TOUT SUR LE NOYAU D’ANIMATION

Le noyau d’animation, mission et fonctionnement 

Sommaire

Introduction : p. 3-4

Fiche n° I (p. 5-6) : Texte de la 1ère épître de Paul aux Corinthien 12, 4-31 et travail biblique à partir de ce texte

Fiche n° 2 (p. 7-10) : Le rôle du noyau dans le groupe de prière,

Jean-Pierre Besse, article paru dans Tychique

Fiche n° 3 (p. 11-16) : Le noyau et son rôle de discernement,

Etienne Garin, Violaine Aufauvre, Geneviève Constant,

Qui fera taire le vent ? Chapitre III, § 2

Fiche n° 4 (p. 17-22) : La vie du noyau, Guy Noël

Fiche n° 5 (p. 23-26) : Propositions pratiques de temps de formation.Pour une ou plusieurs soirées, une journée, un week-end …

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La Fraternité Pentecôte, Coordination nationale des groupes de prière du Renouveau Charismatique a vocation d’aider les groupes de prière à vivre pleinement la grâce propre du Renouveau. Pour cela elle organise des rassemblements, des sessions de formation, et propose aussi des publications, telles que la revue «Pentecôte aujourd’hui»

Ayant constaté que le besoin se faisait sentir de donner des points de repères « éprouvés » sur lesquels se fonde la vie charismatique et s’organisent les groupes de prière, la Fraternité Pentecôte a jugé bon de constituer une série de numéros spéciaux de sa revue à cet effet.

Comment ?

L’élaboration de ces fiches de travail a été confiée à Régine Maire, membre du Renouveau depuis 1972, participant à plusieurs instances œcuméniques nationales et internationales, chargée de formation biblique et théologique au service de formation du diocèse de Lyon. Son travail a consisté à rechercher d’abord un texte biblique sur lequel s’enracine la réflexion, puis, dans la documentation déjà parue sur le sujet, à sélectionner quelques articles de base.

Des membres de la Fraternité Pentecôte ont mis en forme ces différents documents, les ont actualisés et complétés notamment par des propositions de temps de formation.

Pour qui ?

Les destinataires de ces fiches sont les responsables engagés dans le Renouveau Charismatique et qui portent particulièrement le souci de la formation : principalement les membres des équipes diocésaines ainsi que les équipes régionales, qui organisent des rencontres de formation, mais aussi les responsables des groupes de prière et plus particulièrement les plus récents dans ce service. Le renouvellement des responsables et participants à ces groupes de prière demande de rappeler en permanence les fondements de la vie charismatique.

Quels documents ?

Les articles choisis peuvent présenter plusieurs niveaux de lecture :

  • Certains, plus immédiatement accessibles, serviront de base à la réflexion.

  • D’autres paraîtront peut-être d’un abord plus difficile et seront alors réservés à ceux qui désirent un approfondissement des questions.

Comment utiliser ces fiches de travail ?

Ces fiches visent à aider à la formation de ceux qui sont en responsabilité actuelle ou à venir dans les groupes de prière du Renouveau Charismatique, et notamment les bergers et membres des noyaux.

Elles seront aussi une aide pour tous ceux qui doivent effectuer des enseignements dans leur groupe de prière.

De ce fait elles pourront être travaillées :

  • dans des rencontres de formation (journées, week-ends, …).

  • en noyau, voire en noyau élargi à d’autres membres du groupe.

  • à titre personnel, bien que cela limite leur intérêt.

Ces fiches ont 2 objectifs :

  • fournir des documents de travail et de réflexion pour les responsables de formation.

  • proposer des éléments pédagogiques pour animer des temps de formation.

  • En ce sens elles ne proposent pas un cadre rigide, mais plutôt des pistes et des documents que le ou les formateurs devront adapter au public, au temps disponible ainsi qu’aux buts de la formation. Il est bien compréhensible qu’une formation pour des “nouveaux” responsables sera différente de celle pour des responsables plus anciens. De même la pédagogie devra s’adapter au vécu, aux problèmes et aux attentes des participants.

De ce fait, le contenu, le déroulement et la pédagogie des temps de formation devront être repensés à chaque fois.

  • De même, tous les documents proposés ne sont à utiliser ni systématiquement, ni dans leur totalité à chaque formation. Leur variété permet justement de choisir les passages et les thèmes qui seront les plus pertinents face aux buts recherchés.

  • Une des utilisations possibles est de fournir aux responsables de la formation des éléments solides pour assurer eux-mêmes des temps d’enseignement. En ce cas il ne s’agit pas pour l’enseignant de lire aux participants le ou les textes proposés, mais de les redonner, après un travail personnel, avec la grâce et la pédagogie qui est la sienne. Certes pour les débutants en ce domaine, ce ne sera pas parfait la première fois, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Jésus lui-même n’a pas craint de donner des responsabilités à ses disciples : “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14, 16).

Puissent ces fiches aider ceux qui dans les diocèses et les groupes ont ce souci de la formation.

Que l’Esprit Saint guide votre travail !

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Le noyau

Fiche numéro 1

Travail biblique

à partir de l’épître aux Corinthiens 12, 4-31

1ère épître aux Corinthiens, chapitre 12, versets 4 à 31

4 Il y a diverses sortes de dons spirituels, mais c’est le même Esprit qui les accorde.

5 Il y a diverses façons de servir, mais c’est le même Seigneur que l’on sert.

6 Il y a diverses activités, mais c’est le même Dieu qui les produit toutes en tous.

7 A chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous.

8 A l’un, par l’Esprit, est donné un message de sagesse, à l’autre, un message de connaissance, selon le même Esprit;

9 à l’un, dans le même Esprit, c’est la foi; à un autre, dans l’unique Esprit, ce sont des dons de guérison ;

10 à tel autre, d’opérer des miracles, à tel autre, de prophétiser, à tel autre, de discerner les esprits, à tel autre encore, de parler en langues ; enfin à tel autre, de les interpréter.

11 Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui le met en œuvre, accordant à chacun des dons personnels divers, comme il veut.

12 En effet, prenons une comparaison : le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres; mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ.

13 Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit.

14 Le corps, en effet, ne se compose pas d’un seul membre, mais de plusieurs.

15 Si le pied disait: “Comme je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps”, cesserait-il pour autant d’appartenir au corps?

16 Si l’oreille disait: “Comme je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps”, cesserait-elle pour autant d’appartenir au corps?

17 Si le corps entier était œil , où serait l’ouïe? Si tout était oreille, où serait l’odorat?

18 Mais Dieu a disposé dans le corps chacun des membres, selon sa volonté.

19 Si l’ensemble était un seul membre, où serait le corps?

20 Il y a donc plusieurs membres, mais un seul corps.

21 L’œil ne peut pas dire à la main: “Je n’ai pas besoin de toi”, ni la tête dire aux pieds : “Je n’ai pas besoin de vous.”

22 Bien plus, même les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires,

23 et ceux que nous tenons pour les moins honorables, c’est à eux que nous faisons le plus d’honneur. Moins ils sont décents, plus décemment nous les traitons :

24 ceux qui sont décents n’ont pas besoin de ces égards. Mais Dieu a composé le corps en donnant plus d’honneur à ce qui en manque,

25 afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient un commun souci les uns des autres.

26 Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie.

27 Or vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.

28 Et ceux que Dieu a disposés dans l’Eglise sont, premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des hommes chargés de l’enseignement ; vient ensuite le don des miracles, puis de guérison, d’assistance, de direction, et le don de parler en langues.

29 Tous sont-ils apôtres? Tous prophètes? Tous enseignent-ils? Tous font-ils des miracles?

30 Tous ont-ils le don de guérison? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils?

31 Ayez pour ambition les dons les meilleurs. Et de plus, je vais vous indiquer une voie infiniment supérieure                                           Traduction : la Bible en français courant

I – Introduction à ce passage

Pour parler de l’Eglise, Paul va utiliser ici l’image du corps. Il n’a rien “inventé” car le corps est un lieu commun de la sagesse gréco-romaine qui l’utilise pour parler du bon fonctionnement de l’état, par exemple dans la fable d’Esope. Paul va utiliser fréquemment cette image dans des contextes théologiques très différents (1 Co 6, 15 ; 10, 16-17 ; 15, 44-45 ; Ph 3, 21 ; Rm 12, 5 ; Col 1, 18-24) en particulier avec les Corinthiens avec qui cette image permet un contact culturel qui va aider à faire passer le message.

A noter que chez Paul, en opposition à la philosophie platonicienne, nous ne trouverons jamais l’opposition âme/ corps qui est contraire à la pensée hébraïque.

Cette image du corps est intéressante car elle recouvre des notions d’interaction, d’unité, de diversité, de solidarité, d’inter-dépendance…. et permet aujourd’hui d’intégrer dans notre réflexion des données diverses : sociologiques, vie en groupe, croissance organique… et pas seulement les données mystiques.

Elle permet aussi, en se disant qu’il faut un corps pour l’Esprit, de prendre en compte le mystère de l’Incarnation et de la place du corps, lieu de relations, d’écoute et de langage – ce qui nous permet de créer la distance qui fait exister l’autre : à la fois mon corps me sépare des autres et c’est par lui que je peux les rencontrer : il est frontière et lien à la fois.

Mon corps c’est moi…. Et la séparation âme/ corps est bien loin de cette réalité….Il est à la fois mémoire, histoire et vie, ouverture sur l’avenir.

Pour Paul cette comparaison est forte: à l’image de Dieu et de l’homme créé, le peuple de Dieu fait corps avec toute la création et est figure du corps à venir : mépriser notre corps serait mépriser Dieu, mépriser l’Eglise serait mépriser la gloire du corps de Christ : sa noblesse lui vient de son origine et de sa fin. Noblesse de nos membres en de multiples fonctions.

II – Quelques questions pour travailler le texte :

v. 4-6 : Remarquez l’intérêt trinitaire de ces versets

v. 7 : Quel est pour Paul le but des charismes ?

Et pour vous?

v. 8-11 : Quel signe de la présence de l’Esprit est souligné par Paul ? Peut-on choisir entre unité et diversité ? Que produirait dans la communauté un excès d’unité ou de diversité ? Quel est le problème pastoral auquel répond Paul ?

Comment sont regroupés les charismes?

