La grâce de Pentecôte 1 : ACCUEILLIR LE DON DE DIEU

LA GRÂCE DE PENTECÔTE,

ACCUEILLIR LE DON DE DIEU

Sommaire

Introduction 

Fiche n° I : Textes des Actes des Apôtres et travail biblique à partir de ces textes

Fiche n° 2 : L’Ascension et le cénacle, par Georgette Blaquière

Fiche n° 3 : Le jour de la Pentecôte, par Georgette Blaquière

Fiche n° 4 : Le discours de Pierre, par Georgette Blaquière

Fiche n° 5 : La communauté chrétienne, par Georgette Blaquière

Fiche n° 6 : Quand Dieu est le centre, Babel et Pentecôte, par le Père Raniero Cantalamessa

Fiche n° 7 : La dimension charismatique de l’Eglise, document de Malines

Fiche n° 8 : Racines, par Régine Maire

Fiche n° 9 : Propager le feu de Pentecôte, par Pierre Chieux

Fiche n° 10 : Propositions pédagogiques, par Guy Noël

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Fraternité Pentecôte, Service nationale des groupes de prière du Renouveau charismatique a vocation d’aider les groupes de prière à vivre pleinement la grâce propre du Renouveau. Pour cela elle organise des rassemblements, des sessions de formation, et propose aussi des enseignements sur ce site.

Ayant constaté que le besoin se faisait sentir de donner des points de repères « éprouvés » sur lesquels se fonde la vie charismatique et s’organisent les groupes de prière, Fraternité Pentecôte a jugé bon de constituer une série d’articles à cet effet.

Comment ?

L’élaboration de ces fiches de travail a été confiée à Régine Maire, bibliste, membre du Renouveau depuis 1972 et participant à plusieurs instances œcuméniques. Son travail a consisté à rechercher d’abord un texte biblique sur lequel s’enracine la réflexion, puis, dans la documentation déjà parue sur le sujet, à sélectionner quelques articles de base.

Des membres de la Fraternité Pentecôte ont mis en forme ces différents documents, les ont actualisés et complétés notamment par des propositions de temps de formation.

Pour qui ?

Les destinataires de ces fiches sont les responsables engagés dans le Renouveau Charismatique et qui portent particulièrement le souci de la formation : principalement les membres des équipes diocésaines ainsi que les équipes régionales, qui organisent des rencontres de formation, mais aussi les responsables des groupes de prière et plus particulièrement les plus récents dans ce service. Le renouvellement des responsables et participants à ces groupes de prière demande de rappeler en permanence les fondements de la vie charismatique.

Quels documents ?

Les articles choisis peuvent présenter plusieurs niveaux de lecture :

  • Certains, plus immédiatement accessibles, serviront de base à la réflexion.

  • D’autres paraîtront peut-être d’un abord plus difficile et seront alors réservés à ceux qui désirent un approfondissement des questions.

Comment utiliser ces fiches de travail ?

Ces fiches visent à aider à la formation de ceux qui sont en responsabilité actuelle ou à venir dans les groupes de prière du Renouveau Charismatique, et notamment les bergers et membres des noyaux.

Elles seront aussi une aide pour tous ceux qui doivent effectuer des enseignements dans leur groupe de prière.

De ce fait elles pourront être travaillées :

  • Dans des rencontres de formation (journées, week-ends, …).

  • En noyau, voire en noyau élargi à d’autres membres du groupe.

  • A titre personnel, bien que cela limite leur intérêt.

Ces fiches ont 2 objectifs :

  • Fournir des documents de travail et de réflexion pour les responsables de formation.

  • Proposer des éléments pédagogiques pour animer des temps de formation.

  • En ce sens elles ne proposent pas un cadre rigide, mais plutôt des pistes et des documents que le ou les formateurs devront adapter au public, au temps disponible ainsi qu’aux buts de la formation. Il est bien compréhensible qu’une formation pour des “nouveaux” responsables sera différente de celle pour des responsables plus anciens. De même la pédagogie devra s’adapter au vécu, aux problèmes et aux attentes des participants.

De ce fait, le contenu, le déroulement et la pédagogie des temps de formation devront être repensés à chaque fois.

  • De même, tous les documents proposés ne sont à utiliser ni systématiquement, ni dans leur totalité à chaque formation. Leur variété permet justement de choisir les passages et les thèmes qui seront les plus pertinents face aux buts recherchés.

  • Une des utilisations possibles est de fournir aux responsables de la formation des éléments solides pour assurer eux-mêmes des temps d’enseignement. En ce cas il ne s’agit pas pour l’enseignant de lire aux participants le ou les textes proposés, mais de les redonner, après un travail personnel, avec la grâce et la pédagogie qui est la sienne. Certes pour les débutants en ce domaine, ce ne sera pas parfait la première fois, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Jésus lui-même n’a pas craint de donner des responsabilités à ses disciples : “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14, 16).

Puissent ces fiches aider ceux qui dans les diocèses et les groupes ont ce souci de la formation.

Que l’Esprit Saint guide votre travail !

A noter : Deux dossiers à ne pas séparer ! La grâce de Pentecôte est indissociable de l’effusion de l’Esprit.

Pour des facilités d’utilisation et de travail, nous publions deux dossiers mais que nous vous invitons à prendre dans leur ensemble :

Premier dossier : Grâce de Pentecôte I : Accueillir le don de Dieu.

Deuxième dossier : Grâce de Pentecôte II : L’effusion de l’Esprit.

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La grâce de Pentecôte 1                                     Fiche n°1 

Travail biblique à partir des Actes des Apôtres

                                                                                   (Traduction : la Bible en français courant )

Premier extrait : chapitre 1, versets 4 – 5 ; 8 ; 12 – 14

4 Un jour qu’il prenait un repas avec eux, il leur donna cet ordre: Ne vous éloignez pas de Jérusalem, mais attendez ce que le Père a promis, le don que je vous ai annoncé.

5 Car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés avec le Saint-Esprit. […]

8 Mais vous recevrez une force quand le Saint-Esprit descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde. […]

12 Les apôtres retournèrent alors à Jérusalem depuis la colline qu’on appelle mont des Oliviers. Cette colline se trouve près de la ville, à environ une demi-heure de marche.

13 Quand ils furent arrivés à Jérusalem, ils montèrent dans la chambre où ils se tenaient d’habitude, en haut d’une maison. Il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques le fils d’Alphée, Simon le nationaliste et Jude le fils de Jacques.

14 Tous ensemble ils se réunissaient régulièrement pour prier, avec les femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.

Deuxième extrait : chapitre 2, versets 1 à 40

1 Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils se trouvaient réunis tous ensemble.

2 Tout à coup il y eut un bruit qui venait du ciel comme le souffle d’un violent coup de vent: la maison où ils se tenaient en fut toute remplie;

3 alors leur apparurent comme des langues de feu qui se partageaient et il s’en posa sur chacun d’eux.

4 Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer.

5 Or, à Jérusalem, résidaient des Juifs pieux, venus de toutes les nations qui sont sous le ciel.

6 A la rumeur qui se répandait, la foule se rassembla et se trouvait en plein désarroi, car chacun les entendait parler sa propre langue.

7 Déconcertés, émerveillés, ils disaient: “Tous ces gens qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens?

8 Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle?

9 Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont et de l’Asie,

10 de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Egypte et de la Libye cyrénaïque, ceux de Rome en résidence ici,

11 tous, tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu.”

12 Ils étaient tous déconcertés, et dans leur perplexité ils se disaient les uns aux autres: “Qu’est-ce que cela veut dire?”

13 D’autres s’esclaffaient: “Ils sont pleins de vin doux.”

14 Alors s’éleva la voix de Pierre, qui était là avec les Onze; il s’exprima en ces termes: “Hommes de Judée, et vous tous qui résidez à Jérusalem, comprenez bien ce qui se passe et prêtez l’oreille à mes paroles.

15 Non, ces gens n’ont pas bu comme vous le supposez: nous ne sommes en effet qu’à neuf heures du matin;

16 mais ici se réalise cette parole du prophète Joël:

17 « Alors, dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles seront prophètes, vos jeunes gens auront des visions, vos vieillards auront des songes;

18 oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes en ces jours-là je répandrai de mon Esprit et ils seront prophètes.

19 Je ferai des prodiges là-haut dans le ciel et des signes ici-bas sur la terre, du sang, du feu et une colonne de fumée.

20 Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang avant que vienne le jour du Seigneur, grand et glorieux.

21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».

22 Israélites, écoutez mes paroles: Jésus le Nazôréen, homme que Dieu avait accrédité auprès de vous en opérant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez,

23 cet homme, selon le plan bien arrêté par Dieu dans sa prescience, vous l’avez livré et supprimé en le faisant crucifier par la main des impies;

24 mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir.

25 David en effet dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, car il est à ma droite pour que je ne sois pas ébranlé.

26 Aussi mon cœur était-il dans la joie et ma langue a chanté d’allégresse. Bien mieux, ma chair reposera dans l’espérance,

27 car tu n’abandonneras pas ma vie au séjour des morts et tu ne laisseras pas ton saint connaître la décomposition.

28 Tu m’as montré les chemins de la vie, tu me rempliras de joie par ta présence.

29 “Frères, il est permis de vous le dire avec assurance: le patriarche David est mort, il a été enseveli, son tombeau se trouve encore aujourd’hui chez nous.

30 Mais il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône quelqu’un de sa descendance, issu de ses reins;

31 il a donc vu d’avance la résurrection du Christ, et c’est à son propos qu’il a dit: Il n’a pas été abandonné au séjour des morts et sa chair n’a pas connu la décomposition.

32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous tous en sommes témoins.

33 Exalté par la droite de Dieu, il a donc reçu du Père l’Esprit Saint promis et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez.

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34 David, qui n’est certes pas monté au ciel, a pourtant dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: assieds-toi à ma droite

35 jusqu’à ce que j’aie fait de tes adversaires un escabeau sous tes pieds.

36 “Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous aviez crucifié.”

37 Le cœur bouleversé d’entendre ces paroles, ils demandèrent à Pierre et aux autres apôtres : “Que ferons-nous, frères ?”

