“Vous recevrez une force … ” : d’inertie ?

“Vous recevrez une force …” : d’inertie ? 

(Par François Lebon, du Pôle Communication au Conseil National de Fraternité Pentecôte, en ce Samedi-Saint 2022.) 

Vous êtes en responsabilité, en service. Après avoir prié et discerné, vous proposez, vous invitez, vous incitez, vous organisez, vous demandez, vous recherchez, vous souhaitez, vous appelez, vous recommandez. Et personne ne suit. Ou si peu !

Vous vous êtes donné bien de la peine. Mais votre rassemblement est clairsemé, votre journée de formation délaissée, votre dimanche communautaire boudé, votre parcours de préparation à l’effusion de l’Esprit peu suivi. Votre site web n’est guère fréquenté, les mails que vous implorez de transférer ne le sont pas, vos flyers, affiches ou logo restent à l’état d’intention. Vous proposez d’élire le berger ou de reconstituer un noyau d’animation, mais l’aquoibonisme l’emporte. « Mon démon à moi s’appelle ‘à quoi bon’ » disait Georges Bernanos.

Que se passe-t-il ? Vous êtes tout simplement confronté à une force d’inertie ! En physique, c’est la résistance que les corps opposent à toute modification du mouvement ! En psychologie sociale, c’est la difficulté des membres d’un groupe à faire un effort pour changer leurs habitudes, pour accepter des pratiques nouvelles, des moyens nouveaux.

Quelles peuvent être les causes de cette inertie ?

– une mauvaise perception de ce qui est demandé ou de l’utilité de ce qui est proposé ?

– un manque de motivation ? « Je n’en ai pas besoin, ça ne sert à rien, j’ai déjà fait … »

– le peu d’ardeur missionnaire ? On oublie pourquoi l’Esprit-Saint nous est donné.

– la passivité ? « Ce n’est pas pour moi, je ne sais pas faire. »

– une saturation de tout ? La moindre sollicitation est ressentie comme une corvée.

– la procrastination ? « On verra cela plus tard. » … et le « plus tard » devient « jamais » !

– l’indifférence ? On ne se sent pas concerné par ce qui nous est proposé.

la paresse ? « Je suis fatigué, sans force, je n’ai pas le temps, je n’arrive pas. »

le manque de temps ? « Le travail, la famille, mes affaires personnelles.»

l’absence de priorité pour les « choses de Dieu » ?

Et il y a tant de motifs ou d’excuses pour ne rien faire, ou pour ne pas suivre ! « A cause du froid, le paresseux ne laboure pas ». (Pr 22, 13). « Le paresseux dit : Il y a un lion dehors! » (Pr 20, 4). Certes, les lions sont félins pour l’autre !

Cette force d’inertie du groupe nourrit le découragement de la force motrice qu’est le responsable, le serviteur, l’organisateur. Qui est touché à son tour par cette incapacité d’agir ! A vue humaine, c’est un cercle vicieux ! La faiblesse des uns affaiblit les autres.

« Et moi, je disais :« Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces. » » (Isaïe 49, 4)

Face à cela, renouvelons sans cesse le choix du cercle vertueux :

« Faites confiance à ceux qui vous dirigent … ; en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes, ce dont ils auront à rendre compte. Ainsi, ils accompliront leur tâche avec joie, sans avoir à se plaindre, ce qui ne vous serait d’aucun profit. » (Hébreux 13, 17).

Et ne nous nous apitoyons plus sur notre faiblesse. De toute évidence, il y a un démon à combattre ! Et dans cette lutte, nous ne sommes pas seuls !

Saint Paul n’affirme-t-il pas : « Quand je suis faible, c’est alors je suis fort » (2 Co 12,10) ?

Il s’agit de choisir le camp de Dieu et de prendre autorité en son nom sur notre impuissance : « Que le faible dise : je suis fort ! » (Jl 3,10) ; non pas en vertu de ses propres capacités, mais dans « la force que Dieu communique » (1 P 4,11), et dans la certitude qu’« avec Dieu nous ferons des prouesses » (Ps 60,14). «Vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais. » (1 Jn 2,14).

« Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde.» (Jean 16, 33)

En ce temps pascal, imaginons la force d’inertie de la pierre qui fermait le tombeau du Christ !

Alors, laissons Lui rouler cette pierre qui nous a enfermé dans le tombeau de l’indifférence, de la peur, de la paresse, de l’excuse, du découragement. Christ est vainqueur, il est notre libérateur, il est le Ressuscité qui redonne vie à tout ce qui semble mort !

Pour chasser ce lion imaginaire qui empêche le paresseux de faire son travail, voici un florilège de paroles que nous pouvons méditer afin de reprendre courage.

«Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force.» (Ep 6,10)

«Je peux tout en celui qui me donne la force.» (Ph 4,13)

«Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout. » (2 Tim 4,17)

« Vous serez fortifiés en tout par la puissance de sa gloire, qui vous donnera toute persévérance et patience. Dans la joie, vous rendrez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables.» (Col 1,11)

« Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. » (2 Tim 1,7).

Nous savons que notre Seigneur nous récompensera pour notre mission, si nous persévérons jusqu’au bout :

«Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion, travaillons au bien de tous, et surtout à celui de nos proches dans la foi.» (Gal 6, 9-10)

« Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez. » (Col 3, 23-24)

« En effet, Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et votre amour. Vous avez démontré votre amour pour son nom par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux saints. » (Hébreux 6.10)

« Car Dieu n’est pas injuste : il n’oublie pas votre action ni l’amour que vous avez manifesté à son égard, en vous mettant au service des fidèles et en vous y tenant. Notre désir est que chacun d’entre vous manifeste le même empressement jusqu’à la fin, pour que votre espérance se réalise pleinement ; ne devenez pas paresseux, imitez plutôt ceux qui, par la foi et la persévérance, obtiennent l’héritage promis. » (Hébreux 6, 10-12)

Frères et sœurs, courage !

« Fortifiez-vous et prenez courage ! » (Josué 10, 25 / Deut 31, 6 / 1 Chr 19, 13 / 2 Chr 32, 7)

A la force d’inertie, opposons la force de l’Esprit-Saint ! C’est la seule manière d’être et d’agir ! 

« Vous recevrez une force quand le Saint-Esprit descendra sur vous ; vous serez alors mes témoins … » (Actes 1-8)

 

1 Commentaire

  1. Magnifique!
    Merci François pour cet encouragement vigoureux et plein de sel.
    Christ est ressuscité! Ils sont finis les jours de la passion, suivons maintenant les pas du Ressuscité!
    Etienne

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