Dans votre noyau, posez-vous la question : en quoi puis-je aider les autres?

v. 12-13 : Pourquoi Paul dit-il “de même en est-il du Christ” là où peut-être on attendait qu’il nomme l’Eglise ? Quels éléments sont pour Paul la base de l’unité ? Pour lui l’unité bannit toute ségrégation :

Quelles sont aujourd’hui vos propres ségrégations (milieux, appartenances, âge, mentalités…)

v. 14-20 : L’unité n’est pas uniformité, du coup Paul aborde maintenant la question de la diversité.

De quelle façon? Est-ce que cette comparaison vous parle?

Sur quel point sentez-vous que vous avez du mal à entrer dans d’autres visions que la vôtre?

(par ex. si les mains représentent les “actifs” et l’œil les “contemplatifs” quelles sont les sources de tensions entre vous?)

Si la diversité est une grâce à qui auriez vous envie de dire : “merci pour ce que tu m’apportes et qui me manquerait sans toi”?

v. 21-25 : Pourquoi certains peuvent-ils se sentir disqualifiés dans le corps? Quelle réponse donne Paul? De quoi dépend en définitive notre appartenance au corps? Quel avertissement est donné aux “grands”? Et finalement quel est le charisme le plus important (voir ch. 13) ?

Comment s’exerce ce charisme dans votre groupe?

v. 27 : Notez l’importance vitale de ce verset. Pourquoi?

v. 28-31 : Ici Paul traite de “l’organisation” indispensable dans un corps, c’est à dire des “fonctions” (et non des personnes!)… car il n’est demandé à personne dans l’Eglise de savoir tout faire…

Qu’est-ce qui est premier pour Paul?

Dans votre noyau, dans votre groupe avez-vous une “organisation? Comment sont réparties les fonctions? Chacun a-t-il sa place? Comment se vit la dépendance les uns des autres?

Notez le premier mot du v.31 : rien n’est magique mais résultat d’un désir, voire d’un travail…dans la disponibilité à l’Esprit car on peut faire de beaux discours sur la prière sans prier ou sur l’amour sans être capable d’aimer…..

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                             Le noyau

Fiche numéro 2

                                                                         Par Jean-Pierre Besse  (Article paru dans Tychique n° 44)

LE ROLE DU NOYAU DANS LE GROUPE DE PRIERE

Pourquoi voyons-nous des groupes de prière s’étioler et finir dans l’insignifiance spirituelle ou le petit ghetto replié ? Pourquoi ? Parce que le Seigneur n’y est plus vraiment libre de régner. Parce qu’on a sauvé les apparences mais que la Parole de Dieu n’est plus vivante dans le cœur. D’où cela vient-il ? D’un manque de fondation de ce qui devrait être le centre vital du groupe. Le Seigneur travaille par des personnes. La création nous enseigne que tout fruit, toute cellule, dépend de la qualité de son noyau. Et précisément, le noyau, ce sont des personnes.

L’écriture confirme cette vision : que sont les Douze sinon de la première communauté de Jérusalem (et à travers elle de l’Eglise universelle) ? Et Jésus passa trois ans à les former ! Il fallait que ce noyau ait passé par le goulet étroit de la croix, où toutes leurs assurances s’écroulèrent pour déboucher sur la vie avec le Ressuscité et le don de l’Esprit.

On sait qu’à Jérusalem il y avait un groupe d’anciens avec les apôtres et que, dans chaque église fondée, Paul et ses compagnons nommaient des anciens (Ac 15, 4-22 :14, 21-23). Jésus a bien défini la condition d’un tel noyau lorsqu’il a dit que si deux d’entre les disciples sur la terre se mettent d’accord pour demander, ils recevront du Père (Mt 18,19).

I – Du renouveau individuel à la restauration communautaire et ecclésiale.

Au cours des siècles, ce qui était d’abord jaillissement de l’Esprit de Dieu s’est souvent sclérosé en un système rigide n’ayant que de lointains rapports avec une authentique docilité à la royauté du Christ. Dans le Renouveau actuel, le plus souvent « à la base », le Seigneur nous redonne une chance : celle de retrouver le fonctionnement de l’Eglise, non plus comme une organisation, mais comme un organisme vivant, comme les membres du Corps du Christ lui-même dépendant les uns des autres sous l’unique Seigneur et dans un seul Esprit. Les petits groupes sont le lieu de cet apprentissage charismatique. Assez petits pour que chacun se sente impliqué personnellement et pour que le groupe ne se prenne pas pour l’Eglise locale : et cependant animé d’une volonté de croissance continue.

Mais qui va assurer cette croissance du groupe, sa vitalité ?

Et puis aussi son unité ?

Et sa fidélité à l’Evangile ?

D’aucuns diront que tous les membres en sont responsables… C’est une vue souhaitable mais un peu théorique. On sait bien qu’entre ceux qui sont pénétrés des intérêts de Dieu et ceux qui viennent occasionnellement, il y a tout une gamme de motivations, de degrés d’engagement. Le noyau existe de fait, même lorsqu’il n’est pas reconnu : ce sont les personnes qui acceptent au maximum la direction du Saint-Esprit dans leur vie et qui entrent le plus dans la vision de Dieu pour le groupe. Elles forment un noyau implicite à travers lequel rayonne la vie de Dieu.

II – Qui fait partie du noyau ?

Pour reconnaître explicitement les membres d’un noyau, je proposerai quelques critères qui me semblent dans la ligne du témoignage biblique et confirmés par l’expérience.

  1. Des personnes qui soient réellement nées de Dieu au travers d’une conversion personnelle à Jésus-Christ, avec la révélation de leur péché et de la grâce radicale qui leur est faite (ce n’est pas si évident qu’on le pense dans beaucoup de groupe). Rien de spirituel ne s’édifie que dans cette radicalité de foi ! En conséquence, des personnes ayant une certaine expérience du Saint-Esprit et autant que possible celle de son effusion de puissance, de sa plénitude.

  1. Des personnes qui acceptent le règne de Dieu, comme priorité absolue, la royauté de Jésus sans réserve sur leur vie. Ceci implique la reconnaissance de la pleine autorité de l’Ecriture et une disposition permanente de docilité au Saint-Esprit. Tout cela est beaucoup plus important que les qualités propres des gens.

Voici encore d’autres critères moins fondamentaux mais très importants pour une telle responsabilité :

  1. Avoir une certaine vision de ce que le Seigneur est en train de faire (Jn 5, 19).

  1. Etre décidés à persévérer, malgré les apparences souvent décourageantes et malgré les obstacles (que la foi doit déplacer).

  1. Etre prêts à faire des sacrifices pour l’œuvre de Dieu, par exemple : ouvrir sa maison, prendre du temps pour partager les fardeaux, mener le combat caché de l’intercession, étudier la Bible pour pouvoir un tant soit peu l’enseigner, être prêts à supporter et à pardonner les offenses.

Il est bon que ceux qui répondent à ces critères soient reconnus par le groupe comme aussi par un ou des hommes de Dieu ayant une autorité spirituelle (sinon un ministère officiel) plus large, de type presbytéral ou prophétique ou apostolique. Il me semble que la concordance des deux reconnaissances est une sécurité et cela est vrai dans n’importe quelle dénomination.

Encore faut-il que ceux qui sont reconnus acceptent de s’engager pour cette fonction de coordination et d’orientation du groupe (on pourrait l’appeler une fonction de « gouvernement » mais au sens strict défini par Jésus en Marc 10, 42-45).

Les épîtres mettent le doigt sur d’autres qualités souhaitables pour un membre du noyau :

Qu’il ne soit pas un nouveau converti (1 Tm3, 6).

Dont ceux du dehors puissent rendre un bon témoignage (1Tm 3, 7).

Qu’il soit dégagé des liens comme des influences occultes, l’argent, etc.(1Tm 3, 3 : 4, 1-3 ;6,9).

Qu’il accepte, dans les limites de sa conscience en Christ, de ne pas agir indépendamment du reste du noyau en ce qui pourrait avoir des conséquences pour le groupe (Eph.5, 21).

Qu’il sache tenir sa langue, garder le secret et s’abstenir de critiques négatives surtout en l’absence des intéressés (Jc 3, 2 ; 14, 18  ; Hé 12, 15).

Qu’il vive en paix avec sa famille (1 Tm 3, 4 ; 5, 8).

III – Quelles vont être les fonctions du noyau ?

  • Avant tout, en général, veiller à ce que le groupe remplisse sa mission (analogie avec Ephésiens 4, 12)

Ce peut-être une mission spécialisée dans tel service d’entraide, l’intercession pour les malades ou l’évangélisation de rue. Ce peut-être aussi la mission de l’église locale, ou plus exactement la mission de Jésus lui-même dans son ministère en Israël :

a) Restaurer les participants dans leur être créé et leur annoncer l’Evangile c’est à dire contribuer à remettre sur pied les blessés de la vie et les inviter à entrer en relation personnelle avec le Père par le Fils dans l’Esprit.

b) Former des disciples de Jésus-Christ :

– Par la connaissance de la Parole de Dieu dans la Bible

– Par la prière pour que chaque croyant soit rempli du Saint-Esprit

– Par l’apprentissage de l’amour que Christ a vécu au milieu des hommes a l’égard de Dieu comme du prochain

– Par l’apprentissage de la prière personnelle et communautaire sous toutes ses formes

– Par l’apprentissage de la vie en église (union de cœur et soumission mutuelle)

– Par l’apprentissage du combat contre les pouvoirs spirituels négatifs

– Par l’exercice des dons spirituels

c) Former des témoins de Jésus-Christ au-dehors car telle est, avec l’adoration, la mission de l’Eglise sur la terre. Mais justement, qui va au-dehors dans le milieu habituel de vie ou en groupes sur les places publiques ?

  • Le noyau sera aussi un centre de prière qui nourrira la prière des autres en lui communiquant la chaleur et la liberté nécessaires, comme aussi certaines orientations. Centre de foi qui entraîne le groupe jusqu’à l’exaucement (Mc 11, 20-26 ; Ac 1, 12-14).Il faut pour cela une communion fraternelle totale, ajustée comme les tuiles d’un toit ou comme l’osier d’une corbeille(1P 3, 7-8 ; Mt.18,19). Je connais des noyaux dont les membres sont de véritables amis, non pas au sens où ils l’auraient été de toute façon, mais au sens où ils le sont devenus à cause du Royaume des cieux, dans une alliance entre eux, fruit de leur alliance première avec Dieu.

  • Une « matrice » pour le groupe, car là où le point 2 est réalisé, le Seigneur se manifeste personnellement dans le corps et des gens naissent à la vie nouvelle simplement par la démonstration qui en est donnée. Cette vie est le terreau qui alimente la vie des disciples.