38 Pierre leur répondit: “Convertissez-vous: que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit.

39 Car c’est à vous qu’est destinée la promesse, et à vos enfants ainsi qu’à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera.”

40 Par bien d’autres paroles Pierre rendait témoignage et les encourageait: “Sauvez-vous, disait-il, de cette génération dévoyée.”

  • Où et quand se passent les événements de Pentecôte (chapitre 2)? Comment ces événements ont-ils été préparés (chapitre 1)? De quoi ont-ils été précédés ?
  • Quelles conditions sont requises ici pour recevoir l’Esprit?
  • Si nous croyons que le récit de Pentecôte est un concentré de l’expérience de l’Esprit,

 v. 1-4 : Relevez les points qui caractérisent cette expérience :

— pour la révélation de Dieu : Voir aussi Exode 19 et Genèse 11, 1-9

— pour l’action de l’Esprit Saint

Quel en est le premier fruit? Et donc la première fonction du peuple de Dieu?

v. 5 –13 : Comment interpréter la mention des 15 peuples ? Comment s’est propagée la Bonne Nouvelle ? (regardez sur une carte)

 v. 14-21 : Comment, par trois fois, Pierre interpelle-t-il ses auditeurs? A quoi renvoie l’effusion de l’Esprit à travers la prophétie du prophète Joël ?

 v. 22-28 : Comment est désigné Jésus? Son action? Résumez avec vos mots. Qu’est ce que cela souligne essentiellement ?

 v. 29-36 : Quelle profession de foi, véritable concentré du message chrétien, est faite ici pour la première fois ?

 v. 37-40 : Quel effet produit le discours de Pierre? En quoi consiste la conversion? Où s’enracine le désir de “faire”? Quel fruit en attendre?

Comment décririez-vous avec vos mots “la grâce de Pentecôte“?

 

Troisième extrait : chapitre 2, versets 42 à 47 et chapitre 4, versets 32 à 35

42 Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.

43 La crainte gagnait tout le monde: beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les apôtres.

44 Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun.

45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun.

46 Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au temple; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l’allégresse et la simplicité de cœur.

47 lls louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut.

32 La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme, et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens; au contraire, ils mettaient tout en commun.

33 Une grande puissance marquait le témoignage rendu par les apôtres à la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était à l’œuvre chez eux tous.

34 Nul parmi eux n’était indigent: en effet, ceux qui se trouvaient possesseurs de terrains ou de maisons les vendaient, apportaient le prix des biens qu’ils avaient cédés

35 et le déposaient aux pieds des apôtres. Chacun en recevait une part selon ses besoins.

 

Pour travailler le texte:

La Pentecôte porte un fruit essentiel : la naissance de la première communauté, une “nouveauté de vie qui se voit et qui frappe…. A travers ces deux descriptifs, notez :

  • ce que font les Apôtres

  • les points qui caractérisent la vie de la communauté. Cela ressemble-t-il à ce que Jésus demandait à ses disciples?

  • sans vouloir reproduire à l’identique le tableau somme toute idyllique tracé par Luc, quels appels pour vous et la communauté chrétienne à travers ces textes?

  • quels points vous semblent décisifs pour la communauté chrétienne aujourd’hui?

  • quels points constituent l’Eglise comme sacrement du Salut?

  • en quoi ces textes vous rejoignent-ils? Qu’est-ce qu’ils vous suggèrent?

«Lorsqu’il intervient, l’Esprit laisse toujours stupéfait. Il suscite des événements dont la nouveauté étonne ; il change radicalement les personnes et l’histoire». (Jean-Paul II, Mai 1998, discours aux communautés nouvelles.)

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La grâce de Pentecôte 1                                     Fiche n°2

Les fiches n° 2, 3, 4, et 5 contiennent un seul article de Georgette Blaquière, intitulé l’expérience de Pentecôte. Pour faciliter le travail, nous l’avons découpé en quatre séquences correspondant à quatre moments de l’expérience de Pentecôte :

Fiche n° 2 : L’Ascension et le cénacle

FIche n° 3 : Le jour de la Pentecôte

Fiche n° 4 : Le discours de Pierre

Fiche n° 5 : La communauté chrétienne

L’Ascension et le cénacle

Je crois que si le Renouveau Charismatique a été suscité par l’Esprit, c’est pour représenter, c’est-à-dire rendre présente aujourd’hui, l’expérience de Pentecôte. Car c’est bien d’expérience qu’il s’agit. A partir de cette expérience, vont s’éclairer notre vie dans l’Eglise au niveau le plus concret de la pastorale et en même temps, notre contemplation sur le mystère même de l’Eglise.

J’ai entendu beaucoup de sermons le jour de la fête de l’Ascension et j’ai entendu des dizaines de fois dire : «  le jour de l’Ascension, il a été dit aux apôtres : «  Maintenant cessez de regarder le ciel, allez, retroussez vos manches et mettez-vous au travail » Ce n’est pas très exact. Si nous reprenons le texte Actes 1, 2-3, que nous est-il dit ? Que Jésus ressuscité, pendant quarante jours, s’est montré vivant, mangeant et buvant avec eux et «  les entretenant du Royaume de Dieu »

On pourrait penser que Jésus, en ces quelques jours, met un point final à la formation qu’il leur a donnée pendant trois ans. Pourtant ce n’est pas sur cette formation qu’il va s’appuyer pour les envoyer, mais sur la contemplation du Royaume de Dieu et l’envoi de l’Esprit. De fait, le thème du Royaume de Dieu sera central dans la prédication des apôtres. C’est en regardant le ciel que l’on peut trouver le sens et recevoir le dynamisme de notre marche ici-bas et de toute évangélisation.

«  Il leur ordonna de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (Ac 1,4). Ils sont rassemblés sur l’ordre de Jésus. Les apôtres ne se sont pas réunis en disant : « Maintenant, le Maître s’en va, nous avons reçu notre formation. Au travail ! Faisons une session de pastorale pour savoir comment organiser l’évangélisation du monde et notre propre communauté » (je n’ai rien contre les sessions de pastorale, elles sont nécessaires et utiles, mais à leur place). C’est Jésus qui prend l’initiative de les convoquer à Jérusalem, Jérusalem au cœur du monde, là où les mages étaient allés apprendre la route vers l’Enfant-Roi, là où Jésus, à douze ans, avait enseigné les docteurs, là où Il a fait la promesse de l’eau vive, là où Il est mort et ressuscité.

C’est toujours par l’initiative de Dieu que se fait l’Eglise. L’Eglise est un peuple rassemblé sur l’ordre de Dieu et non pas par « vouloir d’homme ». Nous ne « faisons» pas l’Eglise, elle naît du cœur transpercé de Jésus, comme Eve-épouse naît du côté d’Adam.

Il leur dit de venir pour «  attendre la promesse du Père ». Autrement dit, non pas d’abord pour faire quelque chose, mais se mettre à la disposition de l’Esprit. Nous ne sommes que les serviteurs du projet de Dieu, comme ceux qui, dans la parabole des invités par le roi aux noces, sont envoyés ramasser au bord des routes tous les pauvres qui voudront entrer au festin.

Est-ce que je fabrique mon Eglise en demandant l’aide du Saint Esprit pour qu’il fasse aboutir mes desseins, mes plans et mes décisions ? Comme le Saint Esprit est humble (c’est Catherine de Sienne qui parle de « l’humble Saint Esprit »), Il le fait et Il se coule dans nos projets. Mais tout reste à la mesure de nos vues souvent étriquées, de nos peurs et de nos orgueils, et aussi de nos générosités, réelles mais limitées. Tandis que ce que Jésus demande aux apôtres, c’est de se faire les serviteurs des projets de Dieu : celui qui fait l’Eglise, c’est le Saint Esprit. Le maître de l’évangélisation, c’est Lui. Il a son projet. A nous d’attendre, d’écouter « ce que l’Esprit dit aux Eglises » (Ap. 2, 29), pour nous faire les bons «intendants du mystère de Dieu » (1 Co 4, 1). Pour mon mari et moi-même, ce qu’a pu être l’expérience du Renouveau après une vie « militante », c’est bien cela . Je ne renie rien de ce que, pendant tant d’années, nous avons essayé de « faire » dans l’Eglise avec l’aide de l’Esprit Saint. Mais le Renouveau nous a appris à inverser les termes. Comme tout est changé quand on cherche à discerner ce qu’Il veut faire, Lui, avec notre pauvre aide, en se laissant former, envahir par Lui, pour accomplir ses propres vues. Et donc, il nous est demandé, comme aux apôtres, de commencer par nous mettre en silence devant Lui pour l’attendre, d’apprendre à écouter ses motions, à demeurer en Lui, pour aller de l’avant, bien plus loin que nous aurions osé l’imaginer.

LE CENACLE

« Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement… Tous d’un seul cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes parmi lesquelles Marie mère de Jésus et avec ses frères » (Ac 1, 13-14).

Nous avons parfois une vue simpliste de Pentecôte, on a imaginé les douze apôtres autour de Marie. Or, ils sont environ cent vingt, les apôtres autour de Pierre, les femmes qui ont suivi Jésus tout au long de sa vie, Marie parmi elles, et toute la famille de Jésus, c’est-à-dire la tribu des tantes et cousins, famille humaine si lente à croire. Et pourtant que de tensions et de sourdes rivalités il y avait entre eux ! Que de reproches ils ont à se faire ! Tous ont été des « esprits sans intelligence et des cœurs lents à croire » (Luc 24, 25). Et Judas «parti à sa place à lui » (Ac.1, 25) demeure comme une blessure ouverte au cœur de cette équipe.

Pour recevoir l’Esprit , il suffit de ces deux conditions : être rassemblés et l’attendre d’un même cœur . La force du désir et la force de la communion fraternelle, voilà le lieu où l’Esprit Saint peut venir envahir l’Eglise et ce monde.

  • Jésus leur ordonne de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père a promis.

Est-ce que je reconnais que l’initiative du rassemblement, de la communauté vient de Dieu et non d’une volonté humaine ? Qu’est-ce que cela implique dans notre groupe de prière ? Est-ce que je le reçois comme un cadeau de Dieu ?

