mon enfance, je souffrais la nuit de cauchemars et d’angoisses. Je ne faisais pas le lien, refoulant ces souvenirs.

 

En août 2021 mes douleurs augmentaient, depuis trois mois sans soulagement ; j’ai voulu demander la prière à plusieurs personnes que j’avais l’habitude de solliciter, sans pouvoir les joindre : personne n’était disponible, c’était les vacances ! J’avais le sentiment d’être abandonnée ; je restais allongée le plus souvent, sans pouvoir m’alimenter. Un soir les douleurs sont devenues très intenses. Recroquevillée dans mon lit, je commençais à paniquer, ne sachant pas ce qui allait se passer.

Mais je ne voulais plus retourner aux urgences ! Avec mon mari, nous avons commencé à prier ensemble le chapelet à la miséricorde : Jésus, j’ai confiance en toi. Ensuite j’ai voulu rester seule. Brusquement j’ai été submergée par une tristesse intense, avec beaucoup de larmes, des sanglots.  À la souffrance physique, et celle d’être clouée au lit, inutile, s’ajoutaient celles qui me revenaient en mémoire, les souffrances de ma vie, comme dans un film ! Pendant deux heures ! J’essayais de détourner mon attention, sans le pouvoir.

En voilà le résumé :

Je suis née dans une famille athée et anticléricale, baptisée sous la pression des grands-mères. Chez nous, la foi, l’Église, le clergé, étaient un sujet de moquerie, de dérision. Moi j’étais convaincue de l’existence de Dieu, mais je cachais ma foi, craignant leurs réactions. Et je parlais à Dieu en cachette.  À partir de mes 9 ans, j’ai dû subir les manipulations et la perversion de mon père, qui me poussait à mentir ou à me taire. Il avait alors une haute fonction auprès du Préfet. Ensuite, après le divorce de mes parents, j’ai supporté les tentatives répétées de suicide de ma mère, ses chantages affectifs, les souffrances qu’elle projetait autour d’elle sur nous, ses enfants, mais aussi sur ma grand-mère. Étant l’aînée, je faisais office de bouclier, cherchant à les protéger.  À l’époque je ne pouvais pas me confier, car il y a des choses qu’on ne peut pas dire pendant l’enfance, par crainte de perdre père et mère. Mais un jour que je touchais le fond, j’ai fait une expérience qui a été déterminante dans ma vie de foi : celle de la présence réelle de Dieu et de son amour pour moi.

Comme j’avais une attente affective et spirituelle, et que je cherchais de l’aide, lors d’une confession j’ai fait une mauvaise rencontre avec un prêtre. J’en suis sortie culpabilisée et repliée sur moi, avec une méfiance durable vis-à-vis du clergé. Plus tard, avec mon mari, nous avons vécu le décès prématuré d’un de nos enfants, et vu deux autres s’égarer, pour un temps, dans la drogue et le spiritisme, avec beaucoup d’angoisse encore pour moi. Mes autres sujets de souffrance sont celles d’avoir vu mon père en prison, et la souffrance de ses victimes, dont un de nos enfants ; les souffrances des enfants qui nous ont été confiés dans le cadre de notre travail comme famille d’accueil. Pour terminer cette longue liste, je repensais à tout ce que j’avais fait subir autour de moi sans le vouloir !

Après avoir répandu beaucoup de sanglots et de pleurs sur tous ces souvenirs, j’ai ressenti d’un coup un calme extraordinaire, sentant la présence du Seigneur à mes côtés ; il me montrait qu’il avait toujours été là, soutenant ma foi par sa Parole, par l’eucharistie, et par les nombreuses personnes qu’il avait mises sur ma route, en particulier dans le renouveau charismatique. C’est dans l’action de grâces, et apaisée, que je me suis endormie.  À mon réveil, je n’avais plus de douleurs, je ne ressentais plus aucune fatigue, et j’avais de nouveau faim ! Je remerciais Dieu pour ce soulagement, mais je n’imaginais pas du tout être guérie. Le même jour, je reçois un message d’une personne qui était à la session du Laus (et qui n’était pas au courant de mes problèmes de santé) : « Est-ce qu’il s’est passé quelque chose pour toi hier soir ? J’ai senti qu’il fallait que je prie pour toi. » Je ne lui ai même pas répondu, car je ne me croyais pas guérie, et j’étais toujours de mauvaise humeur de ne pas avoir pu aller à cette session !

Un mois plus tard, elle me rappelle et me donne des précisions sur ce qu’elle a vécu ce soir-là, en adoration devant le saint Sacrement. Alors qu’elle ne pensait pas du tout à moi, elle a vu nettement se dessiner mon visage dans l’hostie exposée sur l’autel, et elle a compris qu’elle devait prier pour moi, ce qu’elle a fait. Le lendemain, elle m’appelait pour savoir si ce n’était pas une illusion ! C’est donc bien le Seigneur qui était intervenu, et il m’avait visitée et guérie cette nuit-là. Je commençais à y croire. Depuis ce mois d’août, au niveau physique, je n’ai plus ressenti aucune douleur. En septembre je randonnais en montagne avec mes forces retrouvées !

Quelques mots sur l’importance du pardon dans ma guérison. En ce qui concerne mes parents, je leur avais déjà tout pardonné ; le Seigneur m’avait mis beaucoup de compassion pour eux dans leur fin de vie, je comprenais combien eux aussi ils avaient souffert. Restait le prêtre, c’était le plus dur, car j’attendais une reconnaissance, une demande de pardon impossible de sa part puisqu’il était mort. La parole du Seigneur me revenait sans cesse : « Tout ce que vous déliez sur terre sera délié au ciel. » Me remémorant les bontés du Seigneur envers moi cette nuit-là, j’ai pu lui pardonner, ne retenant plus rien contre lui ni contre l’Église. Depuis, comme par hasard, mes relations avec les prêtres se sont améliorées, sans agressivité ! St Paul nous dit dans l’épître aux Romains (8, 37) : « dans toutes nos épreuves, nous sommes les grands vainqueurs, par Celui qui nous a aimés. » C’est ce dont je voulais témoigner.

Par cette double guérison, de la mémoire et du corps, le Seigneur m’a fait toucher du doigt la réalité de sa présence dans l’eucharistie ;

c’est bien là, dans son cœur, que nous devons déposer nos souffrances, nos impuissances, et lui nous donne d’avoir part à sa victoire.

J’ai compris l’importance de la prière d’intercession pour nos frères et sœurs, le Seigneur se servant de chacun de nous comme canal de sa grâce. Je vous lis maintenant le témoignage de cette sœur qui a prié pour moi au Laus : « Tu n’as pas réussi à joindre des personnes pour prier pour toi ; le Seigneur serait alors passé par moi pour exaucer ton désir. Voir ton visage dans cette hostie a été un signe de résurrection pour moi. Tu n’imagines pas ce que j’ai ressenti ! » Ce fut donc aussi une grâce pour elle de voir le Seigneur à l’œuvre. Je conclus par deux paroles de la Bible que j’aime bien me rappeler :

« Les bontés du Seigneur envers tous sont inépuisables, elles se renouvellent chaque matin, car grande est sa fidélité » (Lamentations 3, 22-23) ; et l’appel à prier « pour tous ses enfants qui meurent à tous les coins de rue » (Lamentations 2, 19).

Que toutes grâces soient rendues à Dieu !

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