  • Un centre de référence spirituelle et jusqu’à un certain point théologique : voir Ac 15. Le noyau est une équipe qui apprend à tenir sous les pressions diverses (dissensions, incrédulité du groupe, obstacles extérieurs, découragement) ; nous voyons des groupes qui ont traversé de graves crises et qui ont tenu parce que le noyau s’était remis en question tout en restant dans le repos du Seigneur. La grande tentation, quand le groupe ne va plus très bien, est de vouloir sauver les apparences pour masquer le vide ou les plaies, au lieu de mettre tout en lumière et de crier à Dieu dans la foi. Une telle équipe, à cause de sa petitesse et de sa faiblesse devrait être sous la « couverture » spirituelle de ministères reconnus par un cercle plus large de chrétiens confessants.

  • Une équipe d’accompagnement spirituel, capable d’œuvrer à la guérison intérieure de ceux qui en ont besoin et d’en former d’autres qui poursuivent ce travail.

  • Une fonction de discernement1

  • Discerner les dons et, partant, la fonction de chaque membre, puis les mettre en valeur, les faire reconnaître, ainsi le noyau ne sera pas la clique de ceux qui se complaisent à vouloir tout faire et « se font appeler directeurs ».

Discerner si le groupe a reçu un appel particulier, etc.

En cas de malaise, quel est l’esprit qui anime telle prophétie, telle proposition, telle prière ?

  • Veiller à la qualité du partage fraternel. Il est bon que chacun puisse s’exprimer en étant réellement écouté : mais on sait aussi que le partage tourne vite en étalage superficiel d’où l’esprit de prière s’éloigne. Il y a là une fonction difficile d’animation spirituelle ou de présidence spirituelle qui exige beaucoup de sensibilité et donc une autorité dans l’amour. Certains ont manifestement plus de charismes que d’autres et ce sont eux qui devraient présider (à tour de rôle) : mais alors que le président ne soit pas seul dans la préparation ni lâché par les autres au moment de l’action2.

  • Veiller à la qualité de l’écoute de la Bible, qu’il s’agisse d’une étude développée ou d’un simple partage spontané, ou encore d’une méditation biblique « priée » en commun. Il importe que les membres les plus effacés soient associés à la recherche pour deux raisons : le Seigneur peut parler par tous les croyants et c’est de cette façon que les chrétiens deviennent adultes. Ne dédaignons pas non plus l’enseignement « ex cathedra » revêtu d’onction et d’autorité, accompagné d’un appel à des décisions.

  • Veiller aux relations avec l’Eglise locale (ou les Eglises locales s’il y a des membres de plusieurs Eglises dans le groupe ce qui est un privilège dans le plan de Dieu). Le groupe a besoin de l’Eglise locale…même si apparaissent des tensions. Le noyau aura pour tâche de veiller à :

couper dans le groupe toute racine de pharisaïsme3

 combattre toute compromission conformiste4 là où la volonté de Dieu a été clairement révélée.

POUR TERMINER

Il se peut que certains soient écrasés sous la quantité de choses auxquelles il faudrait penser, qu’il faudrait mettre en œuvre. Chers lecteurs, reposez-vous dans la simplicité de Christ, décrispez votre pensée et remâchez cette vision dans la tranquillité de votre Père Céleste. C’est lui qui rend possible ce qui est impossible, à condition que nous avancions un pas à la fois sous sa direction.

Nous croyons que Dieu prépare la manifestation du visage final de son Eglise avant l’avènement du Fils de l’homme. Il la prépare par l’action de son Esprit au travers de sa Parole (dans l’Ecriture) et dans son peuple. Cette promesse est l’héritage de toutes les dénominations chrétiennes, non pas en tant que dénominations, mais en tant que peuple de Dieu. « Levez-vous et prenez en possession » (cf. Dt 1, 21).

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                                                             Le noyau

                                                                                    Fiche numéro 3

                                                                                                     Par Etienne Garin, Violaine Aufauvre, Geneviève Constant

                                                                                                                                                             “Qui fera taire le vent ? (Chapitre III, § 2)

                                     Le noyau et son rôle de discernement

Il faut discerner. Qu’est-ce à dire ?

Discerner, c’est percevoir distinctement ce qui se passe afin d’éviter la confusion, c’est faire la distinction entre deux choses mêlées ou confondues. Dans l’assemblée de prière discerner c’est reconnaître ce qui naît de l’Esprit, ne lui attribuer que ce qui vient de Lui. Tous devraient en être capables.

Qui va discerner dans l’assemblée? L’un plus que l’autre? Assurément non. Tous sont appelés à reconnaître ce qui vient de l’Esprit en eux et dans l’assemblée, à le distinguer de ce qui n’est pas de Lui. Toutefois certains vont se révéler plus aptes au discernement. Il y a en effet des conditions qui rendent capable de sentir et reconnaître ce qui vient de l’Esprit, de le distinguer du reste

I – Les conditions requises pour le discernement

Jésus nous indique la première et la plus essentielle. Pour sentir le souffle d’en haut, pour entendre sa voix, il faut être né de l’Esprit, il faut naître à nouveau (Jn 3, 3-9). Cette naissance à la vie spirituelle peut se faire de bien des manières. C’est le mystère de la rencontre de chaque être avec son Seigneur. Mais sans elle, il ne peut y avoir de discernement possible. D’une façon générale toute personne qui a fait l’expérience d’une réelle effusion de l’Esprit peut et doit se sentir coresponsable du discernement au sein de l’assemblée.

Une autre condition est d’avoir un minimum de connaissance ou d’expérience personnelle des charismes.

II faut également une connaissance de la Parole de Dieu : une familiarité avec l’Ecriture qui n’en soit pas une lecture fondamentaliste, avec les enseignements de la Tradition.

Bien sûr, il faut aussi un certain bon sens éclairé par la charité, l’espérance et la foi.

Ces conditions rendent en principe capable de discerner, mais il faut encore être dans les dispositions permettant d’exercer cette aptitude à discerner. Certains jours, la fatigue, le travail de la journée, les préoccupations, embarrassent l’esprit. Pour discerner il est donc nécessaire de vérifier que l’on est bien dans certaines dispositions en se posant quelques questions :

Suis-je décentré de moi ?

Ai-je bien remis au Christ tout ce qui encombre mon esprit dans la certitude confiante qu’il s’en occupe ? Suis-je grâce à l’Esprit, dans la paix et la disponibilité ? M’entraîne-t-Il vers le Père et le Fils ? S’il n’en est pas ainsi, si je reste enfermé dans mes problèmes personnels, j’en conclus que je ne suis pas apte à discerner.

Suis-je centré sur le Seigneur ?

Le Christ vivant et ressuscité est présent parmi nous comme II l’était au milieu des foules dans sa vie publique : II guérit, prophétise, annonce le Royaume, bénit son Père et le glorifie. Sa présence et son action se manifestent dans les dialogues que chacun vit avec Lui. C’est dans la mesure où je suis attentif à ces paroles qui témoignent, exhortent ou prophétisent, et essentiellement à ce qu’elles éveillent en moi, que je peux discerner. L’attitude profonde nécessaire est bien d’être à l’écoute de l’Esprit qui en moi et en mes frères murmure, me fait comprendre et goûter la Parole.

Suis-je attentif à tout ce qui se vit dans l’assemblée ?

Si je vis de mon côté une prière personnelle qui n’est pas celle du groupe, il est évident que je n’entendrai pas l’Esprit qui parle par les autres. Ainsi, je peux être habité d’une compassion qui me brûle le cœur pour les chômeurs démunis et sans abri ou pour les enfants qui meurent de faim ; en communion avec le Christ souffrant, je peux me sentir appelé à me dépouiller pour partager, à la ressemblance de Jésus pauvre. Tout ceci est vraie prière, mais si dans le moment présent je suis resté étranger à celle de l’assemblée et dans l’impossibilité de me rappeler la Parole évangélique proclamée il y a un instant, je ne suis pas réellement présent à l’assemblée, je ne suis donc pas en état de discerner ce que le Seigneur lui fait vivre.

Suis-je dans une humble attitude d’écoute ?

Seule l’humilité me fait accueillir ce que Dieu veut bien me donner en ce moment même, que ce soit les miettes de la Syro-Phénicienne ou la profession de foi de Pierre. Dieu sait mieux que moi ce qui m’est bon. Sans l’humilité, il me serait difficile d’être à l’écoute de l’Esprit.

Ai-je le cœur habité par un parti pris de bienveillance ?

Si je ne suis pas tout accueil à la parole des autres, comment pourra-t-elle me rejoindre et produire en écho un élan ou un désir de l’Esprit en moi ? Discerner, ce n’est pas juger au sens péjoratif du terme. Personne ne sait ce que l’Esprit fait en chacun. Dans la foule, autour de Jésus, l’aveugle de Jéricho se fait rabrouer, mais Jésus écoute ses cris suppliants et le fait approcher pour le guérir (Lc 18, 39-41).

Plus ces conditions seront réalisées, mieux je serai en état de sentir les « motions » qui se passent en moi pour en reconnaître l’origine. C’est l’objet même du discernement spirituel.

II – Origine des « motions » ou mouvements

Certaines viennent plus directement du fond de la personne. Celui qui participe à une assemblée de prière, ne se dissout pas en elle, il reste lui-même avec tout ce qui l’habite ; se mettant en disponibilité intérieure, il va pouvoir se laisser traverser par des motions et les percevoir. Il prend conscience, par exemple, qu’en lui deux mouvements se contredisent : l’un qui l’invite à tendre les mains vers Jésus dont la présence au milieu du groupe se fait si vivante, à entrer dans le bondissement de l’aveugle de Jéricho ; et l’autre qui le retient, tapi au fond de lui-même, par peur du risque, par lassitude ou passivité. Ou bien, se trouvant assailli par un esprit de critique qui condamne tout ce qui est déviant, imparfait à ses yeux, il se tient dans un mutisme réprobateur ou profère des jugements.

D’autres motions naissent en lui à partir de ce qui se passe dans l’assemblée. Ainsi les chants entonnés au départ suscitent en lui une allégresse ou un désir de louer le Seigneur et de le rencontrer plus pleinement. La demande de pardon murmurée par un frère va éveiller en lui la conscience de son péché et le pousser à se jeter à genoux ou à murmurer : « Seigneur, je ne suis pas digne… » A d’autres moments, il va se sentir agacé par un frère qui n’en finit pas d’exhorter l’assemblée ou par une sœur qui murmure si bas sa prière qu’elle est inaudible. Il sera tenté de couper par un chant ou de se réfugier dans sa prière personnelle pour ne plus entendre ces litanies de demandes de guérison. Bref, il va avoir à trier ces mouvements divers, désirs, élans ou tentations, à les discerner pour examiner les uns et rejeter les autres.