 Suis-je prêt à accueillir la demande du Seigneur, même si je ne la comprends pas ? Quelle est ma confiance en Dieu ?

 Rester à Jérusalem, c’est rester dans un endroit hostile, dangereux où Jésus a été mis à mort et où ses disciples sont menacés. Quels sont les lieux ou les temps qui ont paru hostiles à la vie du groupe ? Quelles sont nos peurs quand la présence de Jésus semble nous être ôtée ?

Quelle est la promesse du Père ? Comment Jésus en parle-t-il, en particulier dans l’Evangile de Jean ? On pourra en reprendre et en méditer les principaux passages.

  • Ils montèrent dans la chambre haute, et tous d’un seul cœur étaient assidus à la prière.

Suis-je prêt à aller à l’écart pour rencontrer le Seigneur dans le silence, à quitter pour cela mes occupations, à prendre du temps pour Dieu ? Quel est mon désir ?

Quelle est ma fidélité, mon assiduité à la prière personnelle et communautaire ? Quels combats dois-je mener pour l’améliorer ?

 Dans la prière communautaire du groupe, ai-je le souci de la communion fraternelle, de la vivre d’un seul cœur ?

Quelle est la présence de Marie dans ma prière personnelle et la prière communautaire, avec votre groupe, votre paroisse, d’autres chrétiens…

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La grâce de Pentecôte 1                                      Fiche n°3

L’expérience de Pentecôte

par Georgette Blaquière

« Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. Tout à coup, vint du ciel un bruit comme un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu, elles se divisaient et se posaient sur chacun d’eux » ( Ac 2,1-3 ).

Rassemblés en une même équipe fraternelle enfin reconstituée, aujourd’hui ils vont devenir l’Eglise. L’Esprit Saint commence toujours par remplir en plénitude la maison Eglise. C’est par l’Eglise et dans l’Eglise que nous recevons ensuite notre part d’Esprit, sous forme de « langue de feu, une sur chacun d’eux». Depuis Pentecôte, toute expérience du Saint Esprit, la plus personnelle et la plus plénière qui soit vient de la plénitude de la maison Eglise, remplie ce jour-là par le vent.

Ce ne sont pas des gens qui, individuellement, vont dire avoir reçu le Saint-Esprit, puis se rassembler pour faire naître l’Eglise : c’est comme cela que l’on fait une secte. Notre plénitude, même pour ceux d’entre nous qui paraissent le plus loin de l’Eglise, procède toujours de la plénitude de l’Eglise temple de l’Esprit au cœur du monde, parce qu’elle est le Corps du Christ et que depuis le baptême de Jésus, l’Esprit- Saint est venu sur le corps charnel et mystique du Christ pour y demeurer. Et dans les derniers moments de sa vie terrestre, Jésus avait promis à ses apôtres un Esprit qui demeure:

« Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour être avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne le voit ni ne le connaît. Vous, vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous et qu’il est en vous » (Jn 14, 16-17).

LA LOUANGE

Lorsqu’ils furent remplis de cette plénitude, « ils commencèrent à parler en langues selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » ( Ac 2, 4).

Dès que l’Esprit commence à se manifester, quel en est le premier fruit ? Ce n’est pas tout de suite l’annonce de la Parole, c’est la louange. Car la fonction première de l’Eglise, et sa fonction éternelle, c’est la louange. L’évangélisation passera (ne me faites pas nier l’importance capitale de l’évangélisation). Mais à la Pentecôte, la louange précède et enracine l’évangélisation. Certes, l’évangélisation est l’œuvre et non pas une œuvre parmi d’autres, pour ce monde-ci. Je pense au frère Charles de Jésus qui disait : « A l’imitation de Jésus Sauveur, faire du salut des hommes l’œuvre de sa propre vie ». Mais l’Eglise, dans ce monde-ci, n’est qu’une partie toute petite de l’Eglise, au regard de l’Eglise invisible devant la face de Dieu, qui d’éternité en éternité, chante «Saint est le Seigneur ! », l’Eglise de ceux qui ont revêtu la robe des compagnons de l’Agneau et qui chantent sa gloire.

La fonction de l’Eglise est donc d’être « un peuple rassemblé à la louange de la gloire de Dieu » (1 P. 2, 9). C’est pourquoi  je vous supplie, frères prêtres de mettre au cœur de l’Eglise la sainte liturgie de Dieu. On ne perd pas son temps en célébrant longuement l’Eucharistie et en se rassemblant pour bénir Dieu. Célébrer la louange de Sa Gloire, devenir louange de Sa Gloire selon la belle expression de Sœur Elisabeth de la Trinité, reprenant le début de l’épître aux Ephésiens, c’est notre fonction, celle de l’Eglise «militante » comme de l’Eglise « triomphante » car c’est la même Eglise. La louange est le lieu où s’enracine l’évangélisation, avec ses combats, en ce monde-ci.

Souvenons-nous du 2eme Livre des Chroniques, chapitre 20 : les ennemis sont rassemblés. Les Hébreux se sentent complètement perdus. Le roi Josaphat crie vers le salut de Dieu. A ce moment-là, un prophète se lève : « Ne craignez pas, ne vous effrayez pas devant cette horde immense. Ce combat n’est pas le vôtre, c’est le combat de Dieu »

Que se passe-t-il alors ? « Tenez-vous là, prenez position, vous verrez le salut que le Seigneur vous réserve. Juda et Jérusalem, ne craignez pas, ne vous effrayez pas, partez demain à la rencontre des ennemis, le Seigneur sera avec vous ».

Et Josaphat s’inclina la face contre terre. Tous les Judéens, les habitants de Jérusalem se prosternèrent devant le Seigneur pour l’adorer. Les Lévites se mirent alors à louer le Seigneur à pleine voix… De grand matin, ils se levèrent, Josaphat debout, s’écria : « Ecoutez-moi Judéens et habitants de Jérusalem ayez foi dans le Seigneur votre Dieu, vous subsisterez. Ayez foi dans ses prophètes et vous réussirez… » (2 Ch 20, 20).

Puis après avoir tenu conseil avec le peuple, il plaça au départ, devant les guerriers, les chantres du Seigneur qui le louaient, revêtus des ornements sacrés. « Louez le Seigneur, disaient-ils car éternel est son amour ». Au moment où ils entonnaient l’exaltation et la louange, le Seigneur tendit une embuscade contre les Ammonites… Les ennemis se battent alors entre eux et quand les Judéens arrivent, il n’y a plus que des morts sur le terrain et des dépouilles à ramasser.

Et bien, nous tous, et vous particulièrement, frères prêtres, quand vous célébrez la liturgie, quand vous chantez l’office, quand nous bénissons notre Dieu de jour et de nuit, nous sommes en première ligne du combat spirituel pour l’évangélisation, en première ligne devant les guerriers.

Tous ceux qui les entendaient « étaient stupéfaits » et s’étonnaient : « nous les entendons publier dans notre langue, les merveilles de Dieu » (Ac 2, 11-12). L’évangélisation n’est pas d’abord un message, c’est l’annonce des merveilles de Dieu ou, plus exactement, là est le contenu du message.

  1. L’Esprit Saint remplit la maison Eglise

L’Esprit Saint remplit la maison (Eglise, communauté, groupe de prière..), puis vient reposer sur chacun. C’est dans l’Eglise et par l’Eglise que chacun de nous reçoit l’Esprit Saint .

— Comment est-ce que j’accueille cette vérité ?

— Celle-ci n’est-elle pas en contradiction avec l’idée que nous faisons l’Eglise ou avec l’opinion assez répandue que l’Eglise est d’abord vue comme une institution, une hiérarchie… ?

Que signifie pour moi que l’Eglise est « Temple de l’Esprit (voir 1 Co 3, 16), Corps du Christ  (1 Co 12, 12 et ss.)

Que signifie le mot « Paraclet » ? Quels fonctions et rôles de l’Esprit Saint recouvre-t-il ?

  1. L’Esprit Saint donne de louer

 Le premier fruit de la venue de l’Esprit Saint est la louange.

— Comment vivons-nous la louange ? La louange en langues ?

— Quelle est la place de la louange dans la prière de mon groupe ?

Nous sommes créés pour louer Dieu (voir le Principe et Fondement des Exercices Spirituels de Saint Ignace).

— Quelle place la louange a-t-elle dans ma vie ?

— Quels obstacles est-ce que je rencontre pour louer Dieu ?

Quels sont les fruits de la louange que je constate dans ma vie et dans celle des frères et sœurs de mon groupe ?

Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout puissant.

Pour accomplir jusqu’au bout le mystère de la Pâque, tu as répandu aujourd’hui l’Esprit Saint sur ceux dont tu as fait des fils en les unissant à ton Fils unique.

C’est ton Esprit qui a donné à tous les peuples, au commencement de l’Eglise, la connaissance du vrai Dieu, afin qu’ils confessent chacun dans sa langue, une seule et même foi.

C’est pourquoi le peuple des baptisés, rayonnant de la joie pascale, exulte par toute la terre, tandis que les anges dans le ciel chantent sans fin l’hymne de ta gloire : Saint !…

(Préface du jour de la Pentecôte)

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La grâce de Pentecôte 1                                    Fiche n°4

L’expérience de Pentecôte, Le discours de Pierre

                            par Georgette Blaquière

Pierre va s’avancer. Il ne s’avance pas tout seul, mais avec les onze ; et c’est lui qui parle, c’est à lui qu’il est demandé d’annoncer. Ils sont tellement joyeux qu’on croit qu’ils ont bu du vin de bon matin. Est-ce qu’on croit que nous avons bu du vin de bon matin parce que nous nous réjouissons du Seigneur en sortant de la messe ?

Pierre ose parler, revêtu de la « force d’En-Haut », rempli de l’Esprit Saint c’est-à-dire de cette joyeuse audace qui sera parfois imprudente. Il annonce le nom de Jésus :

« Oui, Dieu l’a ressuscité, ce Jésus, nous en sommes tous témoins et maintenant, exalté par la droite de Dieu, Il a reçu du Père l’Esprit Saint, objet de la promesse et Il l’a répandu. (…) Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié » (Ac 2, 32-33, 36).

N’avons-nous pas peur parfois d’annoncer explicitement le nom de Jésus ? N’avons-nous pas peur de ne pas être reçu ? L’Esprit nous précède dans le cœur des auditeurs et leur fait entendre le message  « dans leur langue ». Vous allez me dire : « Ne faut-il pas commencer par apprendre la langue de ceux à qui on veut annoncer le message ? » Oui et non, même en parlant la même langue, bien souvent, on ne se comprend pas. L’Esprit seul peut parler au cœur de chacun et ouvrir ses oreilles aux merveilles de Dieu. Le document du Synode sur l’évangélisation nous rappelle qu’il nous faut souvent oser parler de Jésus directement. Nous serons étonnés alors de voir l’attente de ceux qui écoutent, la résonance que l’on trouve. Comme le dit avec beaucoup d’humour le Cardinal Danneels :

« C’est Jésus, sans que nous ayons rien dit, qui déjà trouve son interlocuteur dans le cœur de l’autre qui écoute. Car, dans chacun, dans chaque homme, il y a un petit Jean-Baptiste ; il y a une sorte d’harmonie préétablie. Ne dites pas trop vite qu’ils n’écouteront pas. Il y a dans chacun de nous, même en quelqu’un qui est dans le péché, un petit Jean-Baptiste qui dort mais qui est sur la même longueur d’onde et qui perçoit Jésus. Il peut y avoir beaucoup de résistance, ils peuvent ne pas accepter… Ne vous fiez pas aux apparences, fiez-vous au fait que nous portons en nous Jésus comme Marie et que lui porte un petit Jean- Baptiste. Et avant que nous n’échangions quoi que ce soit sauf le bonjour, ils sont déjà en train de travailler et cela va bouger… »

N’ayez pas peur, il y a dans l’autre un Jean-Baptiste qui écoute, même si l’autre rigole. C’est Dieu qui évangélise, pas nous. Je constate que lorsque j’ai très bien préparé un « enseignement » je ne convertis personne. Je ne dis pas qu’il ne faut pas préparer. La préparation est un devoir. Il faut parler du cœur, alors on touche les cœurs.

Peut-être, notre génération a-t-elle été sevrée du nom de Jésus ?

Je sais bien que ce que je dis là est sans nuance et impliquerait des ajustages, mais il nous faut aussi le dire. Le chemin est étroit entre la prudence, le respect de l’autre et la timidité à oser parler.

« Que faut-il faire ? »

« D’entendre cela, ils eurent le cœur transpercé et ils dirent à Pierre et aux apôtres :« Frères que devons-nous faire ? » ( Ac 2, 37)

Le désir d’action, la générosité de l’engagement s’enracinent non pas dans un devoir, mais le transpercement du cœur. La mission de l’Eglise d’annoncer le nom de Jésus Sauveur et Seigneur s’enracine dans le double cri de Saint François pleurant sur les chemins : « L’amour n’est pas aimé » et dans le cri de Saint Dominique intercédant au long des nuits : «Ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs….? »

Voilà le double cri qui transperce le cœur de l’Eglise et traverse les siècles. Voilà d’où jaillit la mission. C’est le mouvement même du cœur de Jésus : «  Me voici, Père, pour faire Ta volonté » (Ps 40)

Cité dans la messe du Sacré-Cœur : «  Les desseins de son cœur sont de génération en génération d’arracher les âmes à la mort et de les nourrir quand elles ont faim » .C’est du transpercement du cœur que naît le « Qu’allons-nous faire ? » Et c’est «l’amour qui nous fait trouver les moyens ». (Ch. De Foucauld).

Pierre leur répond : «  Repentez-vous » : la conversion. « Que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ pour la rémission des péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit » : les sacrements. « Car c’est pour vous qu’est la promesse, ainsi que pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera…. Accueillant leur parole, ils se firent baptiser, il s’adjoignit ce jour-là, environ trois mille âmes » ( Ac 2, 39-41). 

  • Pierre, revêtu de la force d’en haut, ose parler.

 Ai-je fait personnellement ou avec mon groupe de prière l’expérience d’une annonce directe du kérygme 1? Dans quelles circonstances ? Quelles ont été mes peurs et mes joies ?

 Ai-je rencontré des obstacles, des réactions hostiles ou d’encouragement ? Lesquels ?

 Suis-je assuré dans la foi que l’Esprit Saint me précède dans le cœur de mes auditeurs, qu’Il ouvre les portes ?

  • Le contenu de l’annonce

 Je reprends le discours donné par Pierre à la sortie du Cénacle et je le médite. Quels sont les points essentiels ?

 Qu’est-ce que je proclame, quand j’annonce la Bonne Nouvelle ? Est-ce Jésus mort et ressuscité ? Est-ce la puissance du Nom de Jésus ?

 Par rapport à une annonce directe comme nous y exhorte le synode, le témoignage de vie n’est-il pas suffisant ? En quoi les deux formes d’évangélisation sont-elles complémentaires ?

  • Les fruits de cette annonce, ils eurent le cœur transpercé.

 Que constatons-nous, lors d’une annonce directe ? Quels fruits voyons-nous ?

 De quelle patience ou impatience faisons-nous preuve pour vérifier l’effet de nos discours, de nos enseignements, de nos paroles ? 

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La grâce de Pentecôte 1                                    Fiche n°5

L’expérience de Pentecôte :

La communauté chrétienne   par Georgette Blaquière

L’Esprit Saint procède toujours, au départ, par adjonction. Il fait communauté, communion. Il continue aujourd’hui encore. Qu’est-ce qui fait courir les foules de plus en plus nombreuses à Paray ou à Ars, sinon l’appel à rejoindre le cœur de l’Eglise ?

Il nous faut oser proposer la communauté chrétienne, oser proposer  « l’adjonction à l’Eglise » peut-être avons-nous un peu perdu le sens de l’importance d’entrer dans l’Eglise. Pierre propose trois choses : l’appel à la conversion, les sacrements, la communauté comme lieu où vivre tout le reste.

Tout de suite après, Luc témoigne : « Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42)… Une communauté chrétienne très concrètement vécue, d’abord dans la joie : «  Ils prenaient leur nourriture dans la joie et dans la simplicité de cœur ». (Ac 2, 46). Puis, le partage des biens : « Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun » (2, 44). Puis la louange : « Ils louaient Dieu » (2, 47). Tout cela est indissociable. Immédiatement, sont donnés les charismes, les signes du Royaume pour confirmer l’annonce de la foi et la puissance de vie de la communauté chrétienne : « Nombreux étaient les prodiges et les signes accomplis par les apôtres » ( 2, 43).

Gardons-nous d’opposer foi et signes, et de leur donner une valeur magique. Les signes sont là pour confirmer la foi, non pour la remplacer ou même la fonder. Et ils ne sont déchiffrables que dans la foi. Gardons-nous aussi de les mépriser. Sans eux la foi risque très vite de se réduire à une adhésion purement intellectuelle, à un message, et cette réduction est mortelle.

Nous verrons un peu plus loin Pierre et Jean guérir un impotent à la Belle Porte du Temple.

Voilà la pastorale de la Pentecôte : les sacrements et les charismes n’y sont pas opposés mais sont complémentaires. L’annonce n’est pas mise sous le boisseau, mais proclamée avec une joyeuse audace. La première communauté paraît idyllique, elle connaîtra ses difficultés elle aussi, mais la vie est là. Aujourd’hui encore ce message reste d’actualité.

L’Esprit Saint adjoint des membres à la communauté chrétienne, c’est Lui qui la constitue, la rassemble. La Communauté chrétienne se caractérise par les quatre critères suivants :

  • L’enseignement des Apôtres

Quelle est la place de l’enseignement dans votre groupe ?

Quels types d’enseignement sont privilégiés : formation spirituelle, théologique, biblique, témoignages… ?

 Quels sont les fruits de ces enseignements au niveau personnel et communautaire ?

  • La communion fraternelle

Où en est la communion fraternelle au sein de mon groupe de prière et au sein d’autres communautés2 auxquelles j’appartiens?

Quels obstacles rencontrons-nous dans la construction et le développement de la communion fraternelle ?

Quels moyens sont mis en œuvre pour faire grandir cette communion ?

  • La fraction du pain

Quelle est la place de l’Eucharistie dans ma vie personnelle ? Quels fruits pour mon cheminement spirituel ?

 L’Eucharistie est-elle vécue régulièrement au sein du groupe de prière ?

En quelles occasions ? Quels fruits sont ainsi donnés pour la communauté ?

  • Les prières

La prière a-t-elle une place privilégiée dans la communauté par rapport à l’organisation des activités… ?

Comment la prière personnelle de chaque membre du groupe nourrit-elle la prière communautaire ?

Comment la prière communautaire aide-t-elle chacun à fortifier sa vie de prière personnelle ?

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La grâce de Pentecôte 1                                    Fiche n°6

Quand Dieu est le centre : Babel et Pentecôte

             (Par le Père Raniero Cantalamessa, Franciscain, prédicateur de la maison vaticane).

[…] A la Pentecôte, quelque chose s’est produit qui a renversé et mis fin à la situation qui existait depuis Babel. Luc, l’auteur des Actes, a voulu nous dire que l’Eglise est l’anti-Babel, que l’humanité a retrouvé en Christ et grâce à son Esprit, l’unité perdue à cause du péché et de l’orgueil. Ceci est l’explication que les Pères de l’Eglise en ont donné – explication admise par la Réforme entre autre par Luther et que la liturgie de l’Eglise Catholique a fait sienne en introduisant l’épisode de Babel dans les lectures de la veillée de Pentecôte.

I — Babel

Mais il est important que nous regardions d’un peu plus près maintenant où se situe le contraste entre les deux événements et qui étaient les constructeurs de Babel pour découvrir combien cela nous concerne aussi.