L’objet du discernement est donc clair : tenter de reconnaître l’origine des mouvements qui se produisent en soi, à partir de son propre fond ou à partir de ce qui se vit dans l’assemblée, afin d’opérer un tri. C’est ensuite veiller à ne retenir que ceux qui apparaîtront nés de l’Esprit.

La façon d’opérer cette reconnaissance de l’origine des motions se présente sous des modes divers. Il y a en effet :

 un discernement dit naturel ou de bon sens,

 un discernement plus élaboré, dénommé doctrinal qui vérifie la conformité entre ce qui est vécu dans l’assemblée et l’Ecriture ou l’enseignement de l’Eglise.

 enfin, il existe un discernement charismatique, directement effectué par l’Esprit grâce aux motions qu’il fait naître en celui qui discerne.

 La première modalité tout à fait élémentaire, le discernement naturel, procède du bon sens éclairé par la foi, dynamisé par l’espérance et l’amour. C’est la sagesse du Peuple de Dieu qui tient compte des circonstances, des caractères ou du tempérament de chacun. C’est aussi la prudence qui tient compte de l’histoire et de l’évolution des personnes. Ce discernement naturel se fait facilement lorsque l’Esprit souffle avec force. Dans une assemblée de prière, il y a des temps de Pentecôte évidents et faciles à reconnaître. Quand le souffle de Dieu se répand ainsi sur une assemblée, tout cœur ouvert voit clairement les effets de sa présence : la paix qui descend dans les cœurs meurtris, les déprimés qui témoignent de leur confiance, les cœurs durs qui fondent en larmes. A l’inverse, il n’est pas besoin de scruter longuement les mouvements qui se produisent en nous pour saisir que tout ce qui fait broyer du noir, décourage, déprime, ne saurait venir de Dieu ; de même tout ce qui divise, fait douter, détruit la confiance, sape l’espérance ou freine l’amour. C’est par exemple, sous couvert de réalisme, la critique ironique des sceptiques, de ceux qui arrivent dans une assemblée en spectateurs, ou encore le regard glacé des «intelligents», des gens «bien» souriant devant ces adultes qui osent croire comme des enfants à l’Amour de leur Père du ciel. Des réactions de ce genre sont évidemment ressenties comme des souffles de mort qui éteignent l’Esprit. Le discernement naturel reconnaît l’Esprit Saint qui donne la joie de vivre, met sur le chemin du Christ, et le Mauvais esprit qui nous entraîne sur des chemins de mort.

Beaucoup de paroles peuvent donner l’impression de la vie, mais sont-elles bien conformes à ce que l’Evangile dit de Jésus ?

 C’est là qu’intervient le discernement doctrinal. Ce qui est dit ou ce que l’on se sent poussé à dire est-il en accord avec les Paroles de Jésus, ses attitudes, les exigences du Royaume ? Pour éprouver cette conformité à l’Evangile, non seulement dans une imitation selon la lettre, mais vraiment sous l’inspiration de l’Esprit, l’expérience et la doctrine de l’Eglise sont une aide indispensable. Il serait téméraire de vouloir « sentir » la conformité avec l’Evangile en négligeant cette Parole de l’Eglise qui est écho de la Parole de Jésus pour aujourd’hui, pour nos cultures et nos sociétés modernes. Ce discernement doctrinal s’affine au fur et à mesure que progresse la familiarité avec l’Ecriture et la connaissance de la Tradition.

 Outre le discernement naturel et le discernement doctrinal, il y a le discernement charismatique. Il est pur don de Dieu et n’est pas à confondre avec l’intuition. L’Esprit Saint fait naître à l’intérieur de celui qui bénéficie de ce discernement une conviction : tel chant en langues qui vient de jaillir est bien du Seigneur. Par contre l’interprétation qui en a été faite ne vient pas de l’Esprit Saint : elle est pensée pieuse, ou bien née d’un désir de se faire remarquer. Par contre, telle autre prophétie toute simple et n’annonçant rien d’extraordinaire est un souffle authentique de l’Esprit dans le cœur de celui qui vient de la donner. Alors qu’un petit groupe prie pour un frère, il lui est donné de reconnaître qu’un mauvais esprit le tourmente ou qu’un pardon refusé est à l’origine du mal qui le ronge. Ni réflexion savante, ni intuition ne sauraient expliquer ce discernement charismatique : il habite soudain celui qui l’exerce. Il permet de livrer des «paroles de connaissance», «ces petites révélations» inexplicables humainement qui permettent de dire ce que Dieu est en train de faire chez un autre. Bien sûr, ceux qui reçoivent ce discernement charismatique sont une bénédiction pour l’assemblée!

Nous devons humblement reconnaître que le discernement effectué par les membres de l’assemblée se fait le plus souvent selon sa modalité naturelle et sa modalité doctrinale et, exceptionnellement, de façon charismatique.

Nous pouvons dès lors comprendre ce qu’est le charisme de discernement. C’est ce don de l’Esprit qui permet à quelqu’un de reconnaître la présence de l’Esprit et ses manifestations. Il permet également de reconnaître que l’Esprit n’est pas à la source de telle parole ou de tel vécu de l’assemblée. Ce charisme englobe toujours les trois dimensions du discernement : naturel, doctrinal et charismatique.

S’imaginer qu’on peut se contenter d’un discernement charismatique serait téméraire. L’humilité de celui qui discerne sera toujours de s’appuyer sur ces trois modes en vérifiant qu’ils se complètent ou se confirment.

Importance du discernement

Discerner est donc un exercice délicat, dont l’importance se constate aux fruits que l’on peut en attendre. Une assemblée où personne ne discerne, où tout se vit sans réelle prise de conscience de ce qui est donné ou non par l’Esprit, risque de laisser ses membres errer, semaine après semaine, sans qu’ils reconnaissent ce que le Seigneur attend de chacun et de tous. Par contre, une assemblée où se vit un bon discernement portera des fruits qui encourageront ses membres à affiner leur propre discernement. Ces fruits seront de plus en plus ceux de l’Evangile. Les uns sont personnels : la sanctification de celui qui vit ce discernement, ce dont par ailleurs le groupe bénéficiera. D’autres concernent toute l’assemblée : celle-ci s’édifie, devient cellule d’Eglise, pleine de vie évangélique.

Le premier fruit sera la sanctification personnelle, la croissance de chaque personne dans la vie nouvelle, venue d’en haut.

Le deuxième fruit du discernement spirituel sera un appel à exercer des charismes à partir des motions.

Seul un discernement de ce qui se passe en soi permettra de ne donner que ce qui a été reconnu comme venant du Seigneur.

III – Critères de discernement pour l’exercice des charismes

Quelques critères pour reconnaître si le désir de manifester son “charisme” du moment à l’assemblée est bien le désir de l’Esprit:

 

Un désir qui n’est pas habituel..

Celui qui a médité le texte du Bon Pasteur le matin même n’attribuera pas trop vite à l’Esprit le fait qu’il se sent poussé à le lire dans l’assemblée. Mais si depuis un mois sa vie spirituelle n’a jamais été habitée par ce message de l’Ecriture et qu’il l’envahit avec force, à l’improviste au sein de l’assemblée, il peut légitimement penser que c’est l’Esprit qui le lui met dans le cœur à cet instant pour le donner.

Un désir ou une motion sans cause apparente. Rien ne semble pouvoir l’expliquer. Voici soudain en soi une parole qui vient du cœur et n’est manifestement produite ni par la mémoire, ni par l’activité réfléchie de l’intelligence, ni par une association d’idées.

Une conviction très vive que l’assemblée sera « édifiée » par le charisme qu’on lui communique.
« Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12, 7). Ce qui va être offert à l’assemblée va-t-il s’intégrer harmonieusement dans la construction de la prière ? Voici soudain une personne désireuse de proclamer le texte de l’Ecriture sur la Samaritaine. Mais il y a quelques minutes, quelqu’un a lu le récit de l’aveugle Bartimée et l’assemblée a fait sienne cette parole. Elle sent qu’elle risque de briser le mouvement de la prière en lui offrant une autre semence de vie. Loin d’édifier, elle mettrait la confusion ; mieux vaut se taire et goûter intérieurement ce que le Seigneur a voulu lui faire sentir en lui rappelant son dialogue avec la Samaritaine. Mais tout n’est pas si simple ; il se pourrait que ce soit bien l’Esprit qui la pousse à livrer la semence de vie contenue dans le passage de la Samaritaine. Dans ce cas, son souci d’harmonie ne serait peut-être que respect humain.

Un autre sentiment peut encore servir de critère : celui que l’Esprit sera contristé si le charisme n’est pas manifesté. Qui ne livre pas la prophétie qui l’habite sent bien qu’il étouffe l’Esprit en lui. Au terme de l’assemblée, il se constatera attristé. Qui retient un cri de louange qui cependant montait avec force de ses entrailles sait qu’il tarit une source de joie en lui. Il sent que l’Esprit lui demande de vaincre ses résistances, d’oser exprimer ce qui monte en lui.

 Pour lever ses hésitations, il peut encore se demander s’il est en communion avec les responsables de l’assemblée de prière. S’il ne se sent pas à l’aise avec la façon de faire des animateurs, il a à se méfier des “mouvements” intérieurs qui l’habitent: il y a des chances pour que l’origine de ces mouvements soit ambiguë. L’assemblée n’a jamais à être le lieu où de façon plus ou moins voilée, se jouent les conflits entre les personnes. Par contre, hors de l’assemblée, il sera bon d’oser dire ce qui a été la pierre d’achoppement.

 Enfin, il est bon parfois de recourir aux confirmations et signes qui seront donnés par les membres de l’assemblée. Il est bon de les demander lorsqu’on hésite et demeure dubitatif sur l’opportunité d’offrir à tous ce qui nous habite.

Ainsi chaque membre de l’assemblée ne peut se dispenser d’un discernement spirituel qui est nécessairement personnel. La confirmation de ce discernement se fera par les fruits produits dans l’assemblée entière qui pourra s’édifier comme le souhaite Paul : «Puisque vous aspirez aux dons spirituels, cherchez à les avoir en abondance pour l’édification de l’assemblée » (1 Co 14, 12).

L’édification de l’assemblée est en effet le fruit ultime du discernement des charismes. Si ses membres se laissent imprégner humblement de l’Esprit, celui-ci accomplit sûrement, quoique doucement, son œuvre de sanctification. Voici que tel se révèle avoir le charisme de l’accueil tandis que tel autre reçoit celui de l’intercession ou de la compassion, tel autre celui de guérison intérieure. Les « prophètes » ne sauraient faire défaut. Presque tous pourront chanter en langues. Une assemblée de prière peut regorger de dons sans le savoir, car les présents de l’Esprit sont enfouis en chacun. C’est à elle de donner à tous l’occasion d’exercer leurs charismes encore secrets afin qu’ils se manifestent et soient reconnus. Ainsi la communauté des frères se construit elle-même et se personnalise en trouvant peu à peu son visage. Elle peut faire une marche commune à la suite du Christ en se laissant guider par la parole qui est “donnée”. Sur ce chemin fait ensemble, l’Esprit unit de plus en plus les membres de l’assemblée. Peu à peu le partage va plus loin et ils deviennent une cellule vivante soucieuse d’offrir à tous les hommes son bonheur de suivre le Christ.

IV – Le service de discernement du “noyau” d’animation

Le noyau d’animation va aider l’assemblée à se laisser conduire par l’Esprit. C’est une petite équipe de discernement formée de quelques personnes qui se complètent. Espérons que l’une d’entre elles au moins, pleine d’un solide bon sens, aidera l’équipe à garder les pieds sur terre, qu’une autre sera capable d’offrir un sérieux discernement doctrinal et que toutes auront un vrai sens de l’Eglise. Ne revient-il pas au «noyau» de veiller à ce qu’il y ait une réelle communion de l’assemblée de prière avec les diverses réalités de l’Eglise paroissiale et diocésaine, et notamment avec leurs pasteurs. Lorsque l’Esprit souffle avec force, il n’y a certes guère besoin de dons éminents pour discerner sa présence et son œuvre dans l’assemblée, mais lorsque ce souffle se fait plus discret, le discernement spirituel exige un don que l’on ne saurait trop vite s’attribuer sans la confirmation qu’il a été vraiment reçu de l’Esprit. Bref cette petite équipe doit faire preuve d’un réel charisme de discernement, c’est-à-dire de la possibilité de discerner suivant les trois modes : naturel, doctrinal et charismatique.

Ce charisme de discernement se reconnaît à quelques traits spécifiques. Celui qui le reçoit « sent » c’est-à-dire perçoit ce qui se passe dans l’assemblée.

 il « sent » avant tout la présence de l’Esprit qui est là, guide, agit avec puissance ou dans la faiblesse. Il reconnaît la Parole donnée par l’Esprit, celle dont le groupe a faim, celle que le Seigneur lui offre aujourd’hui par la bouche de n’importe lequel des priants. Il saisit les “confirmations” que l’Esprit lui offre alors qu’il cherche à tâtons son chemin.

 il « sent » chacun des membres de l’assemblée, sans trop savoir comment. Il « voit » celui qui aujourd’hui est tendu, angoissé, comme celui qui est libéré, plein de paix, celui qui attend une Parole comme celui qui a un témoignage à donner. Il aide chacun à prendre sa place dans le groupe en y exerçant ses charismes.

 il « sent » le groupe, ses ambiguïtés, sa docilité à l’Esprit, comme ses tentations, ses habitudes. Il l’aide à prendre conscience des mouvements qui l’animent. Il distingue clairement ce qui est phénomène de groupe de ce qui est action de l’Esprit.

 il reconnaît les charismes de chacun, ceux propres à l’assemblée et les met en valeur, des plus éclatants aux plus humbles, comme le Christ qui admire la veuve déposant ses deux piécettes dans le trésor du Temple. Il exerce son discernement en demeurant humble, priant et aimant. C’est la familiarité avec le Christ qui seule permet de “sentir”, de percevoir comme lui. Tout homme qui s’imaginerait posséder ce “sentir” le réduirait par le fait même à une technique disséquant la vie au lieu de la servir et qui n’aurait plus rien à voir avec cette reconnaissance de la présence de l’Esprit qui invente toujours du neuf. Seule l’union au Christ peut l’inspirer.

Celui qui a le charisme de discernement, a par contre le souci permanent d’être remis en question. C’est tout d’abord l’Esprit qui le remet en question et lui fait sentir son approbation, sa réserve, son désaveu. Et c’est aussi les gens.

Il veille à ce que la Parole soit la nourriture de l’assemblée, il est attentif à toute parole de l’Ecriture qui monte au cœur de l’un des plus « petits » de l’assemblée ; il l’accueille et la fait accueillir comme un don précieux de l’Esprit, surtout si elle interpelle, ou dérange les plus assurés.

Comment oublierait-il que :

“Vivante est la Parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu’aucun glaive à double tranchant. Elle pénètre jusqu’à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du cœur. Il n’est pas de créature qui échappe à sa vue ; tout est nu à ses yeux, tout est subjugué par son regard. Et c’est à elle que nous devons rendre compte » (He 4, 12-13).

Faisons confiance à l’efficacité de cette Parole dans les cœurs. Elle seule aide chacun à ne pas donner plus de poids qu’elles n’en méritent aux autres paroles. Elle seule maintient la communion des disciples, des frères et des sœurs, si différents soient-ils, autour de l’Unique Pasteur.

Lorsqu’une assemblée a découvert ainsi les personnes ayant vraiment reçu ce charisme de discernement, elle progresse plus finement dans les voies du Seigneur.

V – Les moments d’exercice du discernement du « noyau » d’animation

Tout d’abord en cours d’assemblée, les membres de l’équipe de discernement se sentent responsables, et chacun discerne en lui les motions qui l’animent devant tout ce qui se vit. Ils n’ont pas cependant à imposer leurs désirs à partir des motions qui les habitent. Confiants dans l’Esprit qui vit en chacun, patients dans l’amour pour supporter les errements du groupe, ils auront cependant à intervenir à certains moments, mais surtout pour authentifier et encourager. Ils prennent donc le risque de laisser faire, d’intervenir, d’infirmer ou de confirmer. Ce discernement personnel vécu en assemblée nécessite alors une mise en commun.

Au terme de l’assemblée, une personne du groupe de discernement pourra faire la relecture du don de l’Esprit. Si une telle relecture se fait devant tous, il sera préférable de retenir ce qui a été bon plutôt que d’insister sur les bavures qui ont pu entraver la vie de l’Esprit. Les gerbes de la moisson seront ainsi liées dans l’action de grâces. Chacun peut être invité a exprimer les motions qu’il a vécues ; le bon grain est alors séparé de la paille et tous peuvent recueillir la Parole de sagesse c’est-à-dire cette nourriture pour la semaine, dont l’Esprit leur a donné le goût.

Il peut arriver qu’un membre du « noyau » ou de l’équipe de discernement estime devoir interpeller en particulier tel ou tel sur l’authenticité d’une prophétie par exemple, mais il ne pourra jamais imposer son opinion comme la seule juste.

Tout au long de l’année il revient à ce petit groupe de discernement d’être la mémoire des dons de l’Esprit offerts par le Seigneur semaine après semaine. Mémoire des conversions, des étapes sur le chemin de la mise en pratique des paroles reçues. Alors l’assemblée pourra s’émerveiller de voir son histoire humaine transfigurée en « histoire sainte ».

 

Disons qu’il y a, dans une assemblée de prière, un temps durant lequel il faut taire le discernement. Avoir le souci vigilant que tout soit tout de suite parfait est la meilleure façon de supprimer toute possibilité de vie.

Quand l’Esprit rassemble en assemblée charismatique des personnes que rien ne préparait à ce genre de réunion, croyons que Dieu est à I’œuvre et laissons-les prier comme elles le désirent. La foi, l’espérance et l’amour que l’Esprit met en elles peuvent seuls faire durer une telle assemblée et la fortifier. Un jour viendra ou des questions se poseront : une prophétie ne se réalise pas, l’interprétation d’un chant en langues est controversée, quelqu’un divise le groupe tout en n’ayant que des paroles de l’Ecriture sur les lèvres, tel autre porte des jugements sévères qui ne semblent pas inspirés du Seigneur. On s’imagine que tout n’était que blé, mais voici qu’il y a de l’ivraie un peu partout. Le temps du discernement est venu. Les personnes appelées à exercer ce charisme seront serviteurs de l’unité autour du Christ et permettront à tous d’accueillir le don de Dieu, la Parole.

D’après le chapitre III, § 2, de Qui fera taire le vent ?

Editions D.D.B., 1988

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                                 Le noyau

Fiche numéro 4

Par Guy Noël

La vie du noyau

Dans un groupe de prière charismatique, le noyau a principalement 4 missions :

  • aider le groupe et ses membres à vivre pleinement la vie dans l’Esprit.

  • veiller à la communion dans le groupe et avec l’Eglise.

  • discerner pour reconnaître les motions de l’Esprit.

  • veiller à la fidélité à l’Evangile et à l’enseignement de l’Eglise.

Bien entendu le noyau doit remplir d’autres tâches ; elles seront abordées au cours de cet article.

A — Que doivent faire les membres du noyau pour remplir leur mission ?

Tout d’abord il est important de noter qu’être membre d’un noyau n’est absolument pas une récompense ou une fonction honorifique. C’est un service que l’on est appelé à effectuer avec humilité mais aussi avec dynamisme. Il y a du travail à faire et cela va demander du temps, ce qui, pour beaucoup, n’est pas facile compte tenu des agendas déjà bien chargés. Il y aura des choix à faire, des renoncements à certaines activités ou engagements. Mais accepter d’être dans le noyau, c’est s’engager à remplir la mission que le groupe confie. Le Seigneur désire que ses pasteurs soient de bons pasteurs. A ce sujet il est important de voir comment Il s’en prend aux mauvais pasteurs d’Israël “Malheur aux pasteurs d’Israël qui se paissent eux-mêmes. Les pasteurs ne doivent-ils pas paître le troupeau… ?” (Ez 34, 2-16)

En acceptant cette responsabilité les membres des noyaux, et le berger bien entendu, s’engagent à passer du temps au service du groupe et à participer à un certain nombre de rencontres ou de réunions :

  • L’assemblée de prière et les diverses activités

Le temps le plus fort du groupe de prière est incontestablement l’assemblée hebdomadaire de prière. Il est évident que sauf cas particuliers occasionnels (maladie, vacances, déplacements professionnels, …) le noyau doit participer chaque semaine à cette assemblée. Comment faire la relecture de la prière et les discernements nécessaires si l’on n’y participe pas régulièrement ? La présence régulière à l’assemblée de prière est le premier engagement des membres du noyau.