Construire une tour qui atteindrait le ciel n’était pas une entreprise contre Dieu mais pour Dieu. Il s’agissait de construire l’un des ces temples aux nombreux étages, les « zikkurats » dont on a trouvé de nombreux vestiges en Mésopotamie. Les hommes de Babel étaient des hommes fervents ; ils voulaient construire un temple aux proportions exceptionnelles pour affirmer leur pouvoir et ainsi traiter avec la divinité en position favorable et s’assurer sa faveur contre leurs ennemis. Pourquoi Dieu les a-t-il alors dispersés ?

La réponse est à chercher dans le livre de la Genèse. Les hommes se sont mis au travail en disant : « Venez, construisons-nous une cité et une tour dont le sommet touche le ciel et donnons-nous un nom, pour que nous ne soyons pas dispersés sur la terre » (Gn 11, 4).

« Donnons-nous un nom » et pas « donnons un nom à Dieu ». Dieu devient un instrument soumis à leur intérêt et à leur gloire. Dieu n’a plus la première place, Dieu n’est plus Dieu. Conséquence : les hommes ne se comprennent plus, dans la confusion des langues, il y a séparation et division.

II — Pentecôte

Regardons maintenant ce qui se passe à la Pentecôte et nous comprendrons la différence :

« Nous les entendons annoncer dans notre propre langue la grandeur de Dieu » disent les Apôtres. Dieu, sa gloire, sa grandeur et non la nôtre.

Conversion radicale, Dieu a pris la place du « je », Il est au centre. Tous comprennent parce qu’ils ne parlent plus d’eux mais des œuvres de Dieu. La preuve la plus claire de ce changement est la transformation des apôtres eux-mêmes. Avant la Pentecôte, la discussion portait sur « qui est le plus grand parmi nous ? » Après la Pentecôte, il n’en est plus question. Le souci de la grandeur de Dieu a remplacé celui de la grandeur de l’homme, ils ne songent plus à se faire un nom mais à celui de Dieu. Résultats : les peuples se reconnaissent, Elamites, Parthes, Mèdes… et l’Eglise, vraie tour qui atteint le ciel, la construction de Dieu, l’édifice de Dieu naît.

Quand chacun veut se faire un nom et cherche sa propre gloire, il s’ensuit la division, la rivalité, la compétition. L’amour de soi est destructeur, car il y a autant de centres que de personnes. Chacun est contre tous. Quand, au contraire, on recherche la gloire de Dieu, quand Dieu est le centre, l’unité se fait car il n’y a plus qu’un seul centre. C’est ce qui s’est produit à Pentecôte : « Les croyants n’étaient plus qu’un seul cœur et une seule âme » (Ac. 4, 32).

III – Quel enseignement pour aujourd’hui ?

Quand les chrétiens se comportent-ils comme des constructeurs de Babel ? Et quand suivent-ils l’Esprit de Pentecôte ?

Nous imitons Babel quand nous travaillons plus ou moins consciemment à nous faire un nom, à titre personnel, ou pour notre Eglise, dénomination, mouvement, patrie ou religion, si nous le faisons parce que c’est notre religion et non parce qu’elle est la vraie. Saint Paul parle de cette triste possibilité de prêcher le Christ non pour le Christ mais pour soi (Ph 1, 15-17). Le résultat, nous le connaissons fort bien, nous en faisons l’expérience et nous le voyons autour de nous : c’est l’esprit de rivalité ou de clocher. Les incroyants trouvent ici même un prétexte facile pour ne pas se convertir et croire en l’Evangile. « Ils ne s’entendent même pas entre eux ; que peut-il y avoir de divin dans leur prédication ? »

Souvenez-vous de la célèbre prophétie d’Aggée. Au retour de l’exil à Babylone, chacun est tenté de reconstruire et d’embellir sa maison, tandis que la maison de Dieu est en ruine (Ag 1, 1ss). Pour quel résultat ? Nous semons beaucoup et nous récoltons très peu dit Aggée ; c’est comme si nous mettions le salaire de l’ouvrier dans un sac percé. Pourquoi ? « Parce que chacun ne se préoccupe que de sa maison alors que ma maison est en ruines ». Ici aussi notre maison, ce peut être littéralement notre habitation, notre résidence secondaire ; mais ce peut être aussi dans un sens plus large notre dénomination, notre mouvement, notre spiritualité, notre paroisse, notre congrégation religieuse, notre église …

Et quand les chrétiens vivent-ils de l’Esprit de Pentecôte ?

C’est clair : ils ne se posent pas la question de savoir « qui est le plus grand » et proclament la grandeur de Dieu, le glorifient comme le fait Marie dans le Magnificat. Alors dans le fond de leur cœur, ils renoncent à idolâtrer « Je » pour Dieu. Ils brûlent de zèle pour le Seigneur comme Elie ( 1 Rois 19, 14). Et ils peuvent dire avec Jésus : « Le zèle pour ta maison me dévore » (Jn 2, 17).

Notre groupe de prière : Babel ou Pentecôte ?

1) Qu’y a t-il de Babel en nous-mêmes ou dans notre groupe ?

« Dieu n’a plus la première place »

Quelle place désirons-nous ? Sommes-nous aigris, blessés quand nous ne sommes pas choisis pour un service ou une responsabilité ?

Souhaitons-nous que notre groupe grandisse ? Pourquoi ?

Avons-nous besoin d’être reconnus dans l’Eglise, par notre curé, les paroissiens, les différents mouvements, …? En soi, la reconnaissance n’est pas mauvaise, mais pourquoi ce besoin ?

2) Quelle place pour Dieu?

« Le souci de la grandeur de Dieu a remplacé celui de la grandeur de l’homme, ils ne songent plus à se faire un nom mais à celui de Dieu. »

  “Ils proclament la grandeur de Dieu” : est-ce une priorité pour nous ?

Relire le début du livre d’Aggée (Ag. 1). A quelle construction travaillons-nous : celle de” notre maison” – nous-mêmes, le groupe de prière, notre paroisse, … ou celle du Seigneur, comme il le désire ?

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La grâce de Pentecôte 1                                     Fiche n°7

Colloque de Malines, 21-26 mai 1974

Dès 1974, le cardinal Suenens réunit à Malines quelques théologiens qui ont travaillé pour formuler des appréciations théologiques et des orientations pastorales pour les responsables du Renouveau naissant. Le document fut proposé comme un essai de réponse aux questions soulevées par le Renouveau et son intégration dans l’Eglise. L’extrait proposé ici souligne le rôle et l’importance de l’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise.

L’Eglise, don de Dieu pour le monde, est née de la Pentecôte. Tout au long des siècles elle a été conduite par l’Esprit Saint qui agit à travers les ministères, les services et les charismes. Sacrement du Christ, elle nous rend participants à l’onction du Christ par l‘Esprit.

La dimension charismatique de l’Eglise

« En tant que sacrement du Christ, l’Eglise nous rend participants à l’onction du Christ par l’Esprit. Le Saint Esprit demeure dans l’Eglise comme une perpétuelle Pentecôte, et fait d’elle le Corps du Christ, le peuple de Dieu la remplissant de sa puissance, la renouvelant sans cesse, l’appelant à proclamer la Seigneurie de Jésus pour la gloire du Père. Cette inhabitation3 de l’Esprit dans l’Eglise et dans les cœurs des chrétiens comme dans un temple est un don pour toute l’Eglise: « Ne savez-vous pas que vous êtes le peuple de Dieu et que l’Esprit habite en vous?» (l Co. 3, 16; cf. 6, 19).

Le don primordial fait à l’Eglise n’est autre que l’Esprit Saint lui-même. Avec lui, viennent les dons gratuits de l’Esprit, c’est-à-dire les charismes.

L’Esprit Saint, qui est donné à toute l’Eglise, se fait visible et tangible à travers les divers ministères, mais il ne se confond pas avec eux pour autant. Manifestations visibles de l’Esprit, les charismes sont ordonnés au service de l’Eglise et du monde plutôt qu’à la perfection des individus qui les reçoivent. Comme tels, ils appartiennent à la nature même de l’Eglise. Il est donc hors de question qu’un groupe ou un mouvement particulier à l’intérieur même de l’Eglise revendique une sorte de monopole de l’Esprit et de ses charismes.

Si l’Esprit et ses charismes sont inhérents à l’Eglise dans son ensemble, ils sont également constitutifs de la vie chrétienne et de ses diverses expressions, tant communautaires qu’individuelles. Dans la communauté chrétienne, il n’y a pas, en droit, de membres passifs, dépourvus de toute fonction, de tout ministère. « Il y a diversité de dons, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; divers modes d’action, mais c’est le même Dieu qui produit tout en tous. Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous» (l Co 12, 4-7).

En ce sens, tout chrétien est un charismatique, et se trouve dès lors investi d’un ministère au service de l’Eglise et du monde.

Les charismes sont néanmoins d’inégale importance. Ceux qui sont plus directement ordonnés à l’édification de la communauté ont une dignité plus grande. « Vous êtes le Corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et ceux que Dieu a établis dans l’Eglise sont premièrement, des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des hommes chargés de l’enseignement, viennent ensuite le don des miracles, puis de guérison, d’assistance, de direction et le don de parler en langues» (l Co 12, 27-28).

L’égalitarisme en matière de charismes et de ministère est étranger à la vie de l’Eglise. Il n’est donc pas question d’opposer une Eglise institutionnelle à une Eglise charismatique. Comme l’a écrit Saint Irénée : « Là où est l’Eglise, là est l’Esprit, et là où est l’Esprit de Dieu, là est l’Eglise». (Adversus Haereses, III, 24, 1 ; Sources chrétiennes, 34, p. 401).

C’est un même Esprit, se manifestant en diverses fonctions, qui assure la cohésion entre laïcat et hiérarchie. L’Esprit et ses dons sont en effet constitutifs de l’Eglise dans son ensemble comme en chacun de ses membres ».