Mais un groupe de prière vit aussi d’autres moments importants : intercession, prière pour les malades, évangélisation, temps fraternels … Là aussi, la participation du noyau est importante pour maintenir l’unité dans le groupe et y reconnaître (ou non !) la présence de l’Esprit.

  • La prière personnelle

Très souvent les évangiles rapportent que Jésus se retirait à l’écart pour prier. Le serviteur n’est pas au dessus du maître et, à l’image de Jésus, les membres du noyau sont appelés à prendre chaque jour un temps de prière personnelle, ce qui devrait d’ailleurs être le cas même sans cette responsabilité. Mais accepter ce service dans le groupe demande d’autant plus cette fidélité à la prière. La forme peut certes varier selon chacun, mais elle doit toujours comprendre un temps de lecture de la Parole de Dieu. “L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu” (Mt 4, 4). Pour chacun le repas est important chaque jour. Il doit en être de même de la Parole, la nourriture spirituelle dont chaque chrétien a besoin, et ceci d’autant plus qu’il exerce des responsabilités.

  • Une rencontre hebdomadaire

Inspirée et conduite par l’Esprit Saint, la prière charismatique repose sur un acte de foi en la parole de Jésus. “ Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux ” (Mt 18, 20). La prière n’est pas préparée, construite à l’avance : elle est reçue comme un don de Dieu. Elle suppose chez ceux qui y participent, un état de disponibilité au Seigneur et d’écoute de son Esprit Saint.

Chacun peut intervenir librement dans la prière, en essayant de se laisser guider par l’Esprit. Cette liberté donnée demande que les responsables effectuent un discernement sur le déroulement de la prière. Paul incite à ce discernement : “N’éteignez pas l’Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie ; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le” (1 Th 5, 19-21)).

Retenez ce qui est bon. Voilà bien le rôle du discernement : identifier ce qui n’est pas bon pour ne pas le retenir et, au contraire, reconnaître ce qui est bon et sera nourriture, guide, aide pour chacun et pour le groupe.

La totalité du discernement ne peut se faire durant l’assemblée de prière. Aussi une relecture est nécessaire après. Compte tenu que le discernement demande de se souvenir avec précision des différentes interventions – textes prophéties, images, chants, silences – ainsi que du comportement des participants, la relecture devra s’effectuer le plus tôt possible et, de toute façon, avant la réunion suivante. De ce fait il sera possible de semaine en semaine, de tenir compte des enseignements tirés du vécu et de la relecture de la prière.

Plusieurs possibilités s’offrent aux noyaux :

directement après la prière ce qui offre plusieurs avantages : la mémoire du déroulement de la prière est excellente, tout le noyau est déjà présent, cela ne demande pas une autre réunion, … Cependant il faut que le noyau attende pour se réunir le départ des autres personnes et dans certains cas cela peut amener à des horaires assez tardifs. Si le noyau se réunit immédiatement après la fin de la prière, il se prive de l’échange fraternel avec les membres du groupe, échange particulièrement important pour la connaissance de chacun et pour la vie fraternelle. De toute façon l’échange sera assez limité par le temps car chacun est impatient de s’en aller.

dans la semaine, lors d’une autre réunion : ceci est une bonne formule si des notes sont prises durant la prière (ce qui est fortement recommandé dans tous les cas). En effet les horaires sont moins limités et l’échange pourra être plus serein. D’autre part les quelques jours passés depuis la prière permettent souvent un climat plus serein pour le discernement. Tout ce qui a été un peu excessif dans la prière et qui a marqué les esprits, tant positivement que négativement, aura retrouvé une juste place et la relecture pourra se concentrer sur les points importants, en évitant les aspects superficiels liés à l’émotivité. Le plus gros inconvénient de cette solution est une question d’emploi du temps. En effet, une réunion hebdomadaire en plus de l’assemblée de prière est une contrainte souvent trop lourde pour beaucoup.

avant la prière suivante : cette solution résout le problème d’emploi du temps; il suffit d’avancer un peu l’horaire d’arrivée à l’assemblée de prière. La durée de la rencontre du noyau varie selon les cas d’une demie heure à une heure.

Il est souhaitable que le noyau prenne d’abord un temps de prière et de louange. Puis vient le temps de la relecture de la semaine précédente. Enfin il est bon de terminer cette relecture par un temps de prière pour se préparer à l’assemblée qui va suivre.

Cette formule permet donc un discernement régulier, sans obligation de contrainte lourde d’emploi du temps.

  • Une rencontre longue régulière

La réunion de discernement hebdomadaire étant brève, il est difficile d’y aborder les autres points de la vie du groupe. Compte tenu du peu de temps disponible lors de cette réunion hebdomadaire, le noyau n’aura la possibilité que d’effectuer une relecture rapide sans pouvoir aborder d’autres points de la vie du groupe.

Ceci demande qu’une rencontre de noyau plus longue (un après midi ou une longue soirée) ait lieu régulièrement.

Comme pour la réunion hebdomadaire, le rythme et le moment de cette réunion varient beaucoup selon les groupes. Ainsi, certains se retrouvent tous les mois, ou mois et demi ou encore tous les deux mois. Enfin et malheureusement, certains ne se réunissent jamais !

Bien entendu, il y a de nombreuses autres formes pour vivre ces temps. Il suffit d’interroger les autres groupes pour découvrir d’autres possibilités. Par exemple, un noyau vit un seul temps de deux heures tous les quinze jours qui comprend la relecture et la vie du groupe. A chaque noyau, selon les disponibilités de chacun, de trouver la fréquence et la durée de ces rencontres.

Durant cette réunion de nombreux points peuvent être abordés et notamment :

 Une relecture ou discernement, non plus d’une prière, mais du vécu du groupe. Quels appels percevons-nous pour le groupe ? Avons-nous la vision de la mission du groupe, ce qui lui permet d’avancer. A la session internationale de l’ICCRS en octobre 1989, Nancy KELLAR interpellait les participants sur ce qui était obstacle à la vie des groupe et à l’exercice des charismes : “Le manque de vision des leaders est aussi un obstacle aux charismes. Un groupe de prière doit avoir une vision claire de sa mission et ne pas craindre de vivre les dons.” . Percevoir la mission du groupe n’est pas l’affaire de quelques minutes, il faut prendre du temps, dans la prière et le partage.

 Le discernement des “activités” liées au groupe. Ainsi il faut prévoir si des enseignements doivent être donnés; si oui, à quel rythme, sur quels sujets et par quelles personnes ? Il en est de même en ce qui concerne la prière pour l’effusion de l’Esprit. De trop nombreux groupes ne proposent pas cette prière avec comme cause principale de ne pas prendre le temps de l’organiser : par qui, quand et comment se fera la préparation? A qui sera-t-elle proposée ? En dehors de l’assemblée hebdomadaire, le groupe peut aussi être amené à vivre des temps tels qu’évangélisation, prière pour les malades, week-ends de rentrée, repas fraternel, …

 Il est bon également de faire le point sur les relations du groupe avec les autres composantes de l’Eglise. Quelles relations y-a-t-il avec les autres groupes, les communautés Charismatiques, la paroisse et son curé, les différents mouvements, … ? Comment se vit la communion au niveau de l’Eglise ? Comment vivons-nous la dimension œcuménique ?

 Le noyau doit aussi s’interroger sur le vécu des personnes dans le groupe. Que deviennent celles qui sont absentes depuis longtemps ? Y-a-t-il des départs dans le groupe ? Est-ce normal ou à cause de problèmes ? Y-a-t-il des nouveaux ? Comment les accueille-t-on ? Peut-on dire des membres du groupe “Voyez comme ils s’aiment” ? Ou au contraire des manques d’amour fraternel sont ils perceptibles ? Comment le berger et le noyau sont-ils artisans d’unité dans le groupe ? …

 La plupart des groupes se plaignent du peu de personnes prêtes à prendre des responsabilité. Le noyau est-il attentif à encourager les personnes, à les former et à leur confier des responsabilités ?

La liste des tâches qui reviennent au noyau est bien longue et sans ces différentes rencontres le noyau ne remplit pas son rôle. C’est une des principales raisons qui font que des groupes végètent ou sont en régression.

  • les rencontres diocésaines, régionales ou nationales

“Une pierre qui reste seule ne deviendra jamais qu’une pierre. Mais des pierres ensemble pourront devenir un temple.” Cette remarque de St Exupéry qui vise principalement les personnes peut très bien s’appliquer aussi aux groupes de prière.

Ainsi pour la croissance des personnes et des groupes de prière, il est important de participer aux différentes rencontres diocésaines, régionales ou nationales. La présence des membres du noyau, sans être absolument indispensable, est fortement conseillée. En effet comment aider les membres du groupe à vivre les grâces liées à de telles rencontres si l’on n’y était pas présent ? D’autre part ces rencontres sont pour les responsables des moments forts de ressourcement. Nombreux sont les responsables qui y ont retrouvé un dynamisme, dynamisme dont tout le groupe a bénéficié par la suite.

  • des temps de formation

Les responsables de l’Eglise, papes et évêques, ont toujours insisté sur l’importance de la formation pour les responsables. Ils ont souvent interpellé les groupes du Renouveau dans ce sens. Les formations sont nombreuses, dans le Renouveau, mais aussi dans les diocèses, les facultés théologiques et les Instituts de formation. Certaines personnes préparent même des licences de théologie. Sans forcément viser ce niveau, il est indispensable que les membres du noyau prennent du temps pour leur formation. Il est aussi intéressant d’assurer une formation minimum pour ceux que l’on pressent comme futurs responsables.

Les différentes publications, revues, livres et cassettes, sont importantes en complément des autres moyens de formation.

B — Comment vivre les rencontres du noyau ?

Tout d’abord une remarque tirée de l’expérience : un groupe vit souvent à l’image de son noyau ! Ainsi, quand un problème se pose dans le groupe, il est bon de vérifier si le noyau n’est pas lui même touché par ce problème. La louange est quasiment absente de la prière du groupe, ou bien les charismes ne sont pas ou trop peu exercés, ou encore des divisions apparaissent au sein du groupe.

Sans être une règle absolue, il est bon de voir si dans ses temps de prière le noyau est dans la louange, ou exerce les charismes ou bien vit dans la communion fraternelle. Si ce n’est pas le cas le noyau doit d’abord se remettre en cause et seulement après, si le problème subsiste intervenir au niveau du groupe.