  • Personnellement
    • L’Eglise comme “événement de Pentecôte” qu’est-ce que cela vous évoque? Est-ce de cette façon que vous regardez l’Eglise ?
    • A quelles notions ce texte fait-il appel pour parler de l’Eglise ?
    • L’institution ecclésiale: si elle vous fait difficulté, comment vous situez-vous ?
    • Comment comprenez-vous: “tout chrétien est charismatique” ?
  • Dans votre groupe de prière, dans vos lieux d’insertion ecclésiale, dans les instances œcuméniques…
    • Comment vivez-vous cette grâce de Pentecôte ? Quels sont les difficultés et les obstacles rencontrés ?
    • Avez-vous des expériences de cette grâce vécues dans des lieux « non charismatiques » ? Lesquels ? Par quoi et comment se caractérisent-elles ?
    • Votre regard sur l’autre, votre amour… ont-ils changé ? Pouvez-vous donner des témoignages ?

“Mais le même Esprit Saint ne se borne pas à sanctifier le peuple de Dieu par les sacrements et les ministères, à le conduire et à lui donner l’ornement des vertus. Il distribue aussi parmi les fidèles de tous ordres, « répartissant ses dons à son gré en chacun » (1 Co.12, 11), les grâces spéciales qui rendent aptes et disponibles pour assumer les diverses charges et offices utiles au renouvellement et au développement de l’Eglise, suivant ce qu’il est dit : « C’est toujours pour le bien commun que le don de l’Esprit se manifeste à un homme » (1 Co. 12, 7). Ces grâces, des plus éclatantes aux plus simples et aux plus largement diffusées, doivent être reçues avec action de grâce et apporter consolation, étant avant tout ajustées aux nécessités de l’Eglise et destinées à y répondre.”

Concile Vatican II, Constitution sur l’Eglise, Lumen gentium, § 12.

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La grâce de Pentecôte 1                                     Fiche n°8

Nos racines

par Régine Maire

L’expérience spirituelle vécue aujourd’hui dans le Renouveau Charismatique prend ses racines dans les nombreux réveils spirituels qui ont jalonné la vie de l’Eglise au cours des siècles. Plus près de nous, le Pentecôtisme, au début du 20ème siècle, et le Concile Vatican II ont initié, stimulé et encouragé le Renouveau dans l’Esprit Saint qui concerne toutes les Eglises chrétiennes sur tous les continents. En France de grands rassemblements ont marqué des étapes importantes pour nos groupes et nos communautés et constitué pour nombre d’entre nous un formidable renouveau de notre foi.

Le Renouveau charismatique catholique : d’où vient-il ?

Le Renouveau charismatique catholique ne se serait jamais produit sans le Concile Vatican Il qui créa un nouvel esprit d’ouverture et d’humilité dans l’Eglise catholique au moment où elle cherchait d’un œil neuf à découvrir ce que le Saint Esprit lui disait. Le Pape Jean XXIII composa une prière spéciale à dire tous les jours dans le monde entier pendant le Concile, qui demandait au Saint Esprit : “Renouvelez de nos jours vos merveilles, comme en une nouvelle Pentecôte“.

De nombreuses réformes internes, concernant tous les domaines de la vie de l’Eglise et sa façon de se concevoir elle-même, résultèrent du Concile. La voie de l’acceptation des charismes fut aussi préparée par l’inclusion dans la Constitution sur l’Eglise, Lumen Gentium, d’un passage qui admet que les charismes de la Bible sont virtuellement toujours disponibles et non pas limités aux temps apostoliques.

Ce nouvel esprit a aussi conduit les catholiques de la base à davantage de rencontres et de prière avec leurs frères et sœurs chrétiens. C’est par ces relations avec des Pentecôtistes et des charismatiques de traditions différentes que naquit le Renouveau charismatique catholique.

Comment les premiers Pentecôtistes étaient-ils apparus ?

Les Pentecôtistes comparent habituellement leur expérience à la Pentecôte elle-même, d’où leur nom. C’est là que le Saint Esprit est descendu avec puissance sur les apôtres tandis qu’ils priaient dans la Chambre Haute, et qu’ils ont reçu l’onction et la puissance des charismes pour le ministère. Les Actes des Apôtres et les Lettres de Paul, tous parlent d’une Eglise mue par la puissance du Saint Esprit, où le parler en langues, les guérisons et la prophétie, entre autres dons, faisaient partie de la vie normale de l’Eglise.

Depuis, tout au long de l’histoire, il y a eu divers renouveaux et effusions de grâce spontanés, à chaque fois que l’Eglise semblait trop institutionnalisée ou moribonde. Il est évident d’après les écrits des saints, qu’eux aussi eurent l’expérience de nombreux phénomènes qui sont aujourd’hui considérés comme charismatiques. Toutefois, pour les chrétiens ordinaires du début du 20ème siècle, des charismes comme les guérisons ou le parler en langues appartenaient à un lointain passé et il ne fallait pas s’attendre à les rencontrer dans la vie quotidienne de l’Eglise.

Les premiers frémissements de ce que nous appelons aujourd’hui le mouvement pentecôtiste commencèrent à Topeka, Kansas, aux Etats-Unis en 1901, alors qu’un groupe était réuni pour une soirée de prière au Saint Esprit, une des femmes, Agnès Ozman, demanda qu’on lui impose les mains comme il est dit dans les Actes des Apôtres. Tandis qu’on priait, elle manifesta le don des langues.

Ce n’est pas avant 1906, cependant, qu’un renouveau spontané éclata rue Asuza à Los Angeles, dans un groupe de fidèles inter-ethnique, sous la direction d’un pasteur noir appelé William J. Seymour. La nouvelle s’en répandit à travers les Etats Unis et dans le monde entier, jusqu’en Angleterre où le Renouveau gallois était très influent, et où un plombier de Bradford appelé Smith Wigglesworth était au nombre de ceux qui avaient reçu le baptême dans l’Esprit. En Angleterre un des premiers leaders fut un prêtre anglican appelé Alexander Boddy.

Malgré leur croissance rapide, ces premiers Pentecôtistes ne furent pas acceptés par les Eglises, et ils commencèrent à se constituer peu à peu en nouvelles dénominations. Les années passant, il y avait peu de contacts entre les Pentecôtistes et les autres chrétiens et ce n’est pas avant les années 1950 que par des contacts individuels de personne à personne, le renouveau pentecôtiste commença à revenir dans les principales Eglises protestantes en s’y infiltrant. Encouragés par des leaders pentecôtistes comme David du Plessis, ces néo-pentecôtistes ou charismatiques comme on en vint à dire, choisirent de rester dans leurs Eglises, persuadés que le baptême dans l’Esprit qu’ils avaient reçu et les charismes qui l’accompagnaient, étaient simplement la plénitude de l’expérience chrétienne, et non quelque chose en contradiction avec les croyances de leur Eglise.

Dans l’Eglise catholique

Les premiers contacts entre Charismatiques épiscopaliens et catholiques eurent lieu aux Etats Unis à l’Université de Duquesne en février 1967 : au cours d’un week-end de retraite, les étudiants catholiques demandèrent la prière pour que leur foi soit renouvelée, pour que l’Esprit Saint travaille en eux, et, finalement, pour recevoir le baptême dans l’Esprit. Jésus leur devint familier d’une manière nouvelle, la Bible eut un nouvel attrait, ils reçurent beaucoup de charismes et eurent une hardiesse nouvelle dans leur foi. Ils n’avaient qu’une envie: celle de partager tout cela avec d’autres. C’est ainsi que les réunions de prière se multiplièrent et que les contacts divers allumèrent un feu qui se répandit rapidement sur les cinq continents….

“Les premiers catholiques charismatiques comprirent qu’ils avaient reçu la même grâce que les protestants charismatiques et que les pentecôtistes et qu’ils la recevaient comme catholiques, pour en vivre à l’intérieur de leur Eglise. C’est bien là une grâce œcuménique : la même grâce du Seigneur reçue par des Eglises différentes et qui vient confirmer les convictions de chacun. Si la grâce du Renouveau est essentiellement œcuménique, et est bien reconnue comme telle par le magistère de l’Eglise, alors le caractère oecuménique dans ses origines et les nouveaux échanges entre Eglises qui en ont résulté devraient être regardés comme un cadeau du Seigneur, et non comme une erreur à corriger. Il est, semble-t-il, assez facile de voir que l’immense fécondité potentielle du mouvement charismatique est liée à son caractère oecuménique. Il y a un rapport direct entre l’ampleur du défi qu’il propose et sa puissance de renouvellement spirituel. Tel est le prix d’un authentique renouveau : être attentif aux appels à se repentir et à changer de vie comme conditions et moyens d’accéder à la vie nouvelle.” (Peter Hocken).

En France, les premiers groupes de prière catholiques ont vu le jour en 1972 et se sont rapidement multipliés…au point qu’il y avait 10 000 personnes au rassemblement de 1977 à Lyon. En même temps la dimension œcuménique s’affirmait dans les rassemblements : à Viviers en 1973 et à Strasbourg en 1982. Deux autres rassemblements ont marqué la vie du Renouveau charismatique catholique : Le Bourget en 1988 et Paray -le -Monial en 2004.

Le Renouveau s’est rapidement donné un organisme de coordination international: l’ICCRS dont le siège est à Rome et qui assure la communication entre les différentes réalités du Renouveau au plan mondial et avec le Vatican.

En France cette coordination est assurée d’une part par l’Instance de Communion qui réunit évêques, représentants des communautés et des groupes de prière, et spécifiquement pour les groupes de prière par la Fraternité Pentecôte qui est le service national de communion des groupes de prière du Renouveau charismatique catholique.

  • Personnellement, comment ai-je rencontré le Renouveau charismatique ? Ai-je participé à un des rassemblements cités ou à d’autres ? Quelles grâces y ai-je reçues ? Comment les témoignages des frères et sœurs plus anciens ont-ils fortifié ma foi, mon espérance et mon amour ? Ai-je eu la curiosité de connaître l’expérience vécue par les autres groupes et communautés chrétiennes issus du Renouveau charismatique (par la littérature, les rencontres…)?

  • Comment mon groupe de prière est-il né ? Quelle est son histoire, son charisme propre ? A-t-il un nom ?