Comme dans toute réunion, les échanges ne sont pas toujours faciles entre les membres du noyau. Voici quelques pistes pour les faciliter :

Attention à la susceptibilité : il n’est pas possible d’exercer une quelconque responsabilité sans faire d’erreur, ou du moins sans un minimum d’imperfections. La société actuelle refuse cette évidence : quel homme politique, par exemple, oserait affirmer qu’il s’est trompé ? Il ne doit pas en être de même dans le noyau. Bien loin de se croire infaillible, il faut accepter ses limites, ce qui n’est pas toujours facile. Les échanges amèneront obligatoirement à mettre le doigt sur des erreurs, des manques. Combien de personnes en gardent des blessures, et cela quelque fois pendant longtemps, ce qui la plupart du temps stérilise complètement leur service. Elles n’entreprennent plus rien de peur de se tromper. La susceptibilité est vraiment un problème qu’il faut combattre avec énergie. Quelqu’un disait : “Quand on est choisi pour faire partie du noyau, on met la susceptibilité dans sa poche, avec un mouchoir dessus !”. Cela est plus facile à dire qu’à faire, mais sinon il n’y a plus de relecture ou de discernement possible. Tout le monde se taira de peur de blesser l’autre. Savoir reconnaître ses erreurs est aussi une façon d’avancer. Voici une petite histoire pour l’éclairer : un jeune banquier prend la succession de son prédécesseur et lui demande “Comment fait-on pour réussir ? – Pour réussir, lui répond-il, il faut faire de bons choix. – Et comment faire, pour faire de bons choix, reprend le petit nouveau ? – Pour cela il faut de l’expérience. – Et comment fait-on pour avoir de l’expérience ? – L’expérience, on l’acquiert en faisant de mauvais choix !!”. Que les échecs ne détruisent pas le dynamisme, mais qu’ils permettent au contraire d’avancer mieux, plus vite et plus loin.

Etre libre de pouvoir s’exprimer : tout partage est facile quand il n’y a pas d’opposition et que tout le monde est d’accord. Par contre, en cas de désaccord les personnalités prennent souvent le dessus, faussant souvent l’échange et les décisions qui en découlent. Certains plus timides, se tairont ou acquiesceront, n’osant pas s’opposer à d’autres dont la personnalité est plus forte. Ces derniers risquent alors d’imposer leur point de vue. Or, pour que les échanges portent du fruit, l’important n’est pas que l’un ou l’autre ait raison. Ce qu’il faut, c’est qu’ensemble les participants découvrent le désir de Dieu. Pour cela chacun doit pouvoir dire ce qu’il pense. Le berger devra être vigilant sur ce point et s’arranger pour que chacun puisse exprimer sa pensée.

Partager dans l’amour et la vérité : pour que le partage soit fécond, une condition importante est qu’il n’y ait pas de gêne dans le partage. Chacun doit s’exprimer dans l’amour, mais aussi en vérité. Le partage et le discernement sont complètement faussés quand chacun ne peut s’exprimer en vérité. Certes toute vérité n’est pas bonne à dire, mais ne pas être dans la vérité risque d’amener à des décisions qui ne sont pas justes. Ce n’est évidemment pas facile surtout quand des personnalités plus faibles doivent affronter d’autres plus fortes. Dans le noyau, la conclusion de La Fontaine, “la raison du plus fort est toujours la meilleure”, n’a pas sa place. Il n’est pas rare que des soi-disant “petits”, qui ne s’expriment pas souvent et n’ont pas l’expérience de membres plus anciens, soient instrument du désir du Seigneur. Il faut pouvoir échanger en partageant effectivement ce que l’on pense. Cela demande que chacun accepte un principe fort : “Je crois que ce que mon frère dit, n’est pas pour critiquer, blesser, attaquer …, mais pour être en vérité”. Et cela amène le point suivant.

Sauver la proposition de l’autre :

Il est fréquent de ressentir quelque chose d’important, mais de le dire de façon trop embrouillée et de ce fait difficile à comprendre. Souvent, dans ce cas, les critiques et arguments contraires fusent et la proposition est rejetée rapidement. Dans l’échange, il faut toujours essayer de sauver la proposition de l’autre, particulièrement quand elle paraît farfelue. Il faut croire que celui qui vient d’intervenir a quelque chose d’important à dire, et il faut l’aider à le clarifier et non l’enfoncer. Par exemple on peut lui dire : “Je n’ai pas bien compris ce que tu veux nous dire, peux-tu préciser ?”. Ou bien reprendre ce que l’on croit avoir compris et lui demander si c’est bien cela qu’il voulait dire. Dans la négative il pourra reprendre et peut être mieux s’expliquer. Et alors souvent ce qui paraissait complètement farfelu devient une pierre de construction importante. Quand les échanges sont vécus ainsi, le noyau vit une unité beaucoup plus grande et cela est source de fécondité pour tout le groupe.

Absence de critiques destructrices et de plaintes inutiles :

Ce qui est vrai dans notre vie de tous les jours l’est encore plus dans l’exercice d’une responsabilité dans le noyau. Que de blessures proviennent de critiques destructives. Il est normal d’être critique. Cela rejoint le partage “dans l’amour et la vérité”. Mais cette critique doit être pour le bien du groupe, elle doit faire grandir. Et souvent ce n’est pas le cas. L’accusateur se tient à la porte pour susciter cette critique négative. Il sait trop bien que cela stérilise les chrétiens. Ne nous trompons pas de guide ! C’est l’Esprit Saint qui doit être notre conseiller. Demandons-lui un échange constructif : “Mets en nous ta clarté” (Veni Creator).

Il en est de même des plaintes. Combien de responsables passent leur temps à gémir sur ce qui n’est pas conforme à leur désir ? Cela aussi est une entrave. Combien de groupes dépriment en se plaignant de tout. Au contraire, quelle richesse pour les personnes et pour les groupes que de reconnaître ce qui est bon, même si ce sont de petites choses. “C’est bien, serviteur bon et fidèle, lui dit son maître, en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai ; entre dans la joie de ton seigneur” (Mt 25, 23). Si de petites choses on se réjouit actuellement; de grandes le Seigneur fera que l’on se réjouisse plus tard.

Enfin, toute responsabilité dépasse les forces humaines. “Je ne choisis pas ceux qui sont capables, mais je rends capables ceux que je choisis. “Cette parole a été donnée à Lourdes, en 1992, lors de la rencontre nationale pour bergers et noyaux. Qu’elle encourage chacun a ouvrir son cœur pour, humblement, recevoir les charismes nécessaires pour la mission. Et le plus grand c’est l’Amour.

” Aussi je vous en conjure par tout ce qu’il peut y avoir d’appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l’Amour, de communion dans l’Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l’accord de vos sentiments : ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment ; n’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus.”(Ph 2, 1-5).

Guy Noël

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Complément fiche noyau de Guy :   GRILLES DE RELECTURE

Ces quatre propositions de relecture ne sont que des pistes pour aider. Il ne serait pas bon de vouloir reprendre la totalité de ces points pour la relecture d’une assemblée de prière.

Pour une relecture il sera intéressant soit de prendre une grille, soit de “piocher” dans les différentes grilles et de suivre un thème, par exemple : “la place de la Parole” – dans mon vécu personnel de la prière, dans le vécu du groupe, au niveau de l’animation, sur la place de la Parole dans la prière -.

D’autre part ces grilles ne sont que des propositions et non une liste exhaustive de points pour une relecture de l’assemblée de prière..

Grille personnelle de relecture

Mon attitude pendant la prière

  • Seulement ” écoutant ” parce que :
  • je n’ai rien reçu
  • je n’ai pas eu le temps d’intervenir
  • je n’ai pas osé intervenir (peur de me tromper, timidité, …)
  • je n’étais pas en forme
  • Je suis intervenu dans la prière :
  • mes interventions me paraissent-elles (maintenant) justifiées ?
  • si oui, ai-je perçu ce qui m’a poussé à intervenir ?
  • si non, est-ce que je perçois mon problème de discernement ?
  • ai-je tout donné ce que j’ai reçu (prière, texte, prophétie, image, …) ? si non : pourquoi ? :
  • j’étais déjà trop intervenu
  • je n’ai pas trouvé le texte dans ma bible
  • quelqu’un a donné la même chose juste avant
  • Quelle a été mon “écoute” de la prière :
  • bonne
  • mauvaise. J’étais perturbé par des problèmes :
  • internes au groupe (une personne, des interventions, …)
  • externes au groupe, c’est-à-dire personnels : (professionnels, familiaux, santé, …)
  • autres
  • Etais-je à l’écoute de l’Esprit ?
  • Suis-je venu avec des idées pour la prière ?
  • Si oui ai-je réussi à m’en dégager, ou ai-je tenu à “placer” ma bonne idée ?
  • La louange était-elle facile pour moi ?

Mon vécu de la prière :

  • Ai-je bien ou mal vécu la prière ?
  • qu’est-ce qui m’a aidé ?
  • qu’est-ce qui m’a gêné ?
  • Ai-je été touché par une parole, une prière, une démarche, un témoignage, … ? Quels fruits à venir ?
  • Est-ce que je peux donner, en quelques mots, ce qui pour moi est la parole de sagesse de la prière (résumé), c’est à dire ce que je retiendrai de la prière ?

Grille de relecture par groupe

Cette relecture est celle du vécu des membres du groupe (et non la mienne)

Qualité de :

  • la louange
  • l’exercice des charismes
  • de la communion fraternelle
  • la prière était-elle vivante, éteinte, silencieuse, joyeuse, confiante, triste, … ?
  • les intervenants étaient-ils rares ou nombreux ?
  • des personnes ont-elles monopolisé la parole ?
  • y-a-t-il eu des témoignages de l’action du Seigneur dans la vie des personnes ?
  • la Parole a-t-elle touché des cœurs (ou est-elle tombée dans le désert) ?
  • quelle est la parole de sagesse qui résumerait la prière ? A-t-elle été perçue par le groupe ?
  • qu’est-ce qui a aidé le groupe ? Qu’est-ce qui l’a gêné ?

Grille de relecture de l’animation de la prière

  • de quelle façon percevons-nous l’animation de la prière qui vient de se vivre :
  • directive, omniprésente ?
  • trop libre, inexistante ?
  • juste ?
  • y-avait-il quelque chose de prévu avant la prière (enseignement, démarche, adoration, groupe de partage, …) ?

Si oui, avons-nous été disponibles pour, si nécessaire, changer nos plans afin de suivre ceux du Seigneur ?

  • l’animateur :
  • est-il intervenu trop, juste, pas assez ?
  • était-il trop directif, juste, trop libéral ?
  • a-t-il imposé sa prière, ses idées, ou a-t-il été serviteur pour aider le groupe a vivre la prière selon l’Esprit ?
  • est-il intervenu pour :
  • “remettre” la prière dans l’ordre
  • aider à la communion des membres et à l’unité de la prière ?
  • aider à percevoir le sens de la prière ?
  • a-t-il perçu le “fil rouge” ?
  • comment a –t-il vécu les “dérapages” ? Qu’a-t-il fait à ce moment ?
  • dans l’animation :
  • qu’est-ce qui apparaît bon ?
  • qu’est-ce qui apparaît moins bon ?

Grille de relecture du contenu de la prière

  • quels sont les différents moments importants de la prière ?
  • reconnaît-on, au cours de cette assemblée :
  • un chemin parcouru ensemble ?
  • ce que le Seigneur voulait faire ou voulait nous dire (le fil rouge) ?
  • quelles sont les paroles fortes qui ont particulièrement interpellé l’assemblée ?
  • quelle a été la dominante de la prière :
  • la louange
  • l’intercession
  • les témoignages
  • la proclamation et méditation de la Parole
  • quelle “parole de sagesse” résumerait le mieux la prière ? (3 ou 4 mots)
  • _________________________________________________________________________________________________

            Le Noyau

                          Fiche numéro 5

Quelques propositions de temps de formation

Remarques préliminaires

  • Les fiches proposent un texte de référence : la 1ère épître aux Corinthiens chapitre 12, versets 4-31, qui fait partie des textes fondamentaux pour aborder le thème du noyau. Il est possible bien entendu de choisir un autre passage de la Bible. Mais quelle que soit la pédagogie retenue, il est fondamental que la formation s’appuie d’abord sur la Parole de Dieu.

  • Préparer un temps de formation, demande toujours que la préparation soit vécue dans la prière, dans la disponibilité à l’Esprit Saint, et ceci, quelles que soient la durée et l’importance de la formation : un petit enseignement d’une dizaine de minutes dans le cadre de l’assemblée de prière, ou tout un week-end ou même une session de plusieurs jours.

  • Les durées ne sont données qu’à titre indicatif et doivent être adaptées à chaque rencontre. Elles ne concernent que les activités de formation. Il faut tenir compte aussi des temps nécessaires pour les reprises, les informations, les déplacements …

  • Revoir dans l’introduction le paragraphe “Comment utiliser ces fiches de travail“. En effet les propositions qui suivent doivent rester une aide pour l’organisation de temps de formation. A chacun de les adapter en fonction des circonstances.

  • De même durant la formation elle même, les animateurs devront accepter de se laisser bousculer par l’Esprit, que ce soit au niveau du programme, de leur préparation ou des horaires. L’important est de rester disponible aux motions de l’Esprit. Une petite équipe d’animation permet de les reconnaître et de les discerner.

Rencontre d’un grand week-end

La rencontre est prévue du vendredi 19 h au dimanche 17 h.

  • Objectifs : formation de base sur le rôle et la vie du noyau.

  • Public : bergers et noyaux récents, peu ou pas formés, ainsi que les membres des groupes que l’on pressent comme pouvant prendre des responsabilités.

  • Axes de la pédagogie :

  • vendredi soir : temps plus spirituel à partir de 1 Corinthiens 12, 4-31

  • samedi : les missions du noyau

  • dimanche : la vie du noyau

Vendredi soir

    • Temps d’accueil et de louange

    • Travail biblique sur la fiche 1 à partir de 1 Corinthiens 12, 4-31 (1 h 30 au total))

      • introduction au travail sur la Parole

(possibilité de resituer le chapitre 12 dans son contexte, par rapport aux chapitre 13 – hymne à l’amour– et 14 – les charismes-)

      • lecture commune et priante de 1 Corinthiens 12, 4-31

      • méditation personnelle libre sur le texte (10 mn)

      • partage rapide en petits groupes (5 personnes maximum) sur les points qui interpellent (10 mn)

    • Pause courte

      • suite des petits groupes, en travaillant le texte à partir des questions (45 mn)

(Outre ce que l’on reçoit de la Parole par ce type de travail, cet exercice permet d’apprendre aux participants à travailler un texte biblique).

    • Prière (45 mn)

      • plusieurs options sont possibles :

  • prière libre et accueillir ce que l’Esprit donnera. Il serait surprenant qu’il n’y ait aucun lien avec le travail précédent.

  • inciter les personnes à exprimer dans la prière ce qui, dans le texte 1 Co 12, 4-31 les a particulièrement touchées.

  • prendre, dans l’assemblée de prière, un temps durant lequel les membres des noyaux s’accueillent, se reconnaissent membres d’un même corps.

Veiller dans tous les cas à laisser la liberté à l’Esprit de nous guider dans ce temps de prière.

Samedi

    • Louange

    • Enseignement sur la fiche n° 2 “Le rôle du noyau dans le groupe de prière” et principalement le points III : “Quelles vont être les fonctions du noyau ?”. (1h)

    • Pause

    • Eucharistie

    • Repas

    • Travail en noyau suite à l’enseignement (1h).

Notre noyau remplit-il son rôle ? Regarder les fonctions qu’il assure correctement et celles qu’il délaisse“.(Les personnes seules pourront se regrouper).

    • Adoration (30 mn)

Après le temps de partage, laisser Jésus nous interpeller sur notre vie en noyau, lui confier les richesses et les pauvretés de notre noyau, et surtout revivre un temps de silence avec lui.

    • Pause

    • Enseignement sur la fiche n° 3 : “Le noyau et son rôle de discernement“. (1h)

Prendre un temps pour aborder le discernement dans l’assemblée de prière et notamment la relecture.

    • Assemblée de prière (1h)

    • Repas

    • Exercices de discernement

Partager l’assemblée en 4 groupes et charger chaque groupe d’un aspect du discernement. (45 mn)

Remontées des groupes et partage/questions (30mn)

    • Prière finale (15mn)

Dimanche

    • Louange

    • Enseignement sur la vie du noyau (1 h):

      • fiche n° 2 : “Qui fait partie du noyau ?”

      • fiche n° 4 : “Vie du noyau

    • Pause

    • Partage en noyau : Réactions par rapport à l’enseignement. Comment le partage se vit-il dans le noyau ? Quels sont les temps que le noyau prend pour prier, partager et discerner ?

    • Repas

    • Temps de questions/réponses (1h)

    • Eucharistie (1 h 30)

    • Fin

Remarques : Selon le vécu des groupes et le déroulement de la formation, il peut être souhaitable de prendre des temps de prière fraternelle :
    • Pour les noyaux

    • Pour l’équipe diocésaine

    • Pour les groupes de prière

Travail en noyau

3 soirées de 2 heures

  • Objectifs : progresser ensemble sur le rôle du noyau

  • Public : le berger et le noyau d’un groupe de prière. Pas d’autre intervenant

  • Axes de la pédagogie : 2 rencontres en soirée (2 h)

1ère soirée : centrée sur la Parole de 1 Co 12, 4-31 et la prière.

2e soirée : rejoint plus le vécu et le rôle du noyau.

3e soirée : aborde le rôle de discernement du noyau.

I – 1ère soirée

Avant cette rencontre, chacun est invité à :

      • lire et à méditer la 1ère épître de Paul aux Corinthiens 12, 4-31 (fiche n°1)

      • travailler les questions de la fiche n° 1.

    • Temps de prière et de louange

    • Lecture en commun de l’épître

    • Partage avec mise en commun du travail de la fiche n°1 (45 mn)

    • Prendre un temps de prière durant lequel les membres du noyau s’accueillent, se reconnaissent membres d’un même corps.(15 mn)

    • Suite du partage (30 mn) :

      • chacun est-il reconnu comme membre du corps ?

      • partager dans l’amour, mais en vérité, pour reconnaître si chacun assure correctement son service. Savoir reconnaître sans gloire ce qui est bon, et sans culpabilité ce qui est moins bon.

    • Temps de prière final

II – 2ème soirée

Avant cette rencontre, chacun est invité à :

      • lire et travailler la fiche n° 2 “Le rôle du noyau dans le groupe de prière” et principalement le point III : “Quelles vont être les fonctions du noyau ?“.

    • Temps de prière et de louange

    • Partage avec mise en commun sur la fiche n° 2 et principalement sur le point III (30 mn) :

Notre noyau remplit-il son rôle : voir les fonctions qu’il assure correctement et celles qu’il délaisse“.

Veiller à être concis, ce qui est possible si chacun a préparé son travail à l’avance.

    • Temps pour prendre des décisions quand au travail du noyau :

      • Comment faire pour mieux remplir la mission confiée ?

      • Quels temps prendre pour prier, partager et discerner ?  

    • Temps de prière final

Confier ces décisions dans la prière.

III – 3ème soirée

Avant cette rencontre, chacun est invité à :

      • lire et travailler la fiche n° 3 : “Le noyau et son rôle de discernement“.

    • Temps de prière et de louange

    • Partage avec mise en commun sur la fiche n° 3 et tout d’abord sur le paragraphe I : “Les conditions requises pour le discernement” (30 mn)

    • Prendre un temps de prière pour demander à l’Esprit Saint de mettre chacun en disposition de discernement (15 mn).

    • Suite du partage : Le noyau exerce-t-il son rôle de discernement :

      • durant l’assemblée de prière ?

      • après l’assemblée de prière (relecture) ?

      • en ce qui concerne le groupe de prière et les appels qu’il reçoit ?

      • au niveau de la communion avec l’Eglise et les autres groupes ou courants ?

    • Temps de prière final

Remarques

Ces temps de formation et de partage en noyau sont importants, mais ne pas oublier de « vivre en noyau ». Pour cela, il est bon :

De prier les uns pour les autres dans le noyau

de demander la prière pour le noyau au sein du groupe

  • de prendre quelques repas ensemble. Il suffit souvent de profiter des occasions qui se présentent.

1 La fonction de discernement du noyau est développée dans la fiche numéro 3

2 Ce 8ème point est développé dans la fiche numéro 4 sur la vie du noyau (ndlr).

3 Le pharisaïsme menace le christianisme dans la mesure où celui-ci régresse au stade d’une observance légale et méconnaît l’universalité de la grâce (voir Vocabulaire de théologie biblique, article Pharisiens) ; le danger étant de se croire « les meilleurs » (ndlr).

4 Par compromission conformiste, il faut entendre l’attitude de celui qui reste attaché aux normes, traditions ou usages en vigueur en refusant le changement et la nouveauté (ndlr).

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