  • Quels liens développe-t-il avec les instances locales, régionales et nationales du Renouveau ? Quelles sont les relations du groupe avec le coordinateur diocésain ? A-t-il des relations avec le délégué diocésain ? Quel est le rôle de ce délégué ?*

    « L’Eglise et le monde ont besoin plus que jamais que le prodige de la Pentecôte se poursuivre dans l’histoire (…) Comment alors ce Renouveau ne pourrait-il pas être une « chance » pour l’Eglise et le monde ? Et comment en ce cas, ne pas prendre tous les moyens pour qu’il le demeure ? » Paul VI, Pentecôte 1975, Ier congrès international charismatique catholique

     

Veni Creator

Viens, Esprit Créateur, nous visiter,

Viens éclairer l’âme de tes fils,

Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,

Toi qui créas tout chose avec amour.

Toi le don, l’envoyé du Dieu très haut,

Tu t’es fait pour nous le défenseur.

Tu es l’amour, le feu, la source vive,

Force et douceur de la grâce du Seigneur !

Donne-nous les sept dons de ton amour,

Toi le doigt qui œuvres au nom du Père,

Toi dont il nous promit le règne et la venue,

Toi qui inspires nos lèvres pour chanter.

Mets en nous ta clarté, embrase-nous,

En nos cœurs répands l’amour du Père.

Viens fortifier nos corps dans leur faiblesse,

Et donne-nous ta vigueur éternelle.

Chasse au loin l’ennemi qui nous menace,

Hâte-toi de nous donner la paix,

Afin que nous marchions sous ta conduite,

Et que nos vies soient lavées de tout péché.

Fais-nous voir le visage du Très-Haut,

Et révèle-nous celui du Fils,

Et toi l’Esprit commun qui les rassemble,

Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi.

Gloire à Dieu notre Père dans les cieux,

Gloire au Fils qui monte des enfers,

Gloire à l’Esprit de force et de sagesse

Dans tous les siècles des siècles. Amen (Hymne du IXème siècle)

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La grâce de Pentecôte 1                                     Fiche n°9     

Propager le feu de Pentecôte, par Pierre Chieux

Propager le feu de Pentecôte, communiquer cette expérience qui touche à notre être le plus profond, c’est un élan qui nous saisit, mais qui, en retour, demande de notre part un engagement radical et une réflexion constante, car multiples sont les forces, les argumentations, les déviances, qui veulent en réduire la flamme. Il nous faut sans cesse non seulement revenir à la source, mais découvrir la multiplicité des chemins qui mènent à la source, et l’ampleur du fleuve qui en jaillit. Pentecôte est très concrètement la réponse du Père à la prière du Christ :

« Que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous afin que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la Gloire que tu m’as donnée afin qu’ils soient un comme nous sommes un…» (Jean 17, 21).

Il y a en Pentecôte un feu, une gloire, une onction, qui font tomber toutes les barrières, qui ouvrent tous les enfermements et dévoilent tous les replis. Toutes les barrières sont vaincues par le Christ et l’onction de l’Esprit Saint. Les barrières entre nous et le tout Autre (ouverture de notre être à la relation personnelle à Dieu, Père, Fils et Esprit, découverte de sa sainteté et de sa miséricorde), les barrières en nous-mêmes (délivrance de tous liens, esclavages et duplicités), les barrières entre nous (guérison des peurs mutuelles, des jugements et cloisonnements collectivement entretenus). En Pentecôte nous passons littéralement dans un autre monde. C’est le royaume que nous touchons du doigt. Dieu nous saisit, et nous met en sa présence, ce qui nous conduit aussitôt à des bouleversements radicaux. Il vient là où nous avons peur qu’il se manifeste. En nos ténèbres de cœur, en nos difficultés de relations, dans la ville, sur la place, au milieu de tous les trafics et de l’extrême multidiversité du monde telle qu’on la voit dans les villes. L’Eglise naît là où on ne l’attend pas.

Pour cela il est nécessaire que quelques-uns, qui représentent cette multidiversité, se laissent saisir au point de former une vraie fraternité qui les engage et soit un témoignage vivant de l’unité entre tous ceux qui d’eux-mêmes ne peuvent que se croiser sans se voir, et pour qui l’unité est totalement inaccessible. Ne réduisons pas Pentecôte à une image fusionnelle : les douze apôtres serrés en groupe, avec Marie, tous ravis en contemplation. Lors de Pentecôte, c’était les 120 : les douze tribus avec toutes les tendances religieuses, tous les âges, hommes et femmes, famille de Jésus (en particulier sa mère Marie) et disciples, converti(e)s récents et croyants de longue date, riches et pauvres, cultivés et non… Témoignage de l’impossible unité des juifs réalisée en Christ mort et ressuscité. Et immédiatement : impact universel.

Aujourd’hui pour nous aussi, Pentecôte se découvre au cœur de rencontres, célébrations, évènements vécus. Le christianisme a touché toute la terre, mais de quel amour fraternel sommes-nous témoins, en particulier par rapport à la grande diversité et aux grands clivages du monde dans le domaine de l’économie, la religion, la culture, la langue, la politique, les peuples, la sexualité, la santé, les classes d’âge, les moyens de communication…. Nous ne pouvons célébrer Pentecôte dans la puissance de l’Esprit qu’en nous rassemblant tels que nous sommes, en difficulté de relation, en état de séparation, d’ignorance mutuelle, ou de conflit ouvert… et en laissant l’Esprit Saint nous saisir et nous conduire en une unité qui nous dépasse. Pour cela il est important que des personnes représentant cette variété et ces clivages du monde se laissent rassembler par le Christ et toucher par le feu de son Esprit pour devenir témoins de l’unité inaccessible aux hommes seuls. Seule la réalité de telles assemblées et de communautés ou de groupes de croyants réunis en Christ et par l’Esprit en faisant tomber tous les clivages, enfermements et exclusions entretenus par la pression collective (celle de la ville, celle des médias, celle des pouvoirs et passions caché(e)s…) peut illuminer et enflammer le monde. Si nous regardons notre parcours nous pouvons reconnaître les lieux où nous avons vécu cela et où nous sommes aujourd’hui conduits à le vivre encore et au-delà des limites que nous nous étions imaginées. Car la Seigneurie du Christ vise tout l’univers et l’Esprit de Dieu n’a de cesse de rassembler tous les hommes, les plus démunis en premier, en un seul peuple où chacun et chaque culture sont respectés et trouvent l’accomplissement de leur identité la plus profonde.

Depuis des années maintenant, il est reconnu que nous avons vécu un renouveau des charismes et de la vie dans l’Esprit qui construit l’unité des croyants, un renouveau de la relation à Dieu dans la louange inspirée, dans le chant en langues. Mais l’évènement de Pentecôte est depuis toujours associé au fait de parler dans toutes les langues de ceux qui nous écoutent, au fait de parler au cœur de tout humain. Pour avancer en cette voie, il est vital de ne jamais réduire l’action de l’Esprit Saint soit en l’excluant de nos propres domaines d’action et de pensée, ou au contraire en l’identifiant à nos propres désirs ou à ceux du groupe auquel nous appartenons. Plus que jamais nous sommes aujourd’hui en face de défis impossibles, tels ceux des réconciliations et partages entre personnes et groupes qui se sont violemment opposés, exploités, ou méprisés (exemples : la construction de l’Europe, nos relations avec les peuples et personnes d’autres continents et religions, la globalisation et les progrès techniques sans fin, qui sans autres apports ne font qu’augmenter les écarts et tensions même avec nos plus proches). D’où l’urgence d’aller radicalement à la Source, en ce lieu unique où l’unification se réconcilie avec le respect de l’Autre et donc de tous les autres. C’est un appel, c’est un combat, c’est une plongée à vivre. Le Christ nous révèle qu’en Lui la relation à Dieu et la relation à l’homme ne peuvent plus jamais être séparées. Si nous nous avançons à sa suite, non en nous appuyant sur nos forces mais selon l’impulsion de l’Esprit, le Seigneur nous y bénira puissamment… avec signes et prodiges touchant l’homme en ses profondeurs les plus cachées. Il fera de nous ses témoins. Quelle joie de nous mettre au service de l’œuvre de Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint, nous n’en sommes qu’aux commencements.

Questions pour une relecture personnelle ou mieux, pour un partage en petits groupes. Prendre le temps de se laisser conduire hors de nos premières impressions et de découvrir ce dont nous n’avions pas bien conscience.

Quelles sont les assemblées, sessions ou rencontres où j’ai vécu ou ai perçu une grâce de Pentecôte ?

Ai-je perçu ou été touché par les diversités, complémentarités de personnes, groupes, cultures qui y étaient ?

Ai-je vécu des situations où il m’a fallu prendre sur moi pour participer à certaines rencontres ou dialogues et où, cependant, j’ai trouvé une grande bénédiction (pour moi ou pour d’autres) ? En ai-je compris les enjeux ?

En quelles situations nouvelles le Seigneur m’interpelle-t-il (moi ou mon groupe) particulièrement aujourd’hui ? Vis à vis de quels types de personnes ou de groupes (ou de situations etc…) ?

Qu’est-ce que j’y découvre de nouveau quant à la Sainteté de Dieu et la grandeur de son mystère ?

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La grâce de Pentecôte 1                                   Fiche n° 10

Quelques propositions de temps de formation

Remarques préliminaires

  • Les fiches proposent 3 textes de référence dans les Actes des Apôtres : Ac 1, 4-5 ; 8 ;12-14 ; Ac 2, 1-40 et Ac 2, 42-47 ; et 4, 32-35. Ils font partie des textes fondamentaux pour aborder le thème de la grâce de Pentecôte. Il est possible bien entendu de choisir un autre passage de la Bible. Mais quelle que soit la pédagogie retenue il est fondamental que la formation s’appuie d’abord sur la Parole de Dieu.

  • Préparer un temps de formation demande toujours que la préparation soit vécue dans la prière, dans la disponibilité à l’Esprit Saint, et ceci, quelles que soient la durée et l’importance de la formation : un petit enseignement d’une dizaine de minutes dans le cadre de l’assemblée de prière ou tout un week-end ou même une session de plusieurs jours.

  • Les durées ne sont données qu’à titre indicatif et doivent être adaptées à chaque rencontre. Elles ne concernent que les activités de formation. Il faut aussi tenir compte des temps nécessaires pour les reprises, les informations, les déplacements, …

  • Revoir dans l’introduction le paragraphe “Comment utiliser ces fiches de travail“. En effet, les propositions qui suivent doivent rester une aide pour l’organisation de temps de formation. A chacun de les adapter en fonction des circonstances.

  • De même, durant la formation elle-même, les animateurs devront accepter de se laisser bousculer par l’Esprit, que ce soit au niveau du programme, de leur préparation ou des horaires. L’important est de rester disponible aux motions de l’Esprit. Une petite équipe d’animation permet de les reconnaître et de les discerner.

  • Ces propositions de temps de formation sont intégrées à ce dossier Grâce de Pentecôte I. De ce fait, elles ne s’appuient que sur les documents contenus dans ce dossier. Cependant il est tout à fait possible et même souhaitable dans une formation sur ce sujet d’aborder le thème de l’Effusion de l’Esprit, thème qui fait l’objet du dossier suivant : La Grâce de Pentecôte II.

  • Rencontre d’un grand week-end : du vendredi 19 h au dimanche 17h

Objectifs : formation de base sur le berger

  • Public : bergers et noyaux récents, peu ou pas formés

  • Axes de la pédagogie :

Vendredi : l’attente au cénacle

Samedi : la Pentecôte

Dimanche : la communauté

Vendredi soir : “L’attente au cénacle”

    • Temps d’accueil et de louange

présentation de la rencontre

    • Lecture du texte des Actes des Apôtres : Ac 1, 4-5 ; 8 ;12-14 

    • Bref enseignement sur ce texte. (30 mn)

Pour cela s’aider du texte lui-même ainsi que des fiches n° 2L’Ascension et le cénacle” et n° 6Quand Dieu est le centre“, en terminant par le cénacle :

— être rassemblés

— attendre d’un seul coeur

— placer Dieu au centre

    • Travail personnel sur le texte (20 mn)

Inviter chacun à reprendre le texte proposé et à se laisser interpeller par une ou plusieurs questions que l’on pourra choisir dans celles proposées page 11 “Pour aller plus loin“. Le choix sera fait pour préparer le cœur de chacun à la prière qui suivra en fin de soirée.

    • Pause courte et silencieuse

    • Temps de prière (jusqu’à 22 h)

Temps de prière charismatique. Ne pas organiser ni diriger la prière, mais rester vigilant pour discerner et aider à unifier ce qui se vit dans l’assemblée. En effet il serait surprenant, qu’après l’écoute, la réflexion et le travail sur les textes, certains points n’apparaissent pas, et notamment :

 Tous ensemble” :

— vivre et faire grandir la communion fraternelle,                                                                            

— s’accueillir en frères et sœurs,

— accueillir Marie qui, comme au cénacle est présente discrètement,

— temps ou paroles de réconciliation les uns avec les autres,

Attendez ce que le Père a promis

— temps du désir que se réalise la promesse de Jésus “Vous recevrez ” Ac 18, (Ac14)

— temps d’appel de l’Esprit

— abandon dans la volonté du Père

— se dépouiller de ses projets, de son orgueil, …

Il est possible de terminer cette prière par un temps d’adoration silencieuse et pour ceux qui le désirent (si cela est possible) de continuer cette attente au cénacle par une adoration nocturne continue.

 

Samedi : “La Pentecôte”

    • Louange

    • Travail biblique à partir du texte des Actes des Apôtres : Ac 2, 1-40

travail individuel à partir des questions proposées (15 mn)

 travail et mise en commun par petits groupes de 4 (30 mn)

(Cela permet de mémoriser et de découvrir un peu plus profondément le texte)

    • Pause

    • Enseignement à partir la fiche n°3 : “Le jour de la Pentecôte” (30 mn)

 la venue de l’Esprit

la louange et l’annonce des merveilles de Dieu

    • Temps de louange et d’annonce des merveilles de Dieu, avec toute l’assemblée

(30 mn)

(Il est possible de faciliter l’expression de l’assemblée, en invitant chacun à partager une louange ou une merveille de Dieu à ses deux voisins, puis à la reprendre ensuite dans l’assemblée)

    • Repas (laisser un temps suffisant pour les échanges entre les personnes)

    • Louange

    • Enseignement à partir des fiches n°4le discours de Pierre” (le kérygme) et la fiche n°6Babel et Pentecôte” (1 h)

    • Pause

    • Eucharistie (1h)

    • Pause

    • Partage et prière par petits groupes sur un des 3 thèmes des questions de la fiche n°4 “pour aller plus loin” (page 19) : (45 mn)

 j’ose ou non parler et annoncer la Bonne Nouvelle

quelle annonce je proclame

les fruits de cette annonce

    • Repas

    • Assemblée de prière

Remarque : vivre cette journée sur le thème de la Pentecôte n’implique pas que le Seigneur va renouveler de la même façon les signes et les prodiges vécus il y a 2000 ans. Nous devons attendre et vivre ce que le Seigneur veut nous donner, aujourd’hui, de façon inattendue.

Dimanche : “La Communauté”

    • Louange

    • Lecture des textes des Actes des Apôtres (Ac 2, 42-47 ; 4, 32-35) puis méditation personnelle silencieuse sur les textes. (10 mn)

    • Enseignement à l’aide des textes et des fiches n°5La communauté chrétienne“, n°7La dimension charismatique de l’Eglise“et n°8Racines” (1 h )

    • Eucharistie (1 h 15)

vivre particulièrement le 3e point des premières communautés : la fraction du pain

    • Repas

    • Partage en noyau (1 h)

— Comment se vivent ces quatre points dans le groupe de prière et notamment “l’enseignement de apôtres” ?

— Quel(s) engagement(s) prendre pour aider le groupe à vivre plus profondément “la grâce de Pentecôte” ?

    • Temps de questions-réponses (30 mn)

    • Temps de prière (1 h)

Il est possible de prier pour des personnes, des groupes, des diocèses, ceci en fonction de ce qui s’est vécu dans la rencontre et du désir des personnes.

    • Fin

Rencontre d’un samedi en paroisse : de 9.00 à 21.00

  • Objectifs : formation de responsable

  • Public : responsables paroissiaux, de mouvements et du Renouveau,

  • Axes de la pédagogie :

Matin : l’attente au cénacle

Après-midi : la Pentecôte

Matin “L’attente au cénacle”

    • Temps de prière et d’accueil (30 mn)

célébration des laudes

— prière de l’Eglise reconnue par tous

— possibilité de prendre quelques temps spontanés après la lecture de la Parole ou le temps de louange/intercession

 présentation de la rencontre

    • Travail biblique (20 mn)

 Lecture du texte des Actes des Apôtres : Ac 14-5, 8, 12-14

Travail personnel sur le texte à l’aide des questions suivantes :

— Comment ces événements ont-ils été préparés ?

— De quoi ont-ils été précédés ?

— Quelles conditions sont requises ici pour recevoir l’Esprit ?

    • Bref enseignement sur ce texte. (30 mn)

Pour cela s’aider du texte lui-même ainsi que des fiches n°2L’Ascension et le cénacle” et n° 6Quand Dieu est le centre“, en terminant par le Cénacle :

— être rassemblés

— attendre d’un seul cœur

— placer Dieu au centre

    • Pause

    • Temps de prière et d’adoration (45 mn)

Il s’agit maintenant de mettre en pratique la Parole des Actes et les 3 points de l’enseignement qui en découlent. Il y a pour cela plusieurs possibilités. A chaque groupe d’animation d’être inventif. En voici 2 parmi d’autres :

Possibilité 1 – démarche communautaire

— être rassemblés : cela est réalisé

— attendre d’un seul cœur

Il est possible de proposer une démarche, un geste, … pour s’accueillir les uns les autres. Il s’agit que les participants, qui pour beaucoup risquent de ne pas se connaître, puissent dans cet accueil former une petite communauté priante et non une juxtaposition d’individus.

— placer Dieu au centre

Prendre un temps d’adoration.

Possibilité 2 – démarche plus personnelle

— proposer un temps de réflexion personnel sur les questions “Pour aller plus loin”.

Selon les cas proposer une ou plusieurs questions des points a) ou b).

— prolonger ce temps par l’adoration

    • Repas

      Après midi “La Pentecôte”

    • Enseignement (20 mn)

— à partir du texte des Actes 2, 1-11 et de la fiche n° 3 : “Le jour de la Pentecôte

— la venue de l’Esprit

— la louange et l’annonce des merveilles de Dieu

    • Temps de louange et d’annonce des merveilles de Dieu (20 mn)

— en petits groupes de 6 pour faciliter l’expression de tous.

— partager par une prière ou un témoignage une action de grâce pour une (ou plusieurs) merveille de Dieu que l’on a reconnue dans notre vie.

— pour ce temps il peut être bon qu’un animateur soit désigné pour chaque groupe, ceci pour que ce temps ne tourne pas au bavardage, mais reste un temps “d’annonce des merveilles de Dieu”

    • Eucharistie (1 h)

    • Travail biblique (45 mn)

— à partir du texte des Actes 214-40le discours de Pierre

— travail par petits groupes à l’aide du questionnaire de la fiche n° 1

— les groupes restent les mêmes que pour le temps de louange précédent.

    • Enseignement (45 mn)

— à partir des fiches n°4le discours de Pierre” (le kérygme) et la fiche n°6Babel et Pentecôte

    • Pause courte

    • Témoignages

— Il serait bon que plusieurs témoignages viennent confirmer la Parole et l’enseignement. Ce peut être des témoignages d’évangélisation – annonce du kérygme – ou de conversion.

    • Repas

    • Prière

— Prévoir un temps de prière en continuité de la journée. Veiller à garder la grâce du Renouveau, tout en proposant des formes de prière qui permettront à chacun d’y retrouver sa forme de prière, par exemple : chants, partages, intercession, silence, liturgie, …

Remarque : vivre cette journée sur le thème de la Pentecôte n’implique pas que le Seigneur va renouveler de la même façon les signes et les prodiges vécus il y a 2000 ans. Nous devons attendre et vivre ce que le Seigneur veut nous donner, aujourd’hui, de façon inattendue